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22 décembre 2020

Lettre collective de Guyane... par Sydney

 

Hello tout le monde,

Le 4 décembre nous sommes bien arrivés à Saint Laurent du Maroni et nous commençons l’escale par le ravitaillement du bateau. Les premiers jours nous serons tous ensemble et pendant la journée quelques personnes iront à Latitude Cirque. Après, Océane et Théo partiront une semaine à Sinnamary, aller chercher Ismaël qui rejoindra le bateau très prochainement. Pendant cela le reste de l’équipage sera divisé en plusieurs groupes, selon les choses à faire et les envies de chacun. Quelques groupes de deux ou trois alterneront pour aller à l’ADNG ( Association pour la Découverte de Nature en Guyane) pour faire des travaux, d’autres de quatre ou cinq alterneront pour aller à Saint Jean du Maroni échanger avec les enfants de l’école primaire. Et pour ceux qui restent au bateau, certains continueront les cours de cirque à St Laurent.

 

« Le lapin » à Gilles ! (cette fois il nous l’a posé!)

Arrivés ici, nous avons appris par Lola que Gilles n’était plus, sa maison avait brûlé et lui avec. 

Plusieurs versions circulent sur cet événement: incendie volontaire, suicide au gaz, règlement de compte, accident… Depuis nous avons croisé plusieurs personnes qui nous ont donné des petits bouts de l’histoire.

Par exemple, j’ai croisé ses voisins: Enzo et son père, distants d’une centaine de mètres, ils ont entendu une grande explosion, le matin ils avaient croisé Gilles qui était venu échanger des livres et il allait bien.

Yann (du cirque) l’avait croisé la veille, ils avaient parlé de notre venue, que Gilles attendait avec impatience, mais il s’était brûlé en foutant le feu pour nettoyer son terrain… 

Un ancien jeune du cirque, qui était ami avec Gilles, lui a aussi dit qu’il planquait chez lui des « explosifs »!

Bref, la version la plus probable est qu’il ait mis le feu accidentellement à sa maison et que ses bouteilles de gaz et les « explosifs cachés » chez lui aient tout fait péter!

Depuis 10 jours que nous sommes là, je m’attends à voir la silhouette de Gilles apparaître sur le ponton flottant et nous faire signe de venir le chercher. C’est étrange d’être ici et que lui ne soit plus là pour nous guider à la rencontre d’autres « incos » comme lui. Je revois son sourire chaque fois qu’il venait à bord, son côté espiègle, c’est le souvenir que je garde de lui. Chez moi les nombreux cadeaux qu’il m’a faits décorent ma maison, souvenirs aussi de sa générosité!

Christophe.

Ce qui a marqué Ben c’est les gens en général, la mort de Gilles, Christine qui est retournée en France, des nouvelles rencontres hyper intéressantes ( Mado, Jonathan, Roberto, Killian, Lucile).


L’épave

Notre bateau est amarré à une bouée qui est située derrière une épave, envahie par la végétation. Cette dernière est très connue, elle se nomme l’Édith Cavell. Ce bateau quitte Cayenne le 27 novembre 1924 et arrive le lendemain au fleuve du Maroni. Deux jours après, voulant accoster le quai (qui n’existe plus) à St Laurent le bateau s’échoue sur un banc de sable qui le fait stopper net. De nombreux travaux sont mis en place pour le sauver mais néanmoins l’Édith Cavell se brise en deux le 30 décembre. 

 

Le nom en lui-même d’ Édith Cavell était celui d’une espionne anglaise qui a été tuée par les Allemands durant la première guerre mondiale, la cause de sa mort est son glorieux courage, d’avoir aidé des soldats belges à quitter la Belgique pour les Pays-Bas. Elle fut dénoncée et condamnée à mort. 

 

Le Cirque

On rencontre Yann, le directeur de l’école de cirque qui se nomme “Latitude Cirque” et Joël un jeune circassien. Cette école ressemble à un hangar sans mur, une grange remplie d’agrès de gym. Ils nous ont appris différentes disciplines : les aériens (trapèze, tissu, corde lisse); les équilibres sur les mains; le jonglage (massues, balles); l’équilibre sur objets (monocycle, boule, fils); l’acrobatie (trampoline, porter); les jeux d’acteurs et le mât chinois. 

Dès l’échauffement nous dégoulinons, transpirons et notre petit rituel est de rentrer sous la pluie, bien rincés. 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

Lola est contente que nous soyons enfin arrivés, elle a pris plaisir à partager le cirque avec nous et elle espère continuer comme ça.

