GRANDEUR NATURE est une association Loi 1901 d'accueil social dont l'objectif est la réinsertion de jeunes en difficultés sociales par le voyage, la découverte et l'aventure.
29 avril 2008
En octobre 2008 démarre notre prochaine expédition...
Et oui, on y pense déjà! Un voyage de 9 mois aux Antilles... La Guyane, La Dominique, Le Banc d'argent et les baleines à bosse, Les Bahamas, Cuba, l'Amérique centrale et pour finir le Costa-Rica !
Un beau voyage en perspective riche en culture et en découverte du milieu marin.
Il ne manque plus que l'équipage... Avis aux intéressés et aux motivés!
Nous recrutons 3 jeunes de famille (13-18 ans) motivés pour vivre une aventure collective sur un bateau pendant 9 mois et 3 jeunes sous tutelle de l'Aide Sociale à L'Enfance âgés au plus de 14 ans!
Pour nous faire part de vos motivations, il suffit de nous écrire sur ce blog ou au bureau de l'association Grandeur nature, 152 grande rue haute, 34200 Sète ou par téléphone au 04 67 43 25 64.
Faites marcher le bouche à oreille...
L'équipe de Grandeur Nature
22 avril 2008
Nous sommes arrivés en Dominique!
Bonjour à tous,
Nous partons de la Guyane. En route pour de nouvelles aventures…
Tristes de quitter ce bel endroit où tous et chacun ont gardé de forts souvenirs. En descendant le Maroni vers la pleine mer, poussé par le courant, le long de la forêt, on se rappelle les bons moments passés tous ensemble durant notre séjour. Amélia et Thomas se souviennent particulièrement de leur rencontre avec le serpent corail accompagné de Pierrot. Wil, Aurel et Morgane ont aimé les balades en forêt lorsqu’il a fallu se débrouiller tout seul pour le repérage du bivouac en jungle. Christophe garde cette belle image de Grandeur Nature dans les criques. Stevie, c’est tout le séjour sans exception à l’ADNG qu’il a préféré. Solène elle, a beaucoup aimé la journée à Chilibombo avec Christophe, Amélia, Thomas et Flo. Quentin se remémore avec Thomas la rencontre avec leur premier serpent chasseur. Pour Sèb, son meilleur moment n’est pas lié à la Guyane mais plutôt aux retrouvailles avec le bateau et son équipage.
Mais déjà accompagné de « Emmener » le monocoque d’Yvon et « Harmonie », les amis de Solène, nous hissons les voiles vers Trinidad. Le temps d’un grand frisson pour Thomas et Quentin qui jouent sur le filet avant, les étraves du navire étant ballottées de bas en haut par la mer.
Au fur et à mesure de notre progression, l’eau passe du marron au vert, puis au bleu, comme des lignes bien délimitées, frontières de l’influence du Maroni. Déjà certains profitent de la retrouvaille de l’eau salée qui leur a manqué pendant quelques jours.
Tout le monde est un peu patraque et fatigué à cause de la mer agitée. Le premier repas sera fatal pour certains alors que d’autres devront se concentrer jusqu’au lendemain pour cette difficile digestion. Ce temps, par contre, à l’air de convenir particulièrement aux bonites qui sont à donf dans la chasse aux poissons volants. Elles sautent tout autour du bateau. Les yeux pleins d’envies, on essaie de pêcher. Cela ne semble pas tout à fait encore au point.
Quelques dauphins viennent nous voir assez furtivement. À l’occasion de leurs visites, petite pensée pour Flo qui nous a quitté hier.
Lors de notre 3e nuit, la veille de notre arrivée, le soleil est déjà couché depuis longtemps, qu’au loin encore reste une lueur étrange et persistante. C’est l’occasion pour chacun d’imaginer : pour Stevie, c’est un bout de soleil qui s’est accroché à l’horizon. Il semble d’accord avec Sèb qui lui, pensait à un morceau qui n’avait pas envie de se coucher tout de suite. Christophe, dicté par son estomac, pense à un cargo plein de châtaignes. Le cargo étant en feu il n’y a plus qu’à se diriger vers lui pour déguster les châtaignes grillées. Amélia pense à un cargo en feu et Aurel souhaite aller le sauver pour ensuite devenir les héros… Thomas aura l’idée la plus approchante de la réalité, une usine sur flotteur. Finalement après quelques heures de navigation, il s’avère que c’est une de ces foutues plateformes pétrolières qui pourrit la nature (dixit Quentin).
Nous arrivons au petit matin sur Chaguaramas baie située au nord-ouest de l’île de Trinidad. Nous découvrons la côte nord de l’île. La végétation luxuriante, les côtes abruptes, les frégates et les pélicans nous accueillent par dizaine. C’est très beau et tranquille.
Nous serons brefs sur cette escale. Le temps d’un bilan ensemble pour savoir où nous en sommes, une rando tortue et cascade et des courses pour l’avitaillement. Le but de notre escale est de ressentir l’ambiance sur les chantiers, connaître les prix pratiquer en vue de sortir le navire pour son carénage en juillet. Nos impressions sont : gens sympas, c’est pas cher, bien pour les fournitures du bateau et son chantier. Peut-être de la place sur un chantier pour nous. Par contre malgré la saison sèche actuelle, à cause de l’influence de l’Orénoque, il pleut déjà pas mal. Nous n’osons imaginer en saison des pluies, l’humidité étant peut recommander pour les résines et les peintures nous servant à la rénovation du bateau. Au revoir Trinidad, 5 jours, c’est suffisant pour se faire une idée et il nous faut aller voir sur Margarita au Vénézuela pour un éventuel autre chantier…
Direction tout d’abord les Testigos. Nous y passons le week-end. Il serait dommage de rater une telle merveille d’île. Petite escale sympathique avec la rencontre de cette belle île que les grains n’ont pas pu nous empêcher d’apprécier. Plongée avec les poissons, les gorgones… roulé-boulé sur les dunes, pirouettes et jeux divers, ensemble ou presque, pour les jeunes qui semble apprécier ce temps. Il reste malgré cela, des textes et des lettres à faire ainsi que des réparations sur le bateau.
Mais prenons le temps de discuter avec chacun pour savoir comment il va : Amélia, Stevie et Wilfried sont fatigués mais n’éprouvent pas la même fatigue. Wil est fatigué moralement, Amélia est fatiguée mais bien et Stevie se sent normal mais aussi un peu fatigué. Solène a un style de bien-être particulier, elle se sent bien mais douteuse. Christophe est perplexe. Thomas lui, c’est couci-couça, un peu comme Aurel qui règle son humeur en fonction du groupe. Morgane a eu deux semaines où elle se sentait impatiente de voir des jeunes qui font ce qu’ils ont à faire sur le bateau et prennent des initiatives pas eux-mêmes. Sèb est en phase de pleine énergie et a un poil de « Solène attitude » donc des phases de gros doutes. Quentin, se sent bien et trouve qu’il a un peu plus de bonnes relations avec l’équipage.
