Les Canaries. Lettre Co n°2.
Le 4 octobre au soir,
nous arrivons à La Palma dans la petite marina de Santa Cruz (petite pensée
pour le beau-père de Rachel, c’était le nom d’un de ses groupes de
musique !).
C’est une première pour
Grandeur Nature qui jusqu’à présent faisait escale à Ténérife. Voulant fuir la
foule et la modernité de Ténérife, l’équipe d’adultes a choisi de découvrir la
Palma, escale prometteuse, tant au niveau des ballades que des rencontres.
Ne vous inquiétez pas,
La Palma n’est pas hors civilisation, après sept jours de mer nous arrivons à
la marina et…Un MacDo…Un Big Mac, même pas en rêve !
Néanmoins, l’île a tenu
ses promesses et l’escale a été riche en paysages et en rencontres.
La journée suivant notre
arrivée fut consacrée à la préparation des itinéraires et des affaires de
randos. Tous les jeunes partent par groupe de deux avec un adulte, sauf Thierry
qui reste à bord : c’est une escale technique avec des réparations et de
plus, il faut être en contact régulier avec Christophe au bureau afin
d’organiser l’arrivée de Léa, prévue en fin d’escale. Et oui, l’équipage
s’agrandit !
En attendant, tous se préparent
avec excitation pour aller découvrir une partie de l’île. Il faut dire que
c’est la première fois que le
groupe va être éclaté depuis le départ de Sète et chacun se demande comment
cela va se passer. Les adultes ont décidé des groupes de randonnées selon ce
qui leur semble judicieux, par exemple pour créer des liens entre des jeunes
qui n’en ont pas beaucoup, voire qui ne s’entendent pas. Même si la composition
des groupes peut faire grincer des dents, chacun prend sur soi car tous sont
impatients de mettre pied à terre et de découvrir l’autre facette de Grandeur
Nature après celle de la navigation.
Jacques, Mathias et Célia partent sur la
route des volcans en l’entamant par le sud de l’île.
Extraits : « Dés les
premiers pas l’odeur des pins récemment brulés nous monte au nez.
Comme nous l’avait
expliqué Mathias, ils résistent plutôt
bien au feu, car rares sont ceux qui sont complètements calcinés, c’est
même étonnant d’en voir des bicolores, vert et brun. C’est dans ce décor que
nous continuons à grimper toute la matinée en patinant dans le sable d’un vieux
champ de lave.
Après une montée rude et fatigante,
c’est à 1600 mètres que nous parvenons à notre premier cratère et prenons notre
repas(…)
Là-haut le vent était
tellement fort que l’on aurait pu s’envoler et plonger dans la mer de nuages
qui se trouvait tout autour de nous, d’où émergeaient quelques sommets. Malgré
la difficulté pour parvenir au plus haut cratère nous sommes contents de
contempler ce magnifique paysage. Bien fatigués nous redescendons vers le
refuge où nous croiserons d’étonnants reliefs (failles, autres cratères, coulées
de lave…) ainsi que quelques pins majestueux. C’est après plus de dix heures de
marche que nous plantons notre tente juste avant la tombée de la nuit
Un petit feu,
quelques nouilles et au lit. Comment ça fait du bien de s’allonger après une
telle journée : l’une de nos plus belles randos de nos vies respectives.(…)
Quel contraste par rapport à
hier ! Après une bonne journée sous le soleil dans un décor aride, nous cheminons
dans les nuages qui doivent habiter là, car la forêt est luxuriante, pleine de
mousses et de champignons, comme un avant-goût de la jungle (…)
C’est parti pour une petite virée
culturelle par une descente qui paraît interminable, sur un très joli sentier
en lacets, pavé de pierres polies par les passages. On se demande comment on a
réussi à grimper tout çà. Il se trouve que c’est le plus vieux sentier de l’île,
datant des Guanches, reliant les deux principales villes de La Palma (…)
Sur le chemin du
retour nous passons au musée insulaire de La Palma où nous découvrons des
choses très diverses : peintures, photos d’étoiles, animaux naturalisés,
meubles, maquettes de bateaux, des pierres et des coquillages ; le tout
dans une jolie maison traditionnelle. La culture c’est bien mais il y a des
choses plus importantes dans la vie. On est donc allé manger une bonne
glace »
Aude, Anaëlle et JM
partent explorer le nord-est de l’île avec un programme plutôt mouillé :
piscines naturelles et rando dans la montagne le long d’une canalisation.
