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25 mai 2023

Suite Journal de bord du 7/03 au 19/04/2023 "Silver Bank et Lupéron"

Le 7/03/2023 « Journée technique, journée de sadique ! »


Aujourd’hui c’est courses de dur, cuisine et matelotage. La journée commence en haut du mât pour moi, je me fais hisser par Isma et Yawenn, ça ne sera pas une voile que Isma hissera en dernier durant ce voyage mais bien moi. Ma mission, sécuriser la drisse de GV et de secours avec un amarrage plat, je ferai la même action pour les lazys. Après la tête dans le mât c’est la tête dans la salade et les carottes. Le repas nous sera d’une grande aide pour pouvoir transporter les courses de dur que nous ferons cette aprèm. L’objectif est de blinder le bateau en sec pour pouvoir bien manger sur le banc. Mission accomplie tout dans la bonne humeur et dans la rigolade, entre cache cache dans la réserve du magasin, caddie karting et tentative ratée de mettre un pot de Nutella en douce. Bref on a bien rigolé. Le résultat est : re-remplisage du casier de flans de leche, mais bon on est très loin derrière l’achat massif de la dernière fois, de pâtes, conserves et bien sur du riz qui a été acheté en quantité raisonnable de 100kg. Comment vous dire que les courses étaient dures ? Le repas du soir est le bienvenu, des fajitas servies et créées par Lola et par moi. Ce qui nous permettra de dormir comme des loirs.

Isaac


Le 08/03/2023 « El dia internacional de la mujer y de las ballenas »

Je me rappelle certains 8 mars dans ma vie. Qu’est-ce qui va faire que je vais me souvenir du 8 mars 2023 ? Les emplettes du jour ? Ou devrais-je dire, comment se charger comme des mules pour charger le bateau ? Le départ d’Ismaël sur des airs de tailler la route, bye bye l’ornitho, à la revoyure ? Les tristes nouvelles du monde ou le renoncement à l’escale cubaine ? Ou encore l’échappée de Grandeur Nature vers Silver Bank, un deuxième départ vers les baleines ? Il semble que nous ayons l’embarras du choix, commençons donc par un commencement.

Le 8 mars est un jour spécial dans le monde entier. Je me rappelle du 8 mars 2020, au Guatemala, mon amie rappeuse et féministe Mai de Rimas, est montée sur scène avec Rebecca Lane et d’autres femmes pour dénoncer les violences sexistes et les oppressions. Ce jour-là on célébrait la force, la grandeur et le courage de femmes qui, dans un tel pays d’Amérique Centrale où le patriarcat est d’autant plus présent et les inégalités entre les sexes évidentes, osent peu à peu à travers l’art, revendiquer leurs droits, leur justice et leur dignité. Et pour cela je dois une pensée à mi hermana Mai de Rimas, la luchadora.

Voilà pour planter le contexte. Aujourd’hui, 8 mars 2023, c’est d’un tour de marché dont on se souviendra, ou pas. Notre bel acte de bravoure du jour, pour certains un grand pas, aller acheter fruits et légumes au marché, armés d’une quinzaine de sac à dos, cagettes et sacs cabas. Deux équipes, listes des courses en main, s’attaquent à tous les stands déambulant, au milieu du brouhaha, à la recherche de quelques kilos de patates douces, de choux et de régimes de plantains. L’heure de la mise en application des cours d’espagnol a sonné ! Ça s’embrouille dans les chiffres, les dizaines, les centaines, ça circule de ça de là, pas de place pour la mollesse ce matin ! Notre tas de fruits et légumes grandit dans un coin du marché bondé. Anouk, Tallia et Isaac sont en autonomie, on se croise tout sourire, d’un bout à l’autre des étalages. Moi je fais équipe avec Chad et Yawenn, et on se charge des aguacates, remolachas, morondron et lechugas. Je pense à ces deux laitues que j’ai failli oublier de payer, faute d’être trop speed, trop dispersée. Une fois tous les fruits et légumes rayés de notre liste, on blinde un premier motoconcho que j’envoie au muelle de los militares. Ça déborde un peu, Anouk se contorsionne entre des cagettes et sous des sacs (avantage d’être circassienne), mais ça rentre pile poil. Nous suivons de près avec le deuxième convoi tout aussi chargé. Acheter des ananas et des citrons, c’est toute une aventure. Le rangement qui s’ensuit est tout aussi délirant. Heureusement que nous sommes à quai en train de nous recharger en eau chez les charters de whale watching qui nous acceptent gentiment sur leur territoire. Le bateau est rempli et c’est très joli !

Les provisions embarquent, un Ismaël débarque. Ismaël, un pilier depuis le début du voyage qui, jusqu’aux dernières heures, nous a donné de lui et de sa belle énergie. Ismaël, mon ami, mon frère, que je retrouverai au détour d’un projet roulotte, d’une huître au reblochon party ou d’une escapade en montagne noire. Adios amigo, pronto te veo.

Transition idéale pour dédier une pensée à Dayan (frère d’Isma), qui est au Guatemala en ce moment (justement avec Mai de Rimas), ils m’ont envoyé de bien tristes nouvelles du pays. Tout comme les actualités cubaines que nous a transmis Séb dernièrement. Crise économique sans pareille, exode de la population et fuite par tous les moyens possibles en quête de conditions de vie meilleures, pénuries alimentaires, inflation monumentale, renforcement de l’embargo, un effondrement qui laisse même place à une violence inédite dans certains coins de Cuba. Les tristes nouvelles du monde m’atteignent, je me sens impuissante. Il paraît que des Cubains rejoignent le Guatemala afin d’essayer de traverser vers les États-Unis. Est-ce que l’art vit encore au moins à Cuba ? Mai de Rimas devait s’y rendre en juin pour un projet artistique, d’ailleurs. La seule chose que je sais c’est que nous, avec Grandeur Nature, nous n’y trouverons pas notre place cette année. Nous faisons une croix sur cette escale, à regrets, mais c’est le triste sort de la réalité et une prudence sensée. Si les Cubains sont prêts à s’embarquer sur des pneus pour rejoindre la Floride, est-ce bien prudent de s’y rendre avec un catamaran ?

Quitter la misère d’un pays dans l’espoir de trouver un meilleur ailleurs, tomber des nues face à l’étanchéité des frontières ou la frilosité des gens et des lois face à l’accueil d’étrangers, lutter toute sa vie pour pouvoir se nourrir, garder l’espoir pour survivre. C’est sûrement ce que les Cubains vivent, et c’est aussi ce que décrit le jeune Camerounais qui a écrit « BOZA ! », un livre du bord qui passe de mains en mains dans l’équipage. Notre équipage, qui lui, est bien loin de souffrir des soucis du monde, car il a déjà bien assez de fils à retordre avec les conflits du bord. Des altercations minimes, des confrontations puériles, c’est ce qui pimentent nos journées ! Et le clou du spectacle aujourd’hui c’est un grand départ vers le Banc d’Argent, une échappée sous la brise qui pousse nos voiles doucement. Le vent dans le nez, on va faire du près sur une mer plate, et en quittant la baie dans les sargasses c’est des baleines qui nous épatent avec leurs souffles et leurs sauts d’acrobates. C’est de ces baleines dont je me souviendrai pour le 8 mars 2023.

On se donne rdv à Silver Bank ?

Lola



Le 09/03/2023 « Je sais très bien ce que t’as fait, fais pas genre »

Ce matin, je me réveille de bonne humeur, en sortant sur le pont, nous étions toujours en mer, il n’y avait pas de Popol en vue mais toujours la voile hissée. Le vent me refroidit, petit-déjeuner terminé on annonce les tâches : « de cuisine/vaisselle Yann et Matis » Aussi vite dit, nous voilà en cuisine. Heureusement qu’on est en cuisine car au près ça mouille, dans la cuisine ça fait chauffer les pâtes, ça sort la mayo ainsi que le thon, on rajoute quelques maïs et des pois chiches et le tour est joué. Une salade de pâtes en 10 min c’était simple, basique, logique, précis et net. Pour l’après-midi ça sera : jeux (où Christophe jouera pour la première fois), lecture et sieste pour certains. Le temps passe vite, nous voici au goûter. Après m’être ravitaillé, je m’allonge avec Mathys à l’arrière. Océane entend notre conversation et nous pose une question : « Est-ce que vous pensez que si des parents sont considérés inaptes à effectuer leur devoir parental, ils devraient laisser leurs enfants à l’adoption ? » C’est tiré de son livre de Lyes Louffok (le titre de son livre est « Et si les enfants votaient »). La question tourne en rond dans ma tête, Mathys, Océane et moi commençons un débat, on n’est pas très d’accord et en temps que jeune placé, je n’arrive plus à dire ce que je ressens. J’ai l’impression d’avoir un nœud dans le ventre, je pense que ça vient du fait que j’ai parlé de ma famille d’accueil (car Océane connaît la ville et m’en a parlé), des souvenirs reviennent. Elle m’a pris quand j’avais 18 mois (l’âge où j’ai été placé) et je suis parti de chez elle quand j’avais 10 ans, tout ce passé que j’ai enfoui dans un volcan endormi s’est réveillé au plus profond de moi. Je crois que ça a fait le même effet à Mathys car je ne le vois plus à coté de moi. On continue avec une prise de ris, Tallia et Anouk distribuent les postes. Après le repas, qui sera des lentilles, deux baleines font leur entrée, leurs souffles jaillissent. On dit les quarts et ma joie reprend vie car je suis avec Yawenn, on n’est pas souvent ensemble (c’est ça les contraintes du mal de mer car souvent on est malade en quart et en journée mais vu qu’on est que trois...). Avant d’aller se coucher Christophe me fait rire, ce qui fait aussi rire l’équipage, il me fait des imitations de personnes de lieux de vie ou des pions de l’école, enfin d’adultes quoi, ça donnerait « Je sais très ben ce que t’as fait, fais pas genre ». Bonne nuit à vous !

Matis


Le 10/03/2023 « Cap pour la vie ? »

10 mars, 6h du mat’, le jour se lève à l’horizon. Nous sommes 3 sur le pont avec Yawenn et Matis, on a sorti pantalons et pulls pour passer notre 1/4 de nuit à la cape. Il y a du vent et on avait froid en sortant de nos bannettes. Si je repense à moi, il y a 10 ans, un vendredi à cette heure là, je me préparais pour affronter le froid de l’hiver. Emmitouflée sous un bonnet et une écharpe, j’allais attendre le bus pour me rendre au lycée. Et j’attendais avec impatience les beaux jours du printemps. À cette époque je ne pensais même pas à l’idée de passer un hiver ailleurs, sous un soleil tropical. J’avais déjà ce goût pour les voyages mais les années, pour moi, étaient rythmées par les saisons. Alors sous mon manteau, j’attendais les vacances suivantes… Bon c’est en Angleterre que je suis retournée le mois suivant. Si j’ai souvent trouvé que le temps s’arrêtait durant mes voyages c’est sûrement les saisons qui me perturbaient. Mais là on connaît la date, mars 2023 et même si le vent nous rafraîchit on n’a pas si froid dans ce cockpit, tous les trois à se raconter des blagues. Je fais ce parallèle sur la notion de froid car j’aime de moins en moins l’hiver. Mais si on parle d’hiver aux Antilles ça me va mieux ! Et dans ce contexte, sur le GN à l’approche du Banc d’Argent, je me dis qu’on est bien, là. Insouciants, prêts à guetter les baleines, à recevoir la chaleur du soleil, à retrouver l’équipage autour d’un café… et éventuellement reprendre notre cap ?