Et leurs impressions sur le groupe :
50% du groupe pense que tout le monde s’entend mieux mais il faut encore faire des efforts. Que depuis un certain temps le groupe a évolué, ou encore que le peu de bonne ambiance que le groupe commence à fournir va nous faire pêcher une bonite de trois kilo six (dixit Quentin). Que les jeunes s’investissent plus dans les manœuvres et qu’ils passent de plus en plus de bons moments entre eux. L’autre 50% du groupe pense que l’équipage est mou et que si chacun y mettait de sa bonne volonté, cela pourrait bien se passer. Sèb aimerait que le groupe en soit vraiment un et ce qui l’a choqué en arrivant c’est le peu de communication entre l’équipage. Et comme le dit si bien Morgane, en tous les cas, il y a du vent dans les voiles.
Nous partageons nos deux journées avec aussi la rencontre de blancs, vivant sur leur bateau, venus s’installer ici pour une longue période. Ils sont tombés amoureux et participent au mieux à la vie locale du village. C’est agréable, mais nous repartons déjà vers Chacachacare le chantier sur l’île de Margarita. Décollage à 6h du matin, arrivé à 16h de l’après-midi et à 17h nous sommes déjà fixés sur les disponibilités du chantier. Il n’y a pas de place pour juillet. Au moins l’information est claire, il n’y a pas d’incertitude. Nous gardons encore espoir de pouvoir venir ici. Les lieux étant plus cléments et agréables.
Alors on prépare notre navigation pour la Dominique. On s’attend à quelque chose de plutôt mouillé, agité, un truc qui brasse un peu l’estomac ! Le temps d’un cours « discussion » en fin de journée avec les plus motivés et intéressés des équipiers. On aborde le sujet sécurité pour remettre des règles en place face aux expériences qui ont été vécues. On parle des différentes responsabilités d’un chef de quart de nuit, dans le but pour les jeunes de le devenir et pouvoir ainsi assumer par eux-mêmes les quarts nocturnes. Un superbe coucher de soleil sur les montagnes arides del Cerros de Marcanao avec en prime un petit croissant de lune a ravi les yeux de chacun. Demain matin, nous partons naviguer vers notre prochaine escale. Après le départ de Margarita, nous avons fait des manœuvres d’homme à la mer grâce à une tortue luth qui est passée à notre bâbord. On a voulu aller la voir et on a donc fait des entraînements de récupérations d’homme à la mer, avec un parre-battage, à la voile bien sûr, pour compliquer l’histoire. Pendant la navigation, le vent est là mais pas dans le bon sens. On essaye de pêcher et cette fois nous sommes plus près de la réussite que les dernières fois. On a des touches grâce aux poissons volants (les terroristes qui s’écrasent la nuit sur le pont) qui nous servent de leurres. La première fois c’est le bas de ligne qui s’était cassé et la deuxième c’est l’hameçon qui se casse en deux. C’est sûr, la prochaine navigation, on aura un poisson.
Faire que tirer des bords, c’est dur. Dans les cabines, ça ne sent pas la rose, le fait qu’elles ne puissent pas être aérées n’est pas un bon point.
On a mis quatre jours pour aller en Dominique et parcouru 320 milles en ligne droite mais 540 milles en tout à cause des zigzags.
Tout le monde trouve que la Dominique c’est super joli, c’est même magnifique, en tous les cas, vu de la mer. Vivement les randonnées !!!
Sèb et Quentin.
Nous partons de la Guyane. En route pour de nouvelles aventures…
Tristes de quitter ce bel endroit où tous et chacun ont gardé de forts souvenirs. En descendant le Maroni vers la pleine mer, poussé par le courant, le long de la forêt, on se rappelle les bons moments passés tous ensemble durant notre séjour. Amélia et Thomas se souviennent particulièrement de leur rencontre avec le serpent corail accompagné de Pierrot. Wil, Aurel et Morgane ont aimé les balades en forêt lorsqu’il a fallu se débrouiller tout seul pour le repérage du bivouac en jungle. Christophe garde cette belle image de Grandeur Nature dans les criques. Stevie, c’est tout le séjour sans exception à l’ADNG qu’il a préféré. Solène elle, a beaucoup aimé la journée à Chilibombo avec Christophe, Amélia, Thomas et Flo. Quentin se remémore avec Thomas la rencontre avec leur premier serpent chasseur. Pour Sèb, son meilleur moment n’est pas lié à la Guyane mais plutôt aux retrouvailles avec le bateau et son équipage.
Mais déjà accompagné de « Emmener » le monocoque d’Yvon et « Harmonie », les amis de Solène, nous hissons les voiles vers Trinidad. Le temps d’un grand frisson pour Thomas et Quentin qui jouent sur le filet avant, les étraves du navire étant ballottées de bas en haut par la mer.
Au fur et à mesure de notre progression, l’eau passe du marron au vert, puis au bleu, comme des lignes bien délimitées, frontières de l’influence du Maroni. Déjà certains profitent de la retrouvaille de l’eau salée qui leur a manqué pendant quelques jours.
Tout le monde est un peu patraque et fatigué à cause de la mer agitée. Le premier repas sera fatal pour certains alors que d’autres devront se concentrer jusqu’au lendemain pour cette difficile digestion. Ce temps, par contre, à l’air de convenir particulièrement aux bonites qui sont à donf dans la chasse aux poissons volants. Elles sautent tout autour du bateau. Les yeux pleins d’envies, on essaie de pêcher. Cela ne semble pas tout à fait encore au point.
Quelques dauphins viennent nous voir assez furtivement. À l’occasion de leurs visites, petite pensée pour Flo qui nous a quitté hier.
Lors de notre 3e nuit, la veille de notre arrivée, le soleil est déjà couché depuis longtemps, qu’au loin encore reste une lueur étrange et persistante. C’est l’occasion pour chacun d’imaginer : pour Stevie, c’est un bout de soleil qui s’est accroché à l’horizon. Il semble d’accord avec Sèb qui lui, pensait à un morceau qui n’avait pas envie de se coucher tout de suite. Christophe, dicté par son estomac, pense à un cargo plein de châtaignes. Le cargo étant en feu il n’y a plus qu’à se diriger vers lui pour déguster les châtaignes grillées. Amélia pense à un cargo en feu et Aurel souhaite aller le sauver pour ensuite devenir les héros… Thomas aura l’idée la plus approchante de la réalité, une usine sur flotteur. Finalement après quelques heures de navigation, il s’avère que c’est une de ces foutues plateformes pétrolières qui pourrit la nature (dixit Quentin).
