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28 février 2023

Suite du second journal de bord : "la traversée de Fernando aux îles du Salut" du 10 au 14/12/2022

10/12/2022 « A l’écoute »


On se réveille après notre première nuit en mer de cette navigation vers la Guyane. C’est super, on avance bien, on a de très bonnes conditions de mer, en plus, le courant de Guyane est sympa, il nous épaule. On a 1 à 2 nœuds de bonus ! Je suis optimiste et c’est avec un petit plaisir que je fais mon pronostic d’arrivée au mouillage des Îles du Salut.

Cet après-midi, on a fait un jeu avec les principes de la CNV (Communication Non Violente). Nous avons pioché des cartes avec des questions ouvertes et personnelles comme « Parle-moi d’une fleur que tu aimes bien » ; « Penses-tu que ta vision du bonheur a évolué avec le temps ?... ». Puis nous avons choisi une personne à qui poser cette question. Ensuite on recommence avec une autre personne.

On était nombreux à aimer ce jeu, à en redemander après le goûter.

En en discutant un peu, c’est de mieux rencontrer les autres qui nous plaît. C’est vrai que de jouer à se rencontrer, c’est joli.

Je ne sais pas bien pourquoi c’est différent des autres moments de rencontre, peut-être parce que ça se place dans un temps formel, un moment dédié à cela, avec un cadre d’écoute privilégié où on est tenu d’écouter l’autre, où l’autre est prié de parler de lui sans jouer un jeu, avec honnêteté pendant un temps assez long.

Avant de commencer à faire à manger, (oui je suis de cuisine avec Matis) on se dit qu’on recommencera bientôt.

Elora


11/12/2022 « le mal de mer »


Le mal de mer vient me voir de temps en temps et dès qu’il voit que j’en ai marre, il s’en va. Parfois, il vient me dire bonjour pour ne pas que je l’oublie , parfois il me parle ou il veut juste être avec moi, ça lui fait plaisir, lui c’est comme un petit fantôme transparent, il me tient compagnie. Souvent quand il vient me voir, il est là 30 min et puis il s’en va car il a d’autres matelots à fouetter.Moi, je le considère comme une légende, il vient pour ne pas se faire oublier ou pour se venger de nous, mais c’est vrai que si jamais il n’était pas là, qu’est-ce que ça serait la nav’ ??? Il est venu me voir pendant qu’on jouait tous à un jeu qui consiste à piocher une carte, sur cette carte, il y a des questions qu’on doit poser à qui on veut. Cela permet de s’écouter. Je trouve ça amusant et intéressant. Voilà sur ce je vous laisse car le début des quarts arrive.


Matis
 


12/12/2022 par Ismaël et Elora


Aujourd’hui, j’ai réunion d’équipe avec Christophe, Kathleen et Elora, bilan des 3 mois pour chaque jeune, rapport ASE, je suis de cuisine avec Chad et puis demain je devrai raconter ce que l’on vit à bord.

Autant vous dire tout de suite que ce n’est pas vraiment mon dada tout ça. C’est surtout que je manque cruellement d’efficacité. Je ne sais pas trop si ça s’est vu mais j’étais rapidement en surchauffe, voire carrément en off. Mais heureusement les copains sont là pour rattraper mon handicap rédactionnel et l’océan pour aller m’y jeter quand ça finit par bouillonner dans ma tête.

Bon, si une chose est sûre, c’est bien que quand je serai grand, je ne serai pas éducateur ! Vous l’aurez deviné. Maintenant reste à vivre cette journée pour le mieux avec philosophie et sérénité et c’est vrai qu’au moins ça sera fait.

Pendant ce temps, le bateau continue de monter au cap 310 vers la Guyane et le berceau amazonien défile à une moyenne de 8 nœuds sur notre bâbord.  

Le soleil se lève chaque matin un peu plus tôt et tanne chaque jour un peu plus notre peau et nos cheveux bondissants. La nuit la lune nous éclaire de mille feux et pendant les quarts on se croirait en plein jour.

Nuit après nuit, jour après jour, le mois de décembre défile à toute allure. Hier nous quittions Fernando, et demain déjà nous toucherons la Guyane.

L’ambiance à bord est plutôt calme et détendue.

Ces périodes en mer font du bien au groupe. Après deux mois et demi ensemble, l’heure est aux bilans de groupe : introspection, relation aux autres, apprentissage, intérêt pour le voyage, intérêt pour la navigation… Les journées sont rythmées par la mer, la vie du bord, les repas, les tours de barre, les lectures collectives, les jeux et les couchers de soleil au son de la guitare.

Aujourd’hui, suite à un jeu de questions CNV proposé la veille, nous devions arriver au goûter avec une question à poser à l’un des membres de l’équipage. Moi je suis tombé sur Anouk. J’ai découvert comment elle s’imaginait à 28 ans.

