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8 septembre 2008

le textes du stage de juillet 2008



Textes stage Dordogne du 5 au 19 juillet 08

Lundi 7 juillet
Je vais commencer par vous faire une petite description du groupe présent à ce stage, groupe qui, je vous le rappelle, n’est que provisoire pour le voyage.
Moi, Ismaël, j’ai 14 ans. Je connais l’association Grandeur Nature depuis l’année dernière lorsque je les ai rencontrés à l’Assemblée Générale.
Aujourd’hui je me suis retrouvé avec 4 jeunes de banlieues parisiennes. Je vois que ces enfants sont une grande découverte pour moi qui viens de la campagne :
- Olivier, 13 ans, vient d’Haïti. Plutôt sympathique, il adore faire la cuisine, faire des petites parties de foot et du vélo. Il espère partir à la découverte de la mer des Caraïbes avec Grandeur Nature et tout son équipage.
- Axel : 14 ans, vient de Paris. Il aime fabriquer des objets utiles et faire des choses avec ses dix doigts. Plutôt motivé et décidé à la base, il peut vite changer d’avis sur une engueulade. J’espère pour lui qu’il partira quand même.
- Chaïma : 16 ans, est d’origine tunisienne. Elle hésite à partir pour des raisons scolaires. Elle a débuté son deuxième jour de stage par un bon mal de ventre et, à ce qu’elle dit, s’ennuie par moments, mais avec elle on peut mener de « vraies » conversations . Ce serait bien qu’une deuxième fille vienne la rejoindre sur le bateau pour le voyage.
- Luigi, 15 ans, vient du Cap Vert, il est arrivé démotivé du style à montrer qu’il veut partir en faisant des conneries, il ne veut pas lâcher son fonctionnement de cité (sûrement pour sa fierté). À côté de ça, il m’a extrêmement impressionné lorsqu’il m’a décrit dans ma petite interview, toutes ces choses qui lui ont plu dans ces deux premiers jours de stage avec Grandeur Nature : il a aimé se baigner et sauter à la corde dans la Dordogne, faire la vaisselle, sa lessive, la cuisine et courir. De ma part, j’ai l’impression qu’il aime aussi dormir et parler.
Nous sommes aussi accompagnés de trois super encadrants (Ben, Morgane et Christophe).
Je vais maintenant vous raconter nos trois premiers jours de stage qui nous ont permis de trouver nos repères. Après 5 h de camion avec Christophe et Morgane à 90km/h en pente et à 50km/h en montée nous sommes arrivés chez Eric et Fanny que l’on remercie de nous avoir accueillis avec tant de sympathie. Quand nous sommes arrivés, la tente était déjà installée, un bon repas nous attendait et le sommeil nous appelait. Le lendemain nous avons monté la deuxième tente. Puis nous sommes allés à la gare chercher Olivier, Axel et Luigi, mais malheureusement pas Chaïma qui nous rejoindra plus tard dans la soirée car elle a raté son train. Après divers bricolage (construction de cuisine, étagères) nous sommes allés nous coucher. Le lendemain a été consacré au nettoyage collectif, au bricolage de deux ou trois objets pratiques (table, douche…). Après avoir fait le planning de la deuxième journée nous nous sommes décidés et je me suis désigné pour être de texte, donc après ce petit retour en arrière je vais vous raconter notre véritable journée. Après un bon petit-déjeuner, nous sommes partis avec Ben et Olivier accompagnés de nos vélos en direction de Saint Julien de Lampon pour rejoindre un centre de canoë kayak. Une fois les places réservées et une bonne baignade dans la Dordogne, nous nous sommes dirigés vers la route du retour où l’on s’est arrêté pour faire une bonne cueillette de champignons (girolles). Le soir après une lessive et un petit rangement nous nous sommes installés devant un bon repas préparé par Luigi et Chaïma et mijoté avec nos magnifiques girolles. Pour finir notre dure journée nous sommes allés nous coucher.
Ismaël.



