GRANDEUR NATURE est une association Loi 1901 d'accueil social dont l'objectif est la réinsertion de jeunes en difficultés sociales par le voyage, la découverte et l'aventure.
2 juin 2008
La lettre Co d’Aurel et Christophe.
Aujourd’hui c’est notre dernier jour à AYITI et comme l’a dit Ricardo : « s’est passé trop, trop vite… » On a tous vécu tellement de choses que cette lettre écrite rapidement pour vous donner quelques nouvelles avant de partir en mer vers les îles désertes Vénézuéliennes, n’a pas la prétention de vous résumer tout notre séjour en Ayiti, toutes nos rencontres et toutes nos émotions !
Déjà avec Aurel on a vécu des choses très différentes, moi je suis resté tout le temps sur le bateau et lui après une semaine à bord est parti vivre chez « Rejet » le charpentier de marine. Lui maintenant a des boutons de moustiques et moi pas !
Cette semaine chez rejet , c’était très intéressant, j’ai vécu avec la famille et j’ai accompagné Rejet dans ses travaux, j’ai appris pas mal de choses sur la pêche, sur la manière dont ils cultivent la terre et sur la charpente marine. Ce qui a été le plus dur ça a été de m’habituer au régime favorisé (manger à part, d’être un invité !) qui m’était accordé dans la famille et qui était dur à accepter par moments. Je me suis aussi fait des amis qu’il a été difficile de quitter.
Les autres jeunes qui ont eux aussi passé une semaine en famille ont apprécié l’expérience de manières différentes.
Amélia ne s’est pas sentie intégrée dans la famille où elle était et aurait aimé faire plus de choses avec les membres de celle-ci. Elle trouve, pour avoir vu des haïtiens de niveaux de vie différents, qu’il n’y a pas trop de solidarité entre eux et que c’est un peu chacun pour soi (et dieu pour tous ! Comme l’on dit ici). Elle reviendrait bien comme volontaire à l’orphelinat.
Solène a eu du mal à se retrouver seule dans une famille et la misère de celle-ci l’a mise mal à l’aise. Les relations entre eux n’étaient pas faciles et elle a passé la fin de sa semaine dans une autre famille où elle s’est sentie mieux. Elle a beaucoup appris et trouve que les mauvais moments l’on fait avancer.
Stevie a beaucoup aimé cette semaine, les choses qu’il a fait et les personnes rencontrées lui ont plu. Il trouve que le fait d’avoir été avec Amélia l’a aidé à mieux s’intégrer. Il est d’ailleurs retourné la semaine suivante dans la même famille pour passer la fête des mères avec eux.
Ricardo a passé que des bons moments et trouve que ses 12 jours sur l’île à vaches sont inoubliables. Il a aimé tout ce qu’il a fait avec les gens et pense que cette escale restera la meilleure. Il compte revenir un jour (« moi si je reviens, je me marie »).
Quentin s’est senti comme chez lui là où il a passé la semaine. Il a aimé partir à la pêche et faire des balades à cheval. Il a eu un très bon contact avec les gens et lui aussi espère revenir.
Quant à Thomas, il vous a déjà parlé de sa semaine dans la dernière lettre collective.
Sur le bateau, nous avons fait des sorties avec les enfants de l’orphelinat, c’était super ! On se trouvait une jolie plage, en naviguant les enfants apprenaient à barrer. Ensuite on faisait des jeux avec eux dans l’eau et sur la plage ! Vraiment des bons moments, avec des regards échangés, des rires et de la joie… Francis sortait la guitare et la journée se finissait en chansons !
On a fait des projections à l’orphelinat pour les enfants : « Kirikou » et « le Cirque » de Chaplin et là aussi du partage d’émotions, des rires et des souvenirs qui resteront car c’est cela qui est important, ces quelques moments partagés avec tous ces « timouns » (enfants) qui manquent surtout d’attention.
On a aussi fait une clinique mobile sur un des îlets de pêcheurs avec sœur Flora où c’était beaucoup plus calme qu’il y a deux ans. (Voir le petit film-lien sur le site grandeurnature.org).