Hier nous passions l’équateur, alors avec Isaac, nous avons aussi organisé le rituel de passage de cette ligne imaginaire. Lui jouait Poséidon et moi Amphitrite sa compagne, avec pour mission d’initier les novices.  Une vieille tradition de marin ayant peur de ne jamais revenir.

Sauf que cette fois-ci Poséidon était vraiment vénère. Il est descendu sur le bateau pour rappeler son autorité, car nous l’avions oublié lors du passage aller de l’équateur.

Je laisse la plume au capitaine Elora qui a dû gérer, tant bien que mal la situation à bord :

 « Je n’ai pas de moustache, pas de tricorne ni de jambe de bois, mais c’est moi qui ai le rôle de capitaine en ce moment sur Grandeur Nature. Je ne m’y connais pas trop bien non plus en tradition. Toujours est-il qu’à ce moment-là, on venait de passer l’équateur pour la deuxième fois.

Quand on s’apprêtait à prendre le goûter, un personnage cocasse entre en scène.

C’est Amphitruite, elle dit être la femme de Posséidon, elle a l’air gênée, pressée et un peu inquiète.

Pour la décrire : d’allure robuste, elle a de la vase verte sur le visage et sur sa barbe (oui) et on dirait qu’elle y tient, elle s’asperge régulièrement avec un humidificateur. Ses cheveux sont retenus par un fichu, elle porte un paréo ainsi qu’un soutien-gorge sur des seins oranges et très durs. La suite nous montrera qu’ils sont aussi amovibles…

Elle nous rapporte que son mari Poséidon est en colère, hors de lui, qu’il va arriver. On a passé l’équateur en scred, il ne nous avait pas vus, et on essaie de le repasser sans prévenir ! C’en est trop ! Il réclame des offrandes : du café et de la polenta.


Là-dessus Posséidon surgit. Lui aussi est couvert de vase, il a une cape et un trident-gaffe. Il est effectivement très énervé, un peu incohérent sur les bords, il a l’air de confondre Amphitruite et Aphrodite… sale histoire.

En plus de ça, il veut qu’on avale une goulée d’eau de mer. Amphitruite nous prête son sein (le fameux) en guise de calice.

Pour tout ça on s’exécute, polenta, café, grimace en buvant l’eau salée.

On ne fait pas les malins, les deux nous expliquent que cette tradition existe depuis longtemps, parfois avec des sacrifices pour que Poséidon, dieu des océans, protège les marins jusqu’à leur retour chez eux.

D’ailleurs retour à la réalité sur le pont, Isaac et Ismaël enlèvent leur vase-argile et rigolent. »

Ismaël



13/12/22


Ce matin Mathys (le personnage principal) se réveille très fatigué et même exténué par cette nuit. Il prend le petit-déjeuner, enfin il ne prend qu’un quignon de pain qu’il beurre de miel avec un thé bien chaud, en portugais thé = chà, chat = gâteau, gâteau = bollo, et bollo = pâté à la viande. J’attaque les tâches avec Zorro « capitaine bateau à 10h sur 50 m ».  « Très bien tu peux lofer de 5° si tu le souhaites. », « Très bien », « Capitaine, le vent nous ralenti ! »  dit Chopper. Pouvons-nous mettre le grand G» « Oui je vous l’accorde, choisissez votre équipe,  mais attention ! Si un seul obstacle vous rencontre, abattez-le ! « (Yamato), (Ussop), (Nami) et Sanji, venez avec moi, nous allons hisser le génois. Parés ?» « Parés mon général ! ».

C’est le génois qu’on hisse, qu’on hisse, c’est le grand G qu’on hisse tous en chœur.


Bon, réunion des généraux Nami, Jimbe, Robin et Franky, tous à tribord, nous devrons parler de Luffy durant 4h. Les généraux de bord se réunissent une 2ème fois mais cette fois, Luffy se joint à la danse. Plus que 2 jours avant la Guyane, mais tout d’abord les quarts nous accueillent. 