Ce qui a marqué Kylian c’est son arrivée en pleine jungle à l’ADNG.

 

L’ADNG

Ce lieu est une Association pour la Découverte de la Nature en Guyane. C’est un camp caché en pleine forêt, c’est apaisant, paisible et agréable. Les personnes que l’on y rencontre sont très intéressantes par leurs histoires. Ces séjours se composent de petits travaux comme réparer le ponton de la crique, vérifier l’évacuation des éviers, nettoyer le site, ranger le bunker, réparer les fuites … 

Nous dormons dans des carbets, ce qui s’apparente à une cabane en bois sans murs, où l’on peut mettre nos hamacs. Il y en a d’autres qui servent à diverses choses. 

Maylou, ce qu’elle a le plus apprécié c’est l’histoire et les miracles des gens qu’elle a pu rencontrer.

 

Le Bagne

À Saint-Laurent-du-Maroni, juste à côté de l’endroit où l’on mouille, se trouve le camp de transportation du bagne. Nous l’avons visité avec l’aide d’un guide. 

 

Le bagne est une page importante de l’histoire Française pas toujours glorieuse. Il représente l’univers pénitencier de la Guyane où furent déportés ou relégués 70 000 détenus.

Nous apprenons que les bagnards, initialement condamnés pour racheter leur peine, étaient en réalité exploités, torturés, mal traités, malmenés et parfois condamnés à la peine de mort. Beaucoup mouraient de maladies et d’épuisement comme en témoignent Papillon ( Henri Charrière) ou Albert Londres dans leurs récits sur le bagne. Rares étaient ceux qui revenaient de ce véritable mouroir. 

La Guyane, c’est pas le bagne. Mais ça secoue quand même, quel cirque ! Une fois la première semaine d’adaptation et d’organisation passée, une fois le groupe reparti en sous-groupes pour diverses randos, à partir de là c’est génial ! La Guyane si vivante d’enfants, de projets, de cultures différentes, j’adore! Morgane. 

 

Saint-Jean

Saint-Jean-du-Maroni est un village bushinengué construit autour d’un camp militaire. Dans ce camp militaire ils chantonnent la Marseillaise deux à trois fois par jour. Il y a une centaine de familles (qui viennent principalement de la Métropole), des jeunes du coin en “découverte” et un groupe d’engagés en lutte contre l’orpaillage. 

Saint-Jean c’est quelques métro qui vivent sur une barge ou un bateau. Et surtout c’est un tas d’enfants djuka qui sont vivants, curieux de notre présence et qui se rappelaient de nous et de notre passage en bateau il y a 2 ans! Nous y avons retrouvé Chloé une animatrice de quartier qui nous a introduits dans les activités péri-scolaires.

Nous avons goûté à la danse traditionnelle d’Awasa, au fablab, à la confection de mini pirogues et de paniers. 

Tanaé a bien aimé aller à l’école avec Ewen et Maylou. Faire avec les autres. Elle a aimé aller dans le cimetière des relégués, couper du bambou, camper en hamac, jouer avec Joy, Jonas, Ilan, Ewen et les autres enfants. Elle a aussi aimé courir sous la pluie pour vite rentrer au campement, se baigner, aller à l’épicerie. Bref elle a aimé un tas de choses. 

Ewen a adoré aller à Saint-Jean et jouer avec ses copains bushinengués, Ilan et Jonas. Il a adoré aller aux deux écoles, vivre une bonne ambiance et le plaisir de travailler. 


Ce qui a marqué Maxime : c’est qu’il n’a toujours pas vu de serpent. 

 

Randonnée Théo et Océane


Ils ont quitté le groupe pour aller à Sinnamary et Kourou rejoindre Ismaël et ses amis naturalistes. Des balades en forêt, des observations (ara rouge, caïman à lunette, tatou, tamandua), des soirées au coin du feu et des nuits en carbet, des matins de foot et de nombreuses rencontres. 

Durant cette randonnée Théo a appris beaucoup de choses sur la nature.

Océane adore la nature d’ici, si dense et verdoyante.

 

Conclusion

Pour conclure ces dix premiers jours, nous nous retrouvons tous au bateau à Saint Laurent avant de repartir pour d’autres aventures. Nous espérons que la météo gardera toute sa clémence, malgré la saison des pluies dans laquelle nous nous trouvons. 

« Les moteurs d’un bateau, je trouve que c’est mieux quand ils fonctionnent tout seuls».

