- Lettre Collective Silver
Bank I-
Hola amigos y amigas !
Par où commencer ? Les baleines, les baignades à la traîne, les
plongées sur l'épave Polyxéni?
Commençons au début :
Le 20 février nous quittons la baie de Samana, et la ville bruyante et
agitée de Santa Barbara de Samana. Après une journée de navigation au près en
direction du lieu de reproduction des baleines, nous avons du ralentir pendant
les quarts et nous mettre à la cape pour ne pas arriver de nuit sur le banc
d’argent. Quelques miles plus tard, au petit matin, nous voilà à l’affût de la
moindre patate de corail qui oserait se mettre sur notre chemin, nous sommes
arrivés à Silver Bank, au Banc d'Argent, al Banco de la Plata. A bord, nous
avons préparé chaîne et pare-battage pour nous amarrer sur notre patate de
corail près de l'épave polyxéni et de la barrière de corail Christophe, Ismaël
et Maya plongent pour repérer celle où l’on s’attache depuis… combien ? 30
ans ?
La manœuvre dura une heure, voire plus, et nous voilà installés dans
cet environnement qui nous sera quotidien durant un mois.
Les premiers instants sur le banc seront des plus magiques,
impensables, voire même inoubliables. En effet des baleines vont et viennent
autour du bateau nous offrant de magnifiques spectacles, nous invitant à
enfiler notre attirail (palme/masque/tuba) et à plonger avec elles. Nous
pouvons tenter de vous transmettre nos sensations bouleversantes suite à nos
premières rencontres. Celles-ci auront lieu dès les premiers jours, et pour
tout le monde. Comme si les baleines venaient nous souhaiter la bienvenue.
Plonger avec des baleines à plusieurs en se tenant la main, palmant à
l’unisson pour s’approcher le plus doucement possible de ces mastodontes, ça
nous fait plus que des frissons. Nous nous serrons la main très fort, très très
fort. Malgré nos tubas à la surface, notre souffle est coupé. Et malgré nos
masques qui nous donnent des airs de mouche, nos yeux grands ouverts pétillent
d’émerveillement. Vivre une rencontre avec les baleines, chacun le raconterait
à sa manière, avec ses propres mots (s’il y en a suffisamment pour décrire
cela), mais tout le monde serait d’accord pour dire que c'est merveilleux.
Loanito et Louis ont coursé une baleine, excitation,
Christophe en a presque chevauché une, trop balaise,
Océane a tenté de photographier une famille, contemplation,
Timothée note toutes les rencontres dans un petit cahier, souvenirs
qui se gravent dans la mémoire,
Lola et Maya se sont pris un baleineau, même pas mal !
Ismaël a joué avec, il est gros quand même,
Mickaël et Xan ont écouté leur chant, de vraies Castafiores,
Elio a vu une escorte, impressionnant,
Et Loan a compté toutes celles qu’elle a vu, 5 baleineaux qui sautent,
12 grosses baleines, 4 encore plus grosses, 2 escortes, 26 loin à l’horizon, et
3 qui lui ont foncé dessus.
Oui, nous sommes là, au milieu de rien, en apparence : à tribord
de l’eau, à bâbord de l’eau, à la jupe des bateaux charters qui nous gâchent
les couchers de soleil, à l’étrave de l’eau.
Mais au fond se cachent… des patates de corail habitées de poissons et
autres créatures marines, une vieille épave rouillée se transformant en notre
aire de jeu aquatique préférée, et une barrière de corail pleine de tunnels et
de dédales coralliens.
Parfois, dérangés par la présence de ces bateaux de charters, on
décide de s’évader. On hisse notre yankee et zou ! On part
s’envoler !
Vous vous direz : « Mais un bateau ça vole pas
!!!!????!! ». Mais le notre a deux ailes. Pour nous une aile c'est un morceau
de bois en forme de queue de baleine, accroché à une drisse de 20 mètre,
elle-même accrochée au taquet de la jupe du bateau. On vous jure, on vous
assure, que quand on se fait tirer les mains agrippées aux poignées de l’aile,
c’est comme si on volait. Le seul détail qui nous ramène à la réalité c’est
quand il faut sortir le bout du tuba pour respirer.
Voilà, sur le banc d’argent notre quotidien est fait d’apprentissage
en plongée, de nombreuses apnées (on mange trop de haricots, et les gaz
engendrés favorisent nos entraînements d’apnée), de lectures collectives, de
cours d’espagnols et de couchers de soleils éblouissant nos yeux. Et surtout,
de moments où nous cherchons le moindre splash, souffle, pectorale ou caudale
d’une baleine venant troubler l’horizon.
Nous pensons à votre fin d’hiver, en nous endormant parfois dans les
filets en regardant les étoiles. Très bientôt nous quittons Ismaël et nous
retrouvons Amélia qui sera à bord jusqu’à la fin du voyage.
Nous sommes déjà impatients de retrouver le banc d’argent, de
nouvelles baleines et de nouvelles aventures.
Loanita, Lola et tout l’équipage Grandeur Nature.
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