Mathys









14/12/2022


Enfin on voit les îles du Salut ! Après une manœuvre d’affalage du génois et de la GV, on est enfin au mouillage après 4 jours de nav’. Les îles du Salut nous ouvrent leurs portes. La première île est toute verte, couverte de cocotiers, de manguiers, d’amandiers et de plein d’autres arbres (c’est trop beau !). Avant d’aller visiter l’île, on doit manger et faire quelques trucs pour le bateau, tels que changer les bouts des seaux et des leasy jack, alors Elora et moi on va préparer le repas de midi. Au menu : farofa et sauce tomate aromatisée aux olives et au maïs. Après le repas, je me mets à réparer le palan d’annexe avec Isma et Mathys, puis avec Isaac je fais des surliures sur les nouveaux bouts des seaux. Après ça on est enfin prêts pour aller visiter l’île ! C’est trop beau, je vois même des singes pour la première fois de ma vie, et des agoutis ! C’est magique ! Il y a aussi plein de coco par terre. Arrivés au bagne, on le visite. Ça fait bizarre de voir un bagne quand tu sais ce qu’il s’est passé là-dedans. Enfin, on redescend vers le bateau. En chemin, on s’arrête dans un petit coin sympa où il y a plein de cocos. On en ouvre plusieurs et on distribue des petits gâteaux pour le goûter. Puis Elora et moi, on se rend compte qu’il se fait tard, on doit rentrer au bateau faire la cuisine. Une fois à bord, on prépare vite fait le repas, les autres arrivent, on mange.  Je me mets à la vaisselle pendant que les autres font la manœuvre de démouillage (je ne sais pas si ça se dit mais bref) et enfin nous voilà toutes voiles dehors en direction du Maroni. Nous allons nous coucher, à part l’équipe de quart composée d’Isma et Mathys. Plus tard dans la nuit, je suis réveillé par Isaac pour mon quart, d’ailleurs ce quart a été très cocasse (comme dirait Chad !) on a passé le quart à la cape !

Yawenn Leroy


22 février 2023

La navigation entre la Guadeloupe et Samana

Le 10/02/2023, L'arrivée à Samana

A notre droite Puerto Rico scintille de mille feux. Une traînée d’étoiles est tombée là, au milieu des hommes pour illuminer la nuit. Histoire de peurs ancestrales, la nuit mystérieuse pour les hommes qu’on tente de dompter en l’éclairant à grand coup de réverbères. Mais sur la mer, on a appris à l’apprivoiser, à lire dans la voie lactée les constellations, nos routes ou notre position.

Quand Chad repère la croix du Sud, il me demande comment localiser la polaire qui indique le Nord. J’imagine que pour Tallia qui vit avec nous ses premières navigations, tout cela doit être un drôle de charabia. Pendant ce temps sur le bateau, le reste de l’équipage dort profondément. Nous franchissons le cap rouge, el cabo rojo, extrême pointe Sud Ouest de Puerto Rico et nous entrons dans le « Mona Passage » ou « le passage du vent ».



Après un coup de mole que l’on attribuera à l’île (au vent de notre bateau), qui nous barre les précieux alizés porteurs de vent Nord-Est. Nous savons que nous retrouverons éole d’ici quelques milles. Nous devinons au loin les lueurs de la République Dominicaine, un cargo fait son apparition par l’arrière, passe sur notre franc-bord, avant de nous dépasser par bâbord et de s’évanouir dans le lointain. La nuit est fraîche bizarrement. Alors on s’emmitoufle dans nos polaires, nos chaussettes et même nos bonnets, avant de retoucher du vent au prés qui forcit rapidement. Avec lui, la houle se creuse dans les premières lueurs du jour qui ne tardent pas à poindre, puis à nous éblouir. Une à une, les frimousses encore ensommeillées des membres de l’équipage font surface et viennent s’agglutiner sur les rares banquettes qui sont préservées de la houle qui explose maintenant sur le pont et gerbe dans le cockpit. Il nous faudra finalement abattre de quelques degrés pour garder notre petit déj’ au sec. Le bon pain du bord est tout beau mais je n’ai malheureusement pas encore la recette des tartine water proof. Je suis au poste de barre quand nous entamons une diagonale dans le Mona Passage. Nous naviguons alors au solent avec un riz dans la Grande Voile. Pourtant la mer est calme et il nous faudra encore plusieurs heures avant de toucher la grosse houle de l’Atlantique (au Nord) qui tente ici une intrusion dans la mer de Caraïbes (au Sud). Par cette petite porte s’engouffrent pèle-mèle la mer, le vent et les marées, forçant ou forcissant dans le Mona Passage. Avec Mathys, nous sommes de cuisine. Alors nous tentons de nourrir un équipage atteint du mal de mer en prime. Malgré tous les maux de ventres mes compagnons gardent un appétit féroce pour le Chili con riz.

Bientôt l’immense bouche, la grande baie de Samana s’ouvre sur l’horizon. Je ne me lasserais jamais de cette arrivée splendide sur la République Dominicaine, quand on entend crier sur le pont « Baleines, Baleines... »

« HOOOoo, regardez ! Un baleineau qui saute comme pour nous souhaiter la bienvenue ! »

La nuit tombe doucement tandis que nous filons, toujours à 10 noeuds dans la baie de Samana. Il nous faut être vigilants aux barques, aux casiers de pêche, et aux éventuels filets qui jalonnent ces eaux côtières, peu profondes, investies par les Hommes. Ce n’est qu’une fois la nuit franchement tombée, face à l’îlot du levant, que nous jetterons à l’aveugle notre ancre à tête plombée, qui quittera la proue dans un gros plouf, puis un cliquetis de chaîne assourdissant. Nous sommes mouillés à une brassée de la plage, dans une petite passe entre l’îlot du levant et un petit ilet corallien, sur cette langue de sable blanc que nous connaissons par chœur. L’eau, normalement verte, est noire d’encre sous les reflets de la lune, les poissons frétillent dans le faisceau de nos lampes, la nuit semble douce, mais un grain nous précipite rapidement dans nos cabines où je rejoindrais ma lecture sur les révoltés du Bounty, que je vous conseille d’ailleurs pour sa valeur historique, avant de m’endormir dans un sommeil profond. 

