L'équipage est à Ajaccio pour une escale courses, internet... Il fait chaud, le vent souffle nord-ouest, mais devrait se calmer d'ici demain. Je pense qu'à cette heure, ils sont déjà repartis vers les îles Sanguinaires pour un départ vers le continent demain (Les îles Porquerolles et Sète).
Rendez-vous samedi à 14h avec l'équipage tout bronzé et des aventures plein la tête... Je vous livre déjà un avant-goût de leur péripéties... Et n'hésitez pas à cliquer sur "plus de photos" dans la bande négatif au-dessus pour visualiser toutes les photos du stage!!! A bient'eau...
Ce matin, comme d’habitude, p’tit dèje et
taches. Puis tout le monde va à terre pour aller voir une tour génoise. D’en
haut, nous avons une super vue sur une grande partie la côte. Aude et Anaëlle
redescendent car elles sont de cuisine et nous, les autres, continuons vers une
petite maison.
De retour sur le bateau, nous mangeons un bon
plat de lasagnes végétariennes et nous partons pour une navigation de 15 miles
nautiques vers un autre mouillage. Arrivé là, nous cherchons un corps mort, qui
en fait avait disparu, donc nous jetons l’ancre dans une tache de sable. Une
fois la maneuvre finie, certains vont se baigner pendant qu’un autre (moi en
l’occurrence) se fait charcuter le pied par Michel pour essayer d’enlever les
épines d’oursins. Hélène avait déjà essayé, mais elle n’avait réussi qu’à me
faire mal, ce qui était une sorte de jeu pour elle… Finalement, Michel a
réussi, ouf !
Des parties de Backgammon se mettent en route,
le repas, un peu de discute pendant que les adultes parlent dans la coque
tribord et dodo tout le monde !
14 juillet 2014. Un 14 juillet en mer.
Une huitième aube se lève sur Grandeur Nature.
Un 14 juillet. Jour férié à terre. Ici, la mer continue de nous balancer
et les vents continuent de souffler comme si de rien n’était. D’ailleurs, ce
vent nous pousse à chercher un mouillage plus abrité.
Le nouvel endroit est superbe mais nos
baigneurs sont timides car l’eau est peuplée de troupeaux de méduses qui ont
déjà fait deux victimes pendant la manœuvre de mouillage : capitaine
Michel et Christophe.
L’après-midi, Michel, Christophe, Hélène et
moi recevons les jeunes l’un après l’autre dans le cockpit pour faire un bilan
de la semaine écoulée. Certains se projettent déjà dans l’expédition avec le
sourire et l’envie.
Pour d’autres, ce voyage ne reste qu’un
possible parmi d’autres. Un possible qui éveille questions, craintes et
angoisses.
Rien de surprenant, cette inquiétude devant
l’inconnu. Et pourtant, quelle expérience ! Dix mois de rencontre, avec
les autres et avec soi-même, dix mois avec des paysages, des cultures, des
langues différentes…Dix mois comme une parenthèse, pour s’écarter du chemin sur
lequel on est lancé et réfléchir à la vie que l’on veut vraiment avoir, à la
personne que l’on a vraiment envie d’être.
La suite de la journée : Avec Christophe
et tous les jeunes, nous partons à terre. Balade, sauts à l’eau, grimpe sur les
rochers, rires. Cela fait du bien à tout le monde, et surtout aux cerveaux qui
ont chauffé pendant les entretiens de l’après-midi.
Retour au bateau, repas, soirée, dodo.
C’était mon 14 juillet en mer.
Le jour se lève sur notre mouillage de Scoglio bianco, près du cap
de Sénétose, et, pour la première fois depuis notre départ de Sète, la mer est
calme. La houle a disparu. Le temps se met au beau.
Le mouillage est désert. Les bateaux sont restés dans les ports
par crainte du mauvais temps, qui n'existait vraiment que tout au nord de l'île
et tout au sud. Peut-être aussi que la finale de la coupe du monde en a retenu
quelques-uns devant leur poste. Ajoutez à cela la fête du 14 juillet et ses
feux d'artifice et vous comprendrez facilement pourquoi nous sommes dans un
endroit magnifique, seuls.
Ce matin, les méduses ont disparu et la baignade matinale devient
possible. J'ai fait la mienne très tôt ce matin. Je renoue avec une vieille
sensation que j'avais un peu perdue de vue ces derniers temps : faire
partie de la nature et non plus seulement en être spectateur.
Aujourd'hui, le programme c'est balade jusqu'à une tour génoise,
pic-nique et baignade sur le retour. Grâce à Hélène, nous avons du pain frais,
ce qui est bien utile pour étaler le pâté ! Les jeunes escaladent quelques
rochers pendant que je médite en position horizontale, les yeux mi-clos et
parfois plus que ça.
La balade nous permet de jouer à l'apprenti herboriste : on
trouve de l'aïl sauvage et une espèce de fleur qui sent la menthe, mais ne
ressemble pas à ce que l'on connaît. En fait, Christophe qui a déjà arpenté ces
sentiers, nous dira qu'il s'agit de la « menthe pouillot ». Bon, on
revient au bateau avec des fleurs qui débordent des sacs. On se fait une
infusion avec notre récolte et...ça se boit !