Nous arrivons au petit matin sur Chaguaramas baie située au nord-ouest de l’île de Trinidad. Nous découvrons la côte nord de l’île. La végétation luxuriante, les côtes abruptes, les frégates et les pélicans nous accueillent par dizaine. C’est très beau et tranquille.
Nous serons brefs sur cette escale. Le temps d’un bilan ensemble pour savoir où nous en sommes, une rando tortue et cascade et des courses pour l’avitaillement. Le but de notre escale est de ressentir l’ambiance sur les chantiers, connaître les prix pratiquer en vue de sortir le navire pour son carénage en juillet. Nos impressions sont : gens sympas, c’est pas cher, bien pour les fournitures du bateau et son chantier. Peut-être de la place sur un chantier pour nous. Par contre malgré la saison sèche actuelle, à cause de l’influence de l’Orénoque, il pleut déjà pas mal. Nous n’osons imaginer en saison des pluies, l’humidité étant peut recommander pour les résines et les peintures nous servant à la rénovation du bateau. Au revoir Trinidad, 5 jours, c’est suffisant pour se faire une idée et il nous faut aller voir sur Margarita au Vénézuela pour un éventuel autre chantier…
Direction tout d’abord les Testigos. Nous y passons le week-end. Il serait dommage de rater une telle merveille d’île. Petite escale sympathique avec la rencontre de cette belle île que les grains n’ont pas pu nous empêcher d’apprécier. Plongée avec les poissons, les gorgones… roulé-boulé sur les dunes, pirouettes et jeux divers, ensemble ou presque, pour les jeunes qui semble apprécier ce temps. Il reste malgré cela, des textes et des lettres à faire ainsi que des réparations sur le bateau.
Mais prenons le temps de discuter avec chacun pour savoir comment il va : Amélia, Stevie et Wilfried sont fatigués mais n’éprouvent pas la même fatigue. Wil est fatigué moralement, Amélia est fatiguée mais bien et Stevie se sent normal mais aussi un peu fatigué. Solène a un style de bien-être particulier, elle se sent bien mais douteuse. Christophe est perplexe. Thomas lui, c’est couci-couça, un peu comme Aurel qui règle son humeur en fonction du groupe. Morgane a eu deux semaines où elle se sentait impatiente de voir des jeunes qui font ce qu’ils ont à faire sur le bateau et prennent des initiatives pas eux-mêmes. Sèb est en phase de pleine énergie et a un poil de « Solène attitude » donc des phases de gros doutes. Quentin, se sent bien et trouve qu’il a un peu plus de bonnes relations avec l’équipage.
Et leurs impressions sur le groupe :
50% du groupe pense que tout le monde s’entend mieux mais il faut encore faire des efforts. Que depuis un certain temps le groupe a évolué, ou encore que le peu de bonne ambiance que le groupe commence à fournir va nous faire pêcher une bonite de trois kilo six (dixit Quentin). Que les jeunes s’investissent plus dans les manœuvres et qu’ils passent de plus en plus de bons moments entre eux. L’autre 50% du groupe pense que l’équipage est mou et que si chacun y mettait de sa bonne volonté, cela pourrait bien se passer. Sèb aimerait que le groupe en soit vraiment un et ce qui l’a choqué en arrivant c’est le peu de communication entre l’équipage. Et comme le dit si bien Morgane, en tous les cas, il y a du vent dans les voiles.
Nous partageons nos deux journées avec aussi la rencontre de blancs, vivant sur leur bateau, venus s’installer ici pour une longue période. Ils sont tombés amoureux et participent au mieux à la vie locale du village. C’est agréable, mais nous repartons déjà vers Chacachacare le chantier sur l’île de Margarita. Décollage à 6h du matin, arrivé à 16h de l’après-midi et à 17h nous sommes déjà fixés sur les disponibilités du chantier. Il n’y a pas de place pour juillet. Au moins l’information est claire, il n’y a pas d’incertitude. Nous gardons encore espoir de pouvoir venir ici. Les lieux étant plus cléments et agréables.
Alors on prépare notre navigation pour la Dominique. On s’attend à quelque chose de plutôt mouillé, agité, un truc qui brasse un peu l’estomac ! Le temps d’un cours « discussion » en fin de journée avec les plus motivés et intéressés des équipiers. On aborde le sujet sécurité pour remettre des règles en place face aux expériences qui ont été vécues. On parle des différentes responsabilités d’un chef de quart de nuit, dans le but pour les jeunes de le devenir et pouvoir ainsi assumer par eux-mêmes les quarts nocturnes. Un superbe coucher de soleil sur les montagnes arides del Cerros de Marcanao avec en prime un petit croissant de lune a ravi les yeux de chacun. Demain matin, nous partons naviguer vers notre prochaine escale. Après le départ de Margarita, nous avons fait des manœuvres d’homme à la mer grâce à une tortue luth qui est passée à notre bâbord. On a voulu aller la voir et on a donc fait des entraînements de récupérations d’homme à la mer, avec un parre-battage, à la voile bien sûr, pour compliquer l’histoire. Pendant la navigation, le vent est là mais pas dans le bon sens. On essaye de pêcher et cette fois nous sommes plus près de la réussite que les dernières fois. On a des touches grâce aux poissons volants (les terroristes qui s’écrasent la nuit sur le pont) qui nous servent de leurres. La première fois c’est le bas de ligne qui s’était cassé et la deuxième c’est l’hameçon qui se casse en deux. C’est sûr, la prochaine navigation, on aura un poisson.
Faire que tirer des bords, c’est dur. Dans les cabines, ça ne sent pas la rose, le fait qu’elles ne puissent pas être aérées n’est pas un bon point.
On a mis quatre jours pour aller en Dominique et parcouru 320 milles en ligne droite mais 540 milles en tout à cause des zigzags.
Tout le monde trouve que la Dominique c’est super joli, c’est même magnifique, en tous les cas, vu de la mer. Vivement les randonnées !!!
Sèb et Quentin.
10 avril 2008
La lettre de Guyane...
Bonjour à tous,
Nous arrivons sur ce Département d’outre-mer Français le 10 mars avec la pluie et les champignons comme comité d'accueil. Pour le côté humain, il y a quand même le club de voile " Vent d'Ouest" pour nous souhaiter la bienvenue.Tous heureux de nous accueillir et impatients de nous connaître. Tout le monde nous propose de l'aide, des services (prêt de voitures...) et des activités (présentation de certains sites, invitation au centre de loisirs...). Notre début de séjour nous a permis de découvrir la ville de St Laurent, ancien bagne, où la population est composée de plusieurs ethnies dont les Amérindiens, les Créoles, les Métropolitains et les "Bushiningués" (noirs de la forêt, qui représentent 70 % de la population de Saint Laurent)...