Mardi 8 juillet

Réveil difficile ce matin ! Je me suis réveillée avec une énorme douleur abdominale qui s’est accentuée dans la journée, j’ai vomi et la douleur persiste toujours à l’heure où je fais le bilan de cette journée.
Bref ! Assez parlé de moi je pense. Nous avions prévu aujourd’hui de faire une journée d’essai en canoë afin de préparer la traversée d’un fleuve ou d’une rivière sur deux jours. Seulement voilà, ce matin le ciel n’avait pas l’air de prédire la journée chaude et ensoleillée à laquelle nous nous attendions. Nous avons donc changé de programme et reporté le canoë à demain. Nous avions donc prévu de séparer le groupe en deux parties, une qui est allée acheter du pain à vélo et l’autre censée rester et faire une liste du matériel nécessaire à la randonnée de deux jours en canoë. L’un des deux groupes a bien respecté son programme mais l’autre en revanche à légèrement modifié les choses. Le groupe était composé d’Axel, de Christophe et de moi. Personnellement, je me suis acquittée de ma tâche. Je me suis occupée des listes qui étaient demandées. Christophe avait prévu de discuter en tête à tête avec chacun de nous. Il a donc commencé par Axel… Grosse erreur ! Celui-ci s’est laissé dépasser par sa colère et a décidé de partir seul jusqu’à la gare prenant pour seul bagage une sacoche et son billet de train afin de remonter à Paris ce qu’il semblait vouloir absolument depuis son arrivée. Christophe ne savait pas vraiment s’il devait prévenir les autorités ou non, vu qu’il ne connaissait pas assez Axel pour savoir si après avoir pris le temps de se calmer il reviendrait de lui-même. Il a donc passé quelques coups de fils et convenu d’envoyer d’abord Morgane à la gare de Souillac pour tenter d’intercepter Axel avant le prochain train pour Paris au cas où il déciderait de mettre ses menaces à exécution. Entre 11h30 et 12h, le premier groupe est revenu, avec comme prévu du pain entre les mains. Malheureusement avec la matinée mouvementée que nous avons eue personne n’a pris le temps de s’occuper du repas, c’est donc Christophe qui s’en est chargé. Je ne peux malheureusement pas vous dire ce qui s’est passé entre la préparation du repas qui a eu lieu à 12h15 et mon réveil à 17h. car je ne me sentais pas bien du tout, j’ai donc décidé d’aller me reposer…Enfin du moins d’essayer, car les autres ne semblaient pas d’humeur assez généreuse pour arrêter les cris et les chants pour me laisser dormir en paix. Une fois réveillée j’ai quand même été manger du pain et du fromage car les sensations acides dans mon estomac vide m’étaient vraiment désagréables. Pendant que moi je mangeais, les autres étaient en plein débroussaillage, il me semble. Puis certains sont venus prendre un goûter près de moi, n’ayant probablement pas goûté avec les autres avant. La troupe s’est ensuite dispersée pour faire différentes choses. Moi et Axel sommes partis discuter un peu plus loin, Ismaël et Olivier jouaient au badminton, Luigi dessinait je crois et les autres étaient autour de la cuisine il me semble… Je ne suis pas sûre de ce que j’avance puisque j’étais plus loin…mais presque sûre. À cet instant Morgane et Olivier jouent aux cartes, Luigi, Ismaël et Axel sont en cuisine à couper viande et melon et Christophe est en train de faire cuire des pâtes. Benjamin a par contre disparu de mon champ de vision, mais je l’entends rire et parler un peu plus loin. D’ici une demi-heure Morgane va récupérer la fille et la femme de Christophe puis nous allons dîner, je pense…
Chaïma.