Extraits :
« Nous partons
dans le bus qui nous emmène à Los Sauces puis nous prenons une petite route qui
descend vers les piscines naturelles du Charco Azul où nous passerons un agréable
moment. L’endroit est paisible, peu fréquenté, super joli avec ses bassins
d’eau claire et le début de notre rando est bien relaxant (…)
Alors que nous remontons vers Los
Sauces, nous sommes pris en stop par un couple de canariens de Ténérife.
Alfredo et Candelaria sont très sympas et on papote et Anaëlle pose des
questions des missions données par Rachel lors de son exposé.
Nous apprenons les
choses suivantes :
Les Guanches étaient
divisés entre les habitants de la cote, pêcheurs et ceux de la montagne,
chasseurs. Les deux ne se mélangeaient pas et craignaient même le monde des
autres (par exemple les montagnards avaient peur des marées).
Avec les différentes
colonisations, espagnols, anglais etc. il ne reste plus de Guanches « purs »,
tous les canariens sont métis.
-Leur religion était basée sur la
nature avec une vénération particulière pour la lune.
Voilà, entre autres…Ils
ont même fini par chanter des chansons. Pendant ce temps-là, JM guettait les
grottes naturelles qui pourraient être encore habitables (…)
La montée est un peu
difficile pour JM, « tuante » pour Anaëlle. On admire la vue tout en
haut et on recherche un endroit pour le bivouac. L’endroit est calme à côté
d’un petit pont de bois, au-dessus d’une faille. Aude et JM installent les
hamacs tandis qu’Anaëlle prépare la pasta (…)
Comment cette première
nuit de bivouac s’est-elle passée pour toi ?
Anaëlle : C’était un peu inquiétant
au début de se retrouver à trois dans la nature avec que des arbres autour de
nous et le bruit de la forêt. Mais c’était très sympa, avec le petit feu. C’était
une première pour moi en hamac et je me suis endormie en plein milieu de la
petite lecture d’Aude.
JM : C’était
cool. J’ai eu du mal à m’endormir à cause du bruit et des pensées (…)
Nous nous engageons sur le GR6, vers Casa
del Monte. On commence par une montée bien raide de 5 km au terme de laquelle
on se retrouve dans une végétation humide entourés de fougères. Certains
passages ressemblent un peu à de l’escalade avec plein de rochers.
Encore 5 autres kilomètres.
Nous traversons 13 tunnels, plus ou moins longs, étroits et humides. À la fin,
nous avons hâte d’en voir le bout. Au terme de ces efforts, nous apercevons une
petite maison au toit et aux volets rouges.
À côté, il y a des
tables de pique-nique.
Nous décidons alors que ce sera l’endroit
parfait pour notre nuit (…)
Alors, cette journée
de rando ?
JM : « c’était
un peu difficile. J’avais mal partout et je suis content d’être arrivé. C’était
magnifique : magnifiques vues, cascades, tunnels (le plus long qu’on ait
fait mesurait 347 mètres).
Anaëlle : « au
début de la journée, non seulement j’appréhendais beaucoup puisque j’ai pas mal
galéré la veille à cause du poids de mon sac qui me semblait énorme pour mon
corps tout fin et aujourd’hui, on devait poursuivre notre chemin sur le sentier
forestier qui paraissait impossible pour moi. J’ai galéré pendant des heures.
J’ai eu 10000 humeurs changeantes, j’avais besoin de me concentrer donc j’ai
pris de l’avance sur Aude et JM, car avec JM qui aime beaucoup parler, pour moi,
c’était moins pratique lol. Lorsque je me suis retrouvée seule, loin devant
eux, après avoir eux mes phases de : je pleure parce que c’est dur, et
rigoler toute seule, je ne sais pas trop pourquoi, ben, j’ai réussi à surmonter
ça et à aller au bout de l’effort et je suis bien contente !! »
Hélène, Emerson et
Rachel avaient décidé d’arpenter le plus haut volcan de l’île, mais ont fini
par rencontrer des gens qui vivaient dans des grottes !
Extraits :
« Notre rando commence par
l’impossibilité de sortir de la Marina, hé oui à 7h du matin, les portes sont
fermées, nous devons donc passer par l’issue de secours situé au fond de la
Marina. Et là il faut donc escalader ; Emerson fait le métier, Rachel s’en
sort pas mal et arrivé au tour de LN, le short dans le grillage et la Guarda
Civil au pied de la grille.