Sébastien.

J’aimerais faire un petit remerciement à tout ceux qui m’ont aidée à faire cette lettre collective.

Et je vous souhaite à tous de bonnes fêtes ! Pour nous ce sera au milieu de la forêt de l’ADNG...

Sydney.

 

7 décembre 2020

D'un continent à l'autre, par Maylou et Océane

 

“Oh vous m’embrayez !” nous dit Maxime. Eh oui on embraye les moteurs pour quitter la baie de Mindelo. Avant de partir pour la traversée, on fait une halte à Santa Lucia, cette belle île naturelle qui nous a bien plu à notre arrivée au Cap-Vert. On veut la montrer à Christophe, profiter d’une dernière plongée et quitter en douceur cet archipel. C’est le jeudi 19 que l’on met le cap sur la Guyane. Chaque membre de l’équipage écrit son pronostic d’arrivée. Ce jeu que nous faisons pour chaque navigation consiste à estimer la vitesse moyenne à laquelle nous avancerons grâce au vent. Cela permet, avec le nombre de milles nautiques à parcourir, de calculer le jour d’arrivée aux îles du Salut. À cela nous ajoutons le pronostic “poissons” : combien de poissons seront pêchés durant cette navigation ? Eh bien sachez que nous aurons pêché 2 gros poissons, un thazard bois et un thazard blanc long d’1 mètre 20. L’excitation sur le pont, la décapitation à la jupe et la dégustation dans nos assiettes. On ne peut pas faire plus frais !

Concernant les pronostics, c’est Maylou qui a gagné. Nous avons réalisé 1880 milles nautiques en 12 jours avec une moyenne de 6 nœuds.

Grâce à un vent portant nous avons navigué une bonne partie du temps avec les voiles en ciseaux. Voile d’avant d’un côté, grand voile de l’autre, c’est rare pour un catamaran de naviguer de cette manière. En tous cas pour nous c’est super agréable, d’autant plus pour ceux qui ont le mal de mer. Que ça soit les voiles en ciseaux ou une paire de ciseaux, les deux sont à notre avantage. Car croyez-le, en 12 jours de navigation, 3 de nos matelots ont grandi d’un an ! Et qui dit anniversaire dit cadeaux. Les cadeaux sur Grandeur Nature sont toujours fait mains, alors, de l’aiguille à coudre au marteau, le matériel de bricolage aura bien servi.

À l’aube du 21 novembre, des dauphins nous rendent visite pour fêter les 14 ans de Maxou. Taquin, un sourire en coin, il nous donne tout plein de câlins. Un thazard bois et 2 beaux gâteaux seront ses premiers cadeaux. En fin de journée, Maxime parcourt le bateau durant d’une chasse au trésor pour découvrir des bouts de canne à sucre. Ce sont nos bonbons à bord.


 

22 novembre, c’est Océ qui fête ses 10 ans de plus que Max. Et l’anniv d’Océane en plein Océan c’est quand même pas courant ! Elle a tout plein de belles attentions. Et comme la veille, ce sont Théo et Kylian qui se démènent pour cuisiner de bons gâteaux.

29 novembre, Kylian sort de la coque et tout le monde donne une voix de stentor pour une chanson personnalisée sur l’air de Santiano. On n’a pas inventé le fil à couper le beurre mais on a réussi à l’émouvoir. Le moment rigolade fut durant le goûter où nous l’avons accueilli sur le pont tous déguisés en pirate.

 


Mises à part ces journées exceptionnelles, le quotidien en navigation est bien rythmé. Déjà le soleil nous impose les horaires de coucher et celles de lever. L’horaire n’est pas tellement important car au fur et à mesure que nous avancçons, nous reculons l’heure. Et selon les personnes qui s’en chargent, on gagne une heure, soit durant le travail de tête, soit avant de manger car il y a du retard en cuisine, ou encore pendant la nuit pour avoir plus de sommeil. Mais ce n’est jamais au 4 heures pour goûter deux fois…

Le travail de tête est très aléatoire. Motivé ou ramollo, parfois esquivé, parfois intéressant, ce temps-là est bien personnalisé selon les intérêts et les capacités de chacun. Certains organisent des cours collectifs ou des exposés pour le groupe. Christophe et Maylou ont présenté l’histoire de la Guyane et de ses nombreux bagnes, tandis que Tanaé et Ben ont parlé des animaux vus et observés lors de leur dernier passage en Guyane, au voyage précédent.