Mercredi 9 juillet 08
Je me réveille emmitouflée dans mon duvet, je dors dans la tente tipi avec Benjamin et les nuits sont fraîches. Ce matin, normalement il fait beau; hier, nous avons reporté à aujourd’hui la sortie en canoë sur la Dordogne car les prévisions étaient mauvaises. Et alors, ça n’a pas plu du tout à notre équipe. « j’vous tue si demain il pleut , hein ?! Je jure que je vous claque », nous dit Axel.
Soit.
Ce matin j’ouvre la tente et je vois Christophe qui prépare le petit-déjeuner. Je regarde le ciel, pas l’ombre d’un nuage. Bon !
Petit-déjeuner, aller réveiller les jeunes, préparer les affaires pour le canoë, réveiller Luigi et Axel, ranger le petit-dej’, préparer le pique-nique, re re-réveiller Luigi et le sortir de son duvet et enfin partir.
L’équipe des vaillants sportifs, Ismaël, Olivier et Benjamin, se rendent à la base nautique en vélo pour qu’il y ait assez de place pour tous dans le camion. En définitive ils arriveront avant nous.
Nous louons 2 canoës et 3 kayaks à deux places. Nous les amenons au bord de la Dordogne, où on nous explique comment manipuler les pagaies, car nombre d’entre nous n’ont jamais pratiqué. Les équipes se forment : Chaïma et Benjamin dans un canoë, Olivier et Ismaël se partagent un kayak ainsi que Véro, Lila, Axel et Christophe. Moi, je suis avec Luigi dans un canoë. Et zou ! nous voilà dans l’eau…. quelques coups de pagaie à droite, à gauche, on s’essaie au demi-tour on remonte le courant juste pour tester et c‘est parti…Nous descendons la Dordogne. Le soleil perce entre les arbres, les berges sauvages abritent quelquefois des canards, on entend le bruit de l’eau qui court, c’est agréable, c’est vraiment beau… Un bonheur… jusqu’à ce que notre canoë s’approche trop près de celui de Christophe et Axel. Hop-là !... erreur… Luigi envoie claquer sa pagaie sur l’eau, trempe Axel et part dans un grand éclat de cris. Axel « jure sa race qu’il va payer..etc… » Bref éloignons-nous, ce sera plus sympa.
Le reste de la descente est paisible, Lila compte les ponts pour savoir quand est-ce qu’on s’arrête pour manger. Sur les rives, il y a de grands châteaux qui dominent la Dordogne. Il fait chaud, c’est une journée magnifique et on n'est pas les seuls à en profiter !
La Dordogne est couverte de kayakistes, de touristes Anglais, Néerlandais, et un peu de Français qui pagaient gaiement. Ismaël qui est passionné d’oiseaux et bénévole à la LPO nous montre quelques beaux rapaces qui passeraient inaperçus, cachés dans le feuillages des arbres.
Pour finir, nous avons tenté une petite course de vitesse lancée par Véro et Lila et gagnée par Ismaël et Chaïma qui avaient déjà pris de l’avance. En définitive nous aurons pagayé 5 heures.
Résultat : ce fut une belle journée, de beaux coups de soleil pour Axel qu’un souffle fait frémir de douleur, de beaux muscles en perspective pour Olivier qui n’a pas arrêté de pagayer, un Luigi tout fatigué mais à la langue toujours aussi bien pendue, Ismaël et Chaïma heureux de leur binôme. Véro reviendra avec un bronzage assez spécial, je dirais, avec la marque des chaussettes et nous 3 autres , les z’animateurs, plutôt contents de cette sortie…
Dans le bus du retour tout le monde s’endort.
C’est le 5ème jour du stage et j’ai l’impression qu’on est là depuis deux semaines.Pour l’instant Olivier et Luigi semblent intéressés pour participera l’expédition de l’année prochaine. Chaïma se demande chaque jour ce qu’elle fait là, et nous aussi vu que c’est elle qui nous a appelés et a décidé de venir, Axel je ne sais pas trop. Ismaël quant à lui est super motivé et c’est drôlement chouette qu’il soit là !
En tous les cas c’était une belle journée, il n’a pas plu une goutte, Axel n’a donc pas eu le loisir de nous tuer ni de nous claquer pour tenir sa parole; c’est le moment de le dire : on a eu chaud! Vive le canoë! vive le soleil! vive le voyage!.
Chaque jour j’ai une petite pensée pour l’équipe du bateau qui doit se trouver en ce moment encore aux Testigos…alors que nous parlons déjà des prochaines baleines que nous allons rencontrer !
Je trouve super de camper sur le terrain d’Éric et de Fanny. Eric a participé 3 ans aux aventures Grandeur Nature il y a 5 ans de ça et depuis lors nous n’avons pas souvent eu l’occasion de repartager du temps et des projets ensembles…C’est chouette, le campement aménagé de façon à être le plus autonomes possible semble être une bonne préparation pour le voyage…Pourvu que ça dure !
Morgane

