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9 juin 2019

-La traversée de l’Océan Atlantique Nord, à la voile (ou presque)- par Loanita et Christophe


-La traversée de l’Océan Atlantique Nord, à la voile (ou presque)-

Même si nous ne sommes pas pressés par le temps.
J’aimerai que souffle toujours ce vent.
Que les vagues ne mouillent que notre avant.
Sans aucun grains, noir ou blanc.
Toujours porté par ce fort courant.
Qui nous pousse vers le levant.

Le long des côtes d’Amérique du Nord.
Nous voguons sans tirer de bord,
Je dis cela sans tenter le sort.
Nous voyons les dépressions éclore.
Qui nous mènerons à bon port.
A Florès île à l’Ouest des Açores.                                         Christophe


Nous avons 2 600 milles, au moins, en ligne droite à parcourir pour arriver aux Açores à Flores, qui signifie fleur en portugais. Mais entre nous et les Açores, il y a l’Anticyclone du même nom, alors nous partons pleine Ouest vers la Floride. Là nous trouverons le Gulf Stream, ce fabuleux courant qui naît dans le Golfe du Mexique et qui avec ses eaux chaudes préservent les côtes d’Europe du Nord des glaces. Ce qui fait qu’en Bretagne il n’y a pas d’esquimaux, mais des bretons
(et des phoques...).
Nous allons profiter de cette masse d’eau qui remonte le long des côtes Etats-Uniennes, à la vitesse de trois nœuds dans sa veine centrale, pour contourner ce fameux Anticyclone. Ensuite une fois au Nord nous devrions attraper les dépressions qui arriveront par le Nord-Ouest du Cap Hatteras. Mais pour attraper le courant, il nous faut d'abord faire 24 heures de moteur et une ultime escale gasoil-course sur la dernière île des Bahamas.
A partir de là commence vraiment la traversée de l’Atlantique Nord à la voile ! Tatam ! Pfui (c’est le vent).
L’envie générale de l’équipage est d’avancer vite et de battre le record du bateau, pour une traversée retour.
Certains trouvent une activité à faire collectivement, des jeux, que le Loan aide à préparer :
- Un débat mouvant, pour ou contre : « Un manchot à bord du GN, ou un chien... »
- Un portrait chinois : « Si tu étais un animal, une musique... »
- Téléphone arabe: « Un article lu, une personne écoute attentivement et doit faire un résumé à une seule autre personne, ainsi de suite, à la fin on compare avec l’article original ». Ou encore
 - Jeu du devine tête : « chacun a un papier qu’il ne voit pas avec écrit dessus un personnage : « Pinocchio, Fiona, Raspoutine, Félix de GN... »

Tous les jours, la lecture collective d’un livre dont le titre est : «Deux graine de cacao » (de Évelyne Brisou-Pellen). « Un garçon se prénommant Julien a été adopté en Haïti par des parents qui travaillent dans une chocolaterie en France. Lui découvre par hasard son adoption et décide de s’embarquer sur un bateau pour partir à la recherche de son histoire ».
 On ne vous en raconte pas plus, vous n’avez qu’à le lire, nous ça nous a plu, même si la fin a fait pleurer Christophe ! (Loanita ça l’a fait marrer, elle n’a pas de cœur, même elle s’est moquée de moi).
Après les quatre jours, porté par le courant vers le Nord, nous avons gagné une dizaine de degrés de latitude et nous avons perdu l’équivalent en température.
Le temps est un peu humide et dès que le soleil pointe son nez, vite, le pont est décoré de draps colorés (et moisis).
Les nuits sont fraîches autant que l’eau, pour les quarts les pantalons, les bonnets, les écharpes et les polaires ont été sortis.
Nous avons commencé un nouveau livre en lecture collective « Le nuage vert » de A.S.Neill.


Plus nous nous rapprochons des Açores, plus le vent tombe et la mer se calme, normal nous avons fini par rencontrer l’Anticyclone !
La moyenne diminue, de 200 milles par jour nous ne faisons plus que 130/140 milles…et même 108 !
La date d’arrivée augmente, nous ne battrons pas le record de temps et de vitesse de la traversée, mais pour ce qui est de la transat retour la plus calme de GN, là c’est sûr on a une sérieuse option !

En plus sur les derniers jours les dauphins nous rendent  visitent de jour comme de nuit !
Nuits sans lune, mais éclairé par la voie lactée dans le ciel et le plancton luminescent dans la mer.

Nous guettons sur le baromètre la baisse ou l’augmentation de la pression qui nous indiquera la sortie de l’Anticyclone et l’arrivée du vent.


Et puis, quand le vent disparaît, le moteur tribord prend le relais, nous sommes maintenant assez proche pour faire toute la route mécaniquement.
Dernière nuit de quart, le faisceau du phare qui se devine à plus de 40 milles et au matin les falaises de l’île, encore 4 heures de moteur. Nous aurons mis un peu moins de 19 jours (dont plus de 3 au moteur)  pour traverser cet Océan qui ressemblait plutôt à un lac, surtout la dernière semaine.
Il est enfin temps de crier : « Açores, Açores, Açores... ».

-Entre le 21 mai et le 09 juin 2019 en mer-
Christophe et Loanita

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