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29 janvier 2021

Des nouvelles de la Dominique, par Seb et Ewen

Bonjour à tous,

Nous vous écrivons du mouillage devant Portsmouth. Pour arriver jusqu’à aujourd’hui, jusqu’en Dominique, il a eu deux départs, deux navigations, deux arrivées. Il y a eu 4 quarts de nuit, mais aussi 772 milles parcourus, deux belles plongées, pas mal de massages, de la patience, de l’adaptation, des pétages de plomb, des discussions, des explications, de la maintenance bateau, une quarantaine,…

Tout d’abord nous décollons de la Guyane après ce mouillage devant Awala. Un mélange étonnant au goût doux de fleuve avec un courant très fort et couleur marron, et un univers marin avec le vent de l’Atlantique sur le pont…

Nous rêvions depuis ces quelques derniers jours d’eau bleue, d’horizon infini, de la houle, de la mer qui vit. La réalité est bien là, c’est la bonne couleur et ça bouge beaucoup, la houle est croisée et le bateau file à belle allure au bon plein. Le Gégé (premier nom qui a été donné au Grandeur Nature en hommage à une personne qui avait participé à sa construction) trace et l’équipage subit. Beaucoup d’entre nous sont malades et la reprise est dure.

 

 Voici les quelques réactions à froid de l’équipage :

Ewen : « j’ai bien aimé aller vite et voir les dauphins et les fous. C’était joli de les voir plonger près du bateau. »

Christophe : « j’ai aimé cette navigation, elle était rapide, sauf que mes draps étaient trop humides. »

Séb : « on n’a pas réussi à battre le record de distance. On n’a fait max que 224 milles en 24h. Elle était très occupée, « souciante » ».

Lola : « une nav mouvementée. Mon corps m’a trop lâchée avec le mal de mer. J’ai aimé retrouver la sensation d’avancer à la voile et l’eau bleue. »

Théo : « le premier jour, j’ai été malade. Sinon, on sentait bien la vitesse, c’était super de se baigner dans l’eau bleue. »

Kylian : « nav’ sportive où j’ai découvert le mal de mer. C’était mon premier vomi. »

Sydney : « j’ai réussi à combattre le mal de mer et garder la bonne humeur, et aider les gens malades. »

Maylou : « déconcertante, dans le mal de mer. J’avais la tête avec des gens qui n’existent pas ou encore en France. C’était beau comment ceux qui allaient bien se sont impliqués. Super contente de retrouver la terre et les oiseaux marins. J’ai compris en arrivant en Martinique que sur la terre on est moins libre qu’en mer. » 

Maxime : « j’étais beaucoup plus fatigué, par rapport aux autres navigations qui étaient courtes. »

Ismaël : « BURP, tape cul… c’est la première fois que je vole littéralement en dormant tellement on avançait vite. »

Morgane : « j’ai aimé la chanson de la mouette « moumou », l’énergie de Séb et Christophe. J’ai aimé ma renaissance du 3ème jour. »

Tanaé : «  je n’ai pas aimé être malade et avoir le mal de mer. Par contre les fous devant le bateau c’était très beau, les dauphins aussi. J’ai aimé la guitare avec Ismaël et Lola. »

Après trois jours de navigation, nous voilà rendus sur la Martinique. Ce choix a été fait tout d’abord pour tenter de régler le problème du moteur en trouvant un mécano qu’on nous a conseillé, puis pour faire le test PCR COVID et repartir rapidement vers la Dominique en ayant peut-être une chance d’y rester.

C’est une escale de 6 jours, entre mouillage sympathique ou presque et mouillage en pleine ville… une ville de mâts, zone surchargée de bateaux, peut-être 1500 navires réunis qui attendent des jours meilleurs, l’ouverture des frontières des autres pays…Ça fait peur… Une belle rencontre avec Sarah et son bateau crêpes, trois courses.

Le paysage de la Dominique est sous nos yeux depuis 6 jours maintenant.

