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29 juin 2023

Lettre Co Sao-Miguel par Michel et Isaac

Nous sommes arrivés le jeudi matin 22 juin à São Miguel, vers 9H30, après une traversée sans problèmes. Quelques mots tout de même sur cette dernière. Démarrage à petite vitesse, un peu de roulis au portant et donc quelques estomacs barbouillés. Face au mal de mer, certains s’allongent, d’autres vomissent et passent à autres choses. Il y en a même que cela met en colère. Bref, le mal de mer est un bon moyen de connaître le caractère de ceux avec qui l’on navigue.


22H plus tard, nous arrivons à Ponta Delgada et c’est Isaac qui fait la manœuvre d’accostage, en douceur et sans stress.

Puis, ce sont les formalités d’arrivée, quelques courses et il est temps de constituer les groupes de randonnées.

Kath a une plaie au talon qui l’empêche de poser le pied par terre, alors on fait 3 groupes.

Michel part avec Tallia et Chad, parce qu’ils ont des envies de discussions philo et aussi sur l’Islam qui les intéresse tous deux. Ils partent 2 nuits et reviendront au bateau dimanche matin, pour voir si Kath peut prendre le relais et faire 1 échange avec Michel. Yann part avec Matis et Mathys et Océane part avec Anouk, Isaac et Yawenn.

 

La rando de Tallia, Chad et Michel se fait au bord des lacs bleus et verts, à l’ouest de l’île.

Ils se posent dans une aire de camping gratuite, comme il y en a beaucoup aux Açores.

Ce sera bus, un peu de marche (pas trop) beaucoup de discussions sur l’Islam et autour des philos-fables qu’ils ont emmenées. Ils sont partis avec une guitare et Chad se met sérieusement à apprendre la Bossa que joue Michel. A la fin Tallia s’y met aussi et elle apprend les accords de “La Nonchalante”. Bref, la guitare n’a pas le temps de refroidir. Ils passent pas mal de temps à jongler aussi (3 balles de jonglage dans le sac, ça ne prend pas trop de place).

Retour en bus le dimanche midi, Kath a préparé le déjeuner. Douche, lessive et départ à la journée, le lendemain avec Kath qui va mieux et qui remplace donc Michel qui reste, lui, au bateau, pendant qu’ils vont passer la journée aux sources d’eau chaude de Furnas. Mercredi matin, donc, départ pour Furnas. Bus à l’aller. Les bains dans l’eau chaude souffrée ont fait beaucoup de bien à Kath qui marchait mieux après. Comme le temps de baignade est limitée à 1h30, ils ne sont pas restés longtemps, ont fait du stop pour rentrer vers 15h au bateau. Puis, glaces syndicales réglementaires avec Michel. Le lendemain, mercredi, le groupe se met à fond sur les textes, les dessins et commence l’approvisionnement, pendant que les deux autres groupes sont encore en rando. C’est toujours ça de fait… Tallia réécrit le “rôle d’abandon” avec Michel.

 

Le groupe Matis, Mathys et Yann sont d’abord partis à Furnas pour admirer le lac. Le lendemain petit détour par le mirador Pico do Fero et descente vers Vila Franca, le soir fête de Saint João, défilé et costume. Le lendemain, ils visitent le Lagoa do Fogo et le lendemain ils traversent l’île du sud au nord en passant par son point culminant et les thermes de Caldeira Velha. Mathys revient en disant qu’il a passé la meilleure rando du voyage. Matis trouve que les objectifs de rando ont été atteints : marcher, voir de beaux paysages, parler avec des accents bizarres.


 

Le groupe Océ, Anouk, Yawenn et Isaac est partie visiter l’est de l’île. Ils sont allés d’abord à Ribeira Grande, pour voir une compétition de surf. Yawenn et Isaac ont pu même en faire pendant 2 heures. Ils ont dormi le soir à côté de Caldeira Velha. Le lendemain ils sont allés voir la magnifique vue do Lagoa do Fogo pour ensuite se diriger vers Vila Franca, ils sont allés dormir à côté d’une magnifique chapelle, qui fait partie du chemin de Compostelle. Le lendemain ils sont allés à la ville de Nordeste en stop et en marchant. Une belle ville où il n’y a pas un touriste. Ensuite le lendemain ils sont retournés à leur point de départ Ribeira Grande pour avoir plus de chance pour le stop.

