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30 mars 2010

le 30 mars 2010, l'arrivée en Guyane...



Bonjour tout le monde,

La terre de Fernando s’éloigne avec de beaux souvenirs brésiliens, l’équipage est plus ou moins nostalgique. Nous prenons la mer pour la Guyane, ce qui promet une belle dizaine de jours à voguer. La navigation sera une belle période, le groupe est rallié, une vague positive domine sur GN, seul Emmanuel n’est pas très en forme. Positive mais aussi un peu au ralenti, le bateau nous berce et nous endort régulièrement tour à tour. Nos journées sont rythmées de belles conversations, de chants et de rires. Un petit bémol survient, notre projet de séjour à Rocas est annulé, nous avons pu tout de même nous y arrêter deux longues heures pour déjeuner, faire une plongée et y admirer le paysage. Quel dommage, nous sommes bien vite partis de ce qui avait l’air d'un petit paradis. Une première escale est faite à Fortaleza, une escale « technique » comme dit Michel, le moteur a quelques soucis pour démarrer et la batterie a eu besoin de réparations. Nous en profitons également pour faire le plein de courses et passons de bons moments en profitant de la piscine et de la salle de jeux de l’hôtel mais aussi de notre marina. Nous n’avons jamais connu ça ailleurs, de très grandes rues sales, des corps abîmés, une circulation dangereuse, mais aussi un joli vieux quartier avec des étals qui vont jusqu’aux trottoirs, contenant mille trésors de cuir, de bois ou de cordes. Nous recevons d’ailleurs un très gentil cadeau de l’association, un hamac, spécialité de la ville et du Brésil. C’est reparti pour une courte semaine de navigation, cette fois après avoir fait les contrats on cravache, le temps de travail le matin est rétabli. Donc Régis, Marion et Michel s’appliquent à aider pour des cours de math ou français. Les après-midi se ressemblent avec une lecture, une activité proposée, nous avons tous hâte d’arriver. Un beau matin, la terre ! Nous nous arrêtons aux îles du Salut pour une grande lessive et un nettoyage assez conséquent du bateau dont il avait grand besoin. Puis, durant l’après-midi, en plusieurs expéditions nous allons découvrir l’Ile Royale. Vraiment sublime, végétation riche et verdoyante, nous rencontrons quelques animaux peu communs, comme des agoutis (sorte de gros rongeurs) et des singes. Depuis notre heureuse arrivée en Guyane, la pluie rythme nos journées ainsi que nos rentrées et sorties de linge. Nous repartons dans la nuit pour St Laurent, profitant de la marée. Au réveil l’eau est encore plus brune que la veille, nous voilà sur le fleuve du Maroni, l’allée majestueuse pour St Laurent…
En entrant dans le fleuve, nous sommes plongés dans un décor très éloigné de ce que nous avons connu jusqu’à présent. L’eau est marron, mais c’est surtout la végétation des rives qui nous surprend par sa densité et sa couleur. Celle-ci est composée d’arbres de tailles et de formes très variables qui donnent l’impression de se lutter pour gagner un peu d’espace nécessaire à leur croissance. Autre point qui a une incidence sur notre quotidien, l’eau est douce. Cela veut donc dire que pendant quelques temps nous allons nous laver, nous brosser les dents, faire la vaisselle et nos lessives avec une eau non salée. Nous posons finalement l’ancre à Saint Laurent en fin d’après midi. Manu et Michel vont faire quelques courses pour le repas. Bonnie se couche sans voix. Le lendemain elle l’a déjà retrouvée. Vers 8h Cédric nous fait déjà des signes sur le ponton. Une fois sur le bateau et après avoir