 

D’après les autorités portuaires, nous sommes le premier bateau qui essaie de rentrer depuis bien longtemps. Pas peu fiers de cela, nous avons encaissé les difficultés d’organisation, de communication, accepté la quarantaine de 5 jours et nous sommes maintenant prêts pour d’autres aventures croustillantes… Tout est clair : tests négatifs, douanes faites, taxes payées. Nous sommes libres de circuler où nous voulons sur le territoire, pour voir nos amis, découvrir des cascades, apprendre de l’artisanat, parler anglais... 

 

 


On vous souhaite une belle année 2021, quelque chose d’innovant, où vous trouverez l’élan de vie, l’ouverture d’esprit. 

Vous en saurez plus à la prochaine lettre collective...

Séb et Ewen

 


7 janvier 2021

nouvelles de Guyane Lola et Tanaé


« - Des nouvelles de Grandeur Nature ? 

- Il paraît qu’ils vous souhaitent un Joyeux Noël et une Bonne Année !

- Merci ! Mais encore ?

- Ah, pour eux, ce n’était pas une fin d’année banale !

- On veut tout savoir ! 

- Très bien, alors écoutez-bien notre reportage spécial. »


Pour Grandeur Nature, la fin d’année est un véritable cocktail de missions diverses, marqué par l’arrivée d’Ismaël qui fera partie de l’équipage pendant 4 mois. Ils sont maintenant 14 à bord d’un catamaran, en Guyane depuis une dizaine de jours, et ne cessent de vivre d’incroyables expériences. La plupart ont quitté le catamaran et ont installé leurs hamacs à l’ADNG : l’Association pour la Découverte de la Nature en Guyane. Et pour s’y rendre, ils n’ont pas emprunté n’importe quel chemin ! Non non non, ils ont emprunté des bras de rivières et des dédales de criques, ont amarré leur gros bateau à la mangrove puis ont rejoint le petit ponton de l’ADNG grâce à leurs annexes et kayaks.

Tanaé nous propose une brève description de ce lieu singulier :

- C’est un terrain, une clairière dans la forêt avec des carbets pour la vie quotidienne et plein d’arbres. Il y a une crique et une mangrove un peu spéciale avec des palétuviers. Ils organisent des camps en pleine nature.

 

Pendant ces quelques jours à l’ADNG, Lola s’est littéralement transformée en animatrice de camp nature pour des enfants de 8 à 12 ans. Elle se confie :

- J’ai eu l’occasion de créer un spectacle de cirque, de rendre visite aux ibis rouges des rizières de Mana, d’organiser une chasse au trésor, un feu de camp et une boum. J’ai aimé partager cette expérience avec l’équipe d’animation de l’ADNG ainsi qu’avec Maylou et Théo.

Théo, qui a été plongé pendant deux jours au cœur de la vie d’animateur, se confie :

- J’ai bien aimé vivre cette expérience d’animateur avec des personnes compétentes.


Deux membres de l’équipage faisaient carrément partie de la bande de lutins de la forêt, à qui a fait appel le légendaire Tchipayouk, un mystérieux personnage de la forêt. En gros, ils ont participé au camp. Voici le témoignage de l’un d’entre eux nommé Ewen :

 - C’était très bien, j’ai beaucoup aimé aller à la mangrove et aux rizières de Mana.

Il parait même que Morgane a été l’acolyte intendance et cuisine de Josy et Jonathan durant le camp, c’était un vrai travail d’équipe ce camp !

Séb, Ben, Théo, Max et Maylou sont devenus pendant ce temps des spécialistes du bricolage et du chantier. Ben nous résume cette expérience en quelques mots : « Créer, aider, partager, faire ensemble, les pieds dans la boue ». Munis de bottes et de shorts de bain, ils ont construit une terrasse et un ponton pour l’un des carbets de l’ADNG. Les pieds sur terre ou dans la boue, c’est du travail d’équipe, en même temps, équipage un jour, équipage toujours, c’est bien connu !