En début d’après-midi c’est souvent le temps baignade, on affale la voile d’avant pour ralentir le bateau et on peut même sauter de l’étrave pour nous accrocher sous le bateau ou à l’arrière. La vitesse et la houle fluctuent. Par contre la joie dans ces moments-là est toujours présente, même Morgane a sauté de l’avant. On mélange le jeu à l’hygiène, se savonner ou sauter dans tous les cas ça mousse à l’arrière.

S’ensuit le point journalier, effectué par le navigateur quotidien qui comptabilise les nombre de milles nautiques ainsi que la vitesse moyenne parcourus en 24 heures. Autour d’un goûter, on écoute Christophe qui nous lit un livre sur les aventures d’un garçon orphelin. Une histoire bien touchante sur la déporatation des enfants anglais dans les années 1945. Entre le goûter et le repas du soir c’est souvent un temps libre, paisible, où des parties de jeux de société s’enchaînent, type échecs, backgammon, Main verte… Puis c’est généralement Maxime qui est pressé de lire les ¼ de nuit, au point de les connaître par coeur. Ainsi il nous annonce à quel moment de la nuit nous allons veiller à l’avancée, la sécurité de l’équipage et du bateau.

C’est au cours de ces journées qui se ressemblent que nous avons des surprises. On se souvient tout particulièrement de ce soir où des dauphins enjoués nous ont encerclés. C’était furtif et magique comme si nous passions à travers une représentation. Parfois ce sont des phrases entendues qui pimentent notre quotidien, du style Ewen qui crie : “Eh ben j’peux vous dire qu’une orange pourrie ça flotte!”.

Enfin, à la tombée de la nuit, nous apercevons une terre à l’horizon: les 3 îles du Salut. Ce sont d’ anciens bagnes, les constructions qui y demeurent nous font sentir toute l’histoire et les souvenirs qu’il reste de ces prisonniers français (jusqu’en 1945). Nous sommes restés deux jours au mouillage pour nous mettre à flot et visiter l’île Royale. C’était bon et doux de retrouver la terre. Nous avons rencontré des singes et des agoutis, la sociabilité des singes était impressionnante, d’ailleurs c’est une belle transition pour se ré-ouvrir vers le monde extérieur, car dans notre bulle, en plein océan, nous avons tendance à en oublier le reste du monde. Nos découvertes culinaires de ces îles (cocos et amandes) nous ont bien régalés, tout de même généreux nous avons partagé avec les singes. Sydney et Maylou gardent bien en tête leur gourmandise avec les cocos germées et les manques pas mûres. Il faut quand même que l’on vous parle de notre première arrivée sur ces îles. De nuit, après 12 jours de traversée, étonnamment nous arrivons ½ heure avant le lancement d’une fusée. Le centre spatial se trouve sur la côte guyanaise, ainsi les îles du Salut sont interdites d’accès car il peut y avoir des risques. Nous venions de lâcher l’ancre et d’éteindre les moteurs quand des gendarmes tout affolés nous demandent de quitter les lieux sur le champ. Séb, tout tranquille, leur demande: “Euh...on est vraiment obligés ?” pour essayer de négocier. On rallume les moteurs et on se dirige vers Kourou avec comme attraction le décollage d’une fusée. C’était tellement inédit et grandiose !

À présent nous sommes au mouillage à Saint-Laurent-du-Maroni, où nous faisons escale pour le mois de décembre. Beaucoup d’activités et de rencontres nous attendent, Lola nous a rejoints. Nous avons troqué l’eau bleue salée contre de l’eau douce et marron.

Maylou et Océane pour l’équipage.

 

(Les photos arriveront plus tard le scribe débordé!)

29 novembre 2020

Position du bateau le 28 novembre

Le bateau se dirige tranquillement vers les Îles du Salut, il leur reste environ 427 milles nautiques à parcourir... c'est pour bientôt !

Ils ont eu 24h de pluie mais tout va bien ! 




16 novembre 2020

Dernières nouvelles avant de traverser l'Atlantique!

 

Bonjour , la terre.

À bord depuis même pas 2 jours, un peu court pour me faire une idée de l’ambiance et du groupe, surtout que nous sommes réunis seulement depuis hier après-midi : Océane et Kyllian étaient en mission « achat de légumes » sur Sao Antao, nous sommes allés les chercher en bateau avec 2 jeunes Cap-Verdiens à bord (Edmilson et Darley) puis nous sommes revenus au mouillage à Mindelo. Ce qui fait que nous avons navigué de 11 heures à 17 heures.