Le 10 juillet

Ce matin en me levant je vois Christophe qui prépare le petit-déjeuner, alors je m’habille et on a tous déjeuné. Ensuite pour la première fois j’ai fait ma lessive à la main et j’ai trouvé ça bien. Ismaël m’a aidé à essorer mon linge en le tournant puis on a tous étendu nos habits. On a tous rangé et nettoyé nos tentes.
Avant manger on a joué à l’Othello avec Ismaël. Dans l’après-midi on a débroussaillé le lavoir avec Eric. On a d’abord coupé les orties et les ronces, même avec des gants, ça fait mal. On a aussi arraché le lierre et vidé le lavoir des feuilles mortes. Après on est partis se baigner à la Dordogne alors qu’un groupe est resté au campement. Nous avons attendu les voisins et leurs enfants tout en goûtant. Puis nous nous sommes baignés, en nous laissant entraîner par le courant. Ensuite nous sommes rentrés et Ben et Axel ont fait à manger. Après le repas on a fait des jeux dans les tentes puis nous sommes partis nous coucher, quelque-uns dans les hamacs et les autres dans les tentes.
Olivier.


Le 11 juillet

Ce matin, comme les autres, nous sommes tous autour de la table du petit-déjeuner sauf Luigi et Axel qu'il va falloir une fois de plus tirer du lit. On s’organise, on range nos affaires, on ferme les tentes et on s’embarque tous dans le camion en laissant derrière nous Chaïma (qui a décidé de rentrer) qui va prendre son train en début d’après midi. Nous on prend la direction de Sarlat pour nous rendre dans la forêt des écureuils. Une fois arrivés on se dirige vers l’accueil en essayant de tenir nos zozos à distance des êtres humains. Bien sûr, dès qu’ils voient la cabane ils veulent tous une barquette de frites, et une glace dans l’immédiat. Il n’est que 11h15 alors avant de manger on va faire un peu d’exercice, et non, on ne va pas jouer à la guéguerre avec des balles en plastiques pleine de peinture, mais comme prévu on va faire de l’acro-branche. On commence d’abord par faire un petit briefing sécurité sérieux. Ensuite on part avec un guide qui nous équipe et nous montre comment utiliser les mousquetons et la poulie qui nous servira à voler d’arbre en arbre. Après s’être testés sur le parcours initiatique, on se lance sur la piste verte. Ismaël très à l’aise part devant, Olivier impatient et motivé suit, moi je fais tampon entre lui et Luigi ensuite viennent Christophe et Morgane puis Axel. C’est vraiment très sympa, tout le monde y prend goût, on saute sur des rondins de bois, on marche sur des filets et des câbles où on joue au funambule, on glisse, on court et on rigole. Les pieds de retour au sol la question se pose : est-ce qu’on s’arrête pour manger ou on repart sur une autre piste? Les avis sont partagés. La discussion pleine d’insultes et de menaces commence donc nous, grands, on coupe court et on décide de faire la pause maintenant. On descend au camion chercher le pique-nique, on s’installe un peu à l’écart et on fait ça rapidement parce que vraiment ils sont désagréables nos jeunes. Axel me dit qu’il nous fait chier autant qu’il peut pour qu’on le renvoie chez lui. Après ce bref repas, on repart vers les sommets en s’attaquant cette fois à une piste rouge. On y rencontre un peu les mêmes obstacles sauf que c’est plus haut et plus long, les photos l’illustreront. Luigi abandonne alors qu’on se lance tous dans le dernier parcours, la piste noire. Ce qui la différencie vraiment c’est ses deux grandes tyroliennes de 160m. Vers 16h30 après avoir fait la noire trois fois pour les plus vaillants, on rend notre matériel et on reprend la route direction Saint Julien histoire de faire un plouf dans la Dordogne. Mais une fois de plus nos zouaves se jettent des pierres et s’insultent. Arrivés au campement, Ismaël se met à la cuisine, aidé de Luigi, le reste du groupe s’occupe de ses affaires. Moi, j’aide Olivier à faire son texte, Axel tourne autour de la cuisine. Morgane lui explique qu’il faut les laisser faire à leur façon et que ça ne sert à rien de faire des remarques. Je le lui redis deux minutes plus tard mais quand c’est Ismaël qui lui demande d’arrêter, il s’énerve, le menace, lève les mains, l’insulte et met sa tête contre la sienne. Là, je me lève avant qu’il ne le frappe et le bouscule en lui disant que personne ne va se battre. Il m’insulte de tous les noms sans oublier ma mère, envoie chier tout le monde et prend le large dans un champ à vaches. C’est dans cette bonne ambiance que nous arrivent Xan et Miren, ils viennent tout droit de l’île d’Oléron où Xan a passé son permis bateau le matin même. Lui reste avec nous jusqu’à la fin du stage et Miren repart demain matin vers le pays basque. Après manger et quelques nouvelles échangées avec Miren, Ismaël nous apprend un jeu de carte qu’il a ramené, c’est très sympa, mais quand les joueurs ne sont pas joueurs ça l’est moins. La nuit tombe. Ce soir je dors dans le tipi yourte avec Xan et Ismaël, laissant mon hamac libre. Je lis quelques pages de mon livre et après avoir échangé deux trois mots avec mes collègues je m’endors doucement.
Benjamin.

