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29 juillet 2014

Vendredi 25 juillet



« Bisogna sapere da dove viene per sapere dove va », disent les italiens (il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va). 
Je ne peux donc parler de cette journée sans vous parler, un peu, de la précédente.
Donc, avant minuit zéro une du vendredi, il y a eu une très belle après-midi de navigation pour revenir sur Sète.Bon vent, bonne direction. Je suis content, le bateau vogue gentiment vers son port d'attache. Je vais donc me coucher avec la conscience tranquille du capitaine qui sait qu'il ramènera le bateau et l'équipage à bon port. Je suis du dernier quart que je me suis réservé, pensant qu'il correspondrait à notre arrivée à Sète. Mauvais calcul ! Le vent a été plus généreux que prévu et Christophe, comme d'habitude, a été bien servi par Eole et a fait avancé le bateau à bonne vitesse. Du coup, on me réveille pour mon quart à 4h30 : nous ne sommes plus qu'à 2,5 milles de Sète que l'on voit.
On s'amarre à 5h15 et tout le monde au lit. Petit dej', comme d'hab', à 7h30. On passe les ponts deux heures plus tard et on s'amarre chez Guillaume sur l'étang de Thau, à notre place. On range les voiles, le bateau. Marec arrive l'après-midi et il assiste à nos échanges de réponses au questionnaire de fin de stage.
La synthèse de ces trois heures de discussion  est que cela a été plutôt un bon  stage et que les reproches que les uns et les autres ont pu se faire prouvent plutôt une frustration quant à des relations qu'on aurait voulu plus profondes. Ca me semble encourageant. En somme, on avait pas mal d'attentes et un bon niveau d'exigence relationnelle. Mieux vaut la déception (relative tout de même) que l'indifférence.
Je ressors de cette après-midi avec la certitude que ces 6 jeunes réussiront avec le temps à former un équipage. Ca leur prendra  du temps et des efforts, mais je suis persuadé que s'ils y arrivent, ils en tireront les bénéfices tout au long de leur vie. Une petite scène avec Moussa, le soir même, me le confirme. Je lui ai dit dans l'après-midi qu'il fallait qu'il choisisse maintenant quel homme il voulait devenir. C'est finalement toujours la même histoire depuis la nuit des temps : qu'est-ce qu'on préfère ? Etre ou paraître ? Il est plus facile de paraître (un homme ou autre chose) : on allume une cigarette, on parle comme si on avait 10 ans de plus, on bombe le torse, on raconte des histoires où l'on passe pour un dur. Facile !  Mais l'être vraiment, Moussa,  ça va te demander plus de force. Alors, la dernière cigarette que tu as allumée en cachette,ce soir, c'est juste la preuve que tu fais dans le facile. Un homme vaut ce que vaut sa parole, mon gars.
Tu as la mienne. Si tu fais ce voyage avec nous, tu seras quelqu'un qui vaut, à la fin, parce que les gens qui t'entourent pourront compter sur toi et ta parole (ce qui est la même chose, tu l'as compris).
Je vous embrase tous et vous remercie.
Michel



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