 

Ce matin c’est le bilan des 2 mois avec tout l'équipage, pendant un peu moins de 2 heures… Puis tout le monde se met à ses textes, courriers et autres choses à faire avant un départ, vraisemblablement demain ou au plus tard mardi matin… 

Car il reste plein de choses à faire avant de partir en traversée: l’eau, le gaz, les dernières courses: petits légumes, œufs, quelques douceurs pour les quarts de nuit, ce que l’on trouvera!


Avec les derniers éléments apportés de Guyane et de Fernando, surtout par rapport aux conditions d’entrée avec le COVID, il faut prendre une décision sur notre prochaine escale.

On essaye de tout prendre en compte, le temps que l’on a devant nous, 1 mois avant la date où nous avions prévu d’être en Guyane (vers le 15 décembre). Les temps de navigation, 1300 milles nautiques jusqu’à Fernando, puis autant entre Fernando et la Guyane (soit 8/9 jours à chaque fois).

Ou 1800 milles jusqu’en Guyane (une dizaine de jours de navigation) et peut-être avant de partir en traversée se refaire une petite escale à Santa Lucia.

Devoir faire un test Covid si on va au Brésil (qui coûte au moins 1200€) avec normalement l’obligation d’en refaire un autre à l’arrivée et d’attendre au mouillage (en quarantaine) plusieurs jours le résultat! 

Le groupe est divisé dans ses choix, chacun exprimant son envie (et éventuellement pourquoi). C’est 5 voix pour le Brésil, 5 voix pour la Guyane, il ne reste plus que le capitaine qui doit s’exprimer (car je ne vote pas) le suspense est à son comble, il énumère les raisons qui lui feraient choisir l’une ou l’autre destination, pour finalement choisir la Guyane, qui est plus un choix de la raison que de l’envie.

Ça tombe plutôt bien que Lola et Ismaël partent en Guyane le 20 novembre pour préparer l’escale.

On y sera début décembre, avec plein d’envies et un océan traversé.

Ce matin, le bateau ressemble à une ruche, une grande partie de l’équipage est allée en mission courses et d’après Maxime ils ont ramené tout ce qu’il fallait.

Louise (qui aura été mise à contribution jusqu’au bout) et Kyllian sont partis en mission remplissage de gaz à l’usine juste en face du bateau, mais cela n’a pas marché, ils ont donc acheté une bouteille de gaz cap-verdienne pleine, avec un nouveau détendeur.

Enfin, Sébastien, Théo et Benjamin ont bricolé sur la barre, les moteurs, de petites réparations à la résine, les fuites et plein de petites choses avant de partir en traversée, et moi j’ai aidé!



Rendez-vous depuis l’Amérique du Sud, on enverra de temps en temps notre position pour que vous nous suiviez et nous ferons attention à ne pas croiser de trop près les bateaux du Vendée Globe….


Christophe sur le bateau.


12 novembre 2020

La lettre du Cap-Vert par Océane

Arrivés à Mindelo, nous nous sommes rapidement mis en œuvre pour partir randonner sur l’île de Santo Antao. Les groupes s’organisent selon les envies et les capacités de chacun. Tout d’abord Sydney a toujours mal à la jambe, elle restera au bateau avec Seb. Heureusement les 5 heures d’attente à l’hôpital de Mindelo ont permis de savoir que rien n’était cassé. 


Il fait encore nuit lorsque les groupes de Louise – Kylian et celui de Théo – Maylou – Océ quittent le bateau pour prendre le ferry qui les mènera sur l’île verdoyante que nous apercevons au loin. 

Louise et Kylian nous rapportent: Pendant cette rando on aura pris le temps: de rencontrer des gens, de se rincer l’œil avec des paysages époustouflants, de se laisser immerger par les ambiances locales. On aura pris le temps de trouver et construire nos campements. On aura pris le temps d’apprendre à se connaître. On aura pris le temps de vivre et d’être dans le moment présent. 


Théo, Maylou et Océ résument leur rando : Avec un départ du centre de l’île, on a un bon rythme et on fait des pauses fréquentes dans ces vallées magiques. Nous sommes en autonomie avec nos sacs à dos et une bâche pour dormir à la belle étoile. Une famille cap-verdienne nous ouvre ses portes, et nous passerons 2 jours en leur compagnie. Cette maison abrite trois générations qui vivent de l’agriculture. On sent que toute personne est bienvenue. Le jeu du walé semble être leur passe-temps favori. Nous sommes tous les 3 heureux de cette rencontre et d’avoir senti notre présence appréciée.