Nous avons découvert son marché, ses quartiers défavorisés, son histoire aussi, car l'histoire de la Guyane est complexe et a laissé beaucoup de vestiges (particulièrement beaucoup de monuments construits à l'époque par les bagnards).
À la fin de la première semaine, nous nous sommes séparés en deux groupes. Le samedi et le dimanche, Morgane, Seb, Aurel, Stevie, Quentin et Ricardo sont partis à Awala-Yalimapo, le village Amérindien au bord de la mer pour observer les tortues luths en avance et les vertes retardataires pondre. Flo, Christophe, Thomas, Solène et moi allons à Chilibombo, une petite rivière tranquille au sol de glaise.
Le lundi et mardi, c'est à notre tour d'aller à Awala et l'autre groupe découvre "terre rouge" (une autre rivière) avec Jean-pierre, un jeune garçon de 12 ans que l'on a rencontré ici et qui a beaucoup sympathisé avec les gars.
Enfin arrive mercredi, où nous partons pour un séjour de 4 jours en forêt dans le centre de l'ANDG (Association de Découverte de la Nature en Guyane). Nous nous enfonçons donc avec le bateau dans la forêt que nous n'avions pas encore vraiment découverte depuis le début de notre séjour en Guyane. Nous sommes accueillis par Cédric (le co-directeur de l'ADNG) et Pierre (animateur). Nous installons nos hamacs dans les carbets aménagés pour, et rangeons nos affaires dans la cuisine du centre. Tout le monde est halluciné par le "luxe" de cette cuisine qui comporte un frigo, un congélateur, et tout ce qu'il faut. J'avoue que c'est bizarre de retrouver tout ce confort en plein milieu de la forêt Amazonienne. Cédric et Pierre nous ont concocté un programme bien chargé pour ces 4 jours: balades en forêt et découverte de la faune et de la flore, promenades nocturnes en canoë et à pied, découverte de la mangrove, jeux d'orientation et bivouac d'une nuit en forêt où il fallait se rendre en petit groupe à l'aide seulement d'une boussole. Moi j'étais avec Seb, Quentin et Thomas et je peux vous dire qu'on s'est bien marré! Je pense que tout le monde en a un bon souvenir !
Ce séjour ici a plu à tout le monde, mais maintenant c'est fini ! Nous repartons de la Guyane, nous avons eu beaucoup de chance car nous sommes arrivés pile au commencement du petit été de mars. Deux semaines d'accalmie au milieu de la saison des pluies ! À présent, cap sur Trinidad, changement de décor…
Amélia
Nous arrivons sur ce Département d’outre-mer Français le 10 mars avec la pluie et les champignons comme comité d'accueil. Pour le côté humain, il y a quand même le club de voile " Vent d'Ouest" pour nous souhaiter la bienvenue.Tous heureux de nous accueillir et impatients de nous connaître. Tout le monde nous propose de l'aide, des services (prêt de voitures...) et des activités (présentation de certains sites, invitation au centre de loisirs...). Notre début de séjour nous a permis de découvrir la ville de St Laurent, ancien bagne, où la population est composée de plusieurs ethnies dont les Amérindiens, les Créoles, les Métropolitains et les "Bushiningués" (noirs de la forêt, qui représentent 70 % de la population de Saint Laurent)...
Nous avons découvert son marché, ses quartiers défavorisés, son histoire aussi, car l'histoire de la Guyane est complexe et a laissé beaucoup de vestiges (particulièrement beaucoup de monuments construits à l'époque par les bagnards).
À la fin de la première semaine, nous nous sommes séparés en deux groupes. Le samedi et le dimanche, Morgane, Seb, Aurel, Stevie, Quentin et Ricardo sont partis à Awala-Yalimapo, le village Amérindien au bord de la mer pour observer les tortues luths en avance et les vertes retardataires pondre. Flo, Christophe, Thomas, Solène et moi allons à Chilibombo, une petite rivière tranquille au sol de glaise.
Le lundi et mardi, c'est à notre tour d'aller à Awala et l'autre groupe découvre "terre rouge" (une autre rivière) avec Jean-pierre, un jeune garçon de 12 ans que l'on a rencontré ici et qui a beaucoup sympathisé avec les gars.
Enfin arrive mercredi, où nous partons pour un séjour de 4 jours en forêt dans le centre de l'ANDG (Association de Découverte de la Nature en Guyane). Nous nous enfonçons donc avec le bateau dans la forêt que nous n'avions pas encore vraiment découverte depuis le début de notre séjour en Guyane. Nous sommes accueillis par Cédric (le co-directeur de l'ADNG) et Pierre (animateur). Nous installons nos hamacs dans les carbets aménagés pour, et rangeons nos affaires dans la cuisine du centre. Tout le monde est halluciné par le "luxe" de cette cuisine qui comporte un frigo, un congélateur, et tout ce qu'il faut. J'avoue que c'est bizarre de retrouver tout ce confort en plein milieu de la forêt Amazonienne. Cédric et Pierre nous ont concocté un programme bien chargé pour ces 4 jours: balades en forêt et découverte de la faune et de la flore, promenades nocturnes en canoë et à pied, découverte de la mangrove, jeux d'orientation et bivouac d'une nuit en forêt où il fallait se rendre en petit groupe à l'aide seulement d'une boussole. Moi j'étais avec Seb, Quentin et Thomas et je peux vous dire qu'on s'est bien marré! Je pense que tout le monde en a un bon souvenir !
Ce séjour ici a plu à tout le monde, mais maintenant c'est fini ! Nous repartons de la Guyane, nous avons eu beaucoup de chance car nous sommes arrivés pile au commencement du petit été de mars. Deux semaines d'accalmie au milieu de la saison des pluies ! À présent, cap sur Trinidad, changement de décor…
Amélia
2 avril 2008
Quelques textes avant la Guyane
28 février: l'Amérique du Sud...
Aujourd’hui, c’était une journée comme les autres, elle était ordinaire, sauf dans la soirée, quand il a commencé à faire nuit. Une douzaine de spots se sont éclairés de partout, c’étaient de petites embarcations de pêche. Petit à petit, une énorme lueur apparaissait dans un ciel plutôt étoilé. C’était la lueur de Fortaleza, qui est une très grande ville de plus de 2 millions d’habitants !!! Maintenant, le premier quart a commencé, donc tout le monde va se coucher en sachant qu’on va arriver cette nuit… mais quand ???