GC : Que passa
señora ?
LN : Rien je
suis l’adulte responsable d’un projet éducatif et nous allons rater le bus.
GC : Bon ben,
passez moi votre sac, et attention ne vous faites pas mal (…)
Puis nous allons
interroger le gérant d’une coopérative bananière pour qu’il nous raconte la vie
des cultivateurs de bananes qui représente 95% de la population de la région (…)
Nos 4 km furent ponctués d’arrêts
gourmands où les pêches étaient soit sucrées et juteuses ou acides mais électriques,
ce qui nous fera mettre presque 2h pour faire ces 4 km. (…)
Emerson et Rachel
s’aventurent à la découverte d’une grotte derrière la cascade. Ils sont trempés
et frigorifiés (…)
Il faut se dépêcher car LN a
dit : « On monte le camp avant la nuit sinon c’est la misère ».
Nous trouvons un bel arbre où l’accrochage des hamacs semble possible. Hop hop
hop le tour est joué, nous serrons tous amarrés sur l’arbre d’un côté et sur un
poteau de l’autre. « T’es sure que ça va tenir LN ? » « Mais
oui t’inquiète. »
Un bon feu de camp
des chapatis au pâté et nous voilà prêts à nous délasser dans nos hamacs.
Emerson et Rachel sautent dans le leur et PATATRAS, le poteau tombe. Il s’en
est fallu de peu pour qu’Emerson ait la direction de Los Tilos plantée dans la
jambe !
Il fait nuit, il faut
remonter le camp et c’est la misère. Une fois accommodés tant bien que mal et
plutôt les uns sur les autres on trouve quand même le temps d’en rire. (…)
Après quelques heures de transport,
nous arrivons à Cueva del Agua où le chauffeur nous indique avec un mépris
notable où habitent les gens que nous voulons rencontrer et interroger. On se
dit que les locaux ne doivent pas trop aimer ces gens qui ont décidé de vivre à
l’écart de la société. Nous montons une petite route où il est écrit « barrio
abandonado » (quartier abandonné) et nous rencontrons trois
drôles d’énergumènes dans un état mental plus que second.
Ils voulaient nous
vendre une grotte à 2000 euros alors que nous leurs avons dit trois fois que
nous n’étions pas intéressés. Ensuite, l’une d’eux, Maria, nous propose de
passer la nuit dans une grotte. LN flippe un peu, étant donné le caractère très
peu éducatif de la situation, mais autant aller voir pour avoir une idée. La
grotte s’avère mignonne et confortable, nos voisins sont un couple trentenaire
belge sympathique. Il ne nous reste plus qu’à nous débarrasser de Maria la
folle et nous voilà installés pour la nuit. Nous décidons d’aller acheter du
pain et du fromage au village d’à côté à 3 km. (…)
Au retour, on a vraiment très mal aux
pieds et on fait du stop. Nous sommes pris dans un 4x4 par Joëlle et Joaquin.
Joëlle est française et nous dit qu’elle habite dans une grotte. On lui pose
des questions sur son mode de vie et elle nous répond « venez donc chez
moi ! » nous arrivons donc chez elle et la première chose qu’elle
nous montre, c’est son sauna, tout décoré en mosaïque. Puis, la visite
continue. « Avant, ici, il n’y avait rien, nous explique-t-elle. J’ai tout
construit moi-même ». La maison consiste en une série de grottes aménagées
de façon luxueuse et très originale. (…)
La liste des arbres
fruitiers et plantes médicinales présentes est telle qu’il faudrait recopier
l’encyclopédie, mais on vous donne quand même une idée de notre goûter préparé
par Joaquin pendant notre découverte de la propriété : mangues, goyaves,
papayes, tomates du Pérou, pitanga (cerise tropicale acidulée), bananes séchées,
grenade, macadamia, amandes et une infusion d’herbes du jardin. Pendant que
nous mangeons tout, Joaquin et Joëlle nous racontent un peu leur vie de
baroudeurs, leurs convictions et comment vivre bien, en harmonie avec les
hommes et la nature. (…)
Le lendemain, nous prenons
le thé avec nos voisins François et Amandine, instituteur et travailleuse
sociale en Belgique. Ils nous racontent comment eux aussi ont décidé de partir
pour voyager et changer de mode de vie. Leur grotte est très sommairement aménagée
car ils disent qu’ils veulent partir la semaine prochaine, mais ils disent ça
toutes les semaines depuis deux mois ! Ils s’y sentent bien et sont à la
recherche d’un endroit pour vivre paisiblement un moment. (…) »
Au bout de trois jours,
on se retrouve tous au bateau le dimanche 9 octobre pour 24 heures chrono,
juste le temps de préparer les prochaines randos et d’écrire les textes. Et
c’est reparti.
