GRANDEUR NATURE est une association Loi 1901 d'accueil social dont l'objectif est la réinsertion de jeunes en difficultés sociales par le voyage, la découverte et l'aventure.
24 mai 2010
Lettre collective de Dominique: Kélig et Bonnie
Nous sommes le 4 mai et c'est aujourd'hui que Christophe nous quitte, Michel étant déjà parti avant-hier. C'est aussi aujourd'hui que nous levons l'ancre de l'Anse d'Arlet en Martinique pour rejoindre la Dominique. Marec vient nous dire au revoir à la nage et nous le laissons avec les tortues et les autres poissons coralliens qu'il a très envie de découvrir. Wil a chargé Paul et Ismaël de s'occuper de la navigation. Ils étudient la carte, nous indiquent le cap à suivre et les manœuvres à effectuer. Après avoir appareillé, nous voyons Christophe nous faire des signes sur la plage et nous passons près du Bel-Espoir (bateau du Père Jaouen dont nous avons rencontré l'équipage) pour les saluer, leur souhaiter bon vent et peut-être à bientôt aux Açores. La navigation n'est pas très longue et nous avançons avec le vent des grains. Lorsque nous quittons la côte Martiniquaise, nous sommes plus qu'à quelques milles de la pointe sud de la Dominique, mais nous ne l'apercevons toujours pas. Elle est complètement cachée par les nuages de pluie. Enfin, nous approchons du rocher de Scott-Head. Nous cherchons à mouiller, mais les fonds sont très profonds, nous faisons le tour de la baie et nous suivons finalement les conseils d'un pêcheur venu nous voir à la nage. Nous posons l'ancre à côté d'une bouée utilisée par un bateau de plongée. Kélig, Ismaël et Bonnie partent admirer les profondeurs. C'est très joli, un tombant, du corail, plein de poissons différents: perroquets, murènes, serpentines, diodons, balistes, poissons-papillons etc...
Le lendemain, tout le monde repart en plongée, sauf les adultes qui sont en réunion. Mais nous n'allons pas profiter très longtemps de ces fonds marins, car deux hommes viennent nous avertir que c'est une réserve naturelle et que nous n'avons pas le droit d'y mouiller. Nous partons illico pour Portsmouth, dans le nord.
Nous arrivons dans la baie en tirant des bords, une vingtaine de bateaux est déjà au mouillage. C'est très vert, on a l'impression qu'il y a des cocotiers partout et les nuages gris menaçant au-dessus des montagnes nous font comprendre pourquoi la nature est si verdoyante. L'équipage a hâte de partir en randonnée pour découvrir les cascades et les sources d'eau chaude. Il faut aussi bien comprendre que c'est notre dernière grande escale sous les tropiques avant notre départ en traversée qui est maintenant dans moins d'un mois. Notre escale durera trois semaines.
Les randos commenceront le lendemain de notre arrivée, c’est-à-dire le 6 mai. Il y a quatre groupes formés de deux ou trois personnes. Régis/Paul, Kélig/Bonnie, Marion/Ismaël/Juliette et Wil et Manu qui resteront au bateau. Chaque groupe s'approprie une carte et la consulte pour organiser les jours à venir. Nous allons tous faire un petit passage dans le territoire Caraïbes où vit la famille de Genette, amie de l'association depuis plusieurs années.
Ce territoire est situé dans l'est de l'île et a été donné par le gouvernement aux derniers Indiens Caraïbes survivants de la colonisation. Régis, Paul, Bonnie et Kélig partent en éclaireurs et vont passer leur première nuit chez Genette à Crayfish river. Ils y mangent leurs premières mangues, se baignent dans leurs premières cascades, commencent à s'imprégner de la culture Caraïbe. Régis et Paul continuent leur aventure autour de différentes cascades plus ou moins grandes, goûtent aux premières nuits pluvieuses en hamac et continuent à travailler leur Anglais. Le groupe de Marion, Ismaël et Juliette passent 4 jours dans la famille de Genette, 4 jours de peinture, de jeux avec les enfants, de rencontres, de discussions, de grimpettes dans les manguiers pour Ismaël. Le groupe de Bonnie et Kélig s'aventurera plutôt dans les profondeurs de la jungle Dominiquaise, entrecoupé de baignades en rivières et de rencontres sympas. Wil et Manu, eux, ont profité de leur temps au bateau pour faire quelques réparations et de la planche à voile.
