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21 décembre 2012

La lettre du Cap-Vert au Brésil- Le 20 Décembre 2012 à Fernando da Noronha

Bonjour à tous, L’équipage va bien. Voici quelques extraits de nos dernières aventures, pour vous qui nous suivez de loin, dans le froid de l’hiver.Pour vous donner une idée de l’ambiance, Mike est allongé sur le ponton short de bain pendant que Ludo prend des notes à l’ombre du mâ. Nina dort, toujours en proie au mal de mer, Charles est à la barre, Thierry est à la cuisine, tandis que les autres s’occupent à lire ou écrire. Nous avons bien profité de cette escale au Cap-Vert un peu plus longue que prévu, pour notre plus grand plaisir. Pour des raisons de billet d’avion, Yann est resté avec nous une semaine de plus. Cela nous a permis d’aller randonner sur l’île de Fogo. Nous nous sommes encore une fois régalés ! Yann est parti trois jours avec Mike et Charles pour une ascension rendue difficile à cause de la chaleur. Mais récompensés par un viragespectaculaire, lorsque la route débouche dans le paysage volcanique dela Caldeira, ils se sont amusés à marcher dans un décor carrément lunaire ! Nina, Evolène et Simon, guidés par Ludo ont visité les plantations de café et ont été hébergés par un capverdien trop sympa,ils ont eu le temps de grimper en haut du volcan car ils sont partisquatre jours. Enfin, Kélig a fait une petite excursion au pied duvolcan avec Théo et Kévin, qui voulait ramasser plein de cailloux. Pendant ce temps, notre capitaine faisait le check-up du bateau pour préparer la traversée de l’Atlantique (la Transat’). Puis ce fut l’heure de rejoindre Praïa, la capitale, pour la première relève d’équipage.Christophe est arrivé le 10 au matin, chargé d’une valise avec tous vos courriers et colis. Merci d’avoir pensé à nous, ce fut un chouette moment pour l’équipage. Mike ne sait plus où ranger ses lettres tellement il en a reçues ! La journée fut ainsi consacrée aux courses. Il fallait refaire un gros ravitaillement pour le Brésil. C’était l’occasion de faire un petit tour rapide en ville et de découvrir le marché avec tous ses beaux fruits exotiques. Mardi 11, derniers mails, dernier repas tous ensemble, Yann trouvait refuge sur un bateau de pêche accueilli par son équipage sympathique. Heure des au revoir, heure du départ. 15H, c’était parti pour la Transat’ ! Entre les grains et la pêche, nous avons pulvérisé notre record sur24H, 199,8 Milles, soit une moyenne de 8,3 nœuds. La zone deconvergence intertropicale (ZIC) a été passée rapidement, mais sous la pluie ! De quoi rincer la peau, le bateau et remplir des seaux ! Christophe propose un concours de pronostics sur le jour et l’heure d’arrivée à Fernando de Noronha, avec un cadeau surprise à la clé ! Chacun y va de son petit calcul et (presque) tout le monde s’accorde à dire qu’on arrivera le 19 décembre. Verdict dans moins de 300 milles ! 17 décembre, 12H15, latitude 0°. Nous venons de traverser la lignetrès symbolique de l’équateur. Nous voilà dans l’hémisphère Sud. C’estune première pour tout le monde, sauf pour Christophe et Kélig. Unpetit rituel s’impose : chacun se coupe une mèche de cheveux que l’onjette à la mer en même temps que le capitaine invoque Iemanja, ladéesse brésilienne de la mer, pour la remercier de prendre soin denous. Pour finir, Thierry nous verse un verre d’eau de mer sur la têteet nous voilà baptisés !Dans l’hémisphère Sud, les Alizés soufflent de Sud-Est mais là, levent est carrément au Sud…nous finissons la traversée au près ( levent dans le nez) et à bord, personne n’aime ça ! Heureusement, le 19 décembre à trois heures du matin, nous jetons l’ancre à Fernando deNoronha, au BRESIL!!!Nous avons mis 7 jours ½ pour traverser, à 7 nœuds de moyenne ; lerecord de GN est battu ! La dernière expédition avait mis 9 jours. Hormis Mike qui était de quart, aucun jeune ne se réveille pour lamanœuvre…ils ont raté le banc de dauphins venus pour nous accueillir. Nous découvrons la baie au petit matin, il y a de la houle, des frégates, plein de bateaux de plongée et un énorme rocher qui surplombe l’île, on dirait la tête d’un chef indien. Pendant le petit-déjeuner, nous apercevons des tortues et surtout des dizaines et des dizaines de dauphins « rotador ». Ils sautent, font des pirouettes, des loopings et des grands SPLASH ! C’est magnifique ! Ils finissent par passer près de nous et sous le bateau pour regagner le large ! La journée commence très bien. Le séchage des affaires,l’aération et le nettoyage du bateau se font dans la bonne humeur. Pendant ce temps, Christophe et Thierry partent à terre pour s’occuperdes papiers. Il faut surtout négocier le prix de notre séjour car «normalement » la taxe est très chère. C’est un Parc Naturel. Et «normalement », GN bénéficie d’un traitement spécial favorisé par le projet et les valeurs que l’on véhicule. Nous pourrons donc vous dire bientôt si on a pu rester ici deux semaines pour nager avec les dauphins, les requins, apprendre comment fonctionne le parc avec les gardes, peut être voir pondre les tortues, apprendre à surfer… la suite au prochain épisode !!! A TRES BIENTOT LUDO ( et Mike…)