Vers 3h30, alors qu’on cherche l’entrée du port, nous voyons, dans l’obscurité, une énorme tâche sombre, c’était une épave d’un cargo qui dépassait de l’eau comme s’il était en pleine navigation. Derrière la digue du port, nous distinguons 2 énormes cheminées, mais qu’est que c’est ?? Une usine ou... alors… et oui, c’est un énorme bateau au mouillage mais il avait des mâts de 50 m. C’est un prototype impressionnant qui doit mesurer 40m environ. C’est un monocoque à l’avant et un trimaran à l’arrière. Bizarre comme truc !!! Nous sommes allés nous recoucher avec en tête, un bateau superbe. Le lendemain nous apprenons qu’il appartient à Nelson Piquet, un ancien pilote de formule 1. Nous sommes maintenant installés au port avec eau et électricité où nous faisons un nettoyage de bateau collectif à l’eau douce. Wil a aussi mis au point la wifi pour avoir Internet gratuitement. Ici on est bien reçu, il y a piscine, salle de jeu, électricité, eau douce, internet etc.…. Enfin, voilà une escale en Amérique du Sud super sympa !!
Thomas
2 mars: Un dimanche à Fortaleza...
Voilà trois mois, jour pour jour, que je suis arrivé sur le bateau. J’ai rejoint l’équipage le lundi 3 décembre 2007. Ce dimanche à Fortaleza m’a vaguement fait penser à mes premiers jours à la Goméra. Il est 6h30, je me lève, fier d’être si matinal, ce qui va me permettre de travailler mes cours dans le calme. Alors que je m’installe et m’apprête à ouvrir mon manuel de math, je me rends compte qu’il y a quelque chose d’anormal : la petite musique annonçant habituellement l’heure du réveil est déjà allumée. Je rejoins donc par simple curiosité la coque tribord et m’aperçois avec surprise que tout le monde est déjà levé en plein déjeuner. Etonnant pour un dimanche mais tant mieux, nous aurons le temps de faire plus de choses dans la journée. Il est à peine 7h00 que déjà un petit groupe d’entre nous part faire les courses pour le départ, les courses de frais (et oui, à Fortaleza les supermercados sont ouverts même le dimanche). A leur retour, le bateau s’active, il faut trouver de la place pour les dizaines de kilos de fruits et légumes. Tous les casiers sont pleins et certains fruits finiront même dans la réserve en compagnie de tout le bazar déjà présent. Le travail d’intendance s’annonce important si on ne veut pas que cela pourrisse. Après une matinée chargée, l’après-midi est tranquille, même reposante. Certains font une sieste, d’autres profitent de la piscine pour se rafraîchir ou encore font des parties de billards, baby foot ou ping-pong dans la salle de jeu climatisé. Moi je m’installe sur une pelouse ombragée et m’entraîne au jonglage. Cela fait longtemps que je ne m’y suis pas mis et la reprise est un peu difficile. Mais après quelques essais, je constate avec plaisir que je n’ai rien perdu contrairement à l’accordéon. J’ai joué de l’accordéon lorsque j’étais petit mais lorsque j’ai essayé celui de Kélig, je me suis vite aperçu que je ne me souvenais de rien. En fin d’après-midi, après avoir à mon tour profiter de la piscine, Morgane m’a convaincu de réessayer l’accordéon. J’ai donc sorti de sa boîte le bel instrument (qui n’a pas l’air d’avoir beaucoup servi à Kélig, qui m’a pourtant assuré qu’elle s'y mettrait sérieusement). J’ai commencé mon réapprentissage par deux polkas déchiffrées sur la méthode de Kélig, accompagné de Morgane à la darbouka. Ce dimanche à Fortaleza a été très reposant pour tous et ce soir nous nous sommes tous endormis avec le départ du Brésil en tête. Je pense que le bateau est prêt pour une nouvelle traversée mais le groupe l’est peut-être un peu moins.
Aurel
Le quatrième jour…
La première fois que j’ai entendu parler de Fortaleza, c’était en chanson, c’était une mélodie au rythme Lavillieresque. Une chanson comme on les aime, une chanson chargée de sensations… Sensation de chaleur et d’érotisme, d’amour, de réalité sociale! Au bout de notre 4ème jour à Fortaleza, la chaleur, ça c’est vrai, nous l’avons sentie, respirée et joyeusement partagée… Quand au reste, je n’y ai pas vraiment goûté. Ce que j’ai expérimenté, ce sont les supermercados.
Là oui, avec mes collègues, nous avons baigné dans le culinaire, tenant fermement entre nos mains la liste des courses faite par Solène, notre intendante en chef! Nous prenons dans tous les rayons les denrées locales. Il reste à choisir entre les différentes marques! Pour l’instant nous avons excellé dans le café au goût multiple, mélange d’odeur de poisson et saveur de produit chimique, une vraie catastrophe gustative. Le pays du café n’est pas forcément le mieux chaussé dirait-on ! On y découvre aussi des fruits inconnus, des sortes de pomme cannelle à l’écorce épaisse. Les supermarchés sont ouverts 7 jours sur 7. Les caddies de la plupart des locaux, avec qui nous partageons ce ballet de la consommation, du rayon sucre au rayon légumes, sont bien pleins aussi. A une différence près, tous les produits choisis ne passent pas à la caisse. Certains caddies restent abandonnés dans le magasin, à moitié. Lesquels sont à nouveau vidés et remplacés dans les rayons par les employés. Serait-ce l’aperçu d’une certaine réalité sociale?! Au bout du 4ème jour donc, je vous le dis, les pleins sont faits. Nous débordons de vivres, dans le but de déborder de vie, reste plus qu’à déborder d’envie! A l’aube de ce 4ème jour, fait remarquable quand même, Thomas m’aide à ranger le pont du bateau avec SYMPATHIE (oui, oui, je vous l’assure !) et commence les pleins d’eau même si ce n’est pas son job, comme il le dit ! Ah, c’est bon cette éclaircie de coopération dans le faire. A l’aurore de ce 4ème jour, Ricardo n’y tient plus! Car Ricardo « kif » trop les courses et boue d’envie de participer aux dernières… Car oui, au zénith de ce 4ème jour, nous voici tous, déambulant entre les marchands des rues aux tissus chatoyants, pour aller choisir un hamac brésilien. Hum… Délicieux somme en perspective !!
A la veille de ce 4ème jour, j’ai vu un Stevie qui dit toujours non quand il veut dire oui, mais qui a fait toutes ses lessives avant de partir dans la bonne humeur (haut fait remarquable aussi !!) Aurel, a ressorti l’accordéon du placard… Bref voilà, au bout du 4ème jour, nous quittons Fortaleza, vision de plantation d’HLM en bord de plage. Au crépuscule, nous voyons une plate forme pétrolière, monstre pétillant de lumières, grand buveur d’or noir. Et enfin, à la fin de ce 4ème jour, nous filons vers la Guyane avec un vent prometteur… Le vent du changement gonfle-t’il nos voiles ? Allons-nous passer au 5ème jour ?