Cette fois Jacques, Emerson, Mathias et
JM décident de randonner dans la Caldera, une grande réserve naturelle, parc
national, au centre de l’île.
Extraits :
« Une fois arrivés,
un petit tour au marché pour acheter à manger et à boire. Pour les plus organisés
on commence par une bonne grimpette pour sortir de la ville et suit une
descente hors-piste pour couper les virages avec des bâtons en mode Guanches.
Le sentier commence dans un canyon asséché ; pour Mathias et Jacques c’est
un relent de marche difficile : pas de sable cette fois mais du petit
gravier de rivière. Notre troupe serpente entre les parois abruptes en
sautillant entre les ruisseaux. Cette marche en fond de vallée était très agréable
et jolie (…)
Le matin chacun se lève
à son rythme dans ce paisible endroit. On part tous voir la cascade. C’est agréable
de marcher sans sacs et la montée se fait rapidement par un sentier escarpé.
Arrivés à des barrières le long du précipice, la vue est magnifique. Peu d’eau
dans la cascade mais des falaises gigantesques. J.M. et Emerson n’ont pas envie
d’aller plus loin, alors que Mathias et Jacques veulent aller jusqu’à la source
de ce ruisseau que l’on suit depuis le départ de la rando. La fin du sentier
est une vire dans la falaise (petit passage vertigineux avec au moins deux
cents mètres de vide) qui oblige Jacques à lutter contre son vertige, pour
aller s’offrir quelques gorgées méritées d’eau bien fraîche. C’est cool de
boire à cette source qui sort de la terre au pied d’une nouvelle faille
gigantesque où nous paraissons ridiculement petits. En une heure, nos
montagnards sont de retour pour récupérer les deux autres et entamer la
descente vers le camp (…)
Petite pause avant de repartir :
sieste pour les uns, baignade et écriture pour les autres avant de refaire les
sacs et d’entamer la longue descente vers l’entrée du canyon. On se retrouve
tous en bas et nous nous mettons en quête d’un lieu pour dormir, explorant
chacun dans une direction. Devant la pénurie d’arbres, nous décidons de dormir
dans le lit de la rivière asséchée qui offre quelques espaces de sable
douillets où chacun trouve à s’installer (…)
J.M. décide d’allumer un feu et Mathias
vient l’aider pendant que Jacques part en quête d’avocats tombés au bord de la
route. On se retrouve un quart d’heure plus tard sans avocat et sans feu
puisque qu’un garde est venu l’éteindre à coup de pied et de sable. Mathias
explique que l’on est sorti du parc national mais il semblerait que c’est dans
toute l’île que les feux soient interdits. Dépités nous allons nous coucher, avec la crainte de passer
une nuit galère puisque quelques gouttelettes tombent d’un ciel sans étoile.
Entre un chien qui hurle toute la nuit et les passages de voitures au loin, il
est difficile de s’endormir pour certains. Lever aux aurores sous les étoiles,
même pas mouillés, pour un petit déjeuner chaud. Il nous reste une bonne
grimpette avant de redescendre vers Los Llanos pour trouver un bus qui nous ramène
au bateau.
C’est là que l’on
fini le texte avec un stylo qui fuit, transformant la mains du scribe en celle
d’un schtroumpf (…) »
Aude, Anaëlle, Célia et
Rachel décident de retourner à la rencontre des personnes qui vivent de façon
alternative du côté ouest de l’île.
Extraits :
« Ce matin nous nous réveillons à
7h00 et prenons le petit déjeuner qu’Hélène nous a adorablement préparé avant
notre départ en rando. Nous prenons le bus jusqu’à Santo Domingo car Rachel est
restée sur sa faim à la dernière rando et voulait partager avec les filles le
plaisir de rencontrer des gens avec un mode de vie très différent (…)
Nous avons trouvée Rita
sur le chemin, entrain de manger des figues nous commençons par lui demander
notre chemin mais nous nous retrouvons vite assise sur le sol à bavarder. Elle
a 27 ans et dit qu’elle est là dans une quête pour faire un travail sur elle-même,
se débarrasser de tous les enseignements passés ; changer de repaires pour
changer de croyances et changer son action dans le monde. Nous avons apprécié
ce moment qui a été drôle et sympathique en écoutant Rita sous les figuiers.