pris des nouvelles des uns et des autres, nous évoquons ensemble l’organisation de notre escale guyanaise. Aujourd’hui, il faut faire des courses pour la semaine à venir. Cédric nous prête donc sa voiture pour que nous fassions les pleins. Michel commence à se renseigner pour acheter une batterie pour le moteur babord. Marion et Malvic vont chez le dentiste. Il faut aussi laver les cabines, faire sécher ce qui est humide, se mettre à jour dans les textes, récupérer les mails, envoyer les cartes et les lettres… Pour ce qui est de la santé dentaire de nos deux souffrants, il manque quelques millimètres à Marion pour qu’une de ses dents de sagesse puisse pousser librement, mais elle peut attendre la fin du séjour avant d’envisager une éventuelle opération. Malvic de son côté n’a pas la même chance. Il se fait anesthésier et dévitaliser une dent cariée apparemment irrécupérable.
Le 23 mars, un groupe va au marché pour compléter les courses en produits frais. À leur retour nous partons en direction de l’ADNG (l’Association de Découverte de la Nature Guyanaise) où travaille Cédric. Pour nous y rendre, il nous faut prendre un affluent du Maroni, et naviguer ensuite dans des criques. Nous retrouvons finalement Cédric et sa petite famille à l’endroit ou nous mouillerons, c’est à dire à 5mn de l’ADNG, en pleine forêt guyanaise. Le soir nous dormons en hamac (et moustiquaires bien sûr) sous des carbets (abris constitué d’un toit mais sans murs). Puis, Michel nous quitte pour se rendre à Cayenne où il espère trouver une batterie et du matériel de voilerie. Le reste du groupe se prépare avec Amini (notre guide) pour partir trois jours en bivouac. Nous partons après le repas en canots par groupe de trois pour nous rendre à notre campement. Normalement, le trajet est censé durer deux heures environ mais le canot de Bonnie, Juliette, Régis et Jean-François (le fils de Josie l’amie de Cédric) se perd dans la nature et passe la nuit à errer sur les bras du Maroni. La nuit sera longue pour tout le monde mais peut être plus encore pour Cédric qui les cherchera durant des heures. Finalement, tout se termine bien puisque le petit groupe d’aventuriers retrouve sa route au petit matin. Les autres rentreront eux aussi au bateau puisque le temps n’est pas très conciliant. Ah oui, il faut quand même vous sachiez que la Guyane est un endroit magnifique qui comporte quand même quelques petits désagréments. Il pleut très souvent et cela nous contraint à vivre dans un bateau humide, et l’insecte roi est le moustique, nous sommes donc couverts de nombreuses piqûres.
Ces derniers jours, nous avons donc passé du temps à sécher, laver, re-sécher nos vêtement et le bateau. Nous nous sommes aussi mis à jour dans les textes, dans les contrats et avons fait un groupe de parole qui a de nouveau fait émerger les problèmes que le groupe rencontre dans son fonctionnement et les difficultés de chacun à vivre ensemble. De nombreuses choses se sont dites en espérant que chacun s’en serve pour repartir sur de nouvelles bases. Demain lundi 29 mars, le groupe se scinde en deux. Christophe, Marion, Bonnie, Malvic et Paul remontent le fleuve pour se rendre dans des villages avec « botoplay », une association de ludothèque ambulante. D’un autre côté, le reste du groupe se rendra près de Awala, un village amérindien situé près de l’embouchure, pour y voir à nouveau des tortues et y faire de la voile légère, puis dans une semaine nous inverserons les activités.
Voilà, il ne nous reste plus qu’à tous vous embrasser bien fort et à vous dire à bientôt.