18 décembre 2012

message en direct de Grandeur Nature!

Plus que 87 milles nautiques avant l'arrivée de l'équipage à Fernando. Le beau temps est de retour, donc les baignades aussi! Le bateau arrivera donc demain sur l'île brésilienne...

15 décembre 2012

2éme message du bateau en traversée

Dernière position du bateau : lattitude 4°23 N, longitude 27°39 W, soit à plus de la moitié de la traversée! Le bateau traverse en ce moment la ZIC (zone intertropicale de convergence)ce qui veut dire que le ciré est de rigueur! La pluie et les grains sont de la partie! Mais l'équipage se porte bien, tout le monde est en forme! Il reste 138 milles nautiques à parcourir avant d'arriver à Fernando!

13 décembre 2012

Message de Christophe du téléphone satellite en traversée

Voilà deux jours que notre équipage a pris la mer pour traverser jusqu'à Fernando de Noronha, île brésilienne au large de Natal. Tout va bien, les conditions météo sont favorables, pas de grain, le soleil brille, il fait 35°C et l'eau est bonne! Bref, de bonne conditions! Le vent semble être avec Grandeur Nature puisqu'il avance à 7/8 noeuds de moyenne. Leur position : 9°16'N et 26°02W, ils ont donc parcouru un bon quart de la distance.