Le groupe de Ben, Maxime, Ewen, Morgane et Tanaé ne partira que le lendemain, pour autant de jours sur l’île de Santo Antao. Ils nous racontent leur rando : Il y a les regards, il y a les sourires, il y a la curiosité, il y a la différence, il y a la bienveillance, il y a la confiance, il y a la pauvreté, c’est la vie et la culture cap-verdiennes. Il y a des paysages vertigineux, il y a de la verdure, il y a des ânes, il y a des jambes qui tremblent dans la descente, il y a de la canne à sucre, il y a de l’eau douce, il y ces pauses où l’on contemple la vallée. Au bout, il y a l’océan, il y a la force des vagues, il y a des piscines naturelles, il y a des enfants qui font des saltos dans les bouillons d’écume, il y a une grotte profonde et sombre, il y a un feu de camp, il y a du pain grillé avec du fromage qui fond. Il y a l’aventure, il y a la verdure, il y a les courbatures, il y a Grandeur Nature… il en faut peu pour être heureux. 


Seb et Sydney sur le bateau, au mouillage dans cette baie bien calme : hôpital, moteur, dodo, portugais, rigolades, complicité. Le meilleur moment c’était à la fraîche, dans la tranquillité du matin, à discuter. Sinon on a sacrément bossé sur le bateau.


Le groupe entier s’est retrouvé, tout le méli mélo de choses à faire s’enchaîne. C’est fastidieux, on essaie de capter la douceur des Cap-Verdiens qui nous entourent mais ça n’est pas toujours évident… D’ailleurs nous avons accueilli Dany un soir, un Français qui vit au Cap-Vert et qui a partagé avec nous ses nombreuses expériences vécues sur cet archipel. 

Océane et Kylian repartent 3 jours sur l’île de Santo Antao, ils ont pour mission d’acheter des légumes directement aux maraîchers pour réapprovisionner le bateau. Oui, on essaie de mettre un peu de sens à notre consommation. 

D’ici quelques jours, Christophe et Louise vont intervertir leur rôle. On s’apprête à accueillir Christophe et saluer Louise qui, elle, va ensuite gérer la communication au bureau de l’asso.



Océane pour l’équipage du bord.

3 novembre 2020

Les Canaries...c’est fini, par Maxime et Morgane

Les Canaries...c’est fini

Eh oui, ça y est, nous finalisons notre escale à la Palma. Copier des textes, faire les courses, poster les lettres, laver notre linge, se doucher à l’eau douce, manger une glace, discuter de l’ambiance, refaire les courses, se baigner, re manger une glace, copier les textes, visiter le bateau de Pierre, faire un test covid, refaire des courses, et zou... A tchao les sommets de la Palma visités pendant les randonnées. Comme dit Kylian (j’ai omis de mettre son témoignage dans les dernières nouvelles, que la famille de Kylian nous en excuse ) : "J’ai aimé monter la crête jusqu’aux 2350 mètres, j’ai aimé voir tous ces paysages avec Ben, ça m’a permis de me vider et de me retrouver un peu seul."  


On part de la marina par un temps plutôt agité, beaucoup de pluie, beaucoup de vent, le ciel nous tombe sur la tête. Mais on ne se laisse pas abattre, on y va. Maxime pilote le navire sous une pluie diluvienne… La mer est toute hachée, le vent ne sait plus où donner de la tête. Sydney se demande ce qu’elle fait là et on finit par mouiller de nuit à la Goméra (ça commence à être une habitude ces arrivées nocturnes).

Au petit matin, on se réveille et tout le monde se précipite pour contempler ce nouveau paysage : une grotte, des falaises escarpées de couleur rouge. On profite de ce mouillage : on plonge, on saute des rochers, on visite la grotte…

Ce mouillage était une étape que l’on voulait pour amariner Sydney en douceur à la vie sur le bateau.

Témoignage de Sydney de sa première nav. : « C’était horrible, j’étais au bout de ma vie. »

Tandis que Maxime trouvait que c’était sa première nav. aussi pire, pour Kylian : «  Ça nous a tous unis malgré les conditions pourries ». Théo, lui, a aimé quand il y avait plein de pluie et qu’on courait en dessous avec Ben et Tanaé.  Ewen n’a pas aimé cette nav. car il avait froid et en même temps il avait le mal de mer.