Maintenant le retour en France se ressent de plus en plus, beaucoup de jeunes ont des nouvelles pour leur avenir. Chad est accepté au lycée de la mer à Sète tandis que Mathys a eu son contrat jeune majeur.

Bref, les Açores c’est fini, une page de l’histoire du voyage se termine, l’équipage se prépare à quelques jours de mer, on retrouvera d’ici peu la Méditerranée, et bien sûr la France.


Michel et Isaac



24 juin 2023

 Lettre collective Horta 

Nous voilà arrivés à Horta, on se balade dans le port et on admire les centaines de dessins sur le chemin pour aller manger une glace artisanale. C’est le dernier jour de Christophe à bord donc ça nous fait un super prétexte pour aller nous gaver de sucre en chantonnant pour le goûter ! Le lendemain matin Yawenn et Océ l’accompagnent à terre et le mettent dans un taxi qui l’emmènera vers de nouveaux horizons « glaciesques et francesignesques » ! 

Pendant la période Horta nous nous organisons de manière à ce que la fresque puisse avancer tous les jours. Un premier groupe composé de Michel, Mathys, Yawenn, Anouk et Océane reste au bateau pendant que les autre partent en rando. 

Isaac, Yann, Chad et Matis, Tallia, Kathleen forment deux groupe de rando. Puis dans un second temps les groupes ont tourné pour continuer la fresque. Ce qui donne : Isaac, Yann, Chad (toujours en rando) Michel, Anouk, Yawenn, Mathys (en rando) et Océane, Matis, Tallia et Kathleen (à bord). Donc pour cette lettre collective nous vous avons fait une sélection de passages des textes, bonne lecture à vous. 


Au bateau nos amis prennent l’espace…Par Océane

Être à 5 sur le bateau, c’est inhabituel. Le cata semble trop grand, les espaces ne sont pas comblés et en plus pour faire les tâches ménagères on est seul, chacun dans notre coque… Par contre le hasard a fait qu’on se retrouve chacun avec une grande couchette, respectivement notre co-cabinier n’était pas là. Ça donne Mathys dans la cabine avant bâbord. Il peut prendre l’espace et il apprécie. Puis Yawenn s’étale dans le grand lit en allant se coucher. Enfin Michel prend ses marques dans la cabine capitaine. Anouk fait également l’étoile de mer dans son lit double. Et moi je pique le coussin de Kath pour lire confortablement. 

Pendant ce temps ils s’occupent aussi d’une fresque car dans le port d’Horta chaque endroit est décoré d’une magnifique peinture. Chaque année depuis le début de l’aventure Grandeur Nature il y a un dessin et cette année Yawenn organise tout le dessin, propose une idée, et lance les opérations peinture. 


La fresque par Yawenn

« Une nuit j’ai vu des nouveaux arrivants, un gros cata marrant, avec plein de jeunes.


Ils ont posé l’ancre dans le sable devant chez moi.

Le lendemain plusieurs membres de leur équipage sont venus me voir, enfin plutôt admirer les dessins tatoués sur mon corps.

Le soir ils sont venus avec un gros pot de peinture blanche qu’ils ont commencé à m’étaler dessus.

Ça me faisait rire car ils se vantaient d’être des peintres en bâtiment…

Bon moi je trouve que je ne ressemble pas à un bâtiment… enfin… peut-être…

Après avoir peint un grand carré blanc ils sont retournés à leur bateau en pagayant sur un mini truc gonflable.

Le surlendemain, ils sont revenus avec encore plus de peinture mais cette fois c’était d’autres personnes.

Un grand blond et un autre avec une petite moustache et encore deux jeunes d’à peu près 15 ans un garçon et une fille.  Ah oui et il y avait aussi une dame aux cheveux longs.