Juliette et Régis

15 mars 2010

Lettre collective Michel et Malvic Fernando De Noronha


L’arrivée :

Fernando de Noronha est un Archipel que nous avons imaginé avant de le voir, grâce aux nombreuses descriptions que nous en a faites Christophe. Nous avons donc fantasmé les plages avant de les voir et imaginer les îliens avant de leur parler.
Nous sommes arrivées le 22 Février après 1283 Milles nautiques, à une moyenne de 5,3 nœuds. Au grand jeu des pronostiques (Chaque membre de l’équipage sauf Malvic avait écrit sa date et son heure d’arrivée sur un bout de papier, le tout scellé dans une enveloppe), c’est Michel qui a gagné. Gros coup de chance, comme il l’a écrit lui-même dans un texte : « Bien que skipper, mon père n’est ni Poséidon ni Eole, je ne fabrique donc pas le vent ».
Notre premier cadeau de bienvenue sera l’invitation qui nous est faite par un pêcheur de nous amarrer à son corps mort (Bouée de mouillage). La baie de santo Antonio dans laquelle nous mouillons est magnifique et nous voyons déjà la longue houle éclater sur le rivage pour la plus grande joie des surfeurs qui se pressent dans cet Archipel pour s’adonner à leur passion.
Nous sommes le seul voilier au mouillage parmi une foule de barques de pêche et des vedettes qui promènent les touristes. Nous resterons d’ailleurs l’unique voilier jusqu'à la veille de notre départ.

Premières démarches administratives :

Le premier contact d’un navigateur avec le pays où il aborde est souvent avec les autorités du pays. Celui-ci sera d’ailleurs révélateur, comme toujours, de l’île ou nous arrivons. Christophe et Michel, avec leur portugais de contrebandier, ferons le tour des bureaux afin d’obtenir tous les tampons nécessaires à notre séjour. L’accueil aura été charmant, dés le départ, puisque nos passeports seront tamponnés autour d’un « cafezinho » (petit café sucré brésilien) par deux policières très sympas et qui minauderont comme des adolescentes dés qu’elles sauront que nous sommes français. La suite sera du même tonneau ce qui fera dire à Michel que la devise du pays pourrait être « hospitalité et gentillesse » plutôt que l’officielle « Ordre et Progrès ». Tout cela a donc démarré de la façon la plus sympathique qui soit.
Comme dit la fable « si le ramage ressemble au plumage », Fernando n’a pas fini de nous séduire.

D’ailleurs nôtre première sortie à baia do Soeste confirmera notre première intuition. Nous avons, en effet, négocié avec le directeur du parc naturel la possibilité d’accompagner un de ses étudiants scientifiques sur une plage ou il doit attraper des tortues pour les baguer, les mesurer. Nous avons donc rendez-vous avec Felipe, l’étudiant en question, pour assister à l’opération, sans Malvic (Parce que au lendemain d’une dispute avec Ismaël, Malvic n’a pas supporté entendre les réflexions sortir de la bouche de quelqu’un d’autre et est parti de son coté). C’est trois par trois que nous sommes allés plonger avec Felipe pour attraper les tortues. Moment magique, inoubliable pour certains. On comprend mieux alors le travail qui est fait dans ce parc maritime naturel : étude, préservation, protection, éducation des touristes …
C’est un très bon début pour prendre le pouls de l’île.
La suite ne sera pas mal non plus.

Toujours grâce aux négociations avec le directeur du parc, nous sommes invités gracieusement à visiter une espèce de nurserie, en réalité des piscines naturelles recouvertes à marrée haute ou restent de jeunes poissons à marrée basse. Nous avons donc rendez-vous ce matin-là avec Pedro, le grand copain de Christophe, qui travaille comme garde au parc maritime. Il s’agit donc de barboter (entre cinquante centimètres et un mètre d’eau) parmi de jeunes poissons magnifiques, de jeunes requins (tout le monde ne les a pas vus) qui resteront dans les piscines naturels d’Atalaia, jusqu'à ce qu’ils soient assez grands pour prendre le large. C’est une sensation rare de nager dans un aquarium « grandeur nature » !!!! Il nous est souligné de ne pas mettre de crème solaire dans les piscines naturelles pour ne pas polluer le milieu ambiant ; preuve supplémentaire qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans cette île paradisiaque, mais fragile. Et c’est à la sortie cette activité que Christophe nous proposera quelques cocos bien fraîches et délicieuses. Pour beaucoup c’est une première surtout pour la plus part des jeunes.
Une fois de retour, c’est d’emblée que nous reprenons de plus belle avec la suite des bilans ou le sujet portera sur les relations des uns avec les autres sur le bateau : « finalement les relations entre tout le monde se sont plutôt améliorées. Deux explications possibles : « Tout le monde fait des effort ou bien le niveau d’exigence n’est pas très élevé ! » (Citation de Christophe).