Bonne nuit les choubidous.

Texte d'Ismaël et dessin d'Anouk

16 février 2023

Suite du second journal de Bord « Fortaleza » du 6/12 au 9/12/2022

06/12/22


On est le 6 décembre, aujourd’hui on part de Fernando pour rejoindre Fortaleza. On hisse les voiles après avoir remonté le mouillage puis on part. Je fais mon tour de barre et je me lance en cuisine accompagné d’Elora. On mange, puis je me jette dans Harry Potter. Je sortirai mon nez de ce dernier pour le goûter seulement, et pour accomplir, toujours accompagné d’Elora, la mission 115 confiée par le colonel Smoker, qui consiste à rassasier Big Mom sinon elle entrera dans une colère noire. On se lance et grâce au fruit du démon « le auto-auto no mi », je prépare le repas. Mais je me retrouve bloqué et je ne peux solliciter ma coéquipière car Katre-lignes et Ismaëline les joueurs de musique bloquent ma camarade. Je finis par me brûler, mais la mission est finie. On finit donc la journée en quarts, bercés par l’histoire de la rencontre entre Christophe et Véro, avant d’aller dormir.

CHAD


Le 07/12/22.


À Fernando, nous ne sommes restés que 11 jours et je crois que tout le monde est d’accord pour dire que c’est passé trop vite. Ce qui est bien de ne pas être restés longtemps, c’est que nous n’avons pas payé les taxes, car l’administration qui est à Récife, la capitale du Pernambouc, dont dépend Fernando da Noronha et où réside la plupart du temps l’administrateur de l’île, n’avait toujours pas répondu à notre demande d’exemption des taxes avant notre départ. D’après mes calculs, faits il y a quelques années, il y en aurait eu pour 3000 Euros pour l’escale.

Comme le disent les jeunes on a refait notre budget glaces !

Je rassure tout le monde : notre dépense glaces aura été de 70 € à Fernando, on est raisonnables !

On a demandé à l’équipage de nous dire un lieu, un moment et une personne qu’ils avaient aimés à Fernando.

Mathys : Edjileni, j’ai bien aimé faire des gâteaux avec elle, c’était marrant. Sa maison est zen, reposante. C’est un grand chalet en bois avec des terrasses et des hamacs partout. C’est une Pousada (hôtel/chambre d’hôtes) avec 6 chambres. Une grande cuisine magnifique. Dans son sous-sol elle fait de la peinture sur céramique, entre-autre sur des tasses et des carreaux pour offrir à ses clients et aussi à nous ! Elle est brune, petite, elle a une fille de 19 ans (qui fait des études à Lisbonne) et un mari qui l’aide à gérer cette affaire. Elle adore faire la cuisine. Maintenant que ses enfants sont grands (elle a aussi un fils qui fait des études au Canada) elle aurait envie d’ouvrir un restaurant !

Yawenn : Moment préféré : le surf. Et ma rencontre préférée : Pedro (garde du parc et surfeur). La journée surf j’ai adoré, parce que le surf est une de mes passions, et je me dis que c’est un truc de fou de surfer au Brésil !

Pedro parce qu’il est sympa, que j’ai aimé parler de surf avec lui. Il a 58 ans, il est né sur l’île, il a une fille Francine et un fils François. Il est garde du parc naturel, il est métis, mais je n’ai pas eu trop d’info sur ses parents. Il fait 1,80m et a des cheveux gris. C’était super de faire du surf avec lui.

Matis : Les plages, c’est magnifique, ma préférée c’est « Praïa de Sancho ». Il n’y avait pas de parasols et quand on y est allés il n’y avait pas beaucoup de gens et il y avait des vagues.

J’ai bien aimé Marc-Aurélio (le directeur par intérim du parc) parce qu’il est toujours souriant et qu’il me faisait rire. Il est Brésilien, Noir, il travaille à l’ICMbio. Il n’habite pas loin de chez Pedro, autour de sa maison, il y a de grands arbres avec plein de fruits, des mangues, des bananes et il nous en a donné. Il était sympa avec nous.

Ismaël : j’ai bien aimé la rencontre avec un des élèves de l’école qui avait 17 ans et qui allait bientôt quitter l’île pour le continent. Il se posait plein de questions sur le monde extérieur et on a eu un échange assez philosophique sur la vie !

Le moment, la capture des « Téjus », car ça m’a rappelé mes années d’études de gestion protection de la nature.

Le lieu, se serait la plongée avec Isaac, mais je crois que c’était dans le parc (à l’est du port), il y avait plein de choses à voir, un lieu assez extraordinaire qui s’appelle « Air france ».

Kathleen : J’ai bien aimé les algues car nous étions un petit groupe investi et que j’avais envie d’aider Rox et les autres à faire cette chose improbable qui est d’arracher des plantes invasives dans une retenue d’eau.

Pour la personne, c’est Edjiléni, elle est généreuse et lumineuse. Elle est sensible et elle prend soin. Ça m’a rappelé le Cap-Vert où les gens t’accueillent sympathiquement sans se poser plus de questions.

L’arbre, entre la Praia do Cachorro et Praia do Meio, était un lieu apaisant. Il fait des branches qui font elles-même des racines qui refont des troncs et ainsi de suite, une bonne métaphore de la vie.

Isaac : Raphaël des dauphins car c’est une personne drôle, passionnée qui explique super bien.

Mon moment préféré c’était la plongée avec Ismaël à la pointe. C’était trop beau, la première fois que je voyais autant de poissons dans un si petit espace !

Et enfin, la Praia de Leao, c’était un lieu sauvage sans parasols et très beau.

Elora : Mon moment préféré c’était les plantes invasives. J’avais l’impression d’être utile, d’aider l’île et non pas d’être venue en tant que touriste. J’ai beaucoup aimé rencontrer Rox et son ami qui nageait avec nous.

Chez Naldo, c’était trop bien, avec ses abeilles et toutes ses plantes, la Praia de Leao aussi, il y avait des vagues dans tous les sens.

Chad : J’ai bien aimé ma rencontre avec Yury, nous avons des passions en commun dont le basket. Je l’ai rencontré à l’école, nous avons joué au basket ensemble et j’ai bien aimé cet échange.

La plage de Sancho était bien et j’ai aussi aimé aller faire du sport dans la salle de Francine, la fille de Pedro.

Anouk : L’arrachage des plantes invasives était pour moi le meilleur moment. C’était drôle de patauger dans la boue pour enlever des espèces de grosses fleurs vertes toutes pleines de racines. Et ça, même si l’eau puait !

Josinaldo est une de mes rencontres préférées, c’est mon portrait, mais Edjiléni est, elle aussi, une personne fascinante. Mes lieux préférés sont d’ailleurs sa maison à elle et celle de Lula qui sont des lieux agréables où tout le monde est gentil.


Christophe : Maintenant que c’est passé, je peux le dire, Fernando est une de mes escales préférées, c’est même pour ça qu’on y va !

Cette année, j’ai rencontré peu de gens nouveaux, à part Edjiléni et son mari Duda.

J’ai été choqué par les changements sur l’île en 4 ans (il y a 2 ans on n’avait pas pu venir, le Brésil avait fermé ses ports à cause de la pandémie). Il y a de nouvelles constructions partout et des restaurants et des hôtels de luxe. Quand j’ai demandé comment c’était possible avec toutes les règles de protection qui existaient, on m’a répondu : Bolsonaro et les investisseurs extérieurs à l’île.

Au bout de 10 jours, il a fallu partir avec un goût de trop peu dans la bouche.

L’impression que l’escale n’avait duré que l’espace d’un clignement d’œil, pourtant nous avons tous des images dans nos têtes et des rencontres qui laisseront des souvenirs pendant longtemps… Mais pour vivre de nouvelles aventures, il faut partir...Vers la Guyane, avant cela, il faut faire une escale technique à Fortaleza, où nous arrivons en 42 heures de navigation avec vent, courant et vagues qui nous poussent, une moyenne à plus de 9 nœuds.

Encore une arrivée au milieu de la nuit. Il valait mieux connaître le coin, car il faut slalomer entre cargos au mouillage, épaves et jetée sans feux ! Ce qui n’était pas prévu c’est le méga bruit dans la marina avec un show pour la télé qui dure encore après le lever du jour, on a beau s’être mis au mouillage un peu loin ça fait vibrer les cloisons et nos oreilles.

Mais après ça l’efficacité est au rendez-vous, Jorge le gars de la marina nous aide et la manœuvre se fait sans difficulté. Elora s’occupe de notre enregistrement à la marina et des papiers d’entrée et de sortie du Brésil au port de Commerce, tout le monde se met sur sa lessive, linge de 2 semaines, plus draps, etc… On continue à avoir de la chance, aucun grain ne vient mouiller ce qui sèche. Ensuite, nous partons tous en ville pour sacrifier à une tradition « grandeur naturienne » l’achat d’un hamac personnel pour chaque membre de l’équipage, bien sûr en passant par le « mercado Central » pour manger une glace. Le marchand était tout content de me reconnaître ! Ensuite repérage d’un supermarché pour les grosses courses de demain. Le plein d’eau est fait. On devrait partir le 09 avant la nuit et espérer que vent et courant soient avec nous pour arriver aux îles du Salut le 15 au matin ! Beleza !

Christophe


Portrait de Yury

Le match était tendu comme une drisse bien étarquée, aucune erreur n’était permise, le porteur de balle Yury Henderson face à face avec Chad Chebli, tous deux favoris de leur équipe, aucun d’eux ne voulait perdre… La tension était à son comble mais soudain Yury prend son élan, saute, Chad fait de même, et là… VLAM un ballon de volley-ball vient s’écraser contre Yury. Voilà comment j’ai rencontré Yury, en partageant une passion commune : le basket.  Yury a 15ans et joue au basket depuis 3 ans. Il est au collège/lycée de Fernando et il m’explique qu’il veut devenir astrophysicien car l’espace le passionne. On se rend compte qu’on a plein de passions en commun et il est très intéressé par moi, nous, ce que l’on fait et il pose plusieurs questions du style : « ce n’est pas trop dur le bateau ? Ta famille ne te manque pas trop ? » Je prends soin de lui poser une question pour chaque réponse que je lui fournis. On finit par quitter l’école, je lui propose donc un match quand on se reverra mais il n’a pas compris.CHAD


Portrait de Josinaldo : 

Un pot de miel, un verre de coco, des cerises, des mangues mais pas de maracujas. Du piment, du raisin, du manioc, de la salade mais toujours pas de maracujas. Bon… y’avait pas non plus de tomates, d’oignons ou d’aubergines, mais moi je voulais du maracuja. Ce n’est pas grave, y’en a au bateau, pour l’instant on est avec Josinaldo. Il a 50 ans, il est maraîcher depuis 20 ans. C’est le seul qui fait ce métier sur l’île. Lui, il fait pousser en hydroponie, mais c’est tout de même un métier compliqué. Il aime les patates. Il a de petits yeux foncés dont les coins sont un peu bridés, il est lui-même petit. Il a deux filles.

Il est timide, gentil et généreux. Il m’a fait penser à un petit singe dans son champ de bananes. Mais ce que je préfère, c’est quand il nous offre un bouquet de salade avec un grand sourire.

Anouk






Portrait du Brésil : François

Il s’appelle François et il a 27 ans. Son père s’appelle Pedro c’est un surfeur mais lui il n’aime pas trop surfer, il préfère la pêche. Il n’a jamais navigué en bateau. Il a été à l’école mais il faisait des bêtises alors son père l’a retiré pour qu’il travaille à la maison. Il habite à Fernando depuis sa naissance, il a une fille qui s’appelle Maria mais il ne m’a pas trop parlé de sa femme, il se sont séparés. Ses plats préférés sont les frites, la canne à sucre. Il est généreux, sympa, il ne lit pas beaucoup de livres et il n’est jamais aller en France.

Matis  







Portrait de Rox :

Nous avons rencontré Rox à la réserve d’eau qui est toute colonisée par une plante aquatique. Cette dernière a été introduite il y a 20 ans, pour limiter l’évaporation mais en fait, c’est le contraire qui se passe : la plante respire et évapore plus d’eau que si la surface était libre. Cette plante, lors des grosses pluies, menace la seule mangrove de l’île, il faut donc l’enlever.

C’est Rox qui mène le chantier, elle plonge pour pousser les plantes vers la berge, elle organise le travail. Toute fine, brune, elle a l’air très vive et pleine d’énergie.

Elle est très contente que nous soyons venus, faut dire qu’on a doublé leurs effectifs et elle nous parle d’un autre projet qu’elle mène sur l’île pour replanter des plantes endémiques.

Le but est de couper les ignasa, arbres invasifs très robustes et de planter des arbres endémiques à la place pour qu’ils reprennent le dessus. Le plus gros de la plantation se fera au moment des pluies, pour ça, il y a eu une expérimentation de germination et de bouturage en amont.

Cette fois-ci, c’est à la praia Conceiçao, juste après la course de marathon de l’île qui est partenaire du projet, c’est un événement symbolique, c’est aussi à ce moment-là que j’arrive à mieux parler avec elle.

Elle a 35 ans et est à Fernando do Noronha depuis 4 ans. Elle est arrivée comme volontaire spécialisée dans la flore et est restée depuis car il y a beaucoup de travail pour elle ici. Elle forme des équipes de personnes locales pour prendre le relais des projets quand elle retournera sur le continent.

Elle est née à Brasilia et elle aime cette ville. Elle y a entamé un doctorat en biologie qu’elle finira à son retour. Avant de faire de la bio, c’est à dire avant ses 27 ans, elle était avocate. Elle se sentait trop loin de la nature. Elle fait aussi beaucoup d’escalade et elle avait trop peu de temps pour ça. Elle a l’air contente d’avoir réussi à se rapprocher de ce qu’elle aime, les plantes.

Elora


Portrait de Pedro :


Pedro est un métis d’à peu près 1m80 aux cheveux gris, il est né sur l’île de Fernando da Noronha. Pedro adore la mer, il a commencé le surf avec une planche en bois qu’il avait fabriquée, cela fait de lui le premier surfeur de l’île. À 16 ans, Pedro pêchait en plongée, quand tout à coup un plongeur apparut à côté de lui. Le plongeur était un Français qui faisait un tour de l’Atlantique en bateau. Pedro et le monsieur se lient très vite d’amitié. 3 mois plus tard le monsieur doit repartir, il propose à Pedro de venir avec lui pour aller en France. Pedro n’a pas de passeport mais il a l’accord de ses parents alors les voilà partis en direction des Caraïbes puis des Açores et enfin de la France. Arrivé en France Pedro va rester 3 ans. Là, pendant ces 3 ans, i va faire plusieurs petits boulots et apprendre le français. Au bout des 3 ans, il doit rentrer au Brésil pour faire son service militaire. À ce moment-là, il fait aussi des championnats de natation, il a d’ailleurs fini 3ème en championnat Nordeste. Il a alors 19 ans, il devient un très bon soldat. Après le service militaire, le responsable du parc maritime lui propose de devenir garde de l’île, Pedro accepte car il aime la mer. Maintenant, Pedro a 58 ans, il a un fils François et une fille Francine, il fait toujours du surf mais il dit que les vagues sont moins bien (elles ferment) car en 1988 il y a eu la construction d’une digue. Il explique que ça a dévié les courants et maintenant les vagues ferment et ça c’est problème ; mais bon le port reste quand même son endroit préféré où surfer. Il fait aussi du skate et de la planche à voile. Avec son Windsurf, il pêche plein de poissons et surtout du barracuda. Il me raconte que son père parti pêcher au large des côtes a eu un problème de moteur, il a dérivé 12 jours avec son petit bateau et a atterri à Fortaleza. Pedro adore les étoiles, il en a d’ailleurs une souvent tatouée sur le dos de sa main avec de la crème solaire car ça lui rappelle la navigation vers la France. Pendant la nuit il adorait regarder les étoiles… Pedro aime beaucoup les fruits, son jardin en est rempli : des papayes, des caramboles, des raisins, des pitangas, de la canne à sucre et surtout des noix de coco, tout ce qu’il faut ! Sa terrasse est remplie de planches de surf, il en a 13. J’espère repasser un jour car Pedro est super sympa, il est drôle surtout quand il parle en français car il a un sacré accent. Il est aussi très généreux, il nous a donné plein de cocos et d’autres fruits. Bref, Pedro est quelqu'un à rencontrer.

Yawenn


Portrait de Gabriel :

Gabriel, 16 ans, je l’ai rencontré à l’école de Fernando, qui est d’ailleurs la seule école où vont les jeunes de 6 à 17 ans. Avant 6 ans, ils ne vont pas à l’école et après 17 ans, ils arrêtent l’école ou choisissent de continuer des études. Gabriel, lui, voudrait devenir surfeur s’il en a la possibilité. S’il n’y arrive pas, il veut faire quelque chose qu’il aime et non faire un travail juste pour gagner de l’argent. Quand nous sommes allés à l’école, il était dans mon groupe et c’était celui qui était le plus intéressé, il posait le plus de questions. Il est super attentif et intéressant, il s’intéresse à toi aussi. Il aime le foot tout comme moi. Au Brésil, l’équipe qu’il préfère est Sao Paulo. Il est né à Fernando, il vit avec sa mère, son père et son petit frère qui fait du surf avec lui aussi. Le reste de sa famille est à Recife, il y va pendant les vacances pour leur rendre visite. Bref voici le portait de Gabriel.

Isaac


08/12/2022 « Fortaleza »


Il y a fort longtemps, un grand bateau de bois arriva sur le continent d’Amérique du Sud. Un équipage de 10 personnes sur un voilier.

Ils étaient arrivés de nuit, mais ce n’était qu’au matin qu’ils avaient pu enfin admirer la forteresse-ville. Derrière les immenses murs de pierre, se dressaient des tours encore plus hautes. Ces tours étaient blanches ou grises et chacune d’elles abritait les habitations de dizaines de personnes ou de familles au moins. La forteresse était appelée Fortaleza. Ses murs étaient massifs et elle acceptait sans soucis tous les voyageurs en son cœur. Ce matin-là, une musique retentissante venait de l’une de ses nombreuses places. L’équipage du grand voilier ne voulait pas perdre de temps. Dès qu’ils le purent, ils allèrent à la rencontre de Fortaleza.

Ils mangèrent une glace. Ils faisaient le tour des étalages de nourriture sans rien acheter. Ils étaient à la recherche de hamacs. Des rouges, des oranges, des jaunes, des bleus, des beiges, des noirs, des violets, des verts… Ils trouvèrent leur bonheur. Enfin, ils rentrèrent au navire. Mais au détour d’une ruelle, un petit groupe de l’équipage est tombé sur… Noël ! Un Papa Noël, des chansons, mais surtout un sapin ! Oui, un sapin, ça peut paraître bizarre un sapin au Brésil. Mais il y en avait un, un sapin tout blanc, un sapin de… hamacs. Il était vraiment beau, miasakiesque. Il y avait beaucoup de vie autour de lui, des enfants, des adultes, des stands, des magasins. Nous étions le 8 décembre et Noël était déjà là.

Anouk


09/12/2022 « Forteresse »

Des villes pauvres et sales, je n’en ai pas connu dans ma vie de privilégiée. Comme à chaque fois que je vois quelqu’un allongé à même le sol, que ce soit en France ou ailleurs, il y a un petit bout de moi qui s’effondre à l’intérieur. Mon ventre se durcit, mes phalanges se recroquevillent les unes contre les autres jusqu’à former un poing tout serré.  Au coin d’une rue, une trentaine de mètres carrés de déchets jonche le trottoir. Sûrement un endroit où les gens viennent fouiller dedans. Les sacs sont éventrés et abandonnés là. Mais apparemment c’est normal. 

Non loin de là, des gens sont en train de manger sous une petite cabane éphémère à côté d’un barbecue roulant. Ils se retrouvent, discutent, mangent. Ça a l’air d’être un endroit très fréquenté par les Fortaléziens. En effet, juste à côté, il y a l’entrepôt des colis. Un hangar immense rempli de cartons qui viennent de l’eau ou qui partent à l’eau. Peut-être pour Fernando, qui sait ? 

Avec la team course composée de Super Elora et des Matisator, on enclenche le mode efficacité et on arpente le supermarché à la recherche de vivre pour la nav’ vers la Guyane. L’histoire nous dira plus tard que : les bouteilles de crèmes de coco étaient complètement daubées, que les gâteaux de quarts qu’on a choisis sont encore dégueulasses, que les avocats ont goût de plastique mou et que le fromage couine sous les dents. Un délice ! 

Je pense soudain à mon bon vieux camembert qui coule et qui pue. Je sais qu’il m’attend et que moi aussi je lui manque… Mais notre histoire d’amour est si forte que la distance n’y pourra rien changer ! Quand j’étais bébé, à un moment donné, je n’ai plus voulu boire de lait, ni au sein, ni au biberon, du coup, mes parents ont fait une réunion et ils ont dit « Bon ben, il lui faut quand même du calcium à la p’tiote, alors on va lui filer du calendos ! Et paf ! Accro à vie la Katoch !

Bon bref, revenons à nos canetons. L’équipe EloMat rentre en taxi avec les victuailles et l’équipe MatKat s’occupe des courses d’appoint en rentrant à pied au bateau. Pour ceux qui ne le savaient pas, à Fortaleza les allumettes n’existent pas, impossible d’en trouver…

Aujourd’hui, c’est nous de cuisine et Christophe a une idée qui nous facilite grandement la tâche : manger en ville et finir sur une glace ! Trop bien ! Je me dis que je vais pouvoir goûter la châtaigne. Même si ce n’est sûrement pas très local… Mais en arrivant sur les lieux, tout est fermé parce que c’est « jogo do Brazil » cet aprèm. La vie s’arrête littéralement. Du coup, pas de gentil monsieur derrière ses bacs pour nous servir. Christophe rentre alors au bateau et nous, on fait une team pour trouver des sandales et un maillot de foot du Brésil pour le père de Matis. La ville est complètement déserte. Plus un passant, plus une voiture. Le contraste avec la fourmilière du matin est impressionnant. On se croirait juste avant un duel dans un western comme ceux que je regardais avec mes parents. À tout moment, Clint Eastwood débarque avec son poncho de laine, son chapeau baissé devant les yeux, son bout de paille posé sur le coin de la lèvre et son regard mi-déterminé, mi- amusé. Je peux même entendre l’air d’harmonica qui envahit l’espace [Bruitage].

Bon, trêve de digression, on est rentrés au bateau et une lecture de lettre co et un GDP plus tard, nous voilà en manœuvre pour démouiller (Même si ça ne se dit pas, je le dis quand même.) Et ça brosse, brosse, brosse l’ancre pleine de vase et ça hisse, hisse, hisse la GV, c’est trop l’extase ! Et paf ! Direction le NORD !

Comme dirait Kenny Arkana : « Ciao ciao le Brésil j’me barre, j’m’en vais naviguer aut’ part ! » Voilà, en avant pour cinq jours de nav’ et comme dirait Buzz l’Eclair : « Vers l’infini et au-delà ! ».

Kat