Notre cap sur la vie, sur les relations, la communication, l’apprentissage, le savoir-être. Toutes ces notions implicites à bord du bateau et qui s’apparentent à la vie ordinaire. Alors vous êtes prêts, cap sur la vie ?

Matis était le premier à la barre. Moi j’ai vite détaché le bout qui retenait la bôme et Yawenn borde la GV. Le vent souffle, on retrouve nos 7 nœuds, ça va vite. Comme l’âge de la majorité, on ne le voit pas arriver mais on doit se montrer autonome.

«  Lofe un peu plus Matis !

- Décide toi pour une formation !

- Yawenn, je fais passer le solent

- Tiens v’la les dossiers d’APL pour ton logement

- Les gars je descends faire le p’tit dej’

- Soyez prêt à vivre seul

- 7h, c’est l’heure du p’tit déjeuner

- Attention, ne rate pas ta déclaration d’impôts.

Mais c’est aussi…

- Matis tu veux quoi à boire ? Thé, café ?

- Maintenant tu peux faire tes choix de repas à cuisiner

- Yawenn tu me passes la confiture stp ?

- Attends, je pars voyager en Amérique. »

La majorité c’est aussi se faire plaisir, choisir notre voie et notre cap. Alors on aurait pu longtemps se laisser dériver au fil du vent et de nos blagues. Mais c’est vers le cap nord-ouest que nous virons de bord pour entrer sur le banc. Il y a de la houle, on guette le sondeur car les profondeurs s’éclaircissent. Nous n’avons pas encore pris cette entrée-là mais le vent en a décidé ainsi. Pour une deuxième session baleines, nous accostons ces bas fonds jusqu’à nos bouées de mouillage.

Océane



Le 11/03/2023


« La ballena fuera ! » Espagnol pour bien commencer la journée, on a fait 30 minutes de travail de tête. Ça a été de longues minutes avec une odeur de bananes qui cuisent et une banane en en-cas. Avec Océane on a été plonger, on a fait deviner des animaux sous l’eau puis on est rentrées parce qu’on avait faim. Baccalauréat, j’ai perdu, pas étonnant je n’aime pas ce jeu. Plongée ou pas ? Je suis restée au bateau avec Mathys et Christophe, on a fait des queues de baleines en coco. Après goûter, tresses, lecture co et 21. Puis repas, 6 qui prend, je perds, ben quoi le but n’était pas d’avoir le plus de points ? Bon pas grave « ce n’est qu’un jeu .» Après avoir fini le fessier trempé sous un ciel étoilé, je vais me coucher.

Tallia



Le 12/03/2023


Réveil au son de la musique d’Asaf Avidan. Après le p’tit-déj’ c’est cours d’espagnol, Anouk et moi on présente les questions que nous avions préparées sur les baleines ou las ballenas !

Par la suite on prépare le bateau et nous décidons les postes, moi je suis à l’aile ou hallal. En passant au-dessus d’une patate il se produit quelque chose d’assez drôle. Je vois un barracuda me suivre, quand je me retourne il repart, et sinon il est à 1 m de moi sur le côté. Il finit par partir et moi aussi car l’heure de la cuisine était arrivée ! L’objectif du jour : passer toutes les bananes, alors armés de nos couteaux on s’active pour faire un bon repas. Après le repas on se met au grattage de la coque « enalguée ». Moi, armé de ma brosse à dents, je gratte les hélices, accompagné de Matis. Par la suite, petite plongée avec les chants de baleines et les patates à 20 m de fond, mais le temps presse et on doit rentrer au mouillage pour le goûter et la lecture co’.

Yawenn Leroy



Le 13/03/2023



Tout commence par le meilleur réveil de tous les temps, au souffle d’une baleine qui stagne autour de notre mouillage du fameux bateau Grandeur Nature, sous un lever de soleil éclatant à Silver Bank.

Après les tâches, Yann et Chad partent, tels 2 aventuriers, voir cette belle ballena. Ils reviennent l’air émerveillé de cette rencontre au sec, eh oui au sec car ils ont oublié masque, tuba, appareil photo, etc. Après un petit détour de notre planning, cours d’espagnol avec Lola, comme dirait notre amie « portugay fish ». Enfin bref, après cela nous partons pour la plaine de sable. Nous sommes à l’aile, moi et Anouk, car il est possible de voir des baleines. Ch, Matis et Yawenn sont aux jupes et là ils sautent à l‘eau et me demandent de lâcher l’aile. Du coup je lâche et je les suis, nous nageons quelques mètres, et là !!! J'aperçois une pectorale, puis 2, puis toute la baleine qui remonte à la surface pour sonder. C’était trop beau, elle était à 15 ou 20 mètres de nous !!!

Après cela nous rentrons au bateau jusqu’à ce que l’on arrive au mouillage.

Goûter, lecture co et bracelet en macramé, j’ai réussi mon premier bracelet en macramé. Il est d’un vert serpent incroyable. Enfin bref repas du soir puis dodo. Bonne journée quoi !!

Mathys Morgan


Le 14/03/2023


→ Chapitre 3, adaptation spectacle.

Avec Lola, on s’est posées, on a adapté. Un bon moment, c’est allé plus vite et c’était plus simple en l’écrivant au fur et à mesure qu’en essayant de le faire de tête.

→ Chapitre 2, Jedi de la désertion.

Prise de court, le temps d’aller aux toilettes et de poser mon bracelet, j’ai loupé le gainage. Motivation 0. Tout le monde fait un peu ou beaucoup mais tout le monde en décalé, je me sens un peu seule dans mes exercices, du coup ma motiv’ est tombée à -3.

→ Chapitre 1 : faux-cul.

« On aurait dit qu’il avait un faux-cul. » Un faux-cul, oui, mais en quelle matière ? Pâte à prout ? Ressort ? Non ! Gonflable ! Eh un faux-cul en fourrure, ça doit être trop bien ! Sinon un où tu peux mettre une boisson et quand tu t’assois tu peux boire ! En crash-box ! Non, sinon quand tu t’assois c’est violent ! Moi, je dis en papier bulle. Oh ! En jello, et quand tu marches ça fait blup, blup. Bon, c’est bien beau, mais maintenant c’est lequel votre préféré ? Lola a dit que c’était le ressort. Yann, le jello. Moi c’est le faux-cul gonflable, au moins, quand je m’allonge sur le ventre les gens peuvent l’utiliser comme tremplin. Yann m’a dit : « Oui, mais toi tu penses aux autres » Et moi je réponds : «  Ben, puisque c’est un faux-cul, je peux le leur prêter et faire du tumbling sur leur cul. »

Bon, moi je vois le sens pratique, j’imagine bien un spectacle d’acrobatie où tout le monde a un faux-cul gonflable et où tout le monde se saute dessus ! 

Anouk


 Le 15/03/2023 – Au Banc d’Argent.

«-  Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître,

- Silver Bank en ce temps-là avait le corail en fleur et des poissons en couleurs,

- Et si Polyxéni qui nous servait de nid ne payait pas de mine,

- C’est là qu’on a vécu, toi encore gamine et moi qui plongeais nu.

La baleine, la baleine ça voulait dire y’en a qu’une seule,

La baleine, baleine et l’équipage faisait la gueule. »

Passé cette introduction en chanson, parlons de cette journée. Le vent était sud, il y avait du clapot, alors on s’est dit : et si on restait au mouillage, comme ça on pourra avancer dans ce que l’on doit faire. Des bilans de mi-contrat avec les jeunes, des topos de responsabilités car nous allons en changer à la fin du mois. Ah oui, et un brossage collectif du pont, comme nous l’avons fait il y a quelques jours pour les algues de la coque, à la dérive, un topo navigation et la fin des Coloriés en lecture-co.

Bon, j’ai fait deux introductions mais je n’arrive pas à démarrer ce texte. Là Yawenn me dit :  « T’as parlés des « cons » ? » Et cela nécessite une explication. Hier matin nous parlions avec Yann quand j’ai utilisé, à propos, le mot concomitant et je ne sais pas pourquoi nous sommes partis dans l’énoncé des mots qui commençaient par « con » ou qui contenaient ce son…

Finalement, je crois que je vais faire un texte avec que des introductions, ce serait drôle. Ou je le continue en employant des mots contenant le mot con dedans. Je vous sens circonspects, mais attendez avant de me conspuer, restons concentrés, comme dirait Bayrou. « C’est qui ? » me demande Isaac, « un con centriste », je réponds. Bon parlons donc des bilans de mi-contrat, dans la matinée je vois Mathys avec Lola qui est de cuisine avec lui. Les contrats ou engagement de la parole de chaque jeune ont commencé il y a 3 semaines. Pour ceux de Mathys le constat est simple, il n’a fait que ce qui était obligatoire, organisé et imposé, la révision et le cours d’espagnol. Manque de constance aggravé par un manque de confiance, et sans contrôle de notre part, pas de connaissances, je ne parle même pas de compétences,  quoi que en parlant de Mathys… Je ne suis pas sûr d’avoir envie de continuer sur cette voie, que je trouve contestable et pas très constructive, j’y reviendrai dans ma conclusion.

Ai-je dit qu’il faisait très beau et qu’une fois le pont brossé, tout le monde s’est jeté à l’eau ? Une plongée a été proposée et nous sommes partis sur l’épave avec Lola et Isaac, les autres préférant rester autour du bateau. L’eau était un peu trouble, avec du courant et des petites méduses marron et rondes mais qui ne piquaient pas. Sur l’épave, l’eau était plus claire, en chemin nous avions croisé une raie aigle et Lola une raie pastenague qui se cachait sous le sable. Tout seul sur Polyxéni, j’avais croisé un requin « caraïbe » d’1,20m qui m’avait un peu fait flipper, même si je l’avais suivi comme si c’était un barracuda. J’avais aussi croisé un banc d’une trentaine d’orphies à bec et une tortue farouche. En repartant tous les 3, nous étions retombés sur le requin qui traînait toujours autour de l’épave. Je mentionne juste en passant le diodon épineux que j’ai coursé pour le prendre en photo, (mais que je n’ai eu que de dos !) les poissons-coffre que Lola affectionne et « collectionne », et les poissons perroquets en train de se faire nettoyer par des petits poissons jaunes. Toutes ces observations me font me réjouir que les pêcheurs, dont les feux sont visibles la nuit, ne viennent pas autour de nous !