Christophe est partit chez Pedro afin de discuter s’il est possible qu’il nous donne des cours de surf, mais il n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que Pedro lui dit que sa fille désire embarquer à bord de Grandeur Nature pour le reste de l’expédition. Christophe se sent alors à ce moment pris dans un piège, car il ne veut pas dire non à son ami, mais ne peut accepter non plus que sa fille qui ne parle pas un mot de Français monte à bord dans des conditions qui ne lui plairait peut-être pas. Il lui explique donc que pour monter a bord il y a besoin d’une démarche administrative énorme et lui explique l’histoire du jeune dominicain qui a embarqué à bord de la Baleine Blanche et qui a fini par s’enfuir (voir texte de Christophe) et lui décrit aussi que à bord, ce n’est pas tous les jours rose. Il lui explique qu’il vaudrait mieux qu’elle fasse un premier voyage en bateau avec une famille, plutôt qu’avec des jeunes qu’il lui décrit comme très exotique pour elle. C’est après un bon après-midi d’argumentation qu’il parvint à convaincre Pedro et sa fille que ce n’est pas possible. Il reviendra tout de même avec une réponse positive pour ce qui est du cours de surf.




Le lendemain, avant de quitter le bateau, Christophe nous fait remarquer qu’il en a marre de vivre dans une porcherie et donc que ceux qui n’auront pas rangé toutes leurs affaires, resteront consignés à bord. Du coup, tout le monde s’y est mis et personne n’est finalement resté à bord, mais tout le monde n’est pas partit au surf, car Paul et Régis ont préféré partir pêcher toute la journée avec deux pêcheurs, voisins de mouillage. En arrivant chez Pedro, nous découvrons qu’il a demandé à son copain Rodrigo (Fabricant de planches de surf) de venir l’aider à nous faire découvrir le surf. C’est donc en bonne compagnie que nous partons à la plage, planches de surf (prêtées par Pedro) en mains. Viendront aussi son fils, François, sa fille Francine et son fiancé Alexandro. Où l’on voit que le choix des prénoms de ses enfants souligne bien l’attachement de Pedro pour la France. Arrivés sur la plage, Rodrigo et Pedro trace sur le sable une planche et nous explique comment nous relever. Crise de rires, Tentatives plus ou moins réussies selon les uns ou les autres. Puis c’est le grand moment, les trois premiers partent armés de leurs planches surfer (Ou plutôt tenter de surfer) l’écume des vagues. Là encore, de belles photos et de belles crises de rigolades. A un moment, Michel croit avoir réussi à dompter l’engin. En réalité, il était debout sur la planche, certes, mais celle-ci était carrément posée sur le sable, enfoncée par le presque quintal de notre skipper ! Bonnie planche sur la tête attend la vague parfaite, Christophe de son côté prend des photos en jouant dans l’eau et enfin Manu et Malvic continuent d’apprendre avec la belle Francine.
Ce sera une magnifique journée de découverte du surf.

Pendant ce temps, Paul et Régis, partis avec Nana et Amaro sur « Dois Amigos I », découvrent les techniques locales de pêche. Régis aura eu l’étonnant réflexe d’embarquer avec lui une boîte de thon pour le déjeuner du midi ! Après une belle pêche de poissons et de Fou (espèce d’oiseau), nos amis rentrent au bateau. Rendez-vous est pris le lendemain matin à cinq heures pour aider les pêcheurs à échouer leur bateau sur la plage, car il a besoin de travaux.

