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17 janvier 2023

Lettre collective du 10/01/23


Après un arrêt express à Saint-Laurent, nous voilà déjà repartis pour la remontée du fleuve. En fin de soirée, on arrive à Saint-Jean, pendant la navigation, nous sommes passés devant la charbonnière, terre rouge et avons slalomé entre les bancs de sables et roches de l’île aux lépreux. Heureusement que Christophe se souvient si bien de tous ces endroits et de comment les passer !

En vue de la barge de Chloé, on préfère rester à l’écart pour dormir. À Saint-Jean, on ne se sent pas encore assez prêts pour présenter notre spectacle, on préfère répéter et peaufiner des passages, puis jouer avec les enfants du village en leur proposant un atelier cirque. Zoé nous fait les traductions, fait régner l’ordre parmi ces troupes de footballeurs et de circassiens.



À partir de ce moment là, nous avons pris notre rythme de cirque et de spectacle : le matin après le petit déjeuner et les tâches, nous partons pour une petite navigation jusqu’au village suivant. À notre arrivée, nous allons à terre nous balader, dire bonjour et prévenir les habitants du village que nous leur proposons vers 15h30 un spectacle de cirque ainsi que des ateliers pour les enfants et aussi un peu pour les grands. On retourne manger au bateau et c’est le temps calme du début d’après-midi. Le moment de travailler nos textes, avancer nos responsabilités ou toute autre chose. À 15h, nous retournons à terre pour nous préparer, aménager notre scène, s’échauffer et accueillir notre jeune public. Lola virevolte pour que tout se passe du mieux possible. Nous, on se concentre autant qu’on peut pour être fier de notre spectacle. Il y a souvent des rires, surtout quand Isaac dégaine son cheval et débarque au milieu de la scène. Il y a aussi des sourires quand on jongle, des exclamations quand on tombe des épaules de nos coéquipiers et que les autres sont là pour nous rattraper et nous relancer en l’air.

Apres le salut, nous nous mélangeons avec les enfants pour les entrainer vers des activités : un jeu collectif de cirque pour se rencontrer puis des ateliers de jonglage, portés, bulles, kapla ou foot. Jusqu’à l’heure ou nous sommes obligés de rentrer pour manger au bateau, à chaque fois on profite de chaque minute jusqu’à la dernière.



Tout cela est coloré par des aventures intempestives. À Pimpin, il a tellement plu que nous avons retardé le spectacle, préférant apprendre le joul (jeu jouka) dans la pluie et la boue en fabriquant des barrages et en espérant qu’ils tiennent, en vain. On est sous un magnifique manguier et à chaque bourrasque, une mangue ou deux tombent et les enfants se précipitent, c’est au premier qui l’attrape de la manger. Certains sont très forts et ce n’est pas toujours juste mais le jeu en vaut la chandelle et on s’y met presque tous. On nous en offre également et elles sont très bonnes.

À Bastien, on a subi une attaque de mélipodes pendant l’échauffement. Tallia en a plein le T-shirt et Robin se retrouve avec une douzaine agrippées à son cuir chevelu. Ils courent partout et on finit par réussir à les immobiliser pour les sauver. On a fait un loup objet puis des belles balades et baignades sur la plage. Le village est vraiment très joli et bien entretenu.

Sparouine est un village un peu plus grand, il y a même une école. C’est le village où vit la famille de Claudio, il nous rejoint avec Yann et Sophie, c’est l’occasion de leur montrer notre spectacle. C’était important pour nous car ils nous ont beaucoup donné. Il pleuvait fort et heureusement que nous avons eu la salle polyvalente à notre disposition. Tout ça pendant que le bateau faisait des acrobaties autour de son ancre.

En pensant arriver à la forestière, on se trompe, on se retrouve à Anaoela Onde, le village juste à côté. Ça nous fait bien rire et on remouille au bon endroit. Là-bas, les enfants sont très affectueux, ils nous font des câlins, nous tressent, nous les portons. Sur le chemin du retour, nous chantons tous ensemble en se tenant les mains.


Le soir du nouvel an, notre tournée se finit, nous nous éloignons de toutes vies humaines afin de pouvoir dormir loin des feux d’artifices et des pétards. Pour notre dernière journée sur le fleuve, nous choisissons Pimpin, notre village préféré. En posant des questions, nous apprenons qu’ils ont prévu une journée de préparation de couac pour le lendemain matin. Tout le monde en saute de joie, et nous les invitons à passer un moment sur le bateau le soir même.

Aux premières heures du jour, l’équipe couac est prête à presser, tamiser et remuer du manioc dans le pagi (grande poêle) avec de la fumée plein les yeux. Ismaël fait du pain avec les jeunes de Pimpin. Kathleen observe une petite araignée dans les branches du manguier. On partage des bons moments, un repas, du travail, de la sueur et nos yeux piquent tous ensembles à cause de la fumée. Mais l’heure du départ arrive, nous faisons nos au revoir au village et à ses habitants, un peu tristes mais contents d’aller vivre de nouvelles aventures.