Samedi 12 juillet.
Une dure journée de chaleur s’annonce. Le matin nous sommes partis au marché pour acheter des légumes et de la viande pour le barbecue du soir. Après avoir traîné une petite heure sur la place du marché, Eric me retrouve et me demande de venir l’aider à charger deux stères de bois. Je m’attendais à pire mais pour moi ce travail est facile. Après ça nous sommes retournés sur la place du marché retrouver tous les autres. Nous nous sommes ensuite dirigés vers un petit coin sympa de la Dordogne pour faire un pique-nique. Après avoir bien mangé nous sommes allés piquer une tête dans la Dordogne. Le soir on a préparé le repas avec Eric, Olivier Luigi et moi avant préparé le feu pour le barbecue, après une heure d’attente il y avait assez de braise. La cuisson des merguez commence et le repas se termine par quelques chamallows grillés et de la glace. Le sommeil nous appelle. Il est l’heure d’aller dormir.
Axel


Lundi 14 juillet

Nous nous sommes levés pas très tôt, le matin il y avait de la brume et tout le monde a attendu que le soleil perce les nuages et commence à nous réchauffer… Nous avions prévu d’aller faire un pique-nique à Saint Julien au bord de la Dordogne pour voir les gens du canoë et de décider avec eux des deux jours où nous allions partir sur la rivière. Morgane devait aller faire des courses pour deux jours sur l’eau et Ben et Xan avaient envie de descendre en vélo…Pendant ce temps-là, je devais ranger avec Axel et Luigi…C’était sans compter sur les «sautes d’humeur » des uns et des autres. Ce matin-là, c’est Luigi qui a commencé à agresser Ismaël, petit jeu qui durait déjà depuis quelques jours, sauf que là, Ismaël en a eu marre et ne s’est pas laissé faire ! Du coup Luigi a commencé à l’attraper et à l’insulter, Morgane lui a gueulé dessus, puis Benjamin lui a aussi dit ce qu’il pensait de ce genre d’agression tout en intervenant physiquement. Et là Luigi s’est mis à l’insulter, lui aussi. Du coup cela a fini de me gonfler alors je l’ai chopé et nous sommes allés nous expliquer plus loin. Du coup Luigi a pris son sac à dos et a commencé à partir. Chacun a repris ses occupations et je suis resté seul avec Axel en attendant le retour des courses! En fait en remontant chez Eric, j’ai entendu Luigi qui parlait avec Eric. J’ai donc attendu un peu. Puis Luigi est revenu, on s’est serré la main et nous sommes partis à la rivière avec ceux des courses. Là nous avons fait un super pique-nique. Certains ont sauté à l’eau. On est allé faire un foot. Bien crevant en pleine chaleur. Et pour nous rafraîchir on a fait une grande descente à la nage dans le courant en passant sous le pont. On s’était arrêté sur l’île au milieu de la rivière pour faire des ricochets. Luigi n’a pas voulu venir avec nous dans le grand courant, la petite descente le long de l’île lui avait suffi, par contre Olivier est venu et il a eu du mal au milieu, n’y arrivait pas et il a dû faire une pause. Ensuite, certains se sont posés pour sécher et faire les lézards et d’autres sont allés jouer au badminton ou faire du vélo. Finalement comme nous avions décidé avec les gens du canoë qu’ils nous emmèneraient avec le matériel demain soir à 60km de là en amont, nous aurons donc toute la journée de demain pour nous préparer et surtout préparer les affaires. Du coup nous ne sommes rentrés qu’à 18h passées au campement. Chez Eric nous avons retrouvé Agnès, Romain et Luce, des amis des Pyrénées venus passer quelque temps chez Eric. Pendant que le repas se préparait, on a joué à des jeux de société et au badminton. Nous avons mangé et continué à jouer jusqu’à la nuit où nous sommes partis à Souillac pour voir le feu d’artifice. Nous sommes arrivés juste pour voir la fin de la batucada (concert de percu brésilienne) puis le feu d’artifice devant une église. J’essayais de prendre des photos et on a vu un pigeon disparaître après qu’une fusée a explosé à côté de lui ! Voilà, on est rentrés à minuit en se disant que c’était une journée de plus en moins. La neuvième journée de stage où le temps file !! Et c’est tant mieux…
Christophe.