Le lendemain, Paul, Juliette et Michel, se lèvent à cinq heures et vont donner un coup de main à nos deux sympathiques voisins. Il s’agira de profiter de la marrée haute pour échouer le bateau. La manœuvre consiste à jeter une ancre sur l’arrière et à porter une amarre à terre pour maintenir le bateau perpendiculaire à la plage. Au dernier moment, une vague mettra le bateau de biais, impossible à rebouger, car le bout de l’ancre arrière a cassé ; ce qui occasionnera bien des soucis et du travail pour la suite de l’aventure. Marion arrivera en planche pour nous amener un thermos de café, attention aussi délicate qu’appréciée. Nous partagerons le café avec nos deux amis Nana et Amaro et nous leur ferons même découvrir le gingembre confit qui les laissera perplexe. La journée se terminera par un super barbecue sur la plage avec Pedro et toute sa famille. Nous ferons griller un gros poisson (charrango branco) achetée au petit cargo auquel nous nous approvisionnons régulièrement en eaux et en poissons lorsque les pêcheurs n’ont rien pris. Grâce à Pedro et à ses relations, nous pouvons utiliser le barbecue d’un stand de la plage. Pendant ce temps, à la nuit tombée, les manœuvres pour échouer correctement la barque de pêche continuent. Nous aussi continuons à aider pendant que cuit notre poisson. Les pêcheurs ont peu de moyens, mais remplacent les machines qu’ils n’ont pas par une naturelle solidarité de tous les pêcheurs. Une leçon à méditer pour nos sociétés mécanisées ou la solidarité a progressivement reculé. Nous terminons cette super journée en invitant nos copains pêcheurs à partager notre repas.



Autres moments inoubliables, les nuits passées à observer les tortues venir pondre sur la plage du Leon. C’est donc en demi groupe que nous nous sommes rendus sur cette plage à la tombée du soir. Le premier groupe sera donc composé de Michel, Paul, Marion, Manu et Malvic. C’est Felipe, toujours le même, qui pilotera le premier groupe. Il s’agit d’observer le plus possible en dérangeant le moins possible. En effet, les tortues sont très sensibles à ce moment particulier de leur vie : la moindre lumière, le moindre bruit, peuvent les effrayer, ce qui les pousserait à repartir à l’eau sans avoir pondue. Or cette nuit là, nous ne sommes pas cinq comme prévue mais douze ; ce qui est anormal et préjudiciable au bon déroulement des opérations. Il y a eu une erreur dans le planning de réservation et nous nous retrouvons donc avec un autre groupe de touristes plus une équipe de télévision qui en profitera pour prendre rendez-vous avec nous pour une interview le lendemain matin au bateau. La nuit consistera à arpenter la plage pour traquer les traces des tortues montées pondre sur la plage. Le premier groupe sera même le parrain de cent trente œufs condamnés sans l’intervention de notre moitié d’équipage. En effet, une tortue pondra trop bas sur la plage. La marrée montante aurait dû recouvrir ces œufs rendant ainsi l’éclosion impossible. Décision fut prise (par Felipe) de donner un coup de pouce à la nature en déterrant les œufs et en les enterrant de nouveau un peu plus haut. Nous avons donc permis à cent trente œufs d’avoir une chance de devenir 130 tortues. S’ensuivra, au petit matin, une discussion philosophique afin de savoir si ce que nous avons fait était une bonne chose ou non.
Pour ce qui est du deuxième groupe partit deux jours plus tard, ils auront la chance de voir une éclosion. Trois jeunes bébés tortues, en retard sur les autres, sortiront devant notre autre moitié d’équipage, ébahie devant un tel spectacle. Coucher à la belle étoile, sous la croix du sud avec les tortues pour voisines accomplissant ce rite millénaire, fut pour beaucoup un des plus beaux moments passés sur l’île.