6 décembre 2012

La lettre de Kélig et Théo. Des Canaries au Cap-Vert

Voilà bien longtemps que nous n’avons pas écrit… Et pour cause, nos journées défilent… Depuis les Canaries, le temps s’est comme accéléré ! Sûrement parce que dans les têtes de chacun, ça grandit, ça mûrit, ça réfléchit, ça avance et du coup, nous ne voyons pas le temps passer !! Alors, nous en étions resté je crois au départ des Canaries. Nous avons fait un petit mouillage de deux jours à la Goméra pour finir d’écrire les textes, les lettres à envoyer pour vous, les mails, les lessives des randos à Ténérife… C’est aussi là que Nina, fière et heureuse d’avoir découvert la randonnée, a voulu emprunter les mêmes chemins que les chèvres locales. Sauf que ces belles chaussures ne sont pas aussi efficaces que les sabots de ces braves bêtes et que notre Nina a glissé et s’est retrouvée à flanc de falaise, accrochée à un caillou (heureusement !). Peur bleue pour elle et tout l’équipage ! Notre « team secouriste », escaladeur s’est mise en action (Thierry, Ludo et Yann) et en un tour de main (et de cordes) plus quelque chose comme 4 heures quand même, notre Nina s’est vu hisser par ces 6 bras et donc sauvée… Ouf !!! Tout le monde a eu très peur, Nina la première. Une aventure que personne ne veut revivre et qui servira de leçon à tous (on espère !). Donc le 13 novembre, nous sommes prêts à accoster dans la marina de San Sebastian de la Goméra pour réaliser notre plan d’action : courses, gaz, gasoil, poste, internet, coup de fil à Christophe ! Les équipes sont prêtes… Top départ, c’est parti ! Quelques lettres nous attendent au bureau de la marina (pour Simon, Evolène, Kévin, Charles, Kélig et Thierry). Nous demanderons au capitaine du port de réexpédier les prochaines à Sète. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Le Cap-Vert nous appelle. Après tout cela, nous repartons au mouillage pour y passer une bonne nuit avant de reprendre les quarts de nuit. Et le lendemain matin, nous levons l’ancre en fin de matinée. Nous regardons tous la carte marine. Il y a à peu près 800 milles nautiques à parcourir. La question fatale est toujours là : « C’est quand qu’on arrive ??? ». Et la réponse est toujours la même : « ça dépend du vent !! ».
Pour cette navigation, et on en est bien content, les éléments sont avec nous. Ça fait du bien, après tout ce vent dans le nez qu’on a eu depuis le début. Le vent est au portant, c’est-à-dire dans les fesses et nous avons un temps splendide. Nous avons eu l’occasion, dès le premier jour, de doubler de très près un vieux gréement, c’est-à-dire un vieux bateau en bois avec deux mâts. Rencontre de deux mondes, de deux navigation différentes. Grandeur Nature, catamaran futuriste comme on nous le dit souvent, qui file avec le vent et ce beau bateau hollandais, presque comme les pirates, avec toutes ces voiles carrées, triangulaires, qui avance tant bien que mal avec tout son poids. Comme à chaque fois, nous rencontrons des dauphins presque tous les jours, nous croisons la route de quelques tortues et dans le genre beaucoup plus rapide, nous nous faisons rattraper par un beau bateau du « Vendée Globe » (un Espagnol avec le sponsor Acciona je crois). Dommage, il fera un empannage qui le déviera de notre route. Nous n’aurons pas l’honneur de nous faire doubler !! Encore un autre monde dans le navire à voiles… Pendant cette navigation, et c’est une première cette année, nous avons pêché une dorade coryphène. Tout le monde a adoré ce poisson, même Charles qui ne mange pas de poisson d’habitude ! Nous en avons pêché d’autres, mais elles étaient, soit trop petites, on les a relâchées, soit elles ont réussi à se faufiler et repartir à l’eau !! Les conditions agréables ont été aussi bien propices au travail des neurones le matin : journaux de bord, dictée, problèmes de math et ateliers d’écriture qui ont révélé de belles graines de poètes (Simon, Yann, Nina, Thierry, Ludo et Evolène). Les 800 milles de la traversée seront vite avalés par Grandeur Nature et son équipage. Le 20 novembre, nous apercevons le Cap-Vert et mouillons au petit matin, dans la baie de Mindelo sur l’île de Sao Vicente. Notre capitaine doit faire les papiers pour que nous soyons en règle avec les autorités du pays et nous préparons déjà nos prochaines randos. L’ambiance à bord n’est plus pareille. L’arrivée