Mardi 15 :
Alors voilà, aujourd’hui c’est moi de texte, pour la première fois depuis un an au moins. Ça fait bizarre de reprendre cette habitude de noter mentalement les événements marquants de la journée et d’écrire le soir.
Aujourd’hui on a préparé nos affaires pour les deux journées de canoë qui vont suivre. Une fois toutes les affaires (laborieusement) rassemblées, on embarque tout dans le camion puis on file à la base de kayak se baigner en attendant l’heure du départ. Dans ces moments de baignade en groupe, l’ambiance est carrément bonne et ça fait du bien de voir les gens s’amuser entre eux sans se prendre la tête tout le temps ou s’insulter. C’est vrai que c’est une des choses qui m’a le plus marqué en arrivant comme ça en plein milieu du stage : la violence dans les propos, les gestes, les réactions. Bon, après, on sent aussi un côté un peu immature avec ce besoin constant de se faire remarquer qui pousse nos trois énergumènes (enfin surtout Olivier et Luigi) à faire du bruit avec leur bouche en permanence. Ça en devient vite lassant…
Ceci dit, voilà, je suis quand même super heureux d’être ici, parmi vous ; de retrouver le rire et les sourires de Morgane, les blagues de Christophe, l’énergie de Ben, enfin bref de retrouver quelques compagnons de voyage dans cette ambiance si particulière de GN. Puis il y a aussi Ismaël, le petit blond avec de (vrais) faux airs de Rahan que j’avais rencontré à l’AG l’an dernier et que j’apprends à connaître: son goût de l’effort physique, son amour des oiseaux, sa bonne humeur et sa patience, en fait et surtout son envie de partager tout cela avec tout le monde même avec Olivier, Luigi et Axel qui sont toujours sur son dos, parce qu’il ne se défend pas comme eux et donc leur apparaît sans doute comme plus « faible ». Et puis, il ne représente pas l’autorité, lui, et nos trois gars sous leurs airs de caïds ne sont finalement que de grands enfants qui ont besoin de la présence des grands pour s’occuper d’eux. Enfin bon, c’est cool d’être ici, en plus le pays me plaît beaucoup et la maison d’Eric est superbe. Mais revenons-en à la journée. Après la baignade on met toutes les affaires dans des bidons étanches et on monte dans le camion direction le point de départ 60 kilomètres plus haut. On part sous un pont, je prends un kayak tout seul, comme Axel, en effet on en a un de plus pour Eric et Romain qui nous rejoignent demain. Je retrouve des sensations un peu oubliées de quand je faisais du kayak à Nay quand j’étais petit… Après une heure de descente, on finit par dégotter un petit coin sympa pas trop loin de la route pour pioncer au milieu des moustiques. On montes les tentes, installe les hamacs, on mange autour du feu et tout le monde file au dodo…
Xan