 


Enfin, Christophe, Ismaël et Kylian ont gardé le bateau qui était amarré dans la mangrove. Et entre deux sorties nocturnes en kayak et des expéditions à Javouhey, ils ont réussi à se rendre à Mana pour récupérer le passeport tout neuf de Kylian et les pièces d’un moteur bien capricieux.


Océane et Sydney, elles, sont parties en binôme en direction d’Awala, dans le village de Mirna, la belle-fille de Cédric et Josy, qui travaillent à l’ADNG.

- Une belle découverte de la culture amérindienne à travers le quotidien d’une famille d’agriculteurs, plein de traditions ancestrales que les habitants d’Awala ont pris plaisir à nous raconter, raconte Océane.

- J’ai aimé découvrir les cultures amérindiennes, écouter les personnes raconter leur histoire, découvrir le village, l’ambiance, tout ça, renchérit Sydney.




Après ces quatre jours intenses, ils se sont retrouvés pour fêter Noël. Ils ont dansé la valse comme des fous sous un carbet, se sont offerts des cadeaux originaux et se sont régalés d’un repas (qui s’est terminé par 6 desserts !) pour lequel ils avaient tous mis les mains à la pâte, aidés de Josy qu’il n’arrivaient plus à stopper dans son élan de cuisinière effrénée. 

- J’ai trouvé chouette ce Noël dans la bonne humeur, et ces sourires que font la nouvelle famille Grandeur Nature, nous confie Maylou.

Les Grandeurs Naturiens se sont séparés le 27 décembre, après avoir souhaité Joyeux anniversaire à Morgane la veille. Un groupe est resté à l’ADNG, rejoint par des amis naturalistes d’Ismaël, et, accompagnés de Cédric, ils ont enchaîné les bivouacs en pleine forêt. Voici un extrait des aventures, du point de vue de Kylian : « J’étais en forêt pour des sorties « aux yeux », où j’ai vu pas mal d’animaux que j’avais jamais vus, comme un boa de Cook, plein de caïmans, un félin, pas mal d’araignées, un opossum, des grenouilles, une tortue, tout un monde que je n’aurais pas vu de jour ».


 


Pendant que ceux-ci cotoyaient les bébêtes et la boue de la jungle, d’autres cotoyaient les enfants du fleuve. Je dirais même plus, ils ont sacrément joué : cirque, grands jeux, bulles, Kapla, foot. Ils ont rencontré plus d’une centaine d’enfants dans 4 villages différents : Saint-Jean, Pimpin, Bastien et La Forestière, pour des instants de partage, d’explosions de rire et d’émerveillement. Et aussi un instant d’échouage sur un banc de sable, mais sans dommages ! Maxime nous raconte un brin de la dernière escale dans le village de Madoché, l’un des animateurs de l’ADNG : 

- J’ai bien aimé retrouver Madoché et passer un repas avec lui, et aussi jouer au foot avec les enfants du village.

L’équipage se réunit le 31 décembre à Maïman, juste le temps de changer d’année, de groupe et de paires de chaussettes. Et c’est parti pour de nouveaux périples ! Quel dynamisme chez les Grandeur Naturiens ! 

Cette fois-ci, certains sont partis vers Apatou, à la recherche d’une institutrice qui répond au nom de Julie. C’est Morgane qui nous parle de cette randonnée :

- J’ai beaucoup aimé aller sur le saut Hermina : une île déserte, entourée de rapides. Jouer avec Tanaé, Ewen et Séb sur les traces des Amérindiens d’il y a longtemps.

Pendant ce temps, Sydney, Max, Ben et Isma ont carrément embarqué sur un petit dériveur à voile de 5 mètres environ. Il avait été retapé quelques jours avant le séjour à l’ADNG par certains membres de l’équipage au club de voile de Vent d’Ouest. Ils ont navigué jusqu’à Coswin !

 -Quelle aventure pleine de découvertes des petits recoins du fleuve et de mes co-aventuriers, c’était magnifique !, s’exclame Ismaël.