Nous rentrons à Saint-Laurent. Sur la route, Yawenn, Isaac, Matis, Isma et Elora préparent leurs sacs et leur départ pour être prêts demain matin afin de partir chez Papillon et Coralie, les amis naturalistes d’Ismaël.

On ne se retrouvera que le 8 janvier à l’ADNG pour se raconter nos aventures:


ANOUK : Vous avez fait quoi pendant ces cinq jours?

YAWENN :  On a fait pleins de soirées jeux de société ! Surtout des Wingspan.

ANOUK : C’est quoi?

YAWENN : C’est un jeu d’ornithologue où tu dois créer une équipe d’oiseaux qui te rapporte le plus de points possible.

ELORA : On a surtout vu beaucoup d’oiseaux en vrai, dans les marais, dans la savane, dans la forêt.

YAWENN : Ah oui, et on a aussi vu deux boas dans l’affut, y’en a même un qui nous a surpris en attaquant juste devant nous.

ANOUK : Attendez, vous êtes allés où, dans les marais, dans la savane ou dans la forêt?

ELORA : Bah, un peu des trois, le carbet de papi et coco et celui des frugivores sont dans la forêt, ils ont juste dégagé un peu autour de la maison pour planter et puis on est allés observer la faune au Pripris Yiyi, c’est des marais juste derrière la savane.

ANOUK : Vous avez vu beaucoup d’oiseaux ?

YAWENN : Ouais, on en a vu pleins, on a vu une buse blanche, des colibris dryades, des toucans, tangara évêque…

ELORA : Et le Jacana aussi !

ANOUK : Attendez, vous allez pas tous me les dire ce serait trop long. Et sinon, vous avez fait quoi chez Papi et Coco ?

YAWENN : On a beaucoup travaillé, on a débroussaillé plein d’endroits à la machette pour pouvoir planter des arbres. On a aussi renforcé l’entrée du terrain que l’eau avait tout raviné et creusé sous le carbet pour y faire un atelier.

ELORA : On a quand même pris le temps d’aller se balader à la montagne des singes et on a passé du temps avec Marie et Baptiste, les voisins chez qui on est allés manger plusieurs fois. On est aussi allés rencontrer les gens du lieu de vie de la LVA.


YAWENN : On y a même fait de l’apiculture !

ANOUK : Eh c’est quoi cette histoire de frugivores ?

YAWENN : Bah, en réalité Joris est plutôt un crudivore ce qui veut dire qu’il ne mange que des choses crues, jamais cuites.

ELORA : Il est aussi instinctivore, ça veut dire qu’il considère qu’en étant crudivore, son corps lui fait mieux savoir ce dont il a besoin. On est allés chez eux le dernier jour, on y a observé des membracides dont Papi est spécialiste et on y a dormi.

YAWENN : Maintenant c’est a toi de nous raconter !

ANOUK : Alors, bah déjà on a mis les deux petits dériveurs de l’école de voile à l’eau et on les a essayés.

YAWENN : Ah ouais, et c’était bien?

ANOUK : Oui, on est allés faire un pic nic mais comme on était trop nombreux pour tous y aller en Nikans, on a aussi pris deux Pico.

YAWENN : Il y avait encore beaucoup de réparation à faire?

ANOUK : Non, mais quand même, on les a fait avec Chad et Christophe, Kathleen et Tallia qui étaient au bateau et le reste du groupe étaient à Saint Jean avec Chloé et Zoé pour faire une ballade. Apparemment c’était cool, Robin a dit: « c’était pluvieux mais avec une bonne surprise sur l’île portal ». Je pense qu’il voulait parler de l’awassa, une danse traditionnelle.

ELORA : Et vous avez eu le temps de faire du cirque?

ANOUK : Oui, on y est allés mercredi, vendredi et samedi. Vendredi, c’était entrainement de bascule, on a pu essayer. Puisque Keziah ne pouvait pas venir jusqu’à awala la semaine prochaine, nous lui avons proposé de nous accompagner à l’ADNG. Il est venu en même temps que Solaine, qui est prof de cirque à Cayenne, son compagnon qui est océanographe, leurs enfants, Jocelyne, Jojo, Andréa, Eric et Océane. On était beaucoup sur le bateau et heureusement il n’a pas plu.

YAWENN : Ouais heureusement, sinon, ça s’est bien passé l’arrivée de Yann?

ANOUK : Oui, il a débarqué en Stop-Kayak au beau milieu du petit déjeuner. Avec toutes ses affaires, c’était marrant.



Nous vous avons conté une petite période de l’ADNG bien remplie. C’était la dernière lettre co d’Elora mais Yawenn et Anouk vous disent à la prochaine fois!


Elora, Yawenn et Anouk.

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