3 décembre. Ca y est, l’heure est venue de quitter Fernando, avec le sentiment d’avoir eu une sacré chance de fouler cette terre si peu accessible car très, très chère ! On repart avec de belles images. Aude se souviendra particulièrement de ce lever de soleil sur la baie des dauphins à observer leur arrivée par dizaines, dans un cadre et un silence somptueux.
Emerson restera quant à lui sur l’image de ce récife au milieu de la baie de Sancho, avec en arrière plan la plage surplombée de falaises avec la mangrove et les cocotiers.
Le départ donc. S’en est suivie une navigation de trois jours vers Fortaleza. La traversée fut très tranquille, nous avons filé à 7-8 nœuds avec un vent gentil nous accompagnant. Que vous raconter sur ces journées ? Et bien elles sont passées très vite ! Ecritures de courrier à envoyer en Guyane, jeux, groupe de paroles…Léa et Aude avaient aussi organisé pour tous un jeu de l’oie en portugais pour préparer cette ultime étape au Brésil.
Un soir, au coucher du soleil, nous avons eu la joyeuse visite de plusieurs dauphins jouant à l’étrave et nous accompagnant un long moment comme pour partager leur plaisir.
Le 05 décembre, nous sommes arrivés de nuit à Fortaleza. Au loin, nous apercevons la lumière de cette grande ville puis nous voyons se dessiner les contours de ses nombreux immeubles au fur et à mesure que la distance s’amenuise. Surprise en arrivant à la marina, que le livret du dernier voyage décrit comme luxueuse : les trois quarts du ponton n’existent plus et le quart qui reste « fait son âge » dit gentiment Emerson. C’est un ponton délabré, un vieux tas de ferraille tenu par des poutres cimentées et flairant le tétanos ! Nous réussissons néanmoins à nous amarrer et cela fera l’affaire pour nos deux jours d’escale.
Celle-ci sera consacrée principalement au nettoyage et au ravitaillement du bateau. Nous passons tout le bateau à l’eau douce et à la javel, faisons des lessives de tous nos draps et vêtements. En effet, le sel garde l’humidité et il faut absolument assainir le bateau avant l’arrivée en Guyane pour éviter qu’il soit envahi par les champignons une fois là-bas (cause climat très humide).
Nous faisons une mission ravitaillement géant pour éviter la surtaxe des courses en Guyane. Passage en caisse immortalisé par une photo de Jacques brandissant un ticket de plus de deux mètres !
Nous en étions à Fortaleza. Alors, nos impressions respectives, en désordre: Emerson « J’ai bien aimé, j’aurais eu envie d’en voir plus. La population est très hétérogène : indiens, blancs, métissages de toutes sortes…J’ai vu beaucoup d’armes, par exemple celles de la garde municipale. J’ai ressenti de la méfiance dans les rues. C’était sale. Le marché central, avec ces milliers de vendeurs était impressionnant». Aude : « Tout pareil, et puis aussi beaucoup d’animation et de vie dans les rues. C’est amusant de voir des rues entières avec des magasins spécialisés : la rue des hamacs, la rue du cuir, la rue du matériel de pêche… ».
Nous levons l’ancre le 8 décembre, direction la Guyane. La navigation est très rapide, au largue, avec des pointes à 19 nœuds (bravo Chris !) et une journée à 230 miles (presqu’un record)…Nous arriverons cinq jours plus tard aux îles du Salut. La navigation fut très agréable. Ce fut l’occasion d’expérimenter le saut à l’étrave. Le principe : enfiler son maillot, sauter à l’étrave (avant du bateau), se rattraper à la ligne de vie en dessous du bateau, puis se lâcher et se rattraper au bout lancé par une personne à l’arrière. Tout cela sans perte, malgré les bidussades (cris stridents exprimant la peur de Anaëlle) !
L’ambiance fut bien ternie en fin de navigation à cause de la révélation de conneries faîtes à Fortaleza et auxquelles tout le monde a participé à sa manière, entre la participation active et le laisser-faire. Maintenant, il faut faire avec et avancer…
A l’heure où nous finissons cette lettre, nous glissons au moteur sur le Maroni en direction de Saint Laurent.
Alors bande d’équipiers, quelles sont vos attentes, envies pour la Guyane ?
Léa : « J’espère voir des paresseux, des perroquets, un jaguar, un puma noir, mais pas des serpents et des araignées. Découvrir comment les gens vivent là-bas… »
Anaëlle : « Rencontrer des tribus sur le fleuve, voir si leur mode de vie est différent du notre, entendre de nouvelles langues, découvrir des animaux »
Jacques : « Etre dans la jungle ! »
Jean-Marie : « Apprendre à faire des saltos avec l’école de cirque, voir des animaux (aras, singes…) et faire des rencontres. »
Mathias : « Voir beaucoup d’animaux dans la forêt amazonienne, découvrir le territoire français sous un autre angle »
Christophe : « Manger de la soupe hmong et voir les copains de Guyane. »
Rachel : « Me promener dans la jungle, voir des animaux, rencontrer des associations comme Botoplay. Rencontrer des tribus, voir comment elles vivent aujourd’hui, comment elles se sont intégrées, si elles ont gardé leur culte. »
Célia : « Rencontrer des enfants, des indiens… Essayer de trouver une asso que j’ai vu dans un livre sur la Guyane et qui associe tourisme et équitation. Me déplacer sur le fleuve et m’arrêter regarder les animaux. »
Xan : « L’arrivée de Ismaël car c’est un pote. Apprendre à bivouaquer. Pêcher le repas et observer les animaux sauvages, rencontrer les gens de l’ADNG ».
Il ne nous reste qu’à vous embrasser et à vous dire, en ce qui nous concerne, à tout bientôt, car nous repartons tous deux vers la France en ce samedi 17 décembre. Aude car Ismaël vient prend la relève (welcome on board !) jusqu’aux Baleines et Emerson car après pleins d’interrogations, il a été décidé qu’il ne continuerait pas le voyage…
Les camarades en reparleront dans la prochaine lettre. Bon retour Emerson, on te souhaite bonne chance pour la suite !
Emerson et Aude.
1 commentaire:
Un gros bisou frais et ensoleillé et sec (si, si!) du Pays Basque.
Bonne Guyane, et à bientôt pour d'autres textes ...
Miren
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