A peine rentré au bateau après une nuit blanche (pour le premier groupe), il a fallu préparer le bateau et annoncer à l’autre moitié de l’équipage qu’une équipe de télé allait débarquer à bord. Candeia au micro et Géronimo à la caméra sont donc restés une petite heure à bord pour essayer de comprendre ce que ce voilier français faisait ici avec tous ces jeunes à bord. Tout le monde a répondu du mieux qu’il a pu, en fonction de son niveau de portugais. Le gros intérêt d’être passé à la télévision locale est qu’ensuite, nous pouvions davantage parler avec ceux qui nous prenaient en stop et nous reconnaissaient pour nous avoir vu dans leur poste de télé. Il faut dire que sur Fernando, notre mode de déplacement favori était le stop ! Il n’a jamais été difficile de se déplacer sur l’île, tant la gentillesse des îliens les poussait à s’arrêter des que nous levions le pouce. Nous avons donc parcouru des kilomètres en buggy (la voiture de transport de l’île), cheveux au vent, en expliquant notre voyage à ceux qui nous reconnaissaient et étaient curieux d’en savoir plus.



Impossible de parler de notre séjour sur Fernando sans évoquer les orgies de noix de coco que nous faisions à la plage de Sancho. Imaginez une plage de carte postale, des rouleaux de vagues énormes, mais permettant de s’y baigner quand même. Rajoutez y des cocotiers en pagaille. Des jeunes assoiffés et vous aurez un cocktail délicieux à déguster un petit peu tous les jours ; ce que nous avons fait, bien évidemment.

Trois jours avant notre départ, nous avons profité d’un jour de repos de Pedro pour l’embarquer avec ses enfants dans une virée sur Grandeur Nature. Pedro nous proposera de faire un tour de l’île et de profiter de sa connaissance du terrain. Ce fut une belle journée de pêche, bien que les pêcheurs du bord n’aient pas pris grand chose. Michel proposa alors à Pedro de prendre la barre dés le départ, ce qu’il fit. Il ne la lâchera qu’à l’arrivée, ravi de retrouver de vieilles sensations. Il faut dire que Pedro dans sa jeunesse est parti de son île en voilier et est venu Bretagne y travailler un an. Ce qui explique son amour de la France, du voilier et de ceux qui voyagent. Pendant que François (fils de Pedro) pêche avec Emmanuel et Paul, Michel Christophe et Pedro parlent de la navigation, du Brésil, des brésiliennes, de la vie en général et de la musique ; le tout sur fond de musique française qu’apprécie particulièrement Pedro. Les filles, elles, passent la moitié du temps à dormir et bronzer, tandis que Malvic et Francine discutent. Ca aura était une très belle journée.





Le jour du départ… C’est a la fois une journée mouvementée et dur pour certains au bateau que voulez vous ? Après avoir fait la connaissance d’un des plus beaux endroits du monde on est triste de le quitter. C’est aussi le jour du grattage de coque Malvic et Manu s’y attèleront en premier pour pouvoir descendre au port rendre visite à Francine mais aujourd’hui personne ne descend tant que le bateau n’est pas rangé et cette fois-ci ce n’est pas « J’ai rangé mes affaires je peut descendre ? » non. Tant que les affaires ne seront pas TOUTES rangées personne ne descend donc Malvic entreprend un grand rangement apparemment il a vraiment envie d’aller voir sa Francine. Donc Emanuel et Malvic sont au port Christophe partira envoyer et réceptionner des mails tandis que Michel ira demander la météo au port.

Alors à la fin pour tout ceci que restera t-il de notre escale à Fernando ? Bien sûr, des images de plages, de tortues, de dauphins rotadors, des parties de jeux dans les vagues. Mais, au-delà des clichés pour cartes postales, restera le souvenir de gens d’une gentillesse rare, d’un accueil chaleureux. Chacun emporte avec lui le souvenir de conversations, d’échanges, avec les îliens : conducteurs de buggys, pêcheurs, étudiants, journalistes etc… Restera surtout le visage de Pedro, sa lenteur qui n’est pas un manque de rapidité, mais plutôt une philosophie, sa gentillesse et son hospitalité ainsi que sa disponibilité. Il fut notre guide, notre prof de surf, bref, notre ami. Certains ont laissé à Fernando leur cœur, d’autres un ami, d’autres encore des relations à poursuivre.

Fernando, quand tu nous tiens …