Mercredi 16
À 7h00 du matin, Ismaël descend de son hamac avec une seule idée en tête : aller pêcher sur la Dordogne en canoë ! « Mais heureusement pour les poissons, je n’ai rien pêché » dit Ismaël. Plus tard, on s’est tous levés tranquillement avec en dernier, bien sûr, comme d’habitude : Luigi. Après avoir ranimé le feu, nous avons tous déjeuné autour, puis Eric et Romain nous ont rejoints, tentés par l’aventure canoë. À 10h, c’est la mise à l’eau. 30 km de descente nous attendent! Les équipes se forment : Ismaël avec Christophe, Olivier avec Benjamin, Xan avec Axel, Luigi avec Morgane et Romain avec Eric. Nous allons vous raconter les moments forts de cette matinée:
Après un petit moment de descente paisible, on se retrouve devant un rapide artificiel de 2-3 mètres, très pentu !!! Morgane hésite et préfère l’éviter en passant à gauche. Mais Luigi choisit ce moment pour faire «la pile Duracell» et pagaie à fond vers la droite. Morgane voulait aller à gauche, Luigi à droite : résultat, le canoë s’est pris le rocher du milieu avant de se faire emporter par les rapides. Gloups… On a quand même évité la douche froide, on ne s’est pas retournés !!. Les autres descendent le rapide : « C’était super mais on s’est pris une bonne saucée quand on est entrés dans les vagues ». C’était notre première séquence Émotion d’où nous sommes tous ressortis indemnes.
Ensuite, les «spécialistes» Romain et Eric ont joué les véritables « aventuriers de la Dordogne ». Ils faisaient leur cirque lorsqu’ils se sont pris dans les ronces et ont perdu une pagaie dans un tourbillon. Ils nous ont rejoints 3km en aval!! Franchement on s’est un peu inquiétés et on s’est demandé ce qui leur était arrivé ! Faut dire qu’Eric et Romain sont rigolos tous les deux. À chaque fois qu’on descend un rapide, ils essaient de nous dépasser: ils veulent jouer à la bataille navale en nous fonçant dessus. Mais leur plan a échoué (on ne s’est pas retournés), par contre, on s’est mangé quelques racines !!! (dixit Luigi). Durant la matinée, Ismaël a perdu son appât dans la Dordogne. Adieu à la bonne truite, mais heureusement on a apporté tout ce qu’il faut pour manger et on trouve un endroit super sympa pour pique-niquer : une petite île au sable fin au milieu de la Dordogne. On a mangé autour d’un feu, on a fait sécher notre linge, on s’est baignés et on s’est bien marrés. Allez, on vous raconte le moment rigolo :
Eric et Luigi ont commencé à faire un château de sable avec Olivier. Ensuite Axel a creusé un trou pour mettre le «popotin» d’Olivier. Puis on a enseveli Olivier dans le sable des pieds jusqu’au cou. Et on est tous partis se cacher derrière les buissons laissant la tête d’Olivier seule sur la plage. Olivier interpelle alors les autres touristes lorsqu’ils passent en canoë en criant : « À l’aide, hé, Biloute ! Hé jette un coup d’œil au moins !!! » Tout ça en bougeant la tête comme un « Marley ». Nous, derrière, on pleurait de rire. Ensuite on l’a déterré puis il a plongé dans l’eau.
C’est reparti pour continuer la descente. On fait de nouvelles équipes : Luigi va avec Ismaël car Luigi trouvait qu’Ismaël faisait le comédien, et ça, ça lui plaît à Luigi !!! il avait l’impression d’être dans Koh-lanta. Ils passaient sous les branches. Luigi est même resté coincé sous un arbre plein de lierre. À ce moment, Luigi a crié : «Axel…Morgane… », mais il n’y a pas eu de réponse. «Ismaël se marrait «comme un pion» à côté de moi, » raconte Luigi… Il a bien fallu se rendre à l’évidence : on était échoués !! Du coup, Ismaël est sorti du canoë pour le pousser jusque la rivière. Et puis après ça n’a pas arrêté :
« Entraîné par le courant contre un tronc, Luigi retient la branche avec sa main droite, celle-ci fait élastique et revient dans sa figure !!! Luigi fait alors semblant de faire le mort. Ismaël faisait que rire et au bout de 10 minutes, lorsqu’il reprend son souffle il demande à Luigi si ça va ! »
Un autre moment mémorable aussi est lorsqu’on cherchait un endroit pour camper dans les détours de la rivière. Luigi et Ismaël partent dans les ronces. Et voilà, c’est la catastrophe. Ils se font piquer de partout. Luigi HHHuRle et Ismaël se marre encore…
Nous trouvons un campement pour la nuit avec tous de bons souvenirs en tête…
Luigi, Ismaël et Morgane..


