Départ sur les chapeaux de roue pour l’équipage de grandeur nature, enfin sur les chapeaux de voiles. Le moral de l’équipage est mi-nostalgique mi-joyeux car nous quittons Hierro mais nous allons vers une nouvelle île : Santa Lucia ou Sao Vicente, on ne sait pas encore. Ça fait maintenant 8 jours que nous n’avons pas navigué ! Il va falloir se réhabituer aux quarts, aux manœuvres, au mal de mer pour certains, aux vagues et dire adieu aux bonnes nuits au port, enfin pas vraiment avec les amarres qui ont hurlé à la mort toutes les nuits. C’est aussi dire au revoir aux grandes randonnées qui nous font bien sentir nos jambes, aux paysages incroyables, aux empanadas, aux hamacs, au café con leche, au cola cao, au fromage fumé, aux Guaguas et à tous les petits plaisirs de la terre. Mais bon, c’est pas grave, on va en découvrir de nouveaux au Cap vert !
Ce début de navigation se déroule très calmement, enfin avec le bruit du moteur et quelques fois le silence des voiles.
Pour Matis et Yawenn, la navigation est souvent difficile car le mal de mer ça fait MAL !
Mais bon ils inventent un jeu très rigolo : le basket-vomi, les règles sont simples : celui qui a marqué le plus de point dans les paniers (seaux) au bout de la journée remporte le match. Le grand gagnant de la saison de NBV (National Basket Vomi) est notre Vomito guitariste, Yawenn ! suivi de prêt par Matis le lecteur fou ! Félicitation au nouveau joueur qui entre dans la compétition, j’ai nommé Isaakàvoiles!
Ça y est nous savons que nous allons à Santa Luzia, une île déserte, enfin presque, quelques scientifiques y étudient les espèces locales dont l’Alouette de Raso et quelques pêcheurs y ont établi leur camp de base. Enfin bref, là on est pas arrivé, et avant tout, on doit apprendre quelques mots de portugais, du coup, Christophe et Isaac nous font un cours par jour, nous avons appris a dire «gusto muito o gelados», connaissant Christophe nous n’avons même pas besoin de vous donner la traduction.
Les Dauphins ont été les premiers êtres vivants avec lesquels nous avons pu commencer à pratiquer, ils sont venus trois soirs de suite nous souhaiter un bon appétit à l’étrave. Nous avons eu le droit à un merveilleux spectacle mêlant fous à pieds rouges, puffins cendrés, dauphins tachetés, et poissons volants.
Notre route vers le sud nous rapproche sérieusement de notre destination, nous nous organisons pour arriver le soir du 31 mais la météo ne nous l’a pas permis. Alors nous avons finalement fait des quarts normaux et nous sommes arrivés à 6h00 à Santa Luzia. Entre les lumières des bateaux au mouillage et les rochers nous mouillons dans du sable, la nav’ est enfin terminée !
Nous repartons nous coucher pour 1h30 de sommeil et nous nous réveillons devant les montagnes vertes, la plage sublime de sable métisse et surtout un super shortbrack (pour les non surfeurs se sont des vagues qui se cassent au bord avec très peu d’eau).
Après quelques réparations matinales, nous partons à la découverte de la plage et de ses vagues dans lesquelles nous nous éclatons en body surf ! Une fois bien échauffés, nous avons entamé un cours de cirque et des jeux encadrés par Anouk Cirkaman. Nous allons nous coucher la tête pleine de belles images de la plage et nous mesurons notre chance d’être dans ce lieu unique et non pollué par la présence d’humains envahisseurs.
Pour notre deuxième jours sur l’île, ce sera plongée sous marine près du gros caillou qui ressemble à un crocodile. C’est un terrain de jeu magique, on y voit pleins d’espèces de poissons de toutes les couleurs et on apprend les techniques de plongée.
En rentrant, nous nous attelons à notre groupe de parole hebdomadaire, tout le monde prend la parole mais nous avons aussi le temps de profiter du silence. Nous nous racontons des histoires d’écoute et de pommiers, cela nous plonge dans des questionnements non-violentesques : «Mais comment on fait si on va sur la colline de l’autre et que lui ne veut pas venir sur la notre ?» et «Comment c’est possible que sur le même pommier les pommes ne soient pas toutes de la même couleur ?» et «Est-ce qu’on doit attendre quelque chose en retour quand on fait un pas vers l’autre ?»
Après ces deux jours de tranquillité, nous nous activons au matin du 3 novembre pour lever l’ancre et faire cap vers Mindelo sur l’île de Sao Vicente à une allure presque oubliée de tous : le près serré ! On tire des bords parce qu’on adore, et surtout parce qu’on doit passer la Ponta do Calhau. La pointe passée, une autre surgit devant nous, la ponta Do Recanto, alors nous la contournons en tournant à la voile sans toucher à la barre ! Puis Christophe et Isaac nous font un cours de portugais et c’est déjà le moment de faire les manœuvres pour se préparer à l’arrivée à Mindelo, quelques minutes plus tard nous mouillons devant la ville tout près des pêcheurs. Peut-être que nous pourrons avoir du poisson dans nos assiettes demain, qui sait ?
Kathleen et Yawenn
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