Ils commencèrent à dessiner les continents puis sur les cotés de la terre ils mirent des pointes, des pointes 4 points cardinaux.

Et enfin ils dessinèrent plusieurs ballons reliés à une escale.

Par exemple Fernando : ils mirent une vague, la Guyane un porté de cirque et pour le Banc d’Argent une baleine avec un bateau qu’ils surnommaient Popol.

Bref, vous avez compris ! En plus en faisant tout ça ils étaient plusieurs à s’entrainer à une musique à la guitare qu’ils surnommaient la nonchalante.

Une fois leur travail fini, ils partirent, d’après ce que j’avais compris voir le jardin botanique.

Dommage moi je les aimais bien en plus ils faisaient un beau dessin.

Mais bon je crois qu’un autre groupe vient bientôt. »


Les relations humaines par Michel

Alors en quoi est-ce si important de faire des choses ensemble ? Peut-être parce que les choses deviennent alors l’occasion de se frotter l’épiderme à l’autre, le prétexte de se renifler, le moyen de s’apprivoiser. 

Voilà, là on est en dessous de l’écume, là on entame un voyage qui n’est pas près de s’arrêter, là on s’attaque à du lourd, là on s’embarque vers une île aux contours imprécis : l’autre. 

Alors, bien sûr la Dominique ressemble à un verger qui donne une idée de ce que devait être la terre au premier matin du monde, mais Genette, mon vieux, Genette. J’échange toute les mangues et les bananes, les caramboles et tout le reste contre un seul sourire de Genette. 

Alors, bien sûr, les dauphins « rotadors » de Fernando, et ses tortues luths de six cents kilos, mais Pedro, mon vieux, Pedro !

Bon, j’arrête là, vous avez compris le propos, je pourrais faire cela pour toutes les escales de l’expédition….

Alors, ces trois jours à bord ?

Ben on s’est reniflés !

Et ? 

Ben, j’en redemande !



Pendant ce temps Kat, Matis et Tallia randonnent sur l’île de Faial, Matis raconte le premier après-midi :

« 10 min plus tard nous serons pris par une femme et sa fille, elle nous parle, on passe devant un aéroport, elle nous dépose là où on veut et on remarque un super beau tatouage sur son bras, c’est une sirène, impressionnant. La fille dit qu’ aujourd’hui c’est les vacances. J’aurais aimé rester plus longtemps mais pas de chance nous sommes arrivés. Après un au revoir on descend vers les piscines naturelles, ça ne me donne pas envie de me baigner mais par contre on regarde les vagues s’écraser contre les roches. On remonte et nous allons dans le parc à côté, ça fait de la marelle, de la balançoire. On s’en va, on marche encore un peu, on arrive devant une église, on va au cimetière et on repart aussi vite qu’on est venus. On fait du stop mais personne ne nous prend. Tout à coup une fille qui s’appelle Johanna nous prend et nous emmène dans un endroit où on peut dormir tranquilles, on met la tente et le hamac, on fait un « babadaboum » de pierres. On  emporte pain et fromage et on va aux piscines naturelles, on mange et au retour Kat ne passe pas par la sortie en escalier. 

Le soir des puffins font des bruits chelous, alors  je préfère dormir dans la tente, à trois dans la tente .

Ensuite c’est au tour de Tallia de nous faire découvrir deux personnages hauts en couleurs, qu’ils ont rencontrés pendant leur deuxième jour :  

« 2 personnes à la table de derrière commencent à nous parler, ils s’appellent François et Évelyne, ce sont des Français et ils nous posent des questions sur Grandeur Nature car j’avais mis le tee-shirt. Au fil de la discussion ils nous disent qu’ ils peuvent nous emmener si on voulait. Kat, et Matis montent dans le coffre du Kangoo et moi à l’avant car à l’avant il y avait 3 places. 

