Le mardi 12 février
Après deux premières semaines de randonnée aux quatre coins de la Dominique, nous repartons à l'assaut des sentiers pour une dernière session de randonnée dans cette petite île. En voici donc quelques extraits :
"On saute dans un taxico qui nous amène tous les 6 au bout de la route carrossable, sur le chemin de chez nos amis. Après une montée sèche mais néanmoins boueuse, nous passons le portail de ce petit coin de paradis: un fond de ravine dans lequel se nichent quelques cabanes, une jolie maison entourée de fleurs et d'arbres fruitiers et ornementaux.
Un carillon se balance dans le vent et fait pleuvoir son bruit cristallin sur nos têtes à chaque rafale .
Norman nous accueille, il est grand, à de longues et fines dreadlocks et un grand sourire. Le temps est bon, les matériaux sont là, on peut donc attaquer le chantier de la 2ème moitié du toit. "
"Un pick-up poissonnerie nous prend en stop à Calibishie. De village en village, nos pêcheurs font sonner un lambi pour attirer l'attention des gens sur leur poissons venimeux : "BOUSS, BOUSS, 3 for five ECE, BOUSS!". Comme tout le monde, on repart avec nos 3 poissons. La nuit commence à tomber, alors on change les plans. Selon les dires d'Isma, Giorgio, un rasta sympa habite pas loin de là. Il a pleins de fruits et une cabane dans les arbres."
"On sort de nos hamacs en silence pour ne pas réveiller les personnes qui dorment encore. Dés que la petite pluie s'arrête nous partons déjeuner au bord de la rivière. Muesli et fruits secs avalés et nous voilà déjà sur le chemin pour Victoria falls. Avec ses 50 mètres c'est la plus haute cascade de l'île. Mais avant tous ça il faut se la mériter : remonter la rivière bondissant de rocher en rocher, sauter dans les torrents, glisser, se relever, grimper, nager un peu et enfin la voir apparaître au loin. Au fur et à mesure que nous avançons, une brume de gouttelettes nous rafraîchit, le vent s’intensifie et le bruit de la cascade nous assourdit de plus en plus. On reste ébahit par cette puissance naturelle, autant d'eau qui chute le long d'une falaise verdoyante et qui crée vent, vague et arc-en-ciel."
"Un peu de stop et mille mètre de dénivelée plus tard, nous voilà sur un superbe point de vue donnant sur toute la Dominique. D'un côté la mer des Caraïbes et de l'autre l'océan Atlantique, le tout couronné d'un magnifique ciel bleu. C'est trop beau! Mais on ne s'attarde pas , et rebelote, on tente le zion. Encore une fois, on aurait pas dû suivre les indications du rasta. Car malgré les dires du dernier, il n'y a plus de sentier. Au début, la trace est claire, mais au fur et à mesure, les coups de machette d'un ancien passage s'évanouissent dans un dédale de lianes, de troncs enchevêtrés et de nos "chairs" amies les herbes couteaux."
"Pour une journée bonne humeur, il ne faut pas du beurre, il faut sourire, rire, étreindre et vivre chaque moment comme s'il s'agissait du dernier"
"Les dreadlocks sont la "crinière des rastas", elles soutiennent leur combat. Au départ ce sont des "natty", puis des "locks", puis des "bongos". Les rastas aiment prononcer I&I, Moi et Je, c'est à dire Moi et Jah. Ils croient en la réincarnation de l'âme, vivent en harmonie avec la nature"
Ce que l'on retiendra de cette randonnée c'est que quand on est en dehors de la collectivité, on en apprend vachement sur la personne avec qui on est, et tout ça en peu de temps. Il y aura eu parfois des discussions intenses, je trouve que cela nous a rapprochés. De même que quand le ton est monté, nous sommes toujours revenus sur nos paroles et notre ressenti.
Nos randos terminées, nous nous retrouvons tous au bateau pour préparer notre départ, c'est le moment pour nous de recevoir les amis qui nous ont ouvert les bras pendant cette escale. On fait visiter le bateau, partageons les derniers moments, avant le moment des "Au revoir".
"Une escale se termine et s'achève, c'est l'heure de partir, de faire nos adieux à la petite île, la jolie, la résiliante Dominique, que nous avons parcouru de fond en comble, que nous avons exploré à travers ses broussailles, contemplé du haut de ses montagnes, ressentie à travers ses cascades. Nous avons vécu là, simplement, humblement, avec des rastas, des villageois, par-ci par-là, sous un toit, dans une forêt décharnée, hors des sentiers balisés, dans des vallées désolées nous avons marché, sué, strié de nos pas cette beauté, cette pureté quoiqu'un peu éclopée par un ouragan déchaîné qui a ravagé il y a deux ans ce petit havre de paix. Je leur souhaite le meilleur, à tout ceux là qu'on a rencontré, ceux qui ont su ou sont encore en train de se relever, je leur dit merci, pour ce qu'ils nous ont appris, à travers ces brins de vie"
On lève l'ancre pour quelques heures de navigation au près entre les îles Caribéennes Doucement, la Dominique s’efface dans le sillage de notre GG et dans le prolongement de nos deux étraves, la Guadeloupe semble gonfler a vue d’oeil.
"Dominique, on t'aime. Nous ne sommes pas prêts de t'oublier!!!"
Après une brève nuit au mouillage dans un petite baie des Îles Saintes, nous faisons escale dans la Marina de Pointe à pitre. On retrouve « Babylone » le temps de quelques courses alimentaires, de derniers pleins d'eau, du nettoyage et dessalage du bateau, l'achat d'une nouvelle ancre ainsi que d'un lot de palmes pour anticiper la période aquatique à venir, et ça y est, nous voilà partis pour la suite des aventures, la Rép Dom, Silver Bank et ses baleines à bosses.
Nous sommes impatient des découvertes à venir. Alors RDV en République Dominicaine pour la suite de nos aventures
Ismaël et Loan
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