Christophe : Dire que nous aurons passé 2 semaines ici, encore une escale où le temps a filé incroyablement vite.
Quand nous sommes arrivés, avec tant de difficultés ici après 20 jours de mer, ce qui m’a frappé c’est la verdure, les arbres, les buissons, la mousse, qui s’accrochent aux flancs des montagnes et descendent jusqu’au bord de la mer et jusqu’à la plage qui est derrière nous.
L’autre fait marquant c’est l’amarrage qu’il a fallu faire pour se mettre à quai sans abîmer le bateau, heureusement que nous avons à bord un spécialiste en la personne de Yann, car il y a eu 3 jours, avec la houle, le ressac et même les vagues dans le port apportés par le vent d’Est, qui rendaient notre position plutôt inconfortable, mais tenable, grâce à la toile d’araignée installée par nos soins, d’autres bateaux ont même pu en se mettant à couple en profiter, l’un d’eux ratant sa manœuvre d’approche nous a même défoncé l’étrave, comme quoi comme je dis souvent : une bonne action… Nous avons rapidement retrouvé nos amis Camille, Marco et leur fille Gaïa (ainsi que Kathleen qui ré-embarque pour vivre la fin de l’aventure Grandeur Nature). Ils ont acheté un grand terrain dans une vallée avec une rivière, où ils ont mis quelques moutons (3 cette année) et après ces longues semaines sur l’eau, tout le monde est motivé pour y aller et les aider à améliorer l’endroit, tout le monde sauf moi qui n’y ai pas mis les pieds, contrairement à Tallia qui y a passé le plus de temps possible et qui se chargera de vous raconter ce qu’ils y ont fait.
Pendant cette escale nous avons fêté 2 anniversaires. Yann qui a eu 28 ans et Mathys 18 ans.
Les 2 voulaient que cela se fasse discrètement, mais ils ont eu gâteaux, cadeaux, pièce de théâtre pour Yann au bateau et pour Mathys une soirée chez Camille et Marco, avec jeux, coupe de cheveux, gros repas et des cadeaux dont une guitare offerte par Camille !
Le lendemain en fin de journée nous parlons des groupes « randos ou travaux ». Yann a finalement décidé de rester au bateau et d’aller à la journée aider chez Marco et Camille. On demande aux jeunes de choisir entre les 2 possibilités et tous choisissent les travaux, à part Yawenn et Chad qui ont envie de randonner.
Voilà qui simplifie les choses c’est moi qui partirait en rando avec eux. Tous les autres partiront demain avec Marco et des matériaux.
Tallia, le chantier à Ribeira Fonda : Le terrain de Camille et Marco c’est un endroit magnifique, avec pleins de chants d’oiseaux, des arbres, de la verdure et surtout plein de « Cana-Roca (Hedychium gardneranum Sheppard)» une plante invasive qui fait des énormes racines et qui prend toute la place et fait tomber même les murs de pierres. Qui sera ma cible principale pendant toute la première cession qui a durée 3 jours. Petite scie pliable, machette et serpe, tout le monde se motive pour couper, déterrer arracher cette Cana-Roca . Que ce soit sur le chemin, dans le verger et sur les terrains où elle gène pour installer les piquets et le grillage pour les moutons. On ne s’arrête que pour manger, les repas se cuisinent au feu de bois. Au petit-déjeuner on peut faire griller son pain sur la braise et manger de la bonne confiture d’Araças (genre de prune avec un goût de fraise) faite par Camille et Marco.
Tous les ans avant l’été c’est aussi le moment pour tondre les moutons, pour les attraper Camille les appâtent avec de la nourriture (petits maïs) elle les attire dans un petit espace grillagé, elle les attache, en ce moment il n’y a plus que 3 moutons.
Une fois qu’ils ont été attaché, deux d’entre eux broutent, (je s’appelle « broute »), pendant que Camille partait chercher des piquets, j’ai même fait du « rodéo mouton ». Il n’aime pas se faire tondre, ils bougent beaucoup, mais finissent par se laisser faire. Elle donne la laine à une amie à Douarnenez, qui fabrique des choses avec, dans le cadre d’une association.
Mathys, matis et moi on a essayé de tondre c’est une sensation bizarre, on a peur de lui faire mal, mais en vrai la laine est très épaisse et avons réussi à ne pas blesser de mouton, on en a fait que 2 sur 3 parce que c’est long de faire cela aux ciseaux. Camille et Marco ont une fille de 8 ans qui s’appelle Gaïa, elle est venue dormir dans la grange (retapée) et elle avait acheté des marshmallows que nous avons fait griller sur le feux avec chacun son bâton. Hé on ne vole pas le marshmallow des autres!
Christophe : pour ma dernière rando du voyage, je suis donc parti avec Chad et Yawenn, mais avant de partir nous avons aidé Yann à mieux amarrer le bateau, en mettant une ancre devant et un gros cordage derrière… Nous avons même pris le temps de manger dans l’herbe avant de faire du stop, mais là on a un peu déchanté, nous avons marché 1H30 et plusieurs dizaines de voitures sont passées sans nous prendre. Enfin une charmante docteur venant de Porto nous a pris et elle nous a même déposé à l’entrée du chemin pour la plage d’Alagoa (destination conseillé par Marco) là un endroit pour mettre la tente, des tables avec un toit pour mettre le hamac, et même de l’eau, des sanitaires et des barbecues avec du bois pour le feu pour cuisiner.