Au bout de deux jours nous décidons de partir pour le Cap Vert. Du début jusqu’à la fin de cette nav., on a mis les gaz : 7,8 nœuds de moyenne avec comme propulseur hypersonique , un vent arrière qui nous projette de surf en surf jusqu’à 15,6 nœuds. Ça allait très vite. Pendant cette nav, comme casse, on a eu : le poste radio, donc plus de musique, quelques fuites, un arbre d’hélice déboîté  et quelques bombes cachées dans les trous de bouchons d’aération ( des poissons volants restés plus de cinq jours cachés et trouvés à l’arrivée au mouillage). Nous avons atteint la moyenne de huit poissons volants échoués sur le bateau chaque nuit. Par contre on a eu un seul calamar (que Maxime a piétiné en hissant la voile..oups!!). 

Nous avons mis 5 jours et quatre nuits, c’est un truc de malade dit Ben ( comme l’équipage d’ailleurs) pour faire de la Goméra à Santa Luzia ! Nous sommes arrivés à l’aveugle avec des bourrasques de vent... Pendant cette navigation, on a vu des dauphins, Kylian, Ewen et Maxime ont fait des maquettes de bateau, on a vomi, on a dormi, on a barré, on a mangé, on a vomi, on a chanté, on a joué, on a pégué, on a sauvé des poissons volants, on a fait du portugais, écoute la lettre co, fait des bracelets, on a vomi, on a dormi et on a discuté et on est arrivés tous ensemble sur le pont à 22h30. On a mouillé et le lendemain matin on s’est réveillés et tout le monde s’est précipité pour voir ce nouveau paysage.



Nous avons passé quatre jours à Santa Luzia, un mouillage tout vert avec une plage paradisiaque avec parfois des vagues de deux mètres de haut. On a rencontré des scientifiques qui pêchent des requins pour les baguer. Enfin, on a plongé et joué sur les grosses vagues tous les jours de 15h à 18h. Pendant ce mouillage nous avions notre coucou habituel de dauphins à 11h30 tous les jours. Nous avons partagé nos envies de randonner : voir de nouveaux paysages, jouer avec des enfants, se renseigner sur la culture du café, rencontrer des pêcheurs, être utile et aider les autres, se baigner dans les rivières, rencontrer des potiers, aller voir le foyer des jeunes.



On vous racontera tous cela dans nos prochaines aventures…

On pense à vous, on vous souhaite du soleil dans vos cœurs et on vous envoie de l’amour.

« Comment te sens-tu  après un mois et demi de voyage ensemble ? »

Maylou : « Je me sens grandie et plus ouverte aux personnes qui m’entourent.»

Louise : « je me sens plus en connexion avec chacun, ça me permet de mieux trouver ma place et de savoir comment contribuer.»

Océane : «  Je me sens à l’aise, pas toujours écoutée, mais je me sens comblée par la diversité de profils à bord. »

Sydney : «  Je ne vais jamais tenir 9 mois, je vais rentrer en kayak !!! »

Seb : «  Je me sens vivant.»

Ewen : «  Je me sens bien.»

Tanaé : «  Ça va, je me sens bien avec tout le monde. »

Théo : « Je me sens mieux par rapport au début, j’aime naviguer. »

Maxime :  « Je me sens plus proche des autres. »

Ben : « J’ai envie de faire et d’avancer ensemble. »

Morgane : «  Je prends de plus en plus plaisir à vivre avec vous tous. »

Kylian : « Je me sens mitigé, il y a des moments bien et des moments super durs. J’ai le manque de la France et de l’entourage. »

Maxime et Morgane


27 octobre 2020

Position du bateau le 27/10/2020

 

La position du bateau aujourd'hui à 12 heures.

Il se dirige à 7 noeuds vers l'île de Santa Lucia, une réserve naturelle, dont ils ne sont distant d'une cinquantaine de milles nautique.

25 octobre 2020

Position du bateau le 25 octobre

 

Position du bateau le 25 Octobre à 12 heures

Ils avancent à 7 noeuds, avec un vent de NNW.

Ils leurs restent 450 milles nautiques avant l'arrivée à Mindelo.

21 octobre 2020

Dernières nouvelles des Canaries par Morgane

 Chers amis, parents et tous ceux qui nous suivent, bonjour. 