Le deuxième jour sur la Dordogne.
Les efforts de la veille se sont fait sentir car nous avons presque tous fait le tour du cadran. Même le soleil est resté couché. Nous en étions encore au petit-déjeuner autour d’un bon feu quand Fanny et Agnès ont appelé en disant qu’elles n’étaient plus trop loin! Nous avons refait les équipes de canoë et Luigi et Axel ont voulu se mettre ensemble, nous n’étions pas trop chauds mais bon, une « matinée de calme », nous n’étions pas contre…On verra bien. Benjamin était avec Ismaël, Xan avec Morgane et moi avec Olivier. Le paysage était très beau: des falaises, des grottes, tout cela au milieu des arbres… avec toujours autant d’oiseaux de toutes sortes : rapaces (milans) échassiers, corbeaux, hirondelles, etc. . Par contre le soleil ne s’est pas montré et une fois mouillés, c’était un peu frisquet. Nous avions prévu de faire quelques courses à Souillac mais nous n’avons pas trouvé d’accostage près de la ville, donc nous avons décidé de nous contenter de nos réserves: du pain (en quantité) et des maquereaux (une boîte pour deux). Nous avons trouvé une plage pour accoster et fait du feu pour nous réchauffer car le soleil était carrément timide ! Luigi était trempé car passé à l’eau plusieurs fois ! Comme prévu nous avions passé plus de temps à les attendre qu’à ramer. Nous nous sommes gavés de pain aux maquereaux et de chocolat et après nous être un peu chauffés avec le feu et avoir fait des ricochets, nous sommes remontés dans les canoës en changeant les équipes à part Fanny et Agnès qui sont restées ensemble : Benjamin est passé avec Axel, je suis monté avec Luigi, Olivier avec Morgane et Xan avec Ismaël. Le temps s’est mis au gris, il s’est même mis à pleuvoir ! Le paysage état plus monotone avec moins de courant. Heureusement qu’il ne restait qu’une dizaine de km. Nous étions tous content de voir le pont de Saint Julien et d’arriver…
Christophe.



Le vendredi, tout le monde a regroupé ses affaires, a terminé ses textes, et préparé la soirée « galettes bretonnes » … Ils ont fait la connaissance avec Michel venu nous retrouver pour rencontrer les jeunes ( « Ouah, dis donc, il est costaud lui alors » m’a confié Luigi !!)
Dans l’après-midi nous avons été une derrière fois piquer une tête dans la Dordogne. On en a profité pour faire le bilan de chacun…Il en ressort qu’Olivier, Luigi et Ismaël sont motivés pour faire partie de la prochaine expédition. Ils sont prêts à tenter l’aventure et nous aussi (même si Ismaël ne partira sûrement que l’année prochaine). Axel a un avis plus mitigé…Et nous aussi !!! On attend que de l’eau coule un peu sous le pont de Saint Julien, pour laisser Axel réfléchir un peu avant de prendre la décision finale.
Le soir, on s’est régalés à manger tous ensemble dehors, devant chez Eric… « On a fait la fête » comme le disaient Luigi et Olivier qui se marrait comme des chaussettes avec Axel en nous imaginant comme « le gang des cheveux longs»… !!! Puis nous sommes descendus vers les tentes sous les feux de la pleine lune avec les jeunes qui flippaient à fond en se racontant des histoires de revenants avec Benjamin.
Le lendemain, nous avons repris nos cliques et nos claques, replié les tentes, démonté notre petit campement de fortune, nous avons remis toutes ces affaires dans le camion…et voilà. Ce sont les au revoirs et les embrassades à nos hôtes : Eric, Fanny et Mathilde…
Luigi et Olivier sautent dans le train pour Paris.
Et nous reprenons la route vers Montolieu et Sète dans la joie et la bonne humeur…
Le stage est terminé, mais pas l’aventure car nous devons maintenant préparer le retour de l’équipage … qui arrive en avion dans 5 jours… !!!
Morgane et Benjamin…

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