Ah oui, j'allais oublier notre passage par une plage où l'on a
sauté d'un rocher et où l'on a eu un exemple de tourisme que la Corse ne mérite
pourtant pas. Imaginez un bateau équipé pour admirer les fonds sous-marins et
qui est « beaché » sur la plage (à quoi sert alors le fond de
verre ?). Les gens mangeaient sur le pont pendant que le capitaine leur
débitait des blagues de cul à la douzaine ! Nous sommes rentrés au bateau
nager dans le calme de notre mouillage. Quelques coupures de doigts pour Kaïs
et Dayan, sur les rochers. Si on ajoute Moussa qui est arrivé sur le bateau
après s'être fait cuire les cuisses sur un pot d'échappement, on explose notre
budget pansements !
La journée ayant été fatigante, tout le monde va se coucher de
bonne heure ; d'autant que demain nous avons décidé de lever l'ancre avant
le petit-déjeuner. Kaïs, vanné, dort à 20h30.
Il faudra quand même que je me relève vers 22h pour régler un
important problème, inédit à bord : certains sont fascinés par la crotte
des autres !!! Bon, tout le monde ne grandit pas à la même vitesse, mais
il va falloir accélérer le mouvement. Je vais me coucher en me disant qu'il
faudra que je demande à Marec, notre psychologue, à quel âge correspond la
fixation au stade anal (mes cours de psycho datent un peu) .
Réveil un peu plus tôt que d’habitude car nous
avons décidé d’appareiller de bonne heure pour aller à Porto Pollo.
Tout l’équipage a fait l’effort de se lever
rapidement et faire les manœuvres avant de déjeuner. Ça nous a fait gagner le
temps nécessaire pour faire tout ce qu’on a prévu à terre : avitaillement,
cartes postales et internet. Plus un supplément d’eau douce. La navigation fut
courte et sans vent.
C’était étrange de débarquer dans un endroit
où il y a du monde, des voitures et des boutiques, après nos derniers jours
dans des baies pratiquement désertes et sans autre construction que des tours
génoises.
Bon, opération efficacité : un groupe, au
supermarché, un groupe au pain et cartes postales et un groupe sur internet (
eh oui, Christophe est une bande de jeunes a lui tout seul)
Un groupe est aussi resté à bord : Kaïs
l’éclopé et Michel.
Quelques boites, quelques laitages et même un
peu de viande, ça fait des heureux !
Tous aux fruits et légumes ensuite. Le
marchand est bien content de nous avoir comme clients ce matin, vu tout ce
qu’on lui prend…Il offre même un verre de coca bien frais à tout le monde. Il
peut se le permettre !
Moussa va jouer avec une chèvre, il en
reviendra délicatement parfumé, à tel point qu’on lui demandera de se laver
avant de faire la cuisine.
On repart dès qu’on est prêts. Le vent est
dans le bon sens mais faible et le temps est beau.
Poulet rôti, mayo, danette…le luxe des jours
d’escale.
La navigation de l’après midi est très
agréable. Comme on n’avance pas vite, les jeunes en profitent pour jouer a la
traîne : on se jette à l’arrière du bateau et on essaie de se faire
traîner sans se noyer. Attention Moussa, serre bien les cordons de ton short,
sinon, tu vas le perdre !
Tiens, tu vois, tu aurais dû m’écouter,
maintenant, il est perdu !
On mouille pour la nuit dans la baie d’Olmeto,
très agréable et bien protégée, pratiquement déserte.
Baignade, repas dans la lumière du soir,
quelques bateaux viennent mouiller autour de nous.
Les jeunes discutent des problèmes de respect
d’autrui. J’espère qu’ils arriveront à se débrouiller entre eux, sans
l’intervention des adultes.
On n’y est pas encore, mais j’ai bon espoir.
Il fait chaud jusqu’à tard dans la nuit. Un
voisin joue de la trompette, plutôt bien.
On compte les satellites, allongés dans le
filet, puis on se couche.
Vivement une autre journée à bord.
Aujourd’hui, départ de la Corse pour les îles
Lavezzi ! On va dans une réserve naturelle qui est magnifique selon
Christophe.
Pour cette navigation, Michel désigne un
responsable de mouillage (Kaïs), un responsable de hissage et affalage de
grande voile, et un responsable navigation (moi). Michel m’apprend à repérer
notre position sur la carte, à tout écrire dans le journal de bord… Enfin à me
familiariser avec la table à carte quoi !
La manœuvre de Kaïs a été très réussie, ainsi
que celle de Philémon, même si on lui a reproché de ne pas parler assez fort.
On a eu pas mal de vent au début, puis pétole.
Pour nous occuper, on a embêté Michel pour qu’il accepte de mettre la traîne et
cette fois, personne n’a perdu son maillot haha !
On arrive aux îles Lavezzi en fin de journée,
et plus précisément dans la Cala di u Greco. Comme c’est une réserve naturelle,
on n’a pas le droit de sortir des sentiers, et ramasser des fleurs, etc… Un
petit groupe descend à terre. Moi, je suis avec Dayan et Philémon, on se
balade, on admire la nature, et on se baigne sur une plage de sable blanc et
d’eau turquoise. On nage jusqu’à une bouée et au retour, les garçons se moquent
de moi parce que je vais moins vite que eux… Pas toujours facile d’être la
seule fille à bord !
On retrouve le reste du groupe, et Moussa nous
montre fièrement ses trouvailles : une paire de tongues pour Hélène, et
une belle serviette corse. On rentre au bateau pour admirer le coucher de
soleil, on discute sur les filets, puis dodo parce que demain, direction la
Sardaigne en Italie pour une escale glace !