Matis et moi on dit à Kat : « Allez, viens, on passe dans leur maison qu’ils ont louée, il y a une piscine et tout ça a l’air trop bien, on reste 1 ou 2 heures pas plus ». Tallia a aussi fait une rencontre… mordante : « Après le ping-pong avec Évelyne on va se baigner puis je lui dis que j’aimerais voir les ânes, donc on y va. Ohhh ils sont trop mignons... jusqu’au moment où un d’eux me mord le ventre, on devine qu’ils ont faim donc on va leur chercher de quoi manger. On revient avec des trognons de pommes et une poire. En les leur donnant un des deux me mange la main, je garderai un beau bleu à cause de lui. 


Yann, Isaac et Chad nous racontent ensuite leur nombreux moments de rigolade tant sur Pico que sur Faial « On va manger car il est quand même 11 heures 30 donc direction le premier magasin venu pour trouver fromage, pain, etc. Puis on retourne manger à l’ombre d’un arbre. Après ce bon repas on part direction Lajes et vu que nous somme naïfs nous avons cru aux dires de NINI : « Le stop ça marche bien ». QUE NENNI, FOUTAISE et BALIVERNE, en 45 minutes 0 voiture, donc on est partis marcher dans les vignobles, c’était très beau et comme toujours avec Yann et Isaac on rigole bien Yann et moi nous parons de magnifiques hortensias qui font bien rigoler tout le monde. On finit par prendre le goûter au bord d’une piscine naturelle.

Picosinho par Yann:

Oh Pico, Oh Picosinho, Oh Picosinha.

La montagne se dévoile à celui qui se lève tôt, la vue est prenante.

Le moulin rouge et vache de Lajes est « tanqué » sur son plateau volcanique et en arrière plan , une montagne qui aurait pu être dessinée par un enfant de 4 ans, tant elle est parfaite et simpliste. Le soleil l’éclaire progressivement de haut en bas, quelle manière délicate pour s’offrir au monde.

Je réveille mes deux dormeurs, pour un petit-déj’ frugal dans notre magnifique bivouac de béton. Dans cette rando, nous retrouvons notre instinct enfantin, donc quoi de mieux que de dormir da
ns une école primaire en plein travaux ?

Branle-bas !

Nous partons pleins d’entrain vers Lagoa do Capitão au sommet de la cordillera centrale, au pied du Pico. La montagne ça monte, et c’est beau… Après une bonne heure de marche dans une végétation luxuriante, bercés par le chant des oiseaux, nous avançons d’un bon pas ! La routine s’installe, Chad secoue la main à toute les voitures allant dans le sens inverse et compte les bonjours, il fait des révérences aux bus, Isaac, lui, fait le signe du klaxon au camion et compte les « Pouet Pouet »

Plus tard sur Faial par Isaac :

Chaaaaad, réveille- toi. On tire le nez du petit veau pour le réveiller. Ce matin il fait beau, la Caldeira est dégagée, c’est décidé on y va. On n’a pas à manger, c’est la dèche. Avant de marcher on est obligés de manger parce que sinon on va mourir. Mais bon on n’a pas de carte, du coup on espère trouver un village en chemin. Après 2H30 de marche sur le bord de la route, on arrive au village de Praia do Norte, Notre petit-déj’ éco de 11H30 est composé de 2 paquets de céréales et 1 litre de lait. Les bides remplis, direction la Caldeira à pied ou en stop. Aucune voiture ne nous prend, on est aux portes de la route qui grimpe jusqu’au cratère. Une route bien défoncée, on est réalistes : on devra gravir la montagne à pied car aucune voiture ne passera ici. Faux espoir pour notre petit veau car un 4X4 nous prend mais juste pour 500m plus loin. 13H30, pause pour manger notre demi-fromage, nos feijaos et notre pain. Après moult et moult raidillons, on arrive à 15H à la Caldeira. On découvre sur la carte qu’on a fait le plus gros détour possible qu’ on pouvait faire, on a longé le pied de la montagne pendant plus de 15 km puis monté à pic pendant 7 km, « belleza ». 

On rencontre des Français, Chad est insupportable, il reste bloqué avec son vieil accent, il n’arrête pas. On descend direction Horta, à 17H45 le stop sera possible, pas avant sinon on n’aura pas assez marché.


