-La
traversée de l’Océan Atlantique Nord, à la
voile (ou presque)-
J’aimerai que souffle toujours ce vent.
Que les vagues ne mouillent que notre avant.
Sans aucun grains, noir ou blanc.
Toujours porté par ce fort courant.
Qui nous pousse vers le levant.
Le long des côtes d’Amérique du Nord.
Nous voguons sans tirer de bord,
Je dis cela sans tenter le sort.
Nous voyons les dépressions éclore.
Qui nous mènerons à bon port.
A Florès île à l’Ouest des Açores. Christophe
Nous
avons 2 600 milles, au moins, en ligne droite à parcourir pour arriver aux
Açores à Flores, qui signifie fleur en portugais. Mais entre nous et les Açores,
il y a l’Anticyclone du même nom, alors nous partons pleine Ouest vers la
Floride. Là nous trouverons le Gulf Stream, ce fabuleux courant qui naît dans
le Golfe du Mexique et qui avec ses eaux chaudes préservent les côtes d’Europe
du Nord des glaces. Ce qui fait qu’en Bretagne il n’y a pas d’esquimaux, mais
des bretons
(et des phoques...).
Nous allons profiter de cette masse d’eau qui remonte le long des côtes
Etats-Uniennes, à la vitesse de trois nœuds dans sa veine centrale, pour
contourner ce fameux Anticyclone. Ensuite une fois au Nord nous devrions
attraper les dépressions qui arriveront par le Nord-Ouest du Cap Hatteras. Mais
pour attraper le courant, il nous faut d'abord faire 24 heures de moteur et une
ultime escale gasoil-course sur la dernière île des Bahamas.
A
partir de là commence vraiment la traversée de l’Atlantique Nord à la
voile ! Tatam ! Pfui (c’est le vent).
L’envie
générale de l’équipage est d’avancer vite et de battre le record du bateau,
pour une traversée retour.
Certains
trouvent une activité à faire collectivement, des jeux, que le Loan aide à
préparer :
- Un débat mouvant, pour ou contre : « Un manchot à bord du
GN, ou un chien... »
-
Un portrait chinois : « Si tu étais un animal, une musique... »
-
Téléphone arabe: « Un article lu, une personne écoute attentivement et
doit faire un résumé à une seule autre personne, ainsi de suite, à la fin on
compare avec l’article original ». Ou encore
- Jeu du devine tête : « chacun a un
papier qu’il ne voit pas avec écrit dessus un personnage : « Pinocchio,
Fiona, Raspoutine, Félix de GN... »
Tous
les jours, la lecture collective d’un livre dont le titre est : «Deux
graine de cacao » (de Évelyne
Brisou-Pellen). « Un garçon se prénommant Julien a été adopté en Haïti par des
parents qui travaillent dans une chocolaterie en France. Lui découvre par
hasard son adoption et décide de s’embarquer sur un bateau pour partir à la
recherche de son histoire ».
On ne vous en raconte pas plus, vous n’avez
qu’à le lire, nous ça nous a plu, même si la fin a fait pleurer
Christophe ! (Loanita ça l’a fait
marrer, elle n’a pas de cœur, même elle s’est moquée de moi).
Après les quatre jours, porté par le courant vers le Nord, nous avons
gagné une dizaine de degrés de latitude et nous avons perdu l’équivalent en
température.
Le
temps est un peu humide et dès que le soleil pointe son nez, vite, le pont est
décoré de draps colorés (et moisis).
Les
nuits sont fraîches autant que l’eau, pour les quarts les pantalons, les
bonnets, les écharpes et les polaires ont été sortis.
Nous
avons commencé un nouveau livre en lecture collective « Le nuage
vert » de A.S.Neill.
Plus
nous nous rapprochons des Açores, plus le vent tombe et la mer se calme, normal
nous avons fini par rencontrer l’Anticyclone !
La moyenne diminue, de 200 milles par jour nous ne faisons plus que 130/140
milles…et même 108 !
La
date d’arrivée augmente, nous ne battrons pas le record de temps et de vitesse
de la traversée, mais pour ce qui est de la transat retour la plus calme de GN,
là c’est sûr on a une sérieuse option !
En
plus sur les derniers jours les dauphins nous rendent visitent de jour comme de nuit !
Nuits
sans lune, mais éclairé par la voie lactée dans le ciel et le plancton
luminescent dans la mer.
Nous
guettons sur le baromètre la baisse ou l’augmentation de la pression qui nous
indiquera la sortie de l’Anticyclone et l’arrivée du vent.
Et
puis, quand le vent disparaît, le moteur tribord prend le relais, nous sommes
maintenant assez proche pour faire toute la route mécaniquement.
Dernière
nuit de quart, le faisceau du phare qui se devine à plus de 40 milles et au
matin les falaises de l’île, encore 4 heures de moteur. Nous aurons mis un peu
moins de 19 jours (dont plus de 3 au
moteur) pour traverser cet Océan qui
ressemblait plutôt à un lac, surtout la dernière semaine.
Il
est enfin temps de crier : « Açores, Açores, Açores... ».
-Entre le 21
mai et le 09 juin 2019 en mer-
Christophe et Loanita
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