Morgane
J'imagine la Guyane...
Dans 8 ou 10 jours, nous serons en Guyane. C’est pour cela que j’ai décidé de faire un texte sur la Guyane pour vous dire comment je l’imagine.
Dans 8 jours, nous serons à Saint Laurent du Maroni, une ville entre le Suriname et la Guyane Française. Le fleuve est en plein milieu de la frontière, c’est donc lui qui fait la séparation entre les 2 pays. Moi je l’imagine avec des marées et du courant et de l’eau mi marron mi verte. Dans le fleuve, il doit y avoir beaucoup de crocos et beaucoup de piranhas. Les animaux sont en grande quantité et de toutes sortes. Par exemple des anacondas, des léopards, des singes, beaucoup d’oiseaux de toutes les couleurs, des requins, des dauphins etc... La végétation est très verte et de toutes les couleurs comme les oiseaux. Je pense que la végétation aux alentours du fleuve doit être composée de mangrove. Encore une autre sorte que celle qu’on a déjà vue ? J’imagine que la population est mixte à cause de la colonisation Française. A mon avis, les gens se nourrissent de poissons, d’oiseaux, de bétails, de fruits, etc.… Moi, là-bas, j’aimerais bien voir des félins, des serpents, des singes et voir les coutumes.
Stevie
Théâtre à bord...
Aujourd’hui c’est l’après-midi théâtre pour Thomas et moi. Mais avant l’après-midi, il y avait le matin. Mais il se trouve que ce matin je n’ai rien fait de passionnant. À part peut-être, faire ma tâche, me laver et lire. Donc je préfère largement vous raconter mon après-midi sûrement plus intéressante. Tout commence à 12h50. Je me baigne avec Thomas. Christophe est à la barre et nous dit que si dans 10 min on fait pas quelque chose d’intelligent, il nous fera travailler à coup de pied au cul. Alors avec Thomas, on sort vite de l’eau et on essaye de faire un truc intelligent mais on n’a pas d’idée. Puis, je me suis dit, si on faisait une pièce de théâtre. Alors je demande à Thomas s’il veut qu’on fasse un spectacle. Il trouve que c’est une bonne idée alors on cherche le livre de théâtre. On trouve une scène pas trop longue et pas trop difficile. Cela s’appelle Le petit malade. C’est l’histoire d’un petit garçon, qui depuis qu’il s’est levé, ne peut plus marcher alors la mère appelle un médecin pour savoir ce que l’enfant a. Le médecin pense qu’il a une paralysie totale des membres inférieurs mais quand il va pour l’ausculter, il voit que l’enfant a les deux jambes dans la même jambe du pantalon. Enfin, voilà une scène assez rigolote. Avec Thomas on a dû faire le bébé et se déguiser. Pour faire le bébé on a pris un tee-shirt et un pantalon, 4 ballons gonflables et deux chaussettes. On a pris un ballon pour la tête, un pour le corps et deux pour la jambe du pantalon. Puis, nous aussi on s’est déguisé. Moi j’étais la maman alors j’ai pris une robe de Solène et elle m’a maquillé. Thomas, lui, il a prit une chemise à Wilfried et mon jean. On a répété tout l’après-midi et pendant la moitié du premier quart. J’ai répété avec Thomas, et Morgane était notre spectatrice. Après je suis allé me coucher avec le trac et une grosse envie de faire le spectacle le lendemain.
Quentin
Vendredi 7 mars
C’est le 5ème jour de navigation en direction de la Guyane et nous progressons bien. 150 voir 160 miles par jour. Nous longeons encore les côtes Brésiliennes et pourtant mes pensées sont déjà pour la Guyane. J’imagine la verdure, Saint-Laurent, petite ville aux allures coloniales, étrange héritage des Français, les esclaves et le bagne. Quand n'est-il aujourd’hui de cette Guyane encore Française? Des Indiens, des descendants, des esclaves, des Brésiliens, des Surinamiens, des Asiatiques, le tout régit par une administration et des lois venues de si loin? Autre aspect certainement étonnant, la faune et la flore totalement exubérante… On verra cela très vite. Pour le moment, aujourd’hui la journée commence tôt, réveillée à 4h pour le dernier quart de nuit en compagnie de Solène et Thomas. Il fait nuit noire et le bateau avance bien. Un grain nous suit et nous envoie son vent. Que se passe t’il ? Thomas saute sur la barre. Une vocation de marin est-elle née ? Ah, non, une vocation de cuisinier peut-être. Il disparaît déjà dans la cuisine pour les crêpes du matin. Solène et moi restons donc à la barre, on voit le soleil se lever et on frôle le premier grain du matin. Nous prenons du plaisir à naviguer avec ce bon petit vent. Plaisir aussi de discuter tranquillement de la vie sur ce bateau, les dernières découvertes au Brésil, les futurs à venir mais aussi de nos vies en France. Les amis, la famille qu’on a tous laissé, mais auxquels je crois, on pense tous régulièrement. Au fur et à mesure le pont s’anime. Chacun émerge à sa façon. Nous avons le dynamisme de Morgane et Christophe, le petit sourire d’une Amélia au saut du lit, le réveil dans la tranquillité et le calme pour Aurel et Wilfried, la petite angoisse de Quentin: va t’il trouver à se nourrir dans l’immédiat?! Et pour finir en général, le réveil de Ricardo et Stevie, lent et souvent difficile, remise en route du corps et de l’esprit. Ce matin, la houle se lève et même la pluie s’y met. Aurel et Amélia se relaient courageusement à la barre pendant que la plupart se réfugit dans les coques où ça tangue un peu quand même. Ricardo et Morgane s’attaquent à la cuisine, tâche peu aisée avec ce roulis, chapeau! La journée s’écoule alors tranquillement: sieste pour beaucoup, lecture pour d’autres, texte pour certains, un peu de barre et de pont pour s’oxygéner et quelques attrape-rêves pour d’autres.
Je termine la journée auprès de Stevie. Nous attaquons le premier quart de nuit. Stevie bien reposé par sa grande sieste de l’après-midi est en forme. Nous avons même la visite d’un oiseau qui nous suit et cherche à se poser sur le bateau. Mais le vent semble l’en empêcher. Nous continuons notre route à 7 nœuds de moyenne. Nous nous rapprochons de la Guyane !
Flo
Aujourd’hui, c’était une journée comme les autres, elle était ordinaire, sauf dans la soirée, quand il a commencé à faire nuit. Une douzaine de spots se sont éclairés de partout, c’étaient de petites embarcations de pêche. Petit à petit, une énorme lueur apparaissait dans un ciel plutôt étoilé. C’était la lueur de Fortaleza, qui est une très grande ville de plus de 2 millions d’habitants !!! Maintenant, le premier quart a commencé, donc tout le monde va se coucher en sachant qu’on va arriver cette nuit… mais quand ???