Pendant ce temps au bateau .

Pas de stress comme à la messe par Tallia :

Aujourd’hui il y a trois personnes qui ont visité un peu Horta et aussi Porto Pim et ils y ont même fait un pique-nique avec leur salade et des petits trucs achetés en boulangerie. Sur le retour ils passent devant une église. On est dimanche donc il y a la messe. Ils entrent dans l’église, curieux de découvrir les messes de Horta. La messe a déjà commencé, des regards se posent sur eux et de magnifiques chants se font entendre. Puis tout le monde (sauf nos 4 compagnons) fait la queue pour avoir une hostie. 10 minutes plus tard c’est fini, nos 4 amis sortent le sourire aux lèvres.



Les trois sorciers par Matis Kirikou :

Matarcaz saute de son âne à bout de souffle. Il met la casserole sur le feu, il met la pâte dessus, 3 minutes ça forme quelque chose. Il la retourne en la faisant sauter et dépose la pâte dans une assiette. 

  • Pousse-toi je vais faire un sort.
  • Jqebhfoqiyzrbg. Amen !

Un trait violet touche la chose dans l’assiette, dix secondes plus tard, des yeux, des pieds et des mains apparaissent. 

  • Bonjour papa, bonjour maman !
  • On va l’appeler  Crêpe !

Il se lève et commence à marcher. Les sorciers apprennent les bases à Crêpe, ce qu’il faut savoir et ce qu’il ne faut pas faire. Ils le couchent tôt car demain il doit encore travailler. Son père lui dit dans sa chambre :

  • Surtout tu ne vas pas dehors.
  • Oui papa.
  • Allez, bonne nuit !


Les glaces par Kathleen :

Depuis le début du voyage nous en dégustions une à chaque escale, durant celle-ci nous avons particulièrement pris le temps, tels des explorateurs du goût, de tester toute les fragrances. En effet, je parle des glace artisanales de l’Atlantico. 

Comme notre cher Marcel Proust l’a illustré avec sa fameuse madeleine, nous pouvons grâce à nos cinq sens, garder en mémoire des centaines de souvenirs. Ces sensations vécues nous reviennent au corps en un instant. Elles nous surprennent, nous racontent des histoires sur nous-même, nous mouillent parfois le cœur et nous réchauffent l’espoir. J’ai envie de vous parler d’un parfum qui me touche : le beurre de cacahuète ! 





L’équipage se retrouve tout souriant, la fresque est presque finie, tout le monde œuvre à ce qu’elle soit terminée avant le départ. Pour notre plus grand bonheur après avoir écrit les textes, fait les lessives et tout le tintouin, on va, comme pour se récompenser, manger une bonne glace. Les amarres larguées nous entamons la navigation vers Sao Miguel, mais ça ce n’est pas à nous de vous le raconter. À plus tard pour suivre les aventures de vos onze choubidous préférés !

NEELHTAK et DAHC






En Petit bonus de dernière minute, Yawenn vous offre une histoire qu’un des phares de Faial lui a inspiré. 


« Le phare en terre »


Je vais vous raconter une très vieille histoire qui date de l’époque où j’étais gardien de phare aux Açores, sur l’île de Faial.

Hum… Alors commençons.

C’était un jour de tempête (le 27 septembre 1957).

Toute la journée j’avais passé mon temps à surveiller le phare car des vagues puissantes s’éclataient dessus.

Alors j’allai me coucher tôt.

Je pensais passer une bonne nuit car les vagues s’étaient calmées, mais ce ne fut pas la meilleure.

À minuit un craquement me réveilla en sursaut. 

Je  me levai pour regarder à la fenêtre mais rien…

Alors je retournai me coucher.

À une heure tapante cette fois, ce fut un énorme grondement qui m’éveilla.

Je courus à la fenêtre. Rien…

Je l’ouvris… Une odeur de cramé m’assaillit et un amas de cendres entra dans la chambre.