Il ne restait plus que six membres de l’équipage à bord du catamaran pour ramener le bateau à Saint-Laurent du Maroni, toujours en pointillant leur trajet de rencontres, jeux et animations avec les habitants et de nombreux enfants des villages. Ils sont passés à Patience, à Sparouïne, et ont retrouvé Julien (un instituteur rencontré au dernier voyage) à Pimpin avant un dernier arrêt à Saint-Jean. Christophe s’exprime au sujet de ces 4 jours :

- C’était super, on a joué avec plein d’enfants, il y avait une bonne ambiance, on ne s’est pas échoués. C’est plus facile de descendre que de remonter.

Le 5 janvier, c’est enfin les grandes retrouvailles avant un départ pour les Antilles prévu en fin de semaine. Juste quelques jours où l’équipage doit trouver le temps de remplir le bateau, faire des lessives, finir le chantier à l’ADNG, d’aller danser l’Awassa avec André, un musicien de Pimpin, de visiter un Fablab, de réparer un inverseur capricieux, de rencontrer le grand navigateur breton qui a traversé l’Atlantique à la voile et de remonter avec le bateau jusqu’à Awala, avec toute la troupe de circassiens, où ils diront au revoir à Océane et Ben ainsi qu’à l’eau douce et marron du fleuve Maroni pour repartir vers la mer bleue. 

Pour conclure ce reportage, nous avons posé la question suivante à chaque membre de l’équipage : quel souvenir te laisse la Guyane ?

 - Elle me laisse le souvenir de la mangrove, du cirque, de l’ADNG, des sorties de nuit, de la remontée du fleuve, des randonnées, puis la jungle incroyable, la jungle guyanaise, confie Tanaé

- Plein de beaux souvenirs naturalistes, des amitiés perdues ou retrouvées, le départ à l’aventure pour moi avec Grandeur Nature, la rencontre d’un équipage qui apprend à se donner la main, raconte Isma.

- Surtout toute la verdure et ces nombreuses plantes différentes, ce qui va avec l’humidité, dit Océane.

- Des relations qui ont du sens, des gens qui ont envie et sont passionnés, des cultures accueillantes et différentes, nous partage Ben.

- La Guyane c’est fourmidable, plutôt de la couleur rouge. J’ai beaucoup aimé polir les cailloux sur les polissoirs du saut Hermina, rétorque Séb.

- La Guyane m’a laissé  un souvenir plutôt verdoyant, accueillant et plein d’opportunité, affirme Maylou.

- Les personnes, leurs histoires, les cultures, les villages, les enfants, la gentillesse des gens en général et aussi la jungle, réplique Sydney.

- La Guyane m’a laissé plein de découvertes, comme une petite partie de la jungle amazonienne. Plein de rencontres dans les petits villages reculés en haut du fleuve. J’ai aimé voir sourire tous ces enfants, assure Kylian.

- Toujours ce côté riche en rencontres. J’ai beaucoup aimé vivre à terre, retrouver les arbres et la légèreté des randos. La Guyane c’est fourmidable, dur, chaud et vivant, nous dit Morgane.

- Comme je m’y attendais, c’est passé trop vite, j’ai l’impression que ça ne fait que deux semaines qu’on est là. J’adore le fleuve, même si je n’aime pas l’eau marron, mais j’aime les gens qu’on a rencontrés ici, exprime Christophe.

- J’ai aimé voir un paresseux et me baigner dans la crique avec Jocelyne, confie Ewen.

- L’ADNG, quand j’ai fait des travaux et quand on a fait Noël. D’être venus sur le Maroni en bateau, explique Maxime.

- D’avoir pu apprendre à connaître plein de choses avec les amis naturalistes d’Ismaël, d’avoir appris à connaître plein de gens dans les villages, rajoute Théo.

- Guyane aux rythmes dansants et enivrants de l’Awassa. Immensité et densité de la jungle et ses mystères. Rencontres éphémères mais qui remplissent de joie et d’ouverture, conclut Lola.



Tanaé et Lola.

 

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