quelque part bouscule souvent les esprits. Le rythme est changé, nous ne sommes plus tout seul, il faut s’adapter aux aléas du voyage. Les pêcheurs nous disent de ne pas trop nous baigner car il y a des requins dans la baie, quand est-ce qu’on part, avec qui, comment, est-ce que j’ai des mails ???... Il faut dire que lorsque nous arrivons à terre, les grands sont aussi un peu plus speed, le programme s’enchaîne, s’accélère et dans un groupe les humeurs s’entremêlent… Nous ferons nos randos sur l’île de Santo Antao, située juste en face. Il y a beaucoup de sentiers et le paysage semble vraiment magnifique. C’est difficile de s’y rendre avec Grandeur Nature, les mouillages ne sont pas très sûrs, donc nous emprunterons le ferry qui fait la liaison deux fois par jour en une heure. Le 22 novembre, un premier groupe part en rando : Simon, Mike, Kélig, Kévin et Thierry. Ces deux derniers rentreront au bout de deux jours (le 24) pour relayer Ludo, Charles et Théo restés au bateau pour le surveiller. Le 23, ce sera Yann, Nina et Evolène qui parcourront l’île du Sud au Nord et par l’Est. De véritables marcheurs ces trois-là ! Tout le monde s’est régalé. Les montagnes escarpées, les cultures en terrasse. Nous sommes arrivés « ailleurs » ! Impression d’être vraiment loin de la France, par le paysage, les cultures, mais aussi les gens. Les femmes qui portent les charges sur leur tête, les maisons au toit de feuilles, le café fraîchement pilé, la cuisine au feu de bois. Plein de premières fois… Découverte des bananiers, de la canne à sucre, des pieds de café, des cocotiers, des patates douces, des ignames… Des rencontres avec des gens qui n’ont pas grand-chose et qui pourtant vous invite à partager leur repas, à dormir sous leur toit… C’est toujours trop court, mais ça fait du bien, ça fait cogiter, ça fait avancer… Le 28, nous arrivons à Santa Luzia, une île déserte pas très loin, fréquentée seulement par quelques pêcheurs. C’est cette île que nous avons choisi pour nous retrouver et faire le bilan de ces deux mois passés à bord. C’est aussi là que nous fêtons les 34 ans de Yann. On lui fête son anniversaire, les jeunes lui ont tous fabriqué un cadeau, mais nous célébrons aussi les deux mois qu’il a passé à bord avec nous, car bientôt il nous quitte… Les grands passeront une journée et demie à s’entretenir avec chacun des jeunes individuellement et le lendemain matin, nous nous réunirons, tout l’équipage, dans la coque tribord pour discuter ensemble de nos relations à bord. C’est là que l’on voit que nous avons un équipage bienveillant. Les relations sont parfois peu approfondies à tendance pas terrible pour certains, mais chacun veut améliorer, se le dit droit dans les yeux. Nous avons passé 3 heures à discuter et sincèrement, ça fait du bien. Kévin grandit et s’affine physiquement, mais il grandit aussi très vite dans sa tête, il commence à nous surprendre. Simon prend conscience qu’il vit encore souvent à côté des autres, pas assez avec le groupe. Nina veut être heureuse et accepte de s’appuyer sur nous pour l’être. Evolène voit qu’elle est encore beaucoup accrochée à ce qu’elle a quitté. Mike exprime qu’il doit faire des efforts dans ses relations avec les autres, qu’il n’est pas tout seul. Charles sait qu’il pourrait être plus souvent moteur du groupe, mais il est souvent rattrapé par son envie d’être solo et surtout qu’on ne vienne pas l’embêter. Théo s’ouvre de plus en plus, ses habitudes sont complètement bousculées, il s’y fait tranquillement en essayant de contrôler de plus en plus sa nervosité. Tout cela fut bien intense et nous avons bien mérité un cours de bodysurf organisé par notre capitaine. On a tous joué dans les grosses vagues qui nous ont bien lavées le corps et l’esprit ! Après cette belle escale, nous avons mis le cap sur Fogo. Une île où il y a un volcan à 1000m d’altitude qui a craché sa lave pour la dernière fois en 1995. Trois groupes sont aussi partis en rando pendant que Thierry, Kévin, Théo et Kélig restent au bateau. Samedi, nous quitterons Fogo pour nous rendre à Praïa, sur l’île de Santiago. Nous y rejoindrons Christophe, tout fraîchement débarqué de France avec votre courrier dans son sac. Yann nous quittera définitivement (snif), nous ferons quelques courses pour mettre le cap ensuite sur Fernando de Noronha… Brasil, nous voilà !!! Théo et Kélig