Pris de panique, je refermai la vitre à toute vitesse, à ce moment-là je vis un énorme nuage de fumée grise éclairé par le faisceau lumineux du phare sortir de la mer.

Tout le sol vibra, des pans du mur tombèrent sur moi. Je courus m’abriter sous le lit.    Pendant une demi-heure les vibrations ne s’arrêtèrent pas.

Quand le bruit se calma je sortis de ma cachette. J’escaladai les décombres de l’escalier et finis par arriver en haut près de la lentille.

Un paysage de désolation éclairé par le phare s’offrit à mes yeux.

Toute la verdure de l’île avait disparu, laissant place à du sable noir.

Je ne voyais pas la mer, une épaisse fumée la cachait.

J’entendis un gros craquement, j’eu juste le temps de regarder au-dessus de moi pour voir le plafond s’effondrer, ma dernière pensée fut : mon phare.

Puis plus rien…

Le lendemain le soleil me réveilla, je sortis ma tête des décombres, une chance que je sois encore vivant.

Dehors la fumée avait disparu laissant place à un paysage dévasté. De plus la terre avait remplacé la mer.

 Depuis ce jour le phare de Capelinhos fut surnommé le Phare en terre.

Yawenn




14 juin 2023

Lettre collective "L'île de Florès" du 1er au 13 Juin 2023 par Tallia et Christophe



Christophe : Dire que nous aurons passé 2 semaines ici, encore une escale où le temps a filé incroyablement vite.

Quand nous sommes arrivés, avec tant de difficultés ici après 20 jours de mer, ce qui m’a frappé c’est la verdure, les arbres, les buissons, la mousse, qui s’accrochent aux flancs des montagnes et descendent jusqu’au bord de la mer et jusqu’à la plage qui est derrière nous.

L’autre fait marquant c’est l’amarrage qu’il a fallu faire pour se mettre à quai sans abîmer le bateau, heureusement que nous avons à bord un spécialiste en la personne de Yann, car il y a eu 3 jours, avec la houle, le ressac et même les vagues dans le port apportés par le vent d’Est, qui rendaient notre position plutôt inconfortable, mais tenable, grâce à la toile d’araignée installée par nos soins, d’autres bateaux ont même pu en se mettant à couple en profiter, l’un d’eux ratant sa manœuvre d’approche nous a même défoncé l’étrave, comme quoi comme je dis souvent : une bonne action… Nous avons rapidement retrouvé nos amis Camille, Marco et leur fille Gaïa (ainsi que Kathleen qui ré-embarque pour vivre la fin de l’aventure Grandeur Nature). Ils ont acheté un grand terrain dans une vallée avec une rivière, où ils ont mis quelques moutons (3 cette année) et après ces longues semaines sur l’eau, tout le monde est motivé pour y aller et les aider à améliorer l’endroit, tout le monde sauf moi qui n’y ai pas mis les pieds, contrairement à Tallia qui y a passé le plus de temps possible et qui se chargera de vous raconter ce qu’ils y ont fait.

Pendant cette escale nous avons fêté 2 anniversaires. Yann qui a eu 28 ans et Mathys 18 ans.

Les 2 voulaient que cela se fasse discrètement, mais ils ont eu gâteaux, cadeaux, pièce de théâtre pour Yann au bateau et pour Mathys une soirée chez Camille et Marco, avec jeux, coupe de cheveux, gros repas et des cadeaux dont une guitare offerte par Camille !

Le lendemain en fin de journée nous parlons des groupes « randos ou travaux ». Yann a finalement décidé de rester au bateau et d’aller à la journée aider chez Marco et Camille. On demande aux jeunes de choisir entre les 2 possibilités et tous choisissent les travaux, à part Yawenn et Chad qui ont envie de randonner. 

Voilà qui simplifie les choses c’est moi qui partirait en rando avec eux. Tous les autres partiront demain avec Marco et des matériaux.