Le retour de tout le monde au bateau est échelonné sur deux jours.
Alors que le groupe de Marion n'est pas encore arrivé, un incident surgit entre Wil et Manu, dont l'issue accidentelle est regrettable. Un couvercle de sardine mal positionné et il en coûtera 11 points de suture à la joue de Manu. Incident qui n'aura pas permis au groupe de se retrouver et de se raconter leurs aventures dans de bonnes conditions.
Ça y est, tout le monde est au bateau et l’on s'organise déjà pour de nouveaux départs. C'est au tour de Juliette et Régis cette fois-ci de rester à bord pour travailler sur la maquette du journal. Paul, Ismaël et Wil partent dans le sud pour découvrir la vallée de la Désolation et le « Boiling lake », puis la réserve des perroquets munis de la paire de jumelles d'Ismaël. Marion et Bonnie partent découvrir les sources d'eau chaude de Soufrière et Trafalgar. Elles sont tellement motivées qu'elles vont jusqu'à Champagne s'enivrer des bulles d'une source d'eau chaude sous-marine. Mais le temps est tellement pluvieux qu'elles rentrent et partent découvrir l'Indian river accompagnées de Bounty et Macaroni, deux Dominicais rencontrés les années précédentes. Et enfin, Kélig et Manu sont partis 4 jours dans la famille de Genette, 4 jours où Manu a appris à tisser le « vacoa », graver des calebasses et où Kélig s'est essayé à la peinture.
Le 15 mai, tout le monde est de retour au bateau. Bounty propose à l'équipage d'aller pêcher les crabes sur la route de nuit. Mais lorsqu'il prévient que si une voiture arrive, il partira en courant avec le sac et que nous, devrons rester en disant qu'on ne le connaît pas, nous comprenons rapidement que cette escapade nocturne n'est pas légal. Voyant que personne n'est chaud pour déstabiliser l'écosystème de ces bêtes à pinces, Bounty nous explique qu'il n'y a pas de problèmes, que la saison ouvre bientôt... En août!!! Il nous en faut plus pour nous faire changer d'avis! Conclusion, pas de crabe pour le feu sur la plage de demain soir, mais plutôt du thon acheté au pêcheur du coin.
Avant un 3ème départ en rando, nous organisons une journée contrat dont le sujet principal est l'orientation de chacun, car les inscriptions dans les écoles vont bientôt avoir lieu. Nous terminons cette grosse journée contrats, textes et lessive par une soirée grillades sur la plage sans crabe, très sympa, où Bounty nous a préparé des fruits à pain cuits au feu, ainsi que du poisson braisé.
À l’heure où nous vous écrivons, l'équipage est de nouveau en randonnée et c'est à nous (Bonnie et Kélig) que revient la mission de veiller le bateau.
Régis et Ismaël sont partis gravir le Morne Diablotin, le plus haut sommet des petites Antilles. Wil et Juliette sont partis goûter aux sources d'eau chaude, et Marion, Paul et Manu sont allés en quête de graines.
En espérant que le précédent journal vous a plu, nous travaillons actuellement sur le prochain.
Dans deux semaines, nous re-traversons l'Atlantique, nous ne manquerons pas de vous donner quelques nouvelles avant de larguer les amarres.
Bises
Bonnie et Kélig.
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1 commentaire:
Un bonjour à Bonnie que nous retrouvons épanouie sur ce site, de toute l'équipe des éducateurs d'Orsay. Bon voyage à tous même si vous êtes maintenant sur la fin ou presque.
Catherine Somers
Chef de service d'Orsay
IDEF
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