Le soir, dans le filet avant, faute de coucher du soleil visible à cause des nuages qui se massaient au nord et à l’ouest, nous avons repris notre jeu de mots autour de la syllabe « con », car nous nous demandions si une majorité de ces mots n’était pas moche, voire dégueulasse, comme : concupiscent, concubin (que nous ne verrons pas), compétant, etc.

Quelques mots trouvèrent, toutefois grâce à nos oreilles tel que : confetti ou Congo.

Nous avons fini cette journée avec Matis nous lisant les mots commençant par « con » dans le Larousse de poche 2021 en mode mitraillette. Certains mots accrochant notre attention tel que : convexe, confinement, confus/confusion, avec les images associées, congelé, consacré (et réciproquement), consentir, confrère/consœur (on avait dit pas la famille), consterné (pour Ismaël), constipé et j’ai même un mot de conclusion : contexte (à vous de voir) mais comme disait Boby : pour une sonnerie, c’est une belle sonnerie. »

Christophe


                                                                       

Le 16/03/2023

Le mot c’est matin.

OK ! Moi je dis :

Froid

Vent

Vagues

Mauvais temps

Petit déjeuner

Rigolade

Lait

Café

Thé

Quand je m’éveille il fait frais, notre maison flottante tremble de la jupe à l’étrave. On prend le petit déjeuner habituel lait, café ou thé avec deux tartines de pains et de la rigolade. Le vent fouette nos visages et les embruns viennent tour à tour nous dire bonjour.


Heu...Jeu des mots

Alors…

Drogue

Addiction

Fléau

Rire

Bon moment

Fun

Dictionnaire

Connecter

Connexion

Temps

Après l’espagnol, le fameux jeu des mots débute. On choisi un mot dans le dico, on note tout les termes que ce mot nous évoque puis on met en commun. Le but c’est d’avoir le plus de mots possibles en commun.

Allez, une dernière manche…

OK mais la dernière alors.

Le mot c’est plonger

Vomi tuba

Profondeur

Eau chaude

Courant

Mouillage

Apnée

Poisson

Tunnel

Rire

Jolie

Après le repas de midi c’est plongée. Tous les jeunes, sauf Yawenn qui a mal aux lèvres, y vont. Pendant que les Mathys essayent d’aller au fond, Isaac pense avoir trouvé un tunnel mais il n’en est rien. Tallia et Anouk observent les poissons et moi je regarde tout le monde avant d’aller observer à mon tour les poissons au fond de l’eau.

Promis celle-là c’est la dernière.

PFFF c’est la dixième fois que tu dis ça !

Le mot c’est théâtre

Rire

Improvisation

Jouer

Accouchement

Mariage

Acteur

Mimer

Océ a préparé un jeu de théâtre alors couverts de nos bonnets, pulls, polaires, on mime tour à tour les expressions du vissage, on switche et on mime les expressions avec le corps. Océ sort de sa tête un jeu d’impro : on se retrouve à improviser des scènes : Christophe accouche, Isaac refuse ma demande en mariage etc… On finit par un tunnel de bonnes ondes où Christophe me propage l’onde Makrout.

Alors si tu lis ce texte, maman, j’ai hâte de retrouver tous tes bons gâteaux.

CHAD

 


Le 17/03/2023 « Un Joyeux non anniversaire ! À qui ? À nous »

Un grand adage colorié nous dit : « Il n’y a pas de différence entre une histoire vraie et une fausse à partir du moment où elle nous permet de zouaver, turbuler, rêver »

Il y a des moments où c’est bien vrai. Tromperie, supercherie, NON ! Tout l’enjeu est de remodeler, façonner et détourner la réalité, pour l’embellir, la rendre plus douce, plus passionnelle.

Jouer avec la vie c’est facile, mais ça demande de l’expérience et un peu de pratique.

Il existe une tradition à bord de Grandeur Nature, emprunter à l’un des plus grands savants dans l’art de réinventer, détourner et distordre le présent, la vie…

Lewis Caroll. Maître dans l’art de jouer avec les mots en fêtant le non anniversaire d’Alice, perdue dans le pays des merveilles.

Aujourd’hui nous fêtons celui de Lola du « jour où elle n’est pas née ! » C’est facile de faire un parallèle entre elle et Alice. Il suffit de la voir sous l’eau, s’émerveiller, se fasciner devant tout être peuplant le pays des merveilles sous-marines, plus tristement appelé monde du silence. Ce monde n’a rien à envier à une horloge parlante, ou un lapin pressé. Le spirobranche palmier aux formes fibonacciennes, l’éponge de mer (une éponge sous l’eau, quelle idée !), un poisson perroquet qui dort dans sa bulle, et la paresse d’un requin dormeur. Mais l’animal qui mériterait le plus d’exister dans le monde de Lewis est bien le préféré de Lola, le poisson coffre mouton. Chimère de la mignonnerie, trésor de laine, animal fantasmagorique…

Bon… Je m’égare et nous en avons déjà oublié l’élément perturbateur de notre histoire , « un joyeux non anniversaire ! à qui ? à nous ! »

Étape n°1, surprendre Lola avec des poses de statues burlesques après avoir interchangé nos vêtements en fin de repas ! CHECK !

Maintenant la suite du programme est entre ses mains.

« Dis, Lola. Tu veux faire quoi pour ton non-anniv ? »

Elle réfléchit entre sport, jeux collectifs & activité sous-marine. Mais son choix sera bien plus éclairé :« Rendez-vous après le goûter et la lecture co pour danser et faire la fête ! »

Tenue de soirée oblige, tout l’équipage relooké de pagnes et d’habits aux couleurs chatoyantes se prépare pour une zouaverie monumentale, entre cours de danse et craquage collectif sur fond de musique rigoureusement choisie par Lola (allant de Bob Marley, à Magic System), tout le monde se déhanche et se trémousse.

Coupé, décalé, afro, salsa, house, tant de mouvements s’enchaînent, recopiés avec plus ou moins d’assiduité dans une joyeuse fanfaronnade, l’énergie arrivera même à bout des derniers récalcitrants, « P’tain, s’amuser c’est trop la honte, wesh ! »

Ce doit être cela la force de la danse et du groupe, permettre à chacun de se lâcher en détonnant de toute son énergie, en oubliant jugements, compétition, afin de vivre émerveillé dans une réalité imaginée.

Yann


Le 18/03/23 « Le monde sans charters »


La vie aquatique, espace sous marin qui me nourrit un peu plus tous les jours. Le monde qui y participe est si petit (à part les baleines) mais si fascinant, entre les demoiselles, grammas fée, anges, perroquets, trompettes, raies, tortues, requins… Il n’y a pas de repos pour nos yeux et cerveaux. La journée commence avec des chants pour attirer les baleines, la bombeleo a été la plus efficace ! Des baleines sont aperçues au loin. Le choix est fait, même si elles sont à une distance assez peu raisonnable, vu qu’on a la dalle des baleines, on nage vers elles. Un dos est aperçu hors de l’eau à quelques mètres. Nous y sommes presque. Lola s’arrête : deux baleines et un baleineau se dessinent petit à petit. Nous n’avons eu le temps de les voir que quelques secondes. Elles ont tracé à coups de caudales. Nous revenons un peu bredouilles au bateau mais satisfaits. Charters pas là, donc on vole leurs bouées. On se pose à celle qui est la plus proche de la barrière pour découvrir de nouvelles patates. Avec Lola et Christophe, on part en direction de patates à mi-profondeur. Arrivés à la 1ère on découvre, et franchement, ce n’est pas mal du tout. Même s’il n’y avait pas trop de diversité poissonesque, c’était beau. Avec Lola on part sur une autre patate sans Christophe car on l’a perdu de vue. On rentre de la plongée, on fait le débrief, des poissons et une tortue à 3 pattes. On rentre à notre bon vieux mouillage. La soirée se finit en rigolade avec notre bon vieux jeu des mots.

Isaac


Le 19/03/2023

Est-il possible de vivre en collectif ? De dire non à l’univers connecté et pollué des mondes extérieurs ? Au fond la vie à terre est-elle nécessaire ? Ce récit fabuleux est une vraie histoire. En 2023 des garçons et des filles se retrouvent seuls avec un catamaran sur un banc de sable au large de la République Dominicaine. Fascinés par les baleines, ils se déshabillent, troquent leurs habits pour des pagnes (ou des palmes), puis se débarrassent des dernières pensées tournées vers la terre. Les Grandeurs Naturiens ont été oubliés pendant 10 mois sur leur catamaran mystérieux. Leur aventure surprenante invite au jeu et à la fantaisie. Rejoignez-les !

Bon, je voulais faire un texte  « à la manière de » et j’ai commencé avec le résumé des coloriés mais il n’y a pas vraiment de style particulier à imiter, et en plus nous avons déjà fini ce livre et nous lisons maintenant « La grammaire est une chanson douce » d’Erik Orsenna. Ce livre qui m’a tant fait aimer les mots. Manier les mots, modeler des phrases, démolir la syntaxe pour ramollir les maux, se moquer des règles démodées, la mode est aux jeux de mots.

Laissez-moi vous expliquer cela avec d’autres mots : à bord, depuis quelques jours, nous avons tendance à jouer à toutes sortes de jeux de mots. Pour vous, j’en ai fait un petit classement, accompagné d’explications et d’exemples qui vous permettent de bien vous représenter ces passe-temps, et même de jouer si l’envie vous prend.

Dans le TOP 3 nous avons en tête de podium, indétrônable « jeux des mots », rebaptisé le « Djedaï Palabras Training 10000 ».

Règles du jeu : choisir un mot dans le dico, un mot simple que tout le monde connaît, lancer un chrono d’une minute quinze, et là, chaque joueur, stylo en main, doit pondre une liste des 10 premiers mots qui lui viennent en tête en pensant au mot originel. Ensuite on met les mots en commun, le but étant d’être connectés entre joueurs, mais sans être banal. C’est à dire avoir des mots en commun avec des joueurs (2 points à gagner par mot) sans que tous les joueurs l’aient dans leur liste (seulement 1 point marqué si tout le monde a mis le même mot). Et si tu es tout seul avec ton mot, tu as zéro point, ça veut dire que tu es peut-être parti dans un délire solo.

L’exemple farfelu : le mot choisi était « ÉTABLE », Isaac avait entendu « EHPAD », il a donc écrit une liste de 10 mots en rapport avec « EHPAD », ce qui a donné des mots comme « papi », « mamie », « vieux », etc. Les autres joueurs avaient, eux, des mots comme « cochon », « ferme », « vache », etc. Isaac a marqué peu de points à cette partie, seulement deux points pour le mot « cheval » qui s’était glissé dans sa liste pour on ne sait quelle raison, car il n’y a pas de lien évident entre un cheval et un EHPAD, mais peut-être était-il finalement un brin connecté avec les joueurs qui notaient des mots en rapport avec « ÉTABLE »

Attention : ce jeu est addictif. En trois jours, je pense que nous avons enchaîné plus d’une cinquantaine de parties. Même Christophe et Lola se mettent à jouer le soir après manger ! Nous jouons même en cours d’espagnol et en groupe de parole, c’est pour dire. Car oui, le « Djedaï Palabras Training 10000 » quand même plus communément appelé « jeu des mots », est un vrai outil pour réfléchir et apprendre à se connaître. Nous avons fait une partie obligatoire avec le mot « ENCADRANT » afin de voir ce que cela représentait pour chacun, étant donné qu’un jeune est quotidiennement désigné pour jouer le rôle d’encadrant avec les encadrants (qui eux ne le voient pas comme un rôle à jouer ) et que le groupe de parole tout entier était tourné vers la question : « Qu’as-tu pensé du rôle d’encadrant, comment l’as-tu vécu ? ».