Tallia, le chantier à Ribeira Fonda : Le terrain de Camille et Marco c’est un endroit magnifique, avec pleins de chants d’oiseaux, des arbres, de la verdure et surtout plein de « Cana-Roca (Hedychium gardneranum Sheppard)»  une plante invasive qui fait des énormes racines et qui prend toute la place et fait tomber même les murs de pierres. Qui sera ma cible principale pendant toute la première cession qui a durée 3 jours. Petite scie pliable, machette et serpe, tout le monde se motive pour couper, déterrer arracher cette Cana-Roca . Que ce soit sur le chemin, dans le verger et sur les terrains où elle gène pour installer les piquets et le grillage pour les moutons. On ne s’arrête que pour manger, les repas se cuisinent au feu de bois. Au petit-déjeuner on peut faire griller son pain sur la braise et manger de la bonne confiture d’Araças (genre de prune avec un goût de fraise) faite par Camille et Marco. 

Tous les ans avant l’été c’est aussi le moment pour tondre les moutons, pour les attraper Camille les appâtent avec de la nourriture (petits maïs) elle les attire dans un petit espace grillagé, elle les attache, en ce moment il n’y a plus que 3 moutons. 

Une fois qu’ils ont été attaché, deux d’entre eux broutent, (je s’appelle « broute »), pendant que Camille partait chercher des piquets, j’ai même fait du « rodéo mouton ». Il n’aime pas se faire tondre, ils bougent beaucoup, mais finissent par se laisser faire. Elle donne la laine à une amie à Douarnenez, qui fabrique des choses avec, dans le cadre d’une association.

Mathys, matis et moi on a essayé de tondre c’est une sensation bizarre, on a peur de lui faire mal, mais en vrai la laine est très épaisse et avons réussi à ne pas blesser de mouton, on en a fait que 2 sur 3 parce que c’est long de faire cela aux ciseaux. Camille et Marco ont une fille de 8 ans qui s’appelle Gaïa, elle est venue dormir dans la grange (retapée) et elle avait acheté des marshmallows que nous avons fait griller sur le feux avec chacun son bâton. Hé on ne vole pas le marshmallow des autres!


Christophe : pour ma dernière rando du voyage, je suis donc parti avec Chad et Yawenn, mais avant de partir nous avons aidé Yann à mieux amarrer le bateau, en mettant une ancre devant et un gros cordage derrière… Nous avons même pris le temps de manger dans l’herbe avant de faire du stop, mais là on a un peu déchanté, nous avons marché 1H30 et plusieurs dizaines de voitures sont passées sans nous prendre. Enfin une charmante docteur venant de Porto nous a pris et elle nous a même déposé à l’entrée du chemin pour la plage d’Alagoa (destination conseillé par Marco) là un endroit pour mettre la tente, des tables avec un toit pour mettre le hamac, et même de l’eau, des sanitaires et des barbecues avec du bois pour le feu pour cuisiner.

L’endroit était très beau avec des rochers dans la mer qui faisaient penser à Fernando da Noronha et sur le côté de la plage un ravin avec un bassin et une cascade d’eau douce.

Le lendemain nous avons continué vers le Nord et une autre voiture nous a pris, au bout d’une heure sous la bruine, pour nous déposer au début du chemin qui nous mènerait en descendant des falaises jusqu’à Faja Grande, heureusement le chemin dans les falaises était sec sinon nous serions descendu trop vite. Encore un chemin fantastiquement beau… A Faja Grande nous avons mis la tente et sommes allés voir au resto d’à côté s’il servait des Francesinhas, c’était le cas, et même s’il nous a fallu attendre 1H30 pour manger, nous étions contents. Par contre je me suis aperçu que notre tente était une 2 places 1/2 et que c’était assez inconfortable, et même trop serré et que je ne passerais pas une nuit de plus comme ça !

Donc retour au bateau avant la nuit du lendemain, mais après une grande balade de 5 heures sur des chemins qui longent la mer et passent par pleins de petits villages avec d’énormes églises, Fajazinha, Mosteiro et Lajedo. Nous avons croisé pleins d’animaux dans leur prés, surtout des vaches et des veaux… Nous avons eu de la chance avec le temps et même avec le stop, une voiture par jour, et un vieux monsieur de Lajedo nous dépose même au bateau.


