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4 mars 2008

Récit de ces dernières semaines...

La traversée de l’Atlantique :
1er février :
Ça y est, c’est parti pour une petite balade océanique de 1300 milles nautiques. Aujourd’hui vendredi 1er février après un petit briefing sécurité pour se remettre dans le bain des bonnes habitudes, la grand-voile de notre Gégé revoit le jour après 5 semaines d’escale en Casamance. Nous quittons en fin de matinée le mouillage où nous venons de passer la nuit, légèrement au sud de l’embouchure par 5 mètres de fond. Avant de rejoindre le large, nous devons quitter le plateau continental constitué d’une bande de fond marin large d’une trentaine de milles. Voilà, c’est donc une transat qui nous attend, la plus courte entre les 2 continents. L’autre particularité de cette navigation est le passage de l’équateur, le parallèle zéro de notre planète et ça c’est une première pour tous les membres de l’équipage. L’équateur c’est une ligne sur une carte, mais c’est surtout la séparation entre les 2 hémisphères et une zone météo très particulière appelée pot au noir. La taille et la largeur de cette zone de calme équatoriale (calme persistant alternant avec des grains violents) varient selon les saisons et se situent de part et d’autre de l’équateur entre les alizés de nord-est de l’hémisphère nord et les alizés de sud-est de l’hémisphère sud. On appelle également cette zone, la zone intertropicale de convergence.
Autrefois, il y a 500 ans, lors des premiers voyages maritimes entre le vieux continent et le nouveau monde, le passage de l’équateur était l’occasion d’un rite initiatique, le baptême de la ligne qui consistait à baptiser les jeunes matelots pour en faire des vrais marins. Pour cette occasion, les officiers étaient déguisés et maquillés de noir et le tout mis en scène comme une pièce de théâtre. Du baptême qui signifie immerger, l’individu doit sortir autre, différent, changé. Le passage de l’équateur représentant le passage d’un monde connu à un monde inconnu, il en est de même pour le nouveau baptisé qui découvre un moi ignoré.
Le passage de l’équateur serait donc l’occasion d’une transformation de soi en tout cas je l’espère pour certains membres de l’équipage…
Wilfried

Le mal de mer…
Je suis de cuisine avec Aurel. On a prévu à l’avance ce qu’on allait faire sauf qu’on allait avoir le mal de mer en même temps ! Au menu, lasagne aux légumes pour le midi et une soupe de légumes pour le soir. Bref, être malade c’est pas drôle surtout quand t’es de cuisine. Donc on fait à manger puis on dort, puis on fait la vaisselle puis on dort. Et après le soir, on n’est pas fatigué donc on n’arrive pas dormir.
Le mal de mer qu’est-ce que c’est ? À ce que j’ai compris, c’est une histoire d’oreille interne C’est elle qui calcule ma position dans l’espace et qui dit à mes muscles comment réagir pour ne pas tomber. Après ça passe par le cerveau, mais moi mon cerveau ne capte rien. Ce que lui dit l’oreille interne n’a rien à voir avec ce que mes yeux voient et ce que mes muscles ressentent. Donc ça embrouille tout. Mon cerveau essaye de tout gérer et donc il surchauffe. Son seul moyen d’aller mieux c’est de vomir, mais ça ne dure pas longtemps. J’ai compris en lisant le marin curieux. Ricardo




Un quart de nuit :
23h. Je dors profondément. J’entends alors au loin la voix de Thomas : « c’est l’heure et il y a plein de dauphins ! » Alors forcément, ça motive pour sortir de la cabine… 5 ou 6 dauphins se relaient à l’étrave du bateau. Le vent atteint 18 nœuds, on avance à 8/9 nœuds alors les dauphins filent. Le plancton s’illumine autour d’eux. Et puis hop, un petit saut, des jets d’eaux lumineux, leurs peaux brillent et ils redisparaîssent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt vers le fond. Amélia nous rejoint. Le spectacle continue. Bon ce n’est pas tout, le vent souffle un peu. Il faut mettre un ris à la grand-voile. On réveille Wilfried et là action… Thomas bien sûr râle. La manœuvre repousse un peu son coucher. De toute façon il y a pour lui toujours un prétexte à la râlerie. Dans mon pays, on le qualifierait d’arougagneur professionnel. On répète l’organisation de la manœuvre, chacun son poste et c’est parti! Voilà, on a pris un ris. Mais apparemment ça ne suffit pas. On prépare le changement de la voile d’avant. Thomas râle toujours.
Pour moi, ça devient plus athlétique : je m’emmêle entre le génois et la sangle, qui me raccroche à la ligne de vie. Je tire sur cette sangle qui m’empêche de bouger. Bon, il faut que je m’accroche de l’autre côté, j’aurais certainement plus de marge de manœuvre. Je cherche cette ligne de vie que je trouve difficilement, obligée de soulever cette voile qui pèse un âne mort. Ouf ! C’est fait, je retrouve un peu de liberté! On remonte le solènte. Le bateau bouge pas mal. J’ai du mal à trouver l’équilibre et je suis en nage. Reste le pliage du génois. Dernier effort, tout me semble lourd, j’ai chaud et j’ai la nausée ! Tout va bien quoi… Mais on touche au but ! Voilà, tout est en place. Bien sûr, entre temps, le vent a un peu faibli, mais ce n’est pas grave, on restera ainsi.
Il est déjà minuit trente : la moitié du quart est passée. Kélig et Thomas vont se coucher. Wilfried va s’allonger dans le carré avant son quart qui ne va pas tarder. Amélia, Stevie et moi restons tranquillement à la barre. Stevie s’affale, mais ne dort pas. Amélia et moi parlons à bâtons rompus. Et le temps passe si vite qu’à 2h30 on se rend compte que nous n’avons pas encore réveillé les autres. Stevie fait le point, on réchauffe le thé et les autres arrivent pour prendre le relais. Il est temps de retourner au lit pour finir la nuit.
Florence

Le passage de l’équateur :
Aujourd’hui est une journée bien spéciale nous allons passer l’équateur. Ce matin Thomas est de cuisine alors on peut se baigner qu’une seule fois et pas longtemps parce qu’on doit se laver. Après s’être douché, je finis mon Harry Potter. Maintenant je dois attendre le n°5 que Christophe va amener.
Au menu, du riz avec de la sauce. Francis a l’idée de faire une bouteille à la mer. Alors on prépare tous un petit mot. Il me tarde de passer l’équateur, parce que tant qu’on n’y est pas on ne peut pas se baigner et l’on pourra manger les « Ferrero » de Francis et c’est la première fois que l’équipe passe l’équateur. Francis est au GPS et c’est lui qui nous dira lorsque nous serons à 00°00. Il ne reste plus que 10 min et on affale la voile d’avant car nous allons à 7 noeuds. Plus que 1,2 mille dit Francis. Nous commençons l’affalage de la grand voile. 5,4,3,2,1… Wil saute à l’eau sur cette ligne imaginaire. On boit la tasse, on s’embrasse et on joue dans l’eau. Après on sort et on mange les Ferrero, ça va notre crainte qu’ils aient pourri est effacé. Ils sont très bons et Francis en donne un a la mer. Nous repartons à 8 noeuds pour une fin de transat mouvementée.
Quentin

Chère Morgane, Cher Christophe,
Cette lettre vous est destinée pour vous souhaiter la bienvenue parmi notre équipage. Nous avons passé un très bon séjour en Casamance, et nous avons plein d’anecdotes à vous raconter. Nous avons dit au revoir à Benjamin et accueilli Florence. Notre équipage a donc bien changé depuis notre départ de Sète même après ton départ d’El Médano, Christophe, et ça va encore changer car Kélig et Francis vont s’en aller.
Pour ma part, je me réjouis de vous revoir au Brésil et de continuer notre extraordinaire voyage en votre compagnie. Je ne sais pas si vous vous êtes imaginés votre arrivée mais vous allez embarquer dans une ambiance à la fois d’Harry Potter, de rire mais aussi de quelques tensions qui stagnent encore. Nous avons hâte de plonger dans les récifs de coraux, en compagnie de beaux petits poissons en évitant les bancs de barracudas et de requins. Je ne sais pas trop quoi dire d’autre, à part que je suis impatiente de vous voir et de découvrir les fonds marins de l’archipel Brésilien.
Vogue notre beau bateau, et bientôt nous serons à Fernando.
Bisous. Solène.

Arrivée à Fernando de Noronha et bilan de l’équipage :
Ce matin, premier réveil à Fernando. Sur la côte, la verdure domine, des blocs rocheux tombent dans l’eau, à leurs pieds quelques petites plages qui ont l’air magnifiques. À côté de la digue, des signes de la civilisation : une éolienne, le début d’une route avec quelques voitures, quelques bâtiments aussi. Ce matin, l’attraction, ce sont les dauphins, ils sont tous autour du mouillage. Ce sont des petits dauphins spécialistes du saut à pirouette. Alors forcément à peine levés, certains jeunes ont vite enfilé les masques et tubas pour observer de plus près les visiteurs. Il faut signaler aussi que notre équipage s’est agrandi hier soir. Christophe et Morgane nous ont rejoints. Après le bain matinal, nous nous retrouvons donc à 13 autour du petit-déjeuner. Nous sommes contents d’accueillir de nouveau équipiers. Ils nous apportent les nouvelles fraîches de la France, des informations précieuses aussi sur Fernando, ils sont en effet à terre depuis deux jours et ont déjà pris des contacts pour faciliter notre séjour ici. Mais ce n’est pas aujourd’hui que nous allons commencer notre découverte du Brésil. La journée sera consacrée à un bilan collectif de ces trois mois de voyage. On se recentre donc sur les moments forts : les bons comme les mauvais. On essaie aussi de mettre à jour les relations de chacun avec le reste du groupe : vaste programme et l’on se fait part des souhaits et des objectifs personnels pour le reste du voyage. Difficile de tout condenser ici. Oui, chacun vit de très bons moments forts, marquants : Des rencontres avec les dauphins en passant par les souvenirs de rando et beaucoup d’autres. Mais il y a aussi des aspects moins positifs. La violence notamment ou des moments de conflits marqués au sein du groupe sont difficilement supportables pour certains alors que d’autres s’en accommodent ou font semblant de s’en accommoder. D’autres modes de relation existent et je crois que nous le savons tous sur ce bateau. De manière générale, changer de comportement peut être difficile et les belles paroles ne suffisent pas…Chacun sait au fond de soi la raison de sa venue sur le bateau. À chacun d’eux de tout mettre en œuvre afin de réussir ce voyage. Je souhaite qu’ensemble nous continuions à découvrir un maximum de choses, à nous ouvrir à ce vaste monde pour revenir en France riche de toutes ces découvertes, toujours plus curieux et désireux de prendre notre destin en main…
Florence.

Quelques chiffres sur l’île de Fernando da Noronha :
Il y avait en 2007 : 3556 personnes sur l’île. 2556 résidents permanents, 1000 travailleurs temporaires et 450 touristes par jour.
Il y a 800 véhicules, 200 2 roues et 600 voitures et camionnettes, pour une route goudronnée de 12 Km.
Toutes les semaines, passe un bateau de croisière, le « Pacific » battant pavillon Bahamien, avec à bord 500 personnes qui restent 1 journée et demie.
Christophe

Les tortues de Fernando :
Aujourd’hui, je vais vous parler des tortues parce qu’on a passé toute la nuit du 17 au 18 février à observer les tortues pondre. Cette nuit nous avons eu la chance d’en observer une !!!

Ici, à Fernando de Noronha, toute l’île est une réserve naturelle. Les tortues sont l’une des espèces protégées à Fernando, ce qui est avantageux pour cette espèce menacée. Ici à la baie du Lion, il y a une sorte de tortue qui vient pondre, c’est la tortue verte. Dans cette baie, il y en a 28 qui viennent pondre entre 3 et 4 fois par saisons chacune en sachant qu’elle font environ 120 œufs par ponte. Les œufs, avant d’éclore, restent entre 40 et 60 jours sous le sable. Dans le nid, les œufs du dessus deviennent des femelles et du dessous des mâles selon la chaleur qui les entoure. Les bébés tortues, une fois sortis de leurs trous, se dirigent vers la mer. Dans cette baie, pour les petits, c’est le « paradis », il n’y a pas de prédateurs sur terre sauf les gros crabes. Mais dans l’eau, c’est bien plus risqué ! Sur 1000 tortues, 1 ou 2 survivent, parce qu’il y a les requins qui mangent même les plus grosses. Les 2 qui survivent, quand elles auront 25 ans, elles viendront pondre au même endroit qu’elles sont nées. Une fois adultes, elles peuvent peser 200 kg (une tortue Luth par exemple, peut mesurer 2,70 m et peser 736 kg pour les plus grosses). Les tortues vertes peuvent vivre environ jusqu’à 80 ans.
Le mâle est plus petit que la femelle. Une fois l’accouplement terminé, la femelle garde les œufs dans son ventre durant un mois. Maintenant, le problème, c’est que les plages sont éclairées et sont près des villes. Les bébés sont attirés par la lumière de la ville et se font écraser, manger… Ici ils appliquent une bague sur la nageoire pour pouvoir les identifier. Ils ont eu la preuve que les tortues Brésiliennes sont allées jusqu’au Sénégal et jusqu’en Australie. Pour vous rassurer, les tortues sont de moins en moins en voie de disparition, elle commence à réapparaître parce qu’il y a moins de personne qui les mange. Ouf !!! C’est avec Clarisse que nous avons observé les tortues cette nuit. Clarisse, c’est une étudiante en biologie, elle est volontaire pour protéger les tortues, elles a terminé son diplôme en décembre, elle vient du Brésil et sa grand-mère mange des tortues de terre mais surtout pas elle.
Cette nuit c’était une nuit pas comme les autres. J’ai vu une tortue, c’était une première pour moi, c’était très beau de la voir creuser. Elle était très grosse (1,20m). J’ai beaucoup aimé cette ambiance de l’aventure, d’aller de nuit voir une tortue pondre. C’était exceptionnel ! Une fois qu’elle avait fini, je suis reparti me recoucher, émerveillé.
Thomas


La plongée :
Ici, il y a beaucoup de poissons-perroquets des chirurgiens, des raies et des petits poissons rayés noirs et blancs très curieux. Je m’amuse à faire la course avec une raie. Et au bout d’une heure de plongée, je sens mes jambes un peu fatiguées, alors je décide d’arrêter là pour aujourd’hui mes explorations marines. Mais une fois arrivée à proximité de la plage, une vague imprévue me tombe sur la tête pile au moment où j’aperçois une raie juste en face de moi ! Je suis entraînée vers le fond où je perds mon masque et j’ai bien peur de tomber sur la raie. Finalement, j’arrive à atteindre le sable blanc, un peu sonnée et un masque en moins.
On s’aperçoit qu’il est déjà 18h passé !! Il faut vite rentrer car ici les plages sont interdites à partir de 18h parce que la nuit tombe vite et que les tortues vont pondre !! Nous réempruntons donc le chemin dans le sens inverse et nous sommes vite rattrapés par le crépuscule. Nous retrouvons Flo qui commençait à s’inquiéter. Enfin, nous revenons tous ensemble au bateau par le bus qui fait le tour de l’île, et je suis fière de ma journée.
Amélia.

La mangrove :
Après avoir passé une nuit avec Clarisse et les tortues, nous nous dirigeons vers la mangrove pour une petite visite. La mangrove de Fernando de Noronha est la seule des îles de l’Atlantique Sud. Elle se situe dans l’une des baies sud-est de l’île. Il y a plusieurs sortes de mangroves. Celle-ci est composée de palétuvier blanc. Cette mangrove n’est pas du tout comme celle de Casamance. Il n’y avait pas beaucoup d’eau et ça faisait un peu comme la forêt. L’eau est rose à cause de la station d’épuration. Contrairement à la Casamance, il n’y a pas de crabe !
Il y a des arbres appelés mancenilliers, c’est des arbres toxiques, il ne faut pas les toucher où sinon ça brûle au troisième degré, et quand il pleut, il ne faut pas être en dessous parce que les gouttes font sont acides. Le guide qui nous a accompagné nous fait montrer des graines et nous dit que c’était bon pour les cheveux. Alors Thomas et moi, on en goûte, ça a un petit goût de haricot rouge. Après la visite, en sortant de la mangrove, Thomas ramasse une feuille qui se mange en Casamance et la mange !! Alors qu’ici, on ne doit rien toucher. Et depuis ce jour Thomas et moi avons une réputation de « mange-tout »…
Stevie.

19 ans plus tard, le retour :
J’étais passé ici en janvier 1989, quelques mois après le début du Parc et la fusion avec le Pernambouco.
Nous avions été exonéré de taxes et nous avions eu le droit d’aller dans la baie des dauphins, de nager avec eux et même de les filmer. Grâce au jeune garde du parc qui nous accompagnait et s’appelait Bam… Sur l’île, il n’y avait pas de route goudronnée et une liaison par avion par semaine avec le continent, la digue du port était encore en construction ! L’île comptait 2 fois moins d’habitants. Nous avions visité l’île et nous avions tous rêvé d’y revenir…
Christophe


Les retrouvailles avec le groupe :
Ça y est depuis une semaine déjà, j’ai retrouvé la chaleur, le goût du voyage et bien sûr l’équipage… Les retrouvailles ont été sympas. Revoir Kélig et Francis procure toujours du bonheur. Les retrouvailles avec le bateau sont faciles et agréables, je m’y sens vite chez moi! C’est déjà mon 5e voyage à bord. Quand à l’équipage, et bien je ne le connais que très peu, à travers les récits des journaux de bord et les « autres ». Il me reste à observer l’écosystème bien particulier crée par l’alchimie du groupe. Quelle place chacun a pris dans cet ensemble d’individus au parcours différent ? Comment vivent-ils ? Est-ce que chacun en sait un peu plus sur « qui il est » ? Sur les gens avec qui il voyage, depuis bientôt 4 mois ? Est-ce que chacun prend soin de lui et des autres ?... Bref, en un mot, se construire à travers cette aventure unique ! Pour tout vous dire, c’est vrai que je ne vois pas beaucoup d’intérêt les uns pour les autres. Je ne ressens pas beaucoup de douceur et d’attention, ces petites choses qui rendent agréable la vie en groupe. Bref, il y a comme un encroûtage dans les relations. C’est bientôt le 4e mois du voyage. Pour l’expérience, je dirais que c’est souvent un moment de lassitude des uns (qui répète toujours les mêmes choses : range tes affaires, lave ton linge, parle bien aux autres…) et des autres (qui entendent toujours les mêmes réflexions). Dans chacune des relations, l’autre est un miroir et vous renvoie le reflet de vous-même. Alors, ouvrez vos yeux et traitez l’autre comme vous aimeriez qu’il vous traite… Ouvrez les yeux pour emmagasiner toute la beauté, les paysages, les fonds marins et révélez toute la beauté de votre personnalité.
Morgane

22 Février 2008 : Une journée de pêche à Fernando
Aujourd’hui je pars à la pêche. Il faut que je sois prêt pour 7 heures. Je fais un tour sur le pont à la recherche d’un encadrant. Bon, il n’y a personne et je retourne dans ma bannette lire mon livre. Ça me stresse de rester dans ma cabine alors je sors pour être sûr de ne pas louper les pêcheurs. Je me rends compte qu’il est 7 heures et qu’ils ne sont pas encore là. Je commence un peu à m’inquiéter. Bon, l’équipage sort sur le pont petit à petit. Le déjeuner se forme et l’on commence à parler de la journée. Le groupe va à Atalaïa découvrir les piscines naturelles formées dans la roche par la marée. Ça y est mes hôtes apparaissent au bout de la digue. Je cours mettre un tee-shirt, je prépare vite mes deux sandwichs à la mortadelle et je vais les attendre sur la jupe mais ils ne font que passés. Ils doivent préparer le bateau pour partir et doivent aussi remorquer un bateau de pêche au port. Cette fois c’est la bonne.
Ils viennent me chercher et on y va, à la « praïa de Santo Antonio » pour pêcher la sardine. Entre temps je me présente et on discute un peu du voyage que je fais et eux aussi se présentent. Il y a Dédé (capitaine et aussi pêcheur), Miguel (pêcheur) et Antonio (pêcheur). C’est lui qui va m’apprendre comment on pêche sur le bateau. Antonio saute à l’eau avec un filet épervier masque et tuba. Il regarde où plongent les oiseaux pour savoir où il y a des poissons. Ça a l’air de bien marcher car il revient avec une bonne centaine de sardines. Avant de recommencer à travailler direction une petite plate-forme pour midi, enfin presque car il est 9 heures et au menu, du cheval avec du riz, c’est quand même assez bourrant pour un petit-déjeuner. Le repas se passe paisiblement jusqu’à : « Barracuda, barracuda ! » Il y a un poisson que mange notre vaisselle. Miguel met vite une ligne à l’eau et Antonio jette des morceaux de sardines pour l’appâter. Il y avait peu de chance que le poisson morde et ça n’a pas loupé! Bon ça y est, je crois que l’on peut rejoindre les bateaux de pêches que sont à environ un mille de la côte. Ils préparent leur ligne avec du gros plomb pour aller chercher des poissons en profondeur et Antonio m’en prépare une qui reste à la surface, donc sans plomb avec une sardine vivante. Ce genre de ligne c’est plutôt pour le barracuda. Apparemment en profondeur il y a plus de poissons qu’à la surface. Ils ont à peine mis leur ligne qu’ils ferrent déjà et remontent tous un poisson. Ils font un deuxième lancé et rebelote, il y a déjà 6 ou 7 poissons à bord. On remet les lignes. Ils repêchent quelques poissons et moi je pêche un barracuda. Ça va, c’était pas trop difficile à remonter. Je suis content d’avoir pêché un poisson moi-même, même si ce n’est rien comparé à la montagne de poissons qui est à côté de moi.
Quentin

Avec les dauphins :
À 5 heures, nous grimpons dans la voiture des responsables du projet « golfinhos rotadores ». Plein d’espoir dans le cœur, nous voici en route pour la baie des dauphins. Arrivés en haut du promontoire, nous observons l’ensemble de la baie qui s’étend à nos pieds. Alors que nous attendons les dauphins, scrutant l’horizon, Luciana nous raconte en quoi consiste son travail. A coté de nous, d’autres groupes de touristes brésiliens et italiens écoutent aussi leurs guides attentivement. Luciana est une étudiante qui est depuis 2 mois sur Fernando pour y faire 2 choses : étudier et noter l’impact du tourisme sur les dauphins !!! Et sensibiliser les enfants et les touristes à la préservation de la nature. Luciana nous dit qu’il ne semble pas y avoir d’impact important sur la population de dauphins depuis ces 20 ans d’observation. Par contre, il y aurait eu d’autres espèces de dauphins qui venaient auparavant et qu’on ne retrouve plus dans la baie. Les dauphins rotador ne semblent donc pas craindre la présence de touristes sachant que personne ne plonge avec eux à part un scientifique du Brésil qui, seul privilégié, étudie leurs comportements.
Les dauphins rotadors sont pro dans les figures acrobatiques de toutes sortes : salto, soleil, vrille retournée… On apprend qu’ils viennent dans cette baie car l’eau y est plus claire et plus profonde qu’ailleurs. Les dauphins chassent la nuit et viennent se reposer au petit matin dans cet espace privilégié. Les mamans y sont tranquilles pour allaiter leurs petits. D’autres se reproduisent et se reposent sous l’œil vigilant de quelques mâles assurant la sécurité du groupe. Car de gourmands requins rôdent dans les parages. On nous a même suggéré que les dauphins rotadors usaient de pirouettes et de figures acrobatiques spectaculaires pour attirer les bateaux de touristes hors de la baie. Mais Luciana nous raconte que ce ne sont pas des dauphins réellement sédentaires. En fait il s’agit de plusieurs groupes de dauphins différents qui se retrouvent ici, ne restant pas plus de trois jours consécutifs.
Luciana n’a jamais nagé avec des dauphins et est impressionnée quand on lui raconte les nombreuses rencontres que les jeunes ont fait depuis le début du voyage !!!
Morgane

Arrivée sur l’atoll de Roquas :
J’entrouvre les yeux. Il fait jour. Je me laisse bercer par le roulis du bateau. Morgane a déserté notre cabine commune. Oui, elle est du 4e quart et donc déjà sur le pont depuis un bon moment. Alors je m’étale sur les deux couchettes et rêvasse un peu. Je suis contente de reprendre la route même si Fernando était une très bonne étape. Partis hier soir, nous devrions arriver à l’atoll de Roquas dans la journée. Je suis curieuse de découvrir un vrai atoll. Atoll particulier aussi puisqu’il s’agit d’une réserve naturelle depuis 1979, seul atoll de l’Atlantique Sud. Il est normalement interdit de s’y arrêter : protection de la faune et de la flore oblige. Christophe, aidé par Kelly de Fernando a fait une demande via Internet afin de pouvoir y débarquer. Et oui, sur l’île, se trouve un garde ou plutôt une gardienne nommée Zélia chargée de la surveillance apparemment. Et complètement surréaliste elle communique avec le reste du monde par internet. Mais nous n’avons pas obtenu de réponse. On verra donc sur place… Pour le moment, on avance doucement, très doucement. Mais cette lenteur n’est pas du tout désagréable. Ça laisse le temps d’imaginer Roquas, de se préparer… En milieu d’après-midi, ça y est, on commence à apercevoir quelque chose au loin… Suspense … Au fur et à mesure, ça se précise… Une bande de terre (en fait du sable). Autour la mer heurte quelque chose : le corail tout autour de l’île. Sur l’île se dessinent progressivement des bâtiments. Christophe venu il y a 20 ans nous dit que c’est l’ancien phare aujourd’hui en ruine. On aperçoit aussi quelques palmiers… La petite touche exotique qui finit bien cette apparition. Là, on craque, Wilfried allume les moteurs, on arrive enfin tout près de l’île. On ralentit et on observe. Magnifique petit banc de sable blanc. On voit bien maintenant les vestiges de l’ancien phare avec à côté la tourelle en fer du nouveau. Quelques palmiers, une petite maison en bois, quelques panneaux solaires. On voit quelqu’un, mais en fait il y a 2 personnes ! On mouille, et Christophe et Morgane file sur l’île. Va-t-on pouvoir rester là ? L’eau est totalement transparente, visibilité totale à plus de 10 mètres… Des tortues apparaissent régulièrement autour du bateau. En attendant la réponse, la plupart vont à l’eau profiter du spectacle. Et c’est un vrai spectacle ! Les poissons sont très nombreux, poissons anges, raies, poissons-perroquets, demoiselles… Et tellement d’autres inconnues pour moi… Des tortues aussi, petites mais aussi des grosses qui semblent voler dans l’eau. Christophe et Morgane reviennent, victoire ! Nous avons l’autorisation de rester ici. Zélia, la gardienne de l’île, et Philipé, un étudiant venu observer les tortues, vont même nous faire une petite visite de l’île en fin d’après-midi. Pour le moment, chacun profite des fonds marins. Mais déjà nos hôtes arrivent avec leur zodiac au bateau pour nous faire découvrir leur île… On passe la barrière de corail, et on entre dans le lagon. Là, nous découvrons un petit paradis. L’eau turquoise, le sable blanc et les herbes vertes au centre de l’île. Le lagon est une pépinière de bébés poissons, même les bébés requin y nagent tranquillement. Et l’intérieur de l’île est totalement occupé par des oiseaux venu pondre et élever leurs petits sur un tapis d’herbes rampantes qui recouvrent le sable. Nous faisons tout le tour de l’île marchant sur le sable corallien. Paysage somptueux avec pour fond sonore, les cris d’oiseaux que nous essayons de ne pas trop déranger. On finit notre visite à la cabane de nos hôtes totalement squattées par les oiseaux qui utilisent le toit et les panneaux solaires comme perchoir. Cette vie de gardien de l’île me laisse songeuse : 17 ans que Zélia partage sa vie entre Natal et le petit atoll de l’Atlantique sud au milieux des oiseaux, des poissons, des tortues et d’un paysage de rêve. Nous repartons tous au bateau plein d’images merveilleuses dans la tête. Nous continuons notre découverte de cet atoll demain…
Florence

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca fait du bien de lire vos textes en rêvant un peu à d'autres horizons en écrivant le mémoire...profitez les uns les autres et les uns des autres, plus que quelques mois sur les côtes atlantique ouest....:) elo

Anonyme a dit…

ahlala toujours aussi remontant de lire ces textes remplis de soleil ...
je sors du bac blanc de francais et je passe faire le plein de souvenirs sur le blog ...
allez bonne chance profitez bien ici on pense a vous
xan