Vers 3h30, alors qu’on cherche l’entrée du port, nous voyons, dans l’obscurité, une énorme tâche sombre, c’était une épave d’un cargo qui dépassait de l’eau comme s’il était en pleine navigation. Derrière la digue du port, nous distinguons 2 énormes cheminées, mais qu’est que c’est ?? Une usine ou... alors… et oui, c’est un énorme bateau au mouillage mais il avait des mâts de 50 m. C’est un prototype impressionnant qui doit mesurer 40m environ. C’est un monocoque à l’avant et un trimaran à l’arrière. Bizarre comme truc !!! Nous sommes allés nous recoucher avec en tête, un bateau superbe. Le lendemain nous apprenons qu’il appartient à Nelson Piquet, un ancien pilote de formule 1. Nous sommes maintenant installés au port avec eau et électricité où nous faisons un nettoyage de bateau collectif à l’eau douce. Wil a aussi mis au point la wifi pour avoir Internet gratuitement. Ici on est bien reçu, il y a piscine, salle de jeu, électricité, eau douce, internet etc.…. Enfin, voilà une escale en Amérique du Sud super sympa !!
Thomas
2 mars: Un dimanche à Fortaleza...
Voilà trois mois, jour pour jour, que je suis arrivé sur le bateau. J’ai rejoint l’équipage le lundi 3 décembre 2007. Ce dimanche à Fortaleza m’a vaguement fait penser à mes premiers jours à la Goméra. Il est 6h30, je me lève, fier d’être si matinal, ce qui va me permettre de travailler mes cours dans le calme. Alors que je m’installe et m’apprête à ouvrir mon manuel de math, je me rends compte qu’il y a quelque chose d’anormal : la petite musique annonçant habituellement l’heure du réveil est déjà allumée. Je rejoins donc par simple curiosité la coque tribord et m’aperçois avec surprise que tout le monde est déjà levé en plein déjeuner. Etonnant pour un dimanche mais tant mieux, nous aurons le temps de faire plus de choses dans la journée. Il est à peine 7h00 que déjà un petit groupe d’entre nous part faire les courses pour le départ, les courses de frais (et oui, à Fortaleza les supermercados sont ouverts même le dimanche). A leur retour, le bateau s’active, il faut trouver de la place pour les dizaines de kilos de fruits et légumes. Tous les casiers sont pleins et certains fruits finiront même dans la réserve en compagnie de tout le bazar déjà présent. Le travail d’intendance s’annonce important si on ne veut pas que cela pourrisse. Après une matinée chargée, l’après-midi est tranquille, même reposante. Certains font une sieste, d’autres profitent de la piscine pour se rafraîchir ou encore font des parties de billards, baby foot ou ping-pong dans la salle de jeu climatisé. Moi je m’installe sur une pelouse ombragée et m’entraîne au jonglage. Cela fait longtemps que je ne m’y suis pas mis et la reprise est un peu difficile. Mais après quelques essais, je constate avec plaisir que je n’ai rien perdu contrairement à l’accordéon. J’ai joué de l’accordéon lorsque j’étais petit mais lorsque j’ai essayé celui de Kélig, je me suis vite aperçu que je ne me souvenais de rien. En fin d’après-midi, après avoir à mon tour profiter de la piscine, Morgane m’a convaincu de réessayer l’accordéon. J’ai donc sorti de sa boîte le bel instrument (qui n’a pas l’air d’avoir beaucoup servi à Kélig, qui m’a pourtant assuré qu’elle s'y mettrait sérieusement). J’ai commencé mon réapprentissage par deux polkas déchiffrées sur la méthode de Kélig, accompagné de Morgane à la darbouka. Ce dimanche à Fortaleza a été très reposant pour tous et ce soir nous nous sommes tous endormis avec le départ du Brésil en tête. Je pense que le bateau est prêt pour une nouvelle traversée mais le groupe l’est peut-être un peu moins.
Aurel
Le quatrième jour…
La première fois que j’ai entendu parler de Fortaleza, c’était en chanson, c’était une mélodie au rythme Lavillieresque. Une chanson comme on les aime, une chanson chargée de sensations… Sensation de chaleur et d’érotisme, d’amour, de réalité sociale! Au bout de notre 4ème jour à Fortaleza, la chaleur, ça c’est vrai, nous l’avons sentie, respirée et joyeusement partagée… Quand au reste, je n’y ai pas vraiment goûté. Ce que j’ai expérimenté, ce sont les supermercados.
Là oui, avec mes collègues, nous avons baigné dans le culinaire, tenant fermement entre nos mains la liste des courses faite par Solène, notre intendante en chef! Nous prenons dans tous les rayons les denrées locales. Il reste à choisir entre les différentes marques! Pour l’instant nous avons excellé dans le café au goût multiple, mélange d’odeur de poisson et saveur de produit chimique, une vraie catastrophe gustative. Le pays du café n’est pas forcément le mieux chaussé dirait-on ! On y découvre aussi des fruits inconnus, des sortes de pomme cannelle à l’écorce épaisse. Les supermarchés sont ouverts 7 jours sur 7. Les caddies de la plupart des locaux, avec qui nous partageons ce ballet de la consommation, du rayon sucre au rayon légumes, sont bien pleins aussi. A une différence près, tous les produits choisis ne passent pas à la caisse. Certains caddies restent abandonnés dans le magasin, à moitié. Lesquels sont à nouveau vidés et remplacés dans les rayons par les employés. Serait-ce l’aperçu d’une certaine réalité sociale?! Au bout du 4ème jour donc, je vous le dis, les pleins sont faits. Nous débordons de vivres, dans le but de déborder de vie, reste plus qu’à déborder d’envie! A l’aube de ce 4ème jour, fait remarquable quand même, Thomas m’aide à ranger le pont du bateau avec SYMPATHIE (oui, oui, je vous l’assure !) et commence les pleins d’eau même si ce n’est pas son job, comme il le dit ! Ah, c’est bon cette éclaircie de coopération dans le faire. A l’aurore de ce 4ème jour, Ricardo n’y tient plus! Car Ricardo « kif » trop les courses et boue d’envie de participer aux dernières… Car oui, au zénith de ce 4ème jour, nous voici tous, déambulant entre les marchands des rues aux tissus chatoyants, pour aller choisir un hamac brésilien. Hum… Délicieux somme en perspective !!