Tallia : 2ème Session de travaux chez Camille et Marco, un woofer s’est joint à nous il s’appelle Charles, il vient nous aider à défoncer les Cana-Rocas, Camille a tondu la 3ème brebis (car c’était des brebis), elle l’a fait toute seule mais je suis restée avec elle, et on a parlé, rigolé, c’était « hibou » de passer un moment toutes les deux. Nous avons fait de la tronçonneuse, car il y avait des arbres à couper, j’ai porté des gros troncs, car je suis très forte, sinon nous avons fait la même chose que la première session.

Le dernier jour nous avons fait une « Sweet Lodge », une cabane faite avec des branches d’arbres et des couvertures, tu rentres à l’intérieur, il y a un trou que l’on a creusé au centre et dedans on met des pierres, quelqu’un apporte des pierres très chaudes, elle étaient rouges et c’était Michel et Marco qui s’en occupaient. Il y a 4 portes, aux 4 coins cardinaux et selon la direction on fait une genre de cérémonie, on met des intentions, on remercie, on pense à un proche, on remercie quelqu’un ou quelque chose, à chaque porte que l’on ouvre, on rajoute des pierres, on jette de l’eau pour faire de la vapeur, et il fait un peu plus chaud à chaque porte et je suis restée jusqu’à la 4eème porte (Sud) et j’ai sauté directement dans le bassin de la rivière froide. Une fois tout le monde sorti et passé par l’eau froide, on a lancé le barbecue.

On a mangé de la viande et des poivrons et des brochettes que j’avais préparés, il y avait des amis de Camille et Marco avec leurs enfants l’un d’eux me piquait ma brochette. 

On a passé une bonne journée, le terrain c’est fini, il est temps de rentrer au bateau, car nous n’aurons qu’une journée avant de partir partir pour Horta. 


Christophe : Un autre groupe de 3 est parti en rando, avec Océane, Matis et Isaac, le reste de l’équipe retournant travailler chez Camille et Marco (voir ci-dessus). 3 jours d’exploration de l’île. Le premier soir ils ont réussi à atteindre le camping de Ponta Delgada en passant par la baie d’Alagoa où avait campé le premier groupe. 

De là, ils ont pris le chemin qui traverse les grandes prairies avec des troupeaux de vaches et de veaux...Et pris eux aussi le chemin à flan de falaise jusqu’à Faja Grande, avec le même objectif : Manger une Francesinhas, pour ceux qui seraient intéressés voir sur internet... Ou demander à Isaac qui est aussi accro que moi !

Le lendemain, ils sont repartis vers les lacs sur les chemins, avant d’eux aussi prendre l’ancien chemin côtier, vieux de 500 ans. 

Admirant les mêmes villages, les mêmes fleurs de toutes les couleurs.

Un autre groupe composé de Yann, Mathys et Yawenn a quitté le chantier de Ribeira Fonda et a fait le chemin, à la journée, avec autant d’émerveillement devant la beauté des paysages et bien sûr une Francesinha à Faja Grande.

Puis tout le monde est rentré au bateau. Le lendemain, il faut ranger toutes les affaires qui nous ont servi pendant l’escale, laver du linge, faire des textes et des dessins et il y a eu plusieurs répétitions du spectacle, remanié par Anouk, afin de le jouer devant les petits du jardin d’enfants et sur le quai pour les amis rencontrés sur l’île et bien sûr Marco, Camille et Gaïa, tout l’équipage a participé (les 4 fois !), et c’était bien. 





Quelques courses pour la navigation de demain, car il est temps de partir pour Faïal, où je quitterai le bateau après plus de 8 mois 1/2 à bord, Michel (il professor Sparagano) qui nous a rejoint le 10 me remplace à bord. Le matin de notre départ Camille, Gaïa, Marco et notre ami Jorge (qui travaille pour le port de Lajès) viennent nous dire un dernier au revoir, car c’est sûr cette escale et ces gens géniaux donnent envies de revenir. 



Tallia & Christophe