L’endroit était très beau avec des rochers dans la mer qui faisaient penser à Fernando da Noronha et sur le côté de la plage un ravin avec un bassin et une cascade d’eau douce.
Le lendemain nous avons continué vers le Nord et une autre voiture nous a pris, au bout d’une heure sous la bruine, pour nous déposer au début du chemin qui nous mènerait en descendant des falaises jusqu’à Faja Grande, heureusement le chemin dans les falaises était sec sinon nous serions descendu trop vite. Encore un chemin fantastiquement beau… A Faja Grande nous avons mis la tente et sommes allés voir au resto d’à côté s’il servait des Francesinhas, c’était le cas, et même s’il nous a fallu attendre 1H30 pour manger, nous étions contents. Par contre je me suis aperçu que notre tente était une 2 places 1/2 et que c’était assez inconfortable, et même trop serré et que je ne passerais pas une nuit de plus comme ça !
Donc retour au bateau avant la nuit du lendemain, mais après une grande balade de 5 heures sur des chemins qui longent la mer et passent par pleins de petits villages avec d’énormes églises, Fajazinha, Mosteiro et Lajedo. Nous avons croisé pleins d’animaux dans leur prés, surtout des vaches et des veaux… Nous avons eu de la chance avec le temps et même avec le stop, une voiture par jour, et un vieux monsieur de Lajedo nous dépose même au bateau.
Tallia : 2ème Session de travaux chez Camille et Marco, un woofer s’est joint à nous il s’appelle Charles, il vient nous aider à défoncer les Cana-Rocas, Camille a tondu la 3ème brebis (car c’était des brebis), elle l’a fait toute seule mais je suis restée avec elle, et on a parlé, rigolé, c’était « hibou » de passer un moment toutes les deux. Nous avons fait de la tronçonneuse, car il y avait des arbres à couper, j’ai porté des gros troncs, car je suis très forte, sinon nous avons fait la même chose que la première session.
Le dernier jour nous avons fait une « Sweet Lodge », une cabane faite avec des branches d’arbres et des couvertures, tu rentres à l’intérieur, il y a un trou que l’on a creusé au centre et dedans on met des pierres, quelqu’un apporte des pierres très chaudes, elle étaient rouges et c’était Michel et Marco qui s’en occupaient. Il y a 4 portes, aux 4 coins cardinaux et selon la direction on fait une genre de cérémonie, on met des intentions, on remercie, on pense à un proche, on remercie quelqu’un ou quelque chose, à chaque porte que l’on ouvre, on rajoute des pierres, on jette de l’eau pour faire de la vapeur, et il fait un peu plus chaud à chaque porte et je suis restée jusqu’à la 4eème porte (Sud) et j’ai sauté directement dans le bassin de la rivière froide. Une fois tout le monde sorti et passé par l’eau froide, on a lancé le barbecue.
On a mangé de la viande et des poivrons et des brochettes que j’avais préparés, il y avait des amis de Camille et Marco avec leurs enfants l’un d’eux me piquait ma brochette.
On a passé une bonne journée, le terrain c’est fini, il est temps de rentrer au bateau, car nous n’aurons qu’une journée avant de partir partir pour Horta.
Christophe : Un autre groupe de 3 est parti en rando, avec Océane, Matis et Isaac, le reste de l’équipe retournant travailler chez Camille et Marco (voir ci-dessus). 3 jours d’exploration de l’île. Le premier soir ils ont réussi à atteindre le camping de Ponta Delgada en passant par la baie d’Alagoa où avait campé le premier groupe.
De là, ils ont pris le chemin qui traverse les grandes prairies avec des troupeaux de vaches et de veaux...Et pris eux aussi le chemin à flan de falaise jusqu’à Faja Grande, avec le même objectif : Manger une Francesinhas, pour ceux qui seraient intéressés voir sur internet... Ou demander à Isaac qui est aussi accro que moi !
Le lendemain, ils sont repartis vers les lacs sur les chemins, avant d’eux aussi prendre l’ancien chemin côtier, vieux de 500 ans.
Admirant les mêmes villages, les mêmes fleurs de toutes les couleurs.
Un autre groupe composé de Yann, Mathys et Yawenn a quitté le chantier de Ribeira Fonda et a fait le chemin, à la journée, avec autant d’émerveillement devant la beauté des paysages et bien sûr une Francesinha à Faja Grande.
Puis tout le monde est rentré au bateau. Le lendemain, il faut ranger toutes les affaires qui nous ont servi pendant l’escale, laver du linge, faire des textes et des dessins et il y a eu plusieurs répétitions du spectacle, remanié par Anouk, afin de le jouer devant les petits du jardin d’enfants et sur le quai pour les amis rencontrés sur l’île et bien sûr Marco, Camille et Gaïa, tout l’équipage a participé (les 4 fois !), et c’était bien.
Quelques courses pour la navigation de demain, car il est temps de partir pour Faïal, où je quitterai le bateau après plus de 8 mois 1/2 à bord, Michel (il professor Sparagano) qui nous a rejoint le 10 me remplace à bord. Le matin de notre départ Camille, Gaïa, Marco et notre ami Jorge (qui travaille pour le port de Lajès) viennent nous dire un dernier au revoir, car c’est sûr cette escale et ces gens géniaux donnent envies de revenir.
Tallia & Christophe
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