La prochaine fois que nous aurons une connexion internet nous serons un peu plus bas dans l’Atlantique, un peu plus loin dans notre voyage…

Mais pour ne pas vous laisser sans nouvelles d’ici là, voici un petit panaché de nos randonnées sur l’île de la Palma, avec quelques photos. Nous sommes partis durant 3 à 5 jours sous un beau soleil.

Nous avons transpiré et apprécié fouler la terre de nos pieds, retrouver aussi de l’espace. 

Les randos c’est aussi une respiration, comme une pause de cette vie toute en proximité que nous partageons sur le bateau.



 

Randonnée de Théo et Océane :

«Moi, ce que j’ai préféré, c’est le paysage en haut des crêtes, la différence entre la montée et le paysage de la caldeira de l’autre côté!». Théo

« J’apprécie ce mode de randonnée qui nous demande de trouver où dormir, trouver de l’eau, à manger... C’est comme des petits challenges quotidiens, ce qui nous amène à vivre l’aventure» Océane


Randonnée de Louise, Maylou et Maxime:

«J’ai aimé escalader au milieu des rochers dans  le canyon de la cascade colorée». Maylou.

«J’ai bien aimé marcher dans les tunnels, rigoler...je ne conseille pas de dormir entre les cactus. En espagnol j’ai appris à dire: «¿Que hora es por favori ?» vu qu’on avait pas de montre. Je repartirai. Ça va.» Maxime.

«Sentir la terre sous mes pieds, humer l’odeur des arbres immenses, s’abreuver de l’eau des rochers, marcher au rythme du corps… écouter les montagnes … c’est embrasser le vivant et se laisser habiter par les éléments.» Louise.

Randonnée de Kylian et Benjamin:

«Ce que j’ai apprécié pendant cette rando c’est notre mission où on a cherché de l’eau pour se laver avant la tombée de la nuit. 

On part en courant laissant notre campement, frontale à la main, et on finit par se baigner dans une retenue d’eau. 

On se couche propres, et on a bien rigolé.» Ben


 


Randonnée de Seb, Ewen, Tanaé et Morgane:

«Mon meilleur moment dans la rando , c’était quand j’ai joué avec Ewen à faire la course de petits bateaux dans la rivière de la Caldeira , on a bien rigolé». Tanaé

«Ce que j’ai aimé c’est de jouer avec les petits bateaux dans la rivière, moi aussi, pendant la rando j’ai appris à dire: «un poquito de agua por favor».           Ewen

«J’ai aimé les discussions avec Ewen et Tanaé pendant la marche dans un cadre magnifique, voir Ewen et Tanaé rigoler dans la rivière, chercher des petits cailloux comme des trésors sur les chemins, couper les cheveux de Seb au campement, et slalomer entres les pins majestueux. Les épines de pins recouvraient le sol comme si c’était de la neige, sur cette pierre volcanique si noire et si chaude.  Et ce que j’ai bien apprécié c’est de lâcher le contrôle, se laisser aller à la marche et à la surprise de la découverte. Morgane 

« j’ai aimé cette rando à partir du moment où j’ai lâché prise sur l’organisation, quand je suis arrivé à la cascade colorée et jusqu’à la fin de la rando. ». Seb


Nous accueillons avec grand plaisir à bord une nouvelle personne : Sydney. 

Ce qui lui a donné envie de venir, nous a-t’elle dit, c’est de voyager, découvrir et quitter sa routine.

L’équipage est complet et enfin Maylou pourra partager sa cabine avec une autre fille. Youpi.

Nous partons mardi pour deux jours de mouillage sur une autre île des Canaries avant de lever l’ancre mercredi pour le Cap Vert. 

Morgane 



Auto-portrait de Sydney :

« J’ai découvert les séjours de rupture grâce à mon éducatrice qui par la suite m’a présenté Monsieur Chaillou (du CD de l’Essonne). 

Quand il m’a parlé du bateau, j’ai tout de suite été emballée par l’idée de voyager, découvrir de nouvelles choses. J’ai peur de l’inconnu et je suis assez timide, c’est pour ça que j’ai eu du mal à me lancer.

J’habite dans le 91, plus précisément Longpont sur Orge. J’ai une grande sœur qui a 19 ans, bientôt 20. Je suis assez proche de mes parents ce pourquoi ça a été très dur de les laisser. J’aime bien la muscu, j’en faisais régulièrement chez moi. Je n’aime pas les insectes. Je me débrouille en anglais car je regarde des séries en anglais. D’après les photos du blog et les représentations que je me faisais du bateau, je n’imaginais pas avoir autant de place dans la cabine. »