Après lui avoir raconté notre projet qui semble l’émerveiller, Celia, Rachel et
Anaëlle décident de l’inviter à passer au bateau. Puis nous passons notre
chemin et finissons notre journée à tournicoter en cherchant Magali et René,
sans jamais les trouver. Puis comme la nuit tombe bientôt, nous nous mettons à
installer le campement sur un petit sommet au milieu des pins, avec vue sur la
mer et le rocher du Roi Lion. Après quelques chapatis et une bataille contre
des chats qui semblent affamés, nous nous glissons dans nos duvets en espérant
avoir bien chaud cette nuit.
Nous décidons que demain nous
passerons dans la cabane dans laquelle nous avons laissé un petit mot pour
savoir où sont René et Magali. Les trouverons-nous demain ? (…)
Nous sommes reçues par Kim. Il avait
vu notre mot de la veille et ne devait donc pas être étonné de nous voir. Kim
est plutôt cool ; il a 28 ans et vit seul dans un camion avec extension
d’une cabane en bois sur un terrain qu’on lui a prêté. Il nous a fait faire le
tour de son potager et expliqué son arrivée à la Palma autour d’un café. Il est
arrivé, il y a 3 mois à La Palma dans le but de faire du bateau
stop jusqu’en Amérique du sud, au fil des rencontres et des propositions
il est resté ici car il trouve qu’il y a une énergie particulière ici à La
Palma, dans la nature comme chez les gens. Il nous parle de la façon dont
s’organise la vie dans cette communauté (ici la communauté c’est des gens qui
ne vivent pas très loin les uns des autres, de façon autonome ou
quasi-autonome : nourriture, énergie… dans différents habitats :
tipis, yourte, cabanes, etc). Il nous explique, par exemple, qu’une fois par
semaine ils font des « Gallofas » : ils se réunissent tous chez
l’un d’entre eux et décident d’un truc à faire ensemble, par exemple construire
un toit pour une famille à l’approche de l’hiver, réparer une canalisation…
Il nous a ensuite proposé de nous
accompagner chez… René et Magali !! Alléluia ! Cette rencontre tant attendue est
difficile à décrire tellement elle était poignante. Ce qui nous avait attirées
jusqu'à eux était leur histoire jusqu'à aujourd’hui. Tout a commencé, il y a 7
ans, ils avaient décidé de changer de vie du jour au lendemain à l’arrivée de
leur fils Neil. Ils avaient jugé meilleur que leur fils grandisse dans un
environnement autre que celui ou eux avaient grandis. La quête d’une vie simple
et autonome les a d’abord conduis en Asturies, en Equateur et finalement à La
Palma. Après 4 heures d’échanges, nous partons presque à contrecœur avec la tête
pleine de nouvelles visions de la vie, mais il y a tellement de choses que
notre cerveau n’arrive plus à faire les connections, il nous faudra du temps
pour digérer tout ça (…)
Comme nous l’avions
prévu, nous allons rendre visite à Joëlle et Joaquim (les personnes rencontrées
par Rachel à la première rando) mais pas de bol, il n’y a personne ! On décide
donc de se poser pas loin pour manger et camper. À peine le repas avalé Joaquim
arrive et nous propose de dormir dans la cuisine de la grotte de Joëlle. Rachel
lui offre les petits cadeaux concoctés par elle et les filles : un
bracelet de graines de la Dominique et une aquarelle représentant le dragon en
mosaïque de leur salle de bain. Joaquim l’affiche directement dans la grotte.
Il nous laisse après nous avoir couvert de mille attentions (…) »
Aujourd’hui, mercredi 12
octobre, nous rentrons pour déjeuner au bateau. Léa arrive peu après,
directement de Paris, et assiste à notre effervescence pré-départ car à cause
de la météo et de l’annonce d’un fort vent de sud, Thierry a décidé d’avancer
notre départ en mer à après demain.
Adios queridos amigos,
familias, lectores, on vous embrasse !
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