Pour l’équipage c’était aussi l’occasion de fonctionner et de vivre à moins nombreux, tout le monde devait être efficace et l’on s’est quand même bien marré ! Entre les navigations, les baignades, le linge à laver sous la pluie battante ou dans l’annexe pleine d’eau, sans parler des parties de belote du soir…Et toutes les discussions sur la vie, l’amour, les vaches…
Quel est le sentiment de chacun sur cette escale à la veille de notre départ :
Kelig : « Par rapport à il y a deux ans, j’ai l’impression d’avoir eut plus de temps avec les gens de l’île. De pouvoir plus me poser, d’être disponible. J’étais contente de revoir Myriam (qui est partie habiter aux Cayes). La vie est un peu plus difficile qu’il y a deux ans, et là on avait le temps de discuter avec eux de ces difficultés. »
Solène : « J’ai bien aimé me balader et rencontrer des gens, mais je n’ai pas vraiment créé de liens, car les gens te demandent toujours quelque chose… De l’argent, des choses (bagay), te marier… L’île parait pleine de ressources, on peut y planter plein de choses, c’est une belle île. Mais, il n’y a pas d’organisation, l’école ne sert à rien et coûte très cher. J’ai beaucoup appris ici. »
Amélia : « Si je n’avais pas passé les trois derniers jours à l’orphelinat, je t’aurais dit que ce n'était pas une escale que j’ai beaucoup aimée ! C’est un bel endroit… Mais c’est les gens. Je les trouve tristes et je n’aime pas l’approche qu’ils ont avec nous, toujours nous demander des choses. À l’orphelinat, j’ai aimé être avec les petits, me sentir utile avec les handicapés, je ne pensais pas que ça allait me plaire autant ! »
Michel S : « Je ne suis pas fait pour cette île, pour des raisons philosophiques ! On est vite transformé endeus ex machinaà avoir le pouvoir d’aider certain et donc de décider de leur sort alors que tous en ont besoin. J’ai retrouvé la difficulté que j’avais eue en Afrique du sud, parce qu’on est vu comme des blancs riches’. Et comme moi ce que j’aime dans le voyage ce sont les rencontres et pas l’aide au développement (sinon je bosserais dans une ONG), et bien le compte n’y est pas tout à fait. »
Wilfried : « Je ne m’attendais pas à une relation comme ça avec les gens, que des sollicitations, pas d’échanges. Par contre je suis impressionné par la culture de la navigation à voile qu’ils ont conservé ici. »
Quentin : «J’ai eu plus de relations avec les gens qu’en Casamance, j’ai pus plus parler avec eux car on a la langue commune, j’ai fait plein de rencontres, je me suis bien amusé. »
Thomas : « Moi je n’ai pas fait trop trop de rencontres, contrairement à Quentin j’ai préféré la Casamance. »
Ricardo : (la bouche pleine de mangue) « J’aime cette île, j’aime la vie à Canobert, les activités, la pêche, les soirées, le foot, aller chercher les mangues, la famille de Brédinor, il y a toujours quelque chose à faire. »
Morgane : « Pour moi c’est toujours une escale très forte. Mais je l’ai mieux vécu qu’il y a deux ans, j’ai eu plus de relations avec les gens, mais aussi avec plus de conscience de la réalité d’ici et toujours plein de réflexion sur ce que l’on y apporte. »
Francis : « Impression d’un grand contraste entre… Une déception quand même alors que j’étais content de revenir. Mais de voir que le pays est toujours dans le bordel est une déception par rapport aux gens que je connais leur position sociale a un peu régressé. Ce qui est bien c’est le sourire des gens mais je n’ai pas eu beaucoup de conversations sérieuses à part avec Herman et Angelina, une famille stable et soudée. Mais sinon c’est beaucoup la main tendue et la tête baissée. (Il se lance dans un discours sur la politique et la révolution nécessaire etc.…) »
Stevie : « C’était bien de ne pas être tout le temps au bateau, on faisait plein de choses avec les gens comme en Casamance. Moi je n'ai pas passé beaucoup de temps à l’orphelinat, j’aurais voulu en passer plus je ne connais personne là-bas. »
Christophe : « Moi je pense qu’ici plus qu’ailleurs, on reçoit aussi en fonction de ce que l’on donne !Et je n’ai pas dis’combien on donne ! »
Aurel : « Moi je suis un peu partagé, j’ai aimé les moments passés avec les gens auxquels je me suis lié mais comme les autres un peu agacé par les sollicitations incessantes. Sinon j’aime beaucoup l’île à vache, ses paysages et sa diversité. »
Voilà, chacun a vécu des choses très différentes et nous avons désormais tous notre propre point de vue sur l’île à vache.
Certains ont hâte de prendre la mer et d’autres sont tristes de partir.
Une navigation au près nous attend, nous allons traverser toute la Mer des Caraïbes du Nord au Sud, trois semaines de mer et d’îles désertes, avant Margarita d’où partiront les prochaines nouvelles, encore deux mois de voyage… L’aventure continue !
Christophe et Aurel.
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4 commentaires:
Un gros bisou à tous, je m'échappe de mes copies pour prendre un peu d'air d'ailleurs/ du large avec vous, et lire autre chose que du "scolaire"... et bien intéressant (de + en +!) Encore une escale riche en sensations et émotions. Je suis en train de corriger le dernier carnet de bord et je "coince" qq part entre les pages 26 et 30, il y a un problème (texte en "chinois" ???!!!) un bug de word peut-être en tout cas inconvertible. Je sollicite un petit coup de main. Sinon, j'essaie de faire un courrier pour que Félix l'emporte.
à bientôt miren
ben voila salut quentin c'est ton pote anthony de avignon ben j'ai vu que tu etait partie pour faire une grande excurtion ac un catamaran et nombreux de tes amies donc je te souette une bonne chance et amuse toi bien et si tu vois se commentaire essaye de me le faire dire merci bocoup on tatent tous en france le 26 juillet big up mec a+
belle aventure, et belles photos...
dominique / second souffle
OLA!!! à toda la tribulacion del Catamaran
Que dire de vos escales à Aves, Roques, Noronqui Ariba, vos plongées et pour finir
" Margarita "
Vous avez tout dit...!!!
Je n'en rajouterai pas plus et souhaite à vous tous une bonne fin de séjour .
Le compte à rebours est commencé...!!!
Profitez au maxi et nous vous disons à très bientôt aux retrouvailles à St Martin de Londres tout près de chez nous !!!
Muchos Besos à todos y mas à Thomas
ASTA LUEGO
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