A la veille de ce 4ème jour, j’ai vu un Stevie qui dit toujours non quand il veut dire oui, mais qui a fait toutes ses lessives avant de partir dans la bonne humeur (haut fait remarquable aussi !!) Aurel, a ressorti l’accordéon du placard… Bref voilà, au bout du 4ème jour, nous quittons Fortaleza, vision de plantation d’HLM en bord de plage. Au crépuscule, nous voyons une plate forme pétrolière, monstre pétillant de lumières, grand buveur d’or noir. Et enfin, à la fin de ce 4ème jour, nous filons vers la Guyane avec un vent prometteur… Le vent du changement gonfle-t’il nos voiles ? Allons-nous passer au 5ème jour ?
Morgane
J'imagine la Guyane...
Dans 8 ou 10 jours, nous serons en Guyane. C’est pour cela que j’ai décidé de faire un texte sur la Guyane pour vous dire comment je l’imagine.
Dans 8 jours, nous serons à Saint Laurent du Maroni, une ville entre le Suriname et la Guyane Française. Le fleuve est en plein milieu de la frontière, c’est donc lui qui fait la séparation entre les 2 pays. Moi je l’imagine avec des marées et du courant et de l’eau mi marron mi verte. Dans le fleuve, il doit y avoir beaucoup de crocos et beaucoup de piranhas. Les animaux sont en grande quantité et de toutes sortes. Par exemple des anacondas, des léopards, des singes, beaucoup d’oiseaux de toutes les couleurs, des requins, des dauphins etc... La végétation est très verte et de toutes les couleurs comme les oiseaux. Je pense que la végétation aux alentours du fleuve doit être composée de mangrove. Encore une autre sorte que celle qu’on a déjà vue ? J’imagine que la population est mixte à cause de la colonisation Française. A mon avis, les gens se nourrissent de poissons, d’oiseaux, de bétails, de fruits, etc.… Moi, là-bas, j’aimerais bien voir des félins, des serpents, des singes et voir les coutumes.
Stevie
Théâtre à bord...
Aujourd’hui c’est l’après-midi théâtre pour Thomas et moi. Mais avant l’après-midi, il y avait le matin. Mais il se trouve que ce matin je n’ai rien fait de passionnant. À part peut-être, faire ma tâche, me laver et lire. Donc je préfère largement vous raconter mon après-midi sûrement plus intéressante. Tout commence à 12h50. Je me baigne avec Thomas. Christophe est à la barre et nous dit que si dans 10 min on fait pas quelque chose d’intelligent, il nous fera travailler à coup de pied au cul. Alors avec Thomas, on sort vite de l’eau et on essaye de faire un truc intelligent mais on n’a pas d’idée. Puis, je me suis dit, si on faisait une pièce de théâtre. Alors je demande à Thomas s’il veut qu’on fasse un spectacle. Il trouve que c’est une bonne idée alors on cherche le livre de théâtre. On trouve une scène pas trop longue et pas trop difficile. Cela s’appelle Le petit malade. C’est l’histoire d’un petit garçon, qui depuis qu’il s’est levé, ne peut plus marcher alors la mère appelle un médecin pour savoir ce que l’enfant a. Le médecin pense qu’il a une paralysie totale des membres inférieurs mais quand il va pour l’ausculter, il voit que l’enfant a les deux jambes dans la même jambe du pantalon. Enfin, voilà une scène assez rigolote. Avec Thomas on a dû faire le bébé et se déguiser. Pour faire le bébé on a pris un tee-shirt et un pantalon, 4 ballons gonflables et deux chaussettes. On a pris un ballon pour la tête, un pour le corps et deux pour la jambe du pantalon. Puis, nous aussi on s’est déguisé. Moi j’étais la maman alors j’ai pris une robe de Solène et elle m’a maquillé. Thomas, lui, il a prit une chemise à Wilfried et mon jean. On a répété tout l’après-midi et pendant la moitié du premier quart. J’ai répété avec Thomas, et Morgane était notre spectatrice. Après je suis allé me coucher avec le trac et une grosse envie de faire le spectacle le lendemain.
Quentin
Vendredi 7 mars
C’est le 5ème jour de navigation en direction de la Guyane et nous progressons bien. 150 voir 160 miles par jour. Nous longeons encore les côtes Brésiliennes et pourtant mes pensées sont déjà pour la Guyane. J’imagine la verdure, Saint-Laurent, petite ville aux allures coloniales, étrange héritage des Français, les esclaves et le bagne. Quand n'est-il aujourd’hui de cette Guyane encore Française? Des Indiens, des descendants, des esclaves, des Brésiliens, des Surinamiens, des Asiatiques, le tout régit par une administration et des lois venues de si loin? Autre aspect certainement étonnant, la faune et la flore totalement exubérante… On verra cela très vite. Pour le moment, aujourd’hui la journée commence tôt, réveillée à 4h pour le dernier quart de nuit en compagnie de Solène et Thomas. Il fait nuit noire et le bateau avance bien. Un grain nous suit et nous envoie son vent. Que se passe t’il ? Thomas saute sur la barre. Une vocation de marin est-elle née ? Ah, non, une vocation de cuisinier peut-être. Il disparaît déjà dans la cuisine pour les crêpes du matin. Solène et moi restons donc à la barre, on voit le soleil se lever et on frôle le premier grain du matin. Nous prenons du plaisir à naviguer avec ce bon petit vent. Plaisir aussi de discuter tranquillement de la vie sur ce bateau, les dernières découvertes au Brésil, les futurs à venir mais aussi de nos vies en France. Les amis, la famille qu’on a tous laissé, mais auxquels je crois, on pense tous régulièrement. Au fur et à mesure le pont s’anime. Chacun émerge à sa façon. Nous avons le dynamisme de Morgane et Christophe, le petit sourire d’une Amélia au saut du lit, le réveil dans la tranquillité et le calme pour Aurel et Wilfried, la petite angoisse de Quentin: va t’il trouver à se nourrir dans l’immédiat?! Et pour finir en général, le réveil de Ricardo et Stevie, lent et souvent difficile, remise en route du corps et de l’esprit. Ce matin, la houle se lève et même la pluie s’y met. Aurel et Amélia se relaient courageusement à la barre pendant que la plupart se réfugit dans les coques où ça tangue un peu quand même. Ricardo et Morgane s’attaquent à la cuisine, tâche peu aisée avec ce roulis, chapeau! La journée s’écoule alors tranquillement: sieste pour beaucoup, lecture pour d’autres, texte pour certains, un peu de barre et de pont pour s’oxygéner et quelques attrape-rêves pour d’autres.
Je termine la journée auprès de Stevie. Nous attaquons le premier quart de nuit. Stevie bien reposé par sa grande sieste de l’après-midi est en forme. Nous avons même la visite d’un oiseau qui nous suit et cherche à se poser sur le bateau. Mais le vent semble l’en empêcher. Nous continuons notre route à 7 nœuds de moyenne. Nous nous rapprochons de la Guyane !
Flo
Inscription à :
Articles (Atom)