TOP 2 : Les contrepèteries

Règles du jeu : Christophe propose une contrepèterie, c’est à dire une interversion plaisante de lettres ou de syllabes dans un groupe de mots. Les joueurs réfléchissent jusqu’à trouver la solution.

Exemple : « La philanthropie de l’apprenti charpentier ». Je ne donne pas la solution au cas où quelqu’un lirait ce texte et souhaiterait réfléchir un peu de lui-même.

Attention : la plupart des contrepèteries sont à connotation scatophile ou sexuelles.

TOP 3 : Les mots croisés

Règles du jeu : Lola prépare une grille de mots croisés pour le cours d’espagnol et tout le monde réfléchit afin de trouver les mots qui correspondent aux définitions, parfois une simple traduction, parfois il faut se creuser la tête un peu plus fort. Le but est de remplir toute la grille bien sûr.

Exemple : la définition de la colonne 12 verticale est « accoucher », après recherches dans les dictionnaires français-espagnol le mot n’y est pas ! Alors la seule solution est de trouver tous les mots horizontaux : « puede ser rojo » = PEZ, « terminación » = AR, « nous » = NOSOTROS, « il rigole » = RIE, « s’aimer » = AMARSE, pour découvrir enfin le mot PARIR qui veut donc dire accoucher. Après vérification dans le dico espagnol-français, on valide !

Attention : ne pas oublier le dictionnaire avec son cours d’espagnol.

Nous avons aussi d’autres jeux qui ne sont pas encore sur le podium mais qui se disputent pour y monter. Nous avons :

- Les mots mâchés : ça consiste à mettre des palmes, un masque et un tuba, aller dans l’eau à la recherche de tortues, poissons ange et barracudas et essayer de communiquer avec son voisin tout en gardant son tuba dans la bouche. L’experte à ce jeu c’est Tallia. Hors jeu aujourd’hui c’est Yawenn qui a trop mal aux lèvres. Attention à ne pas boire la tasse et encore moins à se noyer.

- Le mixmo : pour ce jeu chacun pioche 6 lettres parmi les 120 pièces (comme celles du scrabble) disposées au milieu. On doit former une grille de mots (comme au sccrabble) mais chacun pour soi. Il y a d’autres règles un peu compliquées, je vous invite à lire la notice car mon texte devient trop long. Attention car des baleines peuvent surgir à tout moment et interrompre le jeu.

- Le scrabble : tout le monde connaît ce jeu, pas la peine d’expliquer.

- Le jeu du dico : un jeu pas encore expérimenté à bord. Il s’agit de choisir un mot inconnu dans le dictionnaire, et chacun écrit une définition possible sur un bout de papier. Il faut qu’elle ait vraiment l’air d’une définition, puis on mélange toutes les définitions ainsi que celle du dictionnaire (la vraie) puis on lit tout et on doit trouver quelle est la définition (la vraie). Attention, Christophe connaît beaucoup de mots dans le dictionnaire vu qu’il l’a lu étant petit.

- un de mes jeux préférés n’a pas de nom,  j’ai découvert « la danza de la realidad » du poète chilien Alejandro Jodorowsky. Je vous explique vite fait : chaque joueur donne un mot à son tour le plus rapidement possible, le mot ne doit avoir aucun rapport avec le mot précédent sinon c’est perdu. Il paraît que c’est un excellent jeu pour améliorer ses techniques d’improvisations et explorer l’absurde. J’adore l’absurde, alors j’adore ce jeu !

On peut tant jouer avec les mots, je crois aussi qu’on peut dompter les maux. La preuve, après avoir libéré quelques mots/maux au dernier groupe de parole, l’équipage semble plus apaisé et léger et ça s’est ressenti au GDP d’hier. Je voulais finir ce texte avec un jeu de mots mais j’ai pas trouvé.

Lola


Le 20/03/2023

Je me lève cette fois-ci avec un soleil brumeux. Après le petit-déjeuner on commence les tâches, je suis avec Yann et Anouk de pont. On continue avec le rangement quotidien, rangement de la cabine, coups de balayette, intendance. Avec Yawenn, on révise l’espagnol avec le pendu, quand soudain il y a du bruit sur le pont. Quand nous montons voir, une grosse baleine et son baleineau sont à 3 cm du bateau, elles font un petit tour autour de nous. Et l’annexe (qui ressemble à un bateau) d’un charter reste à l’écart de nous. La baleine s’en va et nous voilà en cours d’espagnol, aujourd’hui c’est « devine tête » : chacun prend un bout de scotch et se colle au front le nom d’un personnage connu. Bien sûr les questions sont en espagnol ainsi que les réponses. La première personne qui arrive à trouver son nom c’est Océane qui était Tintin, ça tourne, ça tourne Isaac y arrive enfin, bien joué ! Louis XIV ( c’est son nom sur le scotch). Peu de temps après Yann y arrive avec JoJo Halliday (ça lui va bien car il avait une guitare dans la main). Le match continue et Tallia le remporte avec Bob l’éponge, et Chad est sur sa trace avec comme nom Kirikou, Mathys prend le relais avec Némo, égalité avec Anouk pour Walle, Yawenn y arrive enfin avec Zorro. Lola prend la suite avec Cartes et Christophe la remplace avec le père Noël, je finis le game avec Astérix. Bien sur ça a duré longtemps, chacun prend son activité, ça fait de la guitare, ça fait du dessin, ça fait de la coco et moi je lis dans ma cabine jusqu’à l’heure de manger. Après la vaisselle des cuisiniers, Mathys nous fait son topo de sécurité, il nous explique le plus important à faire. J’organise une team plongée qui est constituée d’Isaac, Chad, Yann, Océane et moi, nous partons explorer quelques patates aux alentours, trois requins font leur apparition comme des Pokémons. Enfin Isaac nous montre son fameux objet de tremplin, ça ressemble à un guidon et en dessous un poids. Je vois Isaac remonter sans palmer, je m’y lance, j’essaye mais je n’arrive pas à le faire sauter alors je le lâche et en remontant je vois tout le monde regarder en bas et quand je regarde dans l’eau, je vois le Kangourou (c’est comme ça que je l’ai appelé) glisser et tomber,  tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber, tomber jusqu’à venir se coincer dans une petite grotte. Isaac vient vers moi et me dit : « Mais t’es con ou quoi ? Vas-y tu me dois un flan de leche. » Sa voix me fume et je fonce dans l’eau pour aller chercher notre Kangourou mais je n’arrive pas à le soulever. Chad vient m’aider mais on palme dans le vide alors Yann vient à notre rescousse, on arrive enfin à le remonter. Heureusement Isaac est venu nous aider au milieu, le Kangourou est sur ses pieds. Nous palmons jusqu’à l’ancre mais je vois Chad avec la chair de poule alors j’en profite pour faire le retour à deux, on s’amuse et en chemin on croise Yawenn et Anouk sur une patate. Sur le bateau, je prends le tableau et je commence mon topo électricité. Après un bon flan de leche, lecture collective, je me lance dans Harry Potter, j’entends du bruit là haut et quand je sors des dauphins sautent et tournent autour du bateau. Mathys, Chad et Tallia nagent avec eux. On finit avec le repas du soir et bonne nuit.    

Matis        



Le 21/03/2023

Une belle journée , qui commence avec un concerto traditionnel des musiques de l’est. La playlist, au volume élevé, berce notre petit-déjeuner, jusqu’à l’annonce des tâches attribuées à chacun. Je suis de petit-déj’ et à la fin de nos tâches, j’entame une discussion avec Mathys Morgan sur la notion d’autonomie. Ça va être long alors on continuera notre échange plus tard. Ça tombe bien car aujourd’hui c’est lui qui joue le rôle d’encadrant. Depuis 2 semaines, nous avons rajouté une mission quotidienne pour les jeunes : celle de prendre le

rôle d’encadrant chacun son tour. Avec Tallia et Anouk on a bien identifié ce que cela représente : être exemplaire (faire ce que nous demandons aux gens de faire et inversement), vérifier les affaires qui traînent, veiller au planning des journées, impulser le rythme, être attentionnés les uns envers les autres et enfin proposer quelque chose pour le collectif (rangement d’un endroit ou proposition d’un jeu pour le groupe). Suite au départ d’Ismaël, c’est une proposition de Christophe pour initier chacun à se responsabiliser. Permettre à chaque jeune de maintenir une vigilance quotidienne sur le groupe. Donc aujourd’hui c’est Mathys Morgan qui veut prendre ce rôle au sérieux, il va vérifier que tout le monde est bien en travail de tête. Et à son retour il me demande même si le fait de dessiner compte dans ce temps-là car c’est le cas d’Anouk… Mais là je trouve qu’il exagère car il doit d’abord être exemplaire avant de faire des remarques aux autres. Alors, gentiment vexé, Mathys démissionne !

En attendant le cours d’espagnol, Yawenn, qui feuillette le livre sur les mammifères marins, annonce soudainement que s’il était un animal dans la mer, il serait soit une raie soit un dauphin. Ce sont d’ailleurs les deux animaux aperçus récemment : des dauphins hier et une raie léopard aujourd’hui. Moi, ça fait plusieurs jours que je vois des requins durant mes plongées. J’aime bien essayer de les suivre pour les observer jusqu’à ce qu’ils aillent trop vite ou trop loin. On profite un dernier temps de la barrière de corail et de toutes les vies qui s’y trouvent car demain c’est le départ pour Samana. J’ai apprécié la plongée de l’après-midi avec Isaac, Lola et Yann, nous étions motivés pour nager, chacun dans nos observations, d’ailleurs on se perdait régulièrement. Et pour rentrer au bateau, ça m’a fait du bien ce retour seule où j’ai nagé très vite, en crawl, sans me retourner pour être au rythme des autres.

Cet après-midi Yawenn et Yann proposent un jeu des nœuds pour le groupe, on ré-apprend, on découvre, on fait des courses de rapidité. Alors que je suis dans la coque j’entends Tallia sur le pont dire à Christophe : « Pourquoi tu lèches ta queue ? ». « Ben.. j’enlève la poussière qu’il y a dessus ». Parfois sur ce bateau il vaut mieux ne pas faire attention à ce que l’on entend si l’on ne voit pas la scène. Et pour cette scène-là, il s’agit en réalité, d’une des nombreuses queues de baleine que Christophe confectionne en noix de coco.

Lola annonce : « Ma veste est tellement moite, j’ai trop envie de la laver ». C’est aussi ça la fin des périodes en mer où l’on attend l’escale à terre pour laver ses affaires à l’eau douce. Voilà une bonne journée qui se termine sur des jeux de mots, le fameux depuis une semaine que nous y jouons en boucle. Et sur le mot autonomie où je suis curieuse de connaître les premières pensées de certains, je note que Matis Kirikou annonce « premier de la classe » et Matis Morgan « mie de pain ». Bien sûr ce sont les plus rigolos parmi leur liste de mots très adaptés. Je ne me souviens plus si Yawenn a noté « illuminati » pour cette manche là.  

Océane



Le 22/03/2023 « Un Muné ou un massage ? »

Bye bye « Banco de la Plata », bonjour Samana. On quitte aujourd’hui le Banc d’Argent pour un retour à Samana. On fait notre routine quotidienne, puis on prépare les voiles, J’arrive à faire mes nœuds de chaise seule ou presque. On voit une baleine. Plouf ! Première équipe qui part puis Océane, les autres et moi on les rejoint, puis on retourne au bateau. Les baleines reviennent, donc on retourne à l’eau avec Lola, j’ai fait de la traîne en tenant Lola par la main. Bon ça fait beaucoup d’aller-retours dans l’eau. De base on devait juste faire une manœuvre pour hisser la GV ! On fait la manœuvre et c’est parti pour la nav’.

Riz et salade de chou le midi, lecture et CNV dans l’après midi, coco au goûter, et terminer « Petit pays ». Une fois le livre fini et des larmes versées, un repas semblable à du vomi mais avec un goût de gratin. Je vais dormir. « Eh, c’est ton quart ». 21h30 je m’équipe : une polaire, un pull, mon k-way et mon ciré. Pendant notre quart, des discussions aussi cocasses les unes que les autres : « S’ils arrivent pendant le troisième quart tu me dois un massage » « Ok mais si on n’arrive pas pendant le troisième quart tu me dois ton Muné ». On lit « Barbe Bleue » « Le Petit Chaperon Rouge » et on a commencé « Peter Pan » avant que nos frontales nous lâchent. 00H30 « C’est ton quart » Les suivants  prennent la relève et nous on rejoint nos lits douillets.

Tallia  


Le 23/03/2023

Il était une fois un bateau nommé Grandeur Nature, c’était un bateau pas comme les autres, il avait un équipage spécial, je vais donc vous le présenter !

- Christophe : nommé le ponceur de queues de coco, nommé comme ça car il passe son temps à poncer des queues de baleines en coco, et après il les montre à tout l’équipage.

- Yann : nommé le capitaine chanteur fou, il passe son temps à se moquer de l’équipage à travers des chansons en diverses langues.

- Lola : la circassienne folle, elle passe son temps à faire des équilibres sur les kayaks, sur les étraves ou à des endroits inimaginables.

- Océane : l’hypnotiseuse au cerceau. Quand elle prend un hula hoop elle le fait tourner et tu ne sais plus ou donner de la tête.

- Mathys : le bidouilleur fou. Chaque fois qu’il voit un objet propice à la bidouille, il le prend et l’emmène au fin fond de sa cabine.

- Tallia : surnommée Tornado. Chaque fois qu’elle passe à un endroit elle crée une tornade géante.

- Anouk: l’exorciste coup de bouleuse folle. Des fois quand tu te promènes dans la coque tu la vois sortir la tête à l’envers des capots ou sinon elle donne des coups de boule aux gens pour rendre les gens teuteu.

- Isaac : notre bon vieux Isaac à voiles car pour recoudre les sacs à voiles il met la tête dedans et devient le sac à voiles.

- Matis : le lecteur fou, chaque fois qu’il voit un livre, il ne peut pas s’empêcher, il le prend et le lit.

- Chad : le rappeur fou, tantôt sans inspi’ tantôt avec et là tu ne le vois plus sans son cahier.

- Yawenn : guitariste et vomito fou, il a la particularité de savoir vomir en même temps que de jouer de la guitare.

Voilà pourquoi cet équipage est si spécial.    

Yawenn


Le 24/03/2023


Ce matin commence par un : « Oh mince je suis en retard pour le petit-déj’ ! » Enfin vous allez me dire : « De toute façon comme d’habitude ! » Eh ben non pas cette fois-ci. Je suis le 2ème levé après Christophe qui prépare le petit-déjeuner. Enfin voila : pan de coco, chocolat épais (enfin à moitié), café, thé, peanut butter ou confiture, la totale. Comme d’hab’ aujourd’hui je suis débordé. J’ai à faire :

- ma lessive à fond.

- mes équipés au vinaigre.

- balayette à fond sous le matelas.

- les blancs au-dessus des lits.

- nettoyer la cuisine à fond.

- courses de frais.

- faire de l’eau.

Voilà ça c’était mon planning de la journée. Ah, et j’allais oublier, aujourd’hui on a visité le musée des baleines. C’était trop beau, il y avait un énorme squelette de baleine et un de lamantin. Et en plus on a chacun eu un tee-shirt avec des baleines dessus, il n’y en avait que deux assez grands, les autres étaient tous trop petits, du coup Isaac et moi les avons pris, moi j’ai pris du XXL. Trop bien car j’adore les vêtements larges, enfin voila, retour au bateau. Manger puis dodo.

Mathys/ ZeKTa


Le 25/03/2023 « Y’a pas l’feu au lac »


Alors, je ne sais pas par quel côté prendre la journée du 25. Je pense qu’il faut que je commence par le départ matinal de Christophe qui ne reviendra que le soir avec Véro et Carmen. Mais tranquille, y’a pas l’feu au robinet, on a l’temps, stresse pas… Matis remplit le bateau à ras bord d’eau potable à peu de choses près. Bon, je suis restée à bord pour faire la cuisine mais les autres, eux, sont partis pour une question qui concerne également la nourriture : le marché. À leur retour, les amis rangent tout, ils sont forcés de faire une pause dans le coupage des herbes pour manger. Ce n’est qu’après ce repas, autour du thème des gros sacs, Mathys 1ère place, Isaac 2ème place, Anouk 3ème place ( je tiens à préciser que sur le podium il n’y a que les pires dévaliseurs de restes de casseroles. Cependant, les autres Grandeur Naturiens mériteraient également des éloges sur ce point). Bref, après ce repas, on s’est, avec Yann, rendu compte que c’était vraiment le dawa dans la cuisine et qu’on aurait dit que des cochons étaient passés par là. Avant de nettoyer, on a une vaisselles à faire. Mais tranquille, y’a pas l’feu au seau. 30 minutes pour la vaisselle avec Yann et 30 minutes toute seule à bloquer sur le fait que la casserole ne rentrait pas dans le seau mais que le seau lui, rentrait à l’intérieur de la cocotte.

Goûter, on mange du Concon de leche, encore une forme de lait concentré. On nettoie la cuisine avec le Livre de la Jungle lu par Tallia en fond. Puis Chistophe, Carmen et Véro débarquent dans la barque de Domingo et embarquent pendant qu’une bande de barges chantent Bella Ciao en hurlant. On fini la journée avec un Yannhumpalumpa.

Conclusion ? Manger, accueillir, manger, manger et… tranquille y’a pas l’feu au lac, respire…

Cette phrase, c’est pour toute la vie, mais je veux surtout la dire à Ismaël pour toutes les vaisselles à 2 à l’heure que je lui ai fait subir.

Si tu lis ça Ismaël : « Tranquille, y’a pas l’feu à l’évier... »

Anouk


Le 26/03/2023 « De Santa Barbara au cap Samana pour la 5ème et dernière fois ».


Je suis allé hier chercher Carmen et Véro à l’aéroport en taxi et nous partons ce midi pour le Banc d’Argent, ce qui veut aussi dire que Lola débarque pour aller chez Luc à Lupéron préparer notre escale de 2 semaines après les baleines. Ce matin, il ne reste plus qu’à faire la sortie à la Comandancia Militar, envoyer les derniers mails et dire que l’on s’en va au bureau. Il y a pas mal de vent alors on prend le temps de manger avant de partir et cela nous permet aussi de « réparer » l’électricité du moteur tribord qui refuse de démarrer, un faux contact, enfin quand je dis réparer c’est tripoter tous les fils et les fusibles et il redémarre, c’est plus de la pensée positive que de la réparation.

Nous partons donc après manger, plus tôt que d’habitude, et commençons à tirer des bords dans la baie, on espère cette fois-ci passer le cap Samana de jour et de près pour voir la plage et les grottes, car nous sommes passés de nuit toutes les autres fois.

En chemin nous croisons des baleines qui nous font le spectacle, Véro aussi qui ponctue chaque apparition de ses cris enthousiastes qui ravissent l’équipage.

Nous passons le cap au moment du repas, c’est rapide pour moi qui étais en cuisine, mais aussi beau que dans mes souvenirs. La mer se calme un peu, nous faisons route directe vers l’entrée sud-est du banc. Je suis de dernier quart et une fois la vaisselle faite et la cuisine rangée et nettoyée, je prépare la boîte de gâteaux de quart et du thé, et je vais me coucher.

Au lever du jour nous sommes sur le bord du banc et nous nous laissons dériver en petit-déjeunant, mais nous sommes déjà le lundi 27...

Christophe


Le 27/03/2023

Aujourd’hui les discussions s’enchaînent et ça commence en quart avec Océane. On parle de mon avenir, du retour en France, du lycée, de ma famille, mes craintes et mes envies. Je lui fais part de ma joie d’être chef de quart cette nuit, je sens que le travail que je réalise depuis 6 mois paye et ça me rend fier. On part se coucher après avoir réveillé la relève. Il est 7 heures, on est à la cape, on dérive vers le banc, je ne sais pas pour vous mais moi, c’est là où je me sens bien, c’est ma maison, donc ce retour à Silver Bank c’est comme un retour à la maison. Une baleine nous accueille, elle tape des pectorales et nous offre un beau spectacle. Bon, les baleines c’est bien beau mais les patates, si on ne guette pas ça fait mal. Donc tout le monde sur le pont, on fait les niveaux des moteurs, on amène les voiles puis on est arrivés. Certains plongent, d’autres non, la finalité c’est que l’on est tous contents. L’après-midi : plongée générale, personne n’y échappe. Avec Océ, Yawenn, Tallia et Anouk on forme la TEUTEULENTEQUE, on n’avance pas vite, on fait les teuteu, on ne se comprend pas mais on rigole bien. Sur le retour avec Yawenn on crie, on rigole, on se coule, mais on arrive vivants. Douche puis lecture d’un article sur le basket, qui d’ailleurs me fait mal au cœur. Le meneur de l’équipe de France, qui a décidé de jouer à St Petersbourg en Russie pour toucher un meilleur salaire et pouvoir penser à sa famille, aujourd’hui est harcelé par les médias et sur les réseaux sociaux. Je réfléchis toujours à cet article, et la question qui me vient, c’est « Qu’est-ce que vous en pensez, vous ? ». On finit la journée par un GDP, puis dodo.

CHAD


Le 28/03/2023 « Solo, Toudou va biem, no sou morte »

Tout d’abord, je tiens à m’excuser auprès de mes deux supposés camarades de plongée Anouk et Matis d’être parti en douce plonger tout seul. Mais après coup je ne le regrette pas car je me suis bien amusé. Plonger seul m’a fait du bien, de pouvoir voir des poissons, sans avoir des teuteus derrière moi en train de taper l’eau, crier et s’agiter dans tous les sens m’a permis de faire le parcours que je voulais. Plongeon de l’étrave et tout droit vers ce que je suppose être l’ancre. La vie aquatique m’a offert des spectacles, tels qu’une bourse cabri en train de m’observer, une tortue qui mange sans se préoccuper de moi, un requin et un barracuda pouvant s’allier pour m’attaquer et plein d’autres choses qui ne resteront que pour moi. La vie aquatique m’a permis de me rafraîchir l’esprit. La vie aquatique m’a étouffé au sens propre et au sens du savoir. La vie aquatique me permet de me recentrer sur moi-même. La vie aquatique me permet d’apprendre des choses plus intéressantes les unes que les autres. La vie aquatique m’a tout simplement envoûté. Au final j’aurai trouvé l’ancre, suivi un requin en pensant qu’il était inoffensif et vu moultes tortues. J’espère avoir l’occasion de plonger seul un jour. La journée se terminera sur une question qui me tracasse toujours : pourquoi et comment peut-on mentir à des personnes qui ont confiance en toi ?

Isaac


Le 29/03/2023

La plongée c’est pas inné

les baleines faut les trouver

une journée de cuisine de routine, sur le banc à la dérive.

Cette journée était chouette, mais pas inspirante donc je l’ai aîkuïfiée, bam !

Voici pour vous l’histoire de ma dernière plongée :


(Intro blues à la guitare)

Un sol aride et calcaire, sécheresse alcaline s’étendant sur des miles et des miles… Moi qui pensais avoir trouvé mon havre de paix, mon eldorado, me voila bloqué sur ce fichu plateau ! Terré, enfoui dans un trou, dans ces dunes d’ossuaire, relique des temps anciens ou le corail fleurissait encore. Nous sommes rendus à reluquer ces colonnes d’ivoire, certaines grimpant jusqu’à la surface. La surface, ce monde stérile et inconnu, redouté de tous les poissons, et habité par des êtres violents marionnettistes arrachant les poissons des flots avec leurs fils transparents. Il vous grille ensuite sur quelque chose appelé feu… Quel foutu monde.

Moi c’est Billy ! Je suis un humble poisson soldat ! J’ai déserté la guerre des méduses, foutu bourbier ! J’ai perdu tant de camarades là-bas, l’horreur des tranchées dans les cerveaux de neptunes, et ces horribles maquis d’anémones ! Je n’en dors plus la nuit ! Comme tous les soirs je me rendais au saloon del Popol, pas loin du quartier de la patata dulce, j’ai des amis là-bas. Des amis c’est un grand mot, je retrouve les autres nageoires damnées… Brigands, soldats, handicapés, desécaillés. Toute la misère du monde se retrouve dans cette caverne sombre…

Ah v’la là-bas deux vrais bandidos : les Matis ! Deux requins de la pire espèce : les dormeurs. Ces deux là sont toujours fourrés ensemble :

(les deux Matis parlent en simultané  avec des voix de cowboys)

« Alors Billy boy ! On est venu noyer sa mémoire dans un vieux jus de sargasse ?! »

(Yann relevant son chapeau)

« La triste vérité… Quoi de neuf chez vous à la Patata do Fuego ? »

Mathys : « T’sais le shériff est toujours aussi bon à rien. À croire qu’il a été rincé à la monnaie caraïbes celui là »

Matis : « Sinon y’en a qui parlent de la mort de la barrière, les êtres là-haut, ils veulent en finir, visiblement ils ont trouvé une arme »

Yann : « Quel merdier ! »

Je bois d’une traite mon jus de sargasse, il fallait absolument que j’aille parler à cette gorgone qui nous servait de shériff.

En chemin vers Patata de fuego, l’eau était trouble et froide, je me sentais observé, suivi. Dès que je me retournais tout paraissait totalement normal. À un moment je sens le courant me tirer en arrière, quand je vois un énorme barracuda essayant de me happer entier ! Je me retourne prêt à combattre épines dorsales hérissées !

Yann : « WHOOO ! Qu’est-ce que tu fais, malheureux !

Tallia (affolée) : «  (cri d’effroi) AHH, tu m’as vue ! Flûte, zut, mince & corail de feu ! Comment je vais faire maintenant que tu m’a vue, c’est foutu ! »

Yann (surpris) :  « Maintenant que tu m’as quoi ?! Hein ?! Comment tu t’appelles? »

Tallia (fière) : «  Je suis Talli Tornado, la terreur de l’ouest !!

Yann (blaser) : «Mouuuuaiiiis… Tu ne veux pas plutôt m’indiquer la route pour Patata de fuego ? »

Talli me fait signe des dents en murmurant

Tallia (petite voix) : « Mais heuuu ! Je suis un gangster moi…. »

J’arrive à l’anémone du shériff et son secrétaire, un gobie, me fait signe d’attendre.

Yann (énervé) : « J’ai pas le temps, Trompe de poisson flûte!!! »

Un poisson coffre mouton sort du bureau en faisant de magnifiques cabrioles.

J’entre dans l’office du shériff gorgone.

Anouk (enjouée avec un accent suisse) : « Yaaa, Billy, mon ami comment vas-t…….. »

Yann (coupant sec les salamalecs) : « J’ai pas l’temps shériff faut que j’te cause. »

Anouk (lentement) : « Tranquille….. y’a pas le feu au banc…... »

Yann (énervé) : «  Justement si ! Mêmes les coraux de feu se meurent , y’a un truc louche qui s’passe shériff ! »

Anouk (apeuré) : « Tranquille billy…. J’vois pas de quoi tu parle…. Ça joue…. C’est bon »

Yann ( énervé) : « J’sais que t’es mouillé shériff, crache le morceau oo je parle de ton aventure avec l’étoile de mer ! »

Anouk (apeuré) :  « Rhoooo…… C’est bon…. Va voir Chadziño et Isaaaaaaac, eux savent, tu m’as saoulé. »

Ces deux loubards vivaient à la sortie de la barrière sur le tombant de la Muerte. Ils étaient mouillés dans toutes les magouilles. Contrebande de krill avec les baleines, deal de poudre de corail feu aux poissons perroquets, kidnapping de poisson clown ! Ces deux raies léopards étaient mouillées dans tous les trafics.

Isaac (accent mexicain intimidant) :  « Alors Billy boy ! Tu es bien loin de chez toi, hombre! »

Chad (accent mexicain avec la voix de Jamel) : « Sí cabrón ! Qu’est-ce que tu fais sur nos territoires ? Estas loco ! »

Yann (docile) :  « Ça va les gars ! Je suis juste là pour des infos, on m’a dit que vous connaissiez des trucs sur le pillage de corail. »

Isaac (insolent) : « Nosotros, tu saves qu’on est des bons samaritains »

Chad (insolent) : « Si señor ! Des honnêtes citoyens. »

Yann (impatient) : « Allez les gars arrêtez de m’emboucaner, crachez le morceau !  Pour tout ce  que l’on a vécu face aux méduses, bordel de lotte ! Aidez moi ! »

Isaac (calme) :  « Venga Billy boy, va voir Yawenn no cry, lo saves, c’est el demonio ce gars »

Chad (effrayé) : « Si…  El peor Bandido de todo el banco ! »

(Yawenn joue « sweet home Banco de la Plata’ » à la guitare)

Je reviens donc à ce fichu saloon del Popol, haut lieu du grand banditisme, où toutes les raclures du Banc se retrouvent. Yawenn la tortue verte y jouait de la guitare tous les soirs comme à son habitude .

Je claque des nageoires sur le comptoir.

Yann (énervé) : « Allez ordure, arrête ton char ! C’est quoi tes manigances avec les êtres de là- haut ?!!! »

Yawenn avec l’accent de Pedro (malicieux) : « Ça c’est problème, j’ai rien fait moi tu sais, tudo beleza ! Tu veux que je joue « no coral no cry pour toi ?»

Yann (furieux) : « Arrête ton baratin « no cry » Y’a qu’ toi qui remontes respirer là-haut ! Qu’est-ce que tu fous avec eux ? Allez ouvre ton bec ! »

Yawenn (apeuré) : « Arrête Billy, ça c’est problème ! »

Yann (menaçant) : « Crache le morceau « No cry » ou j’éclate ta gratte »

Yawenn (résigné) : « T’as bon, t’as bon, tou as gagné Billy boy, Ye vais tout te dire. Les êtres, là-haut ils me donnent quelque chose de très spécial... »

Yann (furieux) : « Quoi ? C’est quoi ton tintouin ?!! »

Yawenn (honteux) : « Du flan de leche... »

Yann (déçu) : « Cette came des bas-fonds ! Tu leur donnes quoi en retour ? Crache ton venin saligaud ! »

Yawenn (honteux) : « Je leur indique l’emplacement des dernières patates vivantes, il les mettent dans des cages de verre eux là-haut ! »

Yann : « Sombre Tortuga tu vas m’aider à réparer ce malheur ! »

Je réunis tout cet amas de brigands ! Demain nous attaquerons l’ennemi : l’Agressor. Les Matis dormeurs divertiront les plongeurs ! Le shériff nous fournira les autorisations, Tallia Tornado et son corps fuselé de barracuda s’immiscera dans la tuyauterie, les raies léopard mexicanas se mettront à plat sur les passe-coques pour couper les arrivées d’eau. Et moi comme ultime sacrifice j’irai intervertir les vannes du tank à eau noire et la sortie de la machine à café du carré. Nous les anéantirons, nous et notre bande de locos !!!

(Maintenant dans le cockpit du bateau en séance avec notre psychologue Carmen)

Carmen :  « Alors tu vois des poissons partout et ils parlent, c’est bien ça ? »

Yann : « C’est pire je vois tout le monde en être marin, poisson, baleine, raie, gorgone… Je crois que je deviens fou, c’est le Banc, il hante mon esprit ! »

Carmen :  « Et moi comment me vois-tu ? »

Yann : « Tu penses vraiment que je vais répondre à un dauphin? »

Yann


Le 30/03/2023 « Le rêve »  

C’est un jour pas comme les autres. Mais ici, sur le bateau, au milieu de l’océan, aucun jour n’est  comme les autres…

Alors, aujourd’hui ...

Ce matin, nous avons fini le dernier pot de confiture de Séb. Mais heureusement, on a toujours le bon pain croustillant fait par Isaac ou Chad et la confiture de mûres faite par Laurence, la maman d’Océane. Ce matin, le goût des mets est exalté par les brises de vent m’ensorcelant, m’enveloppant, me tirant les cheveux, me ramenant la subtile odeur de l’océan. C’est exquis, mais exquis comme nulle part ailleurs. Le vent, le soleil, l’eau, le ciel sont dessinés dans la dimension de « l’immense », de « sans limites », de « l’infini » et cela change mes sensations et mes perceptions. Oui, le café et le thé ont le goût de la musique des vagues, de la musique du monde choisie par Christophe avec attention chaque soirée pour nous réveiller en douceur, le café et le thé ont les mille nuances du bleu de l’océan et du bleu du ciel, les mille nuances du « plein la vue ».

Puis, encore ce matin, je suis séduite par l’atmosphère de complicité et de familiarité qui se met en place petit à petit, au fur et à mesure que la musique réveille chacun. Des blagues, des rires, des imitations d’instruments de musique, pépiement d’oiseaux, et c’est bien comme ça, car il y a peu d’oiseaux dans le ciel de l’Atlantique. Je suis heureuse que Véro et moi, nous ayons trouvé une petite place, on a été chaleureusement accueillies.

Arrive l’heure de « tâches ». Cela veut dire nettoyer toutes les taches, les miettes et pour ce faire, les brosses, les éponges, les raclettes se mettent en action. Chacun est concentré sur son travail, moi aussi. J’aime la frénésie qui s’installe, en tout cas aujourd’hui. Tous ces mouvements me font m’approprier l’espace du bateau, je commence à l’apprivoiser et à l’aimer car, en nettoyant, je le connais un peu maintenant.

Dans ce cadre propre et rangé, agréable à voir et à vivre, en couleur blanc et beige, on peut commencer « le travail de tête » : ce matin il est question d’un cours atelier/collectif d’espagnol, cours animé par Océane. Nous sommes tous là et à travers quelques mots on doit faire des phrases et avoir une conversation. J’apprends quelques mots sur les sensations et les humeurs, « feliz, asco, triste, nervioso », mots que je rajoute à « hola, te quiero, gracias, buenos dias ». Je m’appelle Carmen, je devrais me mettre à l’espagnol je crois. Mes parents m’avaient donné ce prénom après avoir vu l’opéra Carmen. Yann m’a dit que « hola » signifie aussi « vague » (ola)… Elle me plaît cette sémantique ; si je traduis, le « bonjour » en espagnol est peut-être une vague de l’océan ou quelque chose de « vague », de pas identifié. Donc le « bonjour » peut-être pour un jour plus ou moins bon, eh bien, aujourd’hui c’est le bon jour pour moi, un jour bon ! Autant dire que je retrouve le goût de la lettre !

On a une grande décision à prendre : « Allons-nous naviguer ou pas aujourd’hui ? » C’est à dire, quitter ou pas l’endroit où on est au mouillage, à 600m de l’épave de Polyxeni, se donner la chance  de rencontrer davantage les baleines. On vote, on est plusieurs à vouloir bouger, chercher une petite aventure, alors on bouge ! C’est un spectacle pour moi, encore une découverte, chaque fois très beau à voir. Le groupe s’anime encore. Ce n’est pas la même animation que pour les tâches, c’est une concentration et une attention du corps mais aussi de l’intellect, car il faut guetter les « patates » de corail, les contourner, ne pas les toucher, car le bateau peut être heurté. On est à la barre, à la drisse, à l’écoute. J’ai tenu un moment la barre sous le regard bienveillant de Yawenn, Isaac et Anouk, j’ai été à l’écoute – j’ai bien aimé, hmmm, cela me parle bien, l’écoute, je pense savoir faire.

C’était du pur merveilleux, j’ai encore les images des baleines qui nous ont fait la fête, en battant des « pectos », des géantes nageoires blanches et noires, elles nous ont fait des sauts incroyables, en nous montrant les courbes douces de leurs dos océaniques. Ce qui me ramène à l’esprit les propos de ma fille : « On est contemporains avec la préhistoire, les baleines étaient déjà là. » Une baleine qui passe laisse une « signature » ou une « trace », une sorte d’ellipse couleur blanc opaque horizontale, sans vagues. Christophe me dit : « La trace est là où était la baleine tout à l’heure ». Et il me montre avec la main la baleine qui était déjà partie loin. Cela me fait penser que nous vivons tous avec nos traces.

Retour au sens du goût, un goûter sublime, une grande tranche d’ananas de la République Dominicaine, pas du tout comme l’ananas de Montpellier, suivi de 20 minutes de lecture, un livre très intéressant, lu en plusieurs fois, un livre sur les océans, la vie des marins, le combat de la chasse illégale des baleines et pour préserver les espèces marines, sur la justice écologique. On se sent tous concernés.

Puis, le groupe de parole avec les jeunes, aujourd’hui autour de la question : « Comment un groupe porte une personne, comment vivre au mieux la vie de groupe , comment réfléchir ensemble ? »

Il m’a semblé que cela a été libérateur en émotions, car la suite a été : des sauts dans l’eau, ensemble, en se prenant par les mains, en hautes sonorités. J’ai été très fière de sauter dans l’eau et je ne l’aurais sûrement pas fait sans les encouragements de Tallia, Chad, Matis et Mathys, Yawenn et Anouk. Ils m’ont portée - autant dire que le groupe m’a portée et tenu la main, MERCI !

Il faut le dire quand même, je me sens plus à l’aise dans la psychologie des profondeurs que dans les profondeurs de l’océan.

Dans la douceur de la soirée on a bien ri, vraiment de bon cœur, des saynètes improvisées par les jeunes, vraiment vraiment créatives et drôles.

Ma soirée a fini avec une belle discussion avec Chad, sur le filet et sous les étoiles étincelantes.

Ma vie ne sera plus jamais la même après ce voyage : des sens exaltés, le temps se déclinant en fragments qui se suivent, pour ensuite tourner en boucle et s’accrocher à quelques instants de rencontre. Et qu’y a-t-il de plus beau que la rencontre dans ce monde ?

C’est la nuit. Les étoiles s’écrasent sur l’océan, en se confondant avec. Elles sont en fait des traces des étoiles d’autrefois, elles n’existent pas, elles n’existent plus dans la réalité du présent. Pour reprendre un dialogue entre Yann et Christophe : « Suis-je dans un rêve ? ».

Et je me dis : « Le rêve serait-il la voie royale pour toutes sortes de profondeurs ? »

PS : on a retrouvé un autre pot de confiture de figues de Séb. Heureuse, les rencontres, les traces, le temps, le rêve, la confiture…

Carmen


Le 31/03/2023

Aujourd’hui deux moments ont marqué ma journée durant ces dernières heures que nous passons à Silver Bank. L’un vécu toute seule et l’autre tous ensemble. Je pense que tous ces moments en groupe rendent d’autant plus précieux les moments seul. Et à bord on est principalement en collectif. Alors comme tout dans le vie, c’est une question d’équilibre pour rester épanoui. D’ailleurs ça peut paraître bizarre mais hier Carmen m’a dit : « J’ai l’impression de ne pas t’avoir vue de la journée », alors que nous sommes sur le même bateau, toujours à Silver Bank, au beau milieu de l’océan. Autant dire que les deux heures (max !) où nous partons plonger chaque jour sont les seuls moments où l’on quitte le catamaran. Eh bien cet après-midi j’ai vécu un moment magique ! Parmi ceux encore présents à bord, personne n’a voulu aller plonger, alors j’y vais seule. Euh oui... « On n’est pas toujours exemplaire » me dira Véro. Une fois dans la barrière de corail j’aperçois une raie léopard, je la rejoins sans attendre. Elle est seule, plus grosse que celle observée la veille avec Isaac. Elle est toute tranquille et a une partie blanc/gris sur son dos. Je m’imagine que c’est un papi. Comme les grands-pères assis sur les bancs publics de mon village, celle-ci se déplace lentement, s’arrête, trifouille sur du corail, comme le papi avec sa canne qui creuse le sable des terrains de pétanque dès qu’il voit un petit déchet. Je m’approche de cette raie, parfois je vois une truffe de chien selon l’angle de vue, parfois un museau de souris. Et au final dans son ensemble elle ressemble plutôt à une chauve-souris avec le dessous blanc et des ailes lisses. Et plus je me tiens proche, plus je devine un pelage tacheté, mais je ne garantis pas les poils léopards. C’est à ce moment-là qu’un énorme grain s’abat sur la barrière de corail. Je suis sous l’eau, en apnée, je lève la tête et vois ces énormes gouttes tomber à la surface. C’est beau ! J’alterne entre regarder la raie et la surface. Je remonte reprendre ma respiration, vérifier que j’aperçois encore le mât du bateau et retourne vite à l’eau. Tel un papi, la raie se déplace lentement et ne semble pas dérangée par ma présence. J’ai l’impression d’être dans une bulle, hors du temps, seulement rythmée par mon besoin d’air. Voilà un moment que j’ai vécu comme magique ! Car si rare, si inattendu. Et je pense qu’il l’aurait été tout autant s’il avait été partagé avec quelqu’un d’autre.

Pour revenir à notre journée, en ce 31 mars, nous sommes de cuisine avec Anouk. On pense toute la journée que c’est le 1er avril alors on cherche une blague à faire au reste du groupe. Ce n’est pas une blague mais un dîner conceptuel que nous proposons. Le soleil est encore à l’horizon et nous appelons tout le monde à se rendre sur le pont, avec un foulard ou un pagne, pour le repas. Sceptiques mais enjoués, ils arrivent et c’est alors que nous leur annonçons le principe du repas aveugle : il suffit de se bander les yeux le temps du repas. Avec Anouk on a réfléchi pour servir des assiettes multicolores (utile n’est-ce pas ?). Pour accompagner notre plat (du riz rouge saucé à la crème de champignons, poireaux) on l’encercle dans les assiettes avec toutes sortes d’aliments incongrus : poivrons crus, chou-fleur, amandes, chocolat Muné, raisins secs, tomates, coco et betteraves. Au début tout le monde parle en même temps sur ce qu’ils trouvent dans l’assiette. Anouk et moi les yeux encore ouverts on rigole bien. Entre ceux qui essaient de piquer un peu chez leurs voisins, Isaac qui tente de donner ses champignons à Christophe et Tallia qui a abandonné sa cuillère, le repas est animé. Je prends quelques photos avant de me bander les yeux moi aussi pour manger à l’aveugle. Combien de cuillères vides ai-je mis dans ma bouche ? Beaucoup ! Je ris aux dires que j’entends, et tellement conditionnée à une touche sucrée après le repas, j’arrive à mettre de côté le bout de Muné. Pour le re-service on arrête là les yeux bandés. C’était déjà long de se couper d’un sens. Je trouve ça intéressant pour développer plus l’odorat et le goût. Nous terminons ce repas par un gâteau, au goût très subtil de café, confectionné par Mathys et Carmen. Un moment collectif et joyeux dont on se souviendra.

Océane


Le 1/04/2023 « On dira poisson d’avril ou journée maudite »

Un réveil pas facile, je suis de petit-déj, je mets la musique et petit à petit l’équipage se lève en même temps que le soleil. Chaque rayon (de soleil) réchauffe notre corps tout endormi comme les premières paroles du cours d’espagnol. En ce moment c’est Isaac et Océane qui font les cours, j’espère que Lola reviendra vite. Après plusieurs réponses sur l’heure (en espagnol), je demande à Isaac s’ il veut plonger. À peine dans le kayak, Isaac fait tomber le nouvel appareil photo dans l’eau, à toute allure il plonge et le revoilà parmi nous. OK ça y est, on

arrive à l’épave pour péter des trucs toujours sur le kayak. On est presque à s’amarrer, mais avec le poids nous nous retournons, et tout ce qu’il a sur le kayak tombe dans l’eau, ( Isma je ne voudrais pas te dire la suite comme ça, j’aurais aimé que tu l’apprennes autrement, 2 jours avant j’ai emprunté tes palmes) : le marteau, le tournevis, les palmes d’Isma (que j’ai utilisées), la clé, etc. Pour finir, moi aussi, j’avale trois fois la tasse, Isaac part chercher le matos et je me sers du kayak comme bouée, à la fin il ramène le marteau, le tournevis, l’appareil photo, une palme pour moi, mais la deuxième est introuvable. Et avec une seule palme c’est difficile de chercher, alors je rentre en kayak et Isaac revient seul à la nage. Pour midi ce sera une jolie salade de pâtes (et pas de palmes) mais il n’y a pas de temps à perdre, je repars avec Océ pour retrouver la palme d’Isma. Au bout de 20 minutes on ne l’a pas  trouvée, même avec l’aide de Yann, Chad, Isaac et Christophe. Océ et Chad partent pour rentrer et Yann, Isaac et moi cassons des souvenirs de Popol. Je rentre à la dérive en kayak et je m’installe seul dans ma cabine pour lire « Ne la quitte pas des yeux » (la palme), un nouveau livre que j’ai commencé, eh oui les «Harry Potter » se terminent au bout d’un moment. J’ai encore un peu de mal à passer du monde des sorciers à un polar. Le goûter nous appelle et Christophe nous lit un livre sur les baleines. Petit GDP avec les jeunes et Carmen, Anouk lance un débat : « Comment faire s’il y a une dispute et que les autres ne veulent pas l’entendre ? », car elle et Yawenn n’aiment pas quand une dispute se crée entre les membres de l’équipage, et qu’après les jeunes viennent voir Yawenn et Anouk et disent des choses sur l’autre. Chad propose : « imaginons, Mathys et Tallia s’énervent, comme ce qui est arrivé avant le goûter sur une histoire de gâteau ou je ne sais quoi, moi j’ai le droit de dire « tic-tac » et les deux personnes arrêtent de se disputer et parleront après. C’est pour dire que ça dérange ou que ça prend de la place dans le groupe. » Un vote , chacun donne son avis mais tout le monde n’est pas d’accord. Mathys aimerait dire les choses tout de suite et si jamais ça arrive il veut qu’on ne lui parle pas et qu’on le laisse seul. Et un ping-pong se crée entre lui et Chad. Au bout de cinq minutes Anouk s’en va, Isaac fait de même, je m’allonge, Tallia coupe ses légumes sans regarder ce qu’elle fait, j’ai même peur qu’elle prenne sa main pour un légume. Mathys rentre dans la coque et on me demande de trouver une solution car c’est moi qui suis le plus avec lui. Mais la tension me monte et je quitte ce GDP pour lire un chapitre de mon livre. Je reviens et je trouve Chad, Anouk et Yawenn assis près de Carmen. Tallia fait des aller-retours car elle est de cuisine. On finit ce GDP et je me remets à lire parce que lire c’est la vie. Je réponds aux questions du GDP, le vrai : « Qu’est-ce que tu n’aimerais pas faire dans 5 ans, 10 ans, 20 ans ? ». Le manger nous appelle et pour finir je regarde les étoiles sur la jupe, Anouk vient me rejoindre, je lui demande ce qu’elle fait là, elle me répond : « Je ne sais pas » et on part se coucher. Bonne nuit.

Matis.


Le 2/04/2023

Au revoir Banco de la Plata

Au revoir las ballenas

Au revoir les patates de corail

Au revoir la routine de manger des gousses d’ail

Bon on a compris aujourd’hui on quitte le Banc d’Argent, c’était la dernière session Silver Bank. Mais avant le départ il y aura un Groupe de jeune,  un travail de tête et de la musique. Un repas plus tard, baleine pas loin mais trop beau pour être vrai elle est partie. Petite plongée pour tout le monde ou presque, une Carmen qui copie son texte, un Yawenn qui a mal aux lèvres, un Christophe et Anouk qui font un jeu et une Océane qui ronfle comme un papy qui fait sa sieste. Et moi pendant ce temps ? Je m’ennuie, je fais les niveaux et une douche, je suis toute propre mais pas pour longtemps. Deux minutes plus tard , on remonte le mouillage qui traîne dans l’eau depuis 1 mois. C’est dur, ça pue l’algue et ça fait les mains cracra. Puis on range, on nettoie partout où on a sali et retour dans le cockpit. Ding dong ! L’heure du GDP a sonné, la question du jour : « Qu’est-ce que tu ne veux pas être dans 5,10 et 20 ans ? Tout le monde a répondu. Puis tout le monde va à ses occupations, moi je parle avec Carmen pour quand je rentre trouver une formation. Manœuvres, repas, bon mais j’ai mis un peu trop de piment. Après ce repas pimenté et un Muné aux asticots je vais dormir ; les quarts m’attendent.

Tallia 

   

Le 3/04/2023

Arrivés au petit matin précisément à 5h57 à Big Sand Cay (île désertique des Turks and Caïcos au sud des Bahamas). Tout le monde est sur le pont, je crois ? Chacun à son poste d’équipier. Nous affalons. Les voiles glissent dans leur lit, elles méritent de se reposer, pour certaines dans de grands sacs bleus. La grand-voile est enveloppée dans un taud qui nous demande un dernier effort ! Nous les bordons pour une longue sieste de quelques heures. Notre belle ancre a fait un joli plongeon, elle est bien plantée dans le sable : 2 plongeurs se sont mis à l’eau pour vérifier qu’elle était bien en place : quoi de plus merveilleux qu’un petit plouf matinal dans une eau turquoise ? Nous découvrons au loin cette île si plate au sable blanc aux premières lueurs du soleil : paysage paradisiaque de carte postale.

Hier, nous étions dans un monde sans terre depuis une semaine, nous avons quitté le Banc d’Argent tranquillement, quelques souffles de ces merveilleux mammifères appelés aussi mégaptères nous ont accompagné. J’aime à imaginer que leurs puissantes et majestueuses queues ou nageoires pectorales nous ont salués une dernière fois : « Adios el país de las ballenas ».

Revenons à Big Sand Cay. Après cette mobilisation collective pour prendre soin de Grandeur Nature, nous partageons le rituel du petit-déjeuner en musique, puis le train train quotidien matinal s’installe…J’aime à vous regarder vous agiter dans les tâches quotidiennes pour le bien de tous…. J’aime à vous observer dans ce temps un peu cérémonial où chacun mobilise ses neurones, au mieux j’espère !

En ce qui me concerne, depuis plusieurs jours, j’ai commencé un très beau livre sur les coraux : livre acheté par Sébastien notre correspondant à Terre au bureau de GN, car certains se posent des questions sur les récifs coralliens. Vous apprendrez plein de choses sur les barrières de corail, certaines sont devenues des « monuments » appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco. La plus grande, au nord de la côte australienne est classée depuis 1981. Quant à la double barrière de la Nouvelle Calédonie, elle a été classée en 2008. Cela ne suffira pas à les aider car elles sont en grand danger. Tous les types de corail sont des écosystèmes indispensables à la survie de notre planète.

Un jour peut être, vous irez découvrir d’autres coraux, qui sait ? Pour l’instant, c’est dans les Caraïbes que vous avez pu constater de vos yeux que le corail se transforme et s’éteint par endroits.

Au petit-déjeuner, je vous ai raconté une anecdote puisée dans ce livre : le poisson perroquet adore brouter le corail. Nous avons bien eu le temps d’admirer certaines de ces créatures derrière nos masques sur le Banc d’Argent. Eh bien, ce poisson le rejette dans ses excréments sous forme de sable. C’est ainsi que naissent les plages de sable blanc !

Merci les coraux et les poissons perroquets car dans l’après-midi, nous sommes allés découvrir cette île et avons foulé la plage au sable si blanc et si fin à la recherche de beaux coquillages et de jolis graines : porcelaines, lambis, tritons, conques, œils de bœuf, « sea heart »…Un avant goût des Bahamas ! Nous y avons découvert aussi des épaves, une vieille barque en bois remplie de détritus, conserves et bouteilles en plastique et des abris de fortune contre le soleil : certainement des Haïtiens qui ont tenté leur chance. J’espère qu’ils vont bien et que les Turks and Caïcos ont pu être une terre d’asile, bouts de Terre si paradisiaques….

Au retour de notre cueillette, nous avons regardé nos trésors ensemble. Christophe a veillé, j’avais trop ramassé de coquillages ! Nous avons sélectionné les plus beaux.

On ne peut pas tout garder, mais les souvenirs demeurent,  nous conserverons  les meilleurs comme cette journée à Big Sand Cay. Pour moi, elle restera bien ancrée dans ma mémoire. J’ai été passagère de cette partie de votre voyage avec un grand plaisir.

Il est 19 h 45, il est temps que les voiles se réveillent, que l’ancre retrouve sa petite niche à la proue du bateau, c’est son tour de se reposer. Au boulot les voiles : un ris dans la grand-voile est pris, la trinquette se réveille d’un plus long sommeil. Les drisses et les écoutes ont hâtes de danser la farandole !

Partons pour une nouvelle terre bien plus grande, un lieu nouveau, Lupéron, que j’ai l’impression de connaître un peu par les textes des anciens voyages : comme quoi le voyage se fait aussi dans la lecture, alors j’espère de voyager encore un peu avec vous à travers vos prochains textes : merci d’avance !

Véro


Le 04/04/2023


Ce matin je me réveille la tête dans mes pensées, ça y est Silver Bank c’est fini, plus de plongée en pleine mer, plus de baleines, plus de Popol. Ça me rend un peu triste car c’était des moments inoubliables, j’y penserai toute ma vie. Une vague me fait bouger dans ma cabine, cela me fait sortir de mes pensées, c’est vrai qu’on est au près comme la nuit passée.

Je repense au quart de cette nuit, j’étais avec Isaac et Chad, on a bien rigolé.

Je sors de mon lit, je vais vite fait voir la carte, on arrive à Lupéron. Cette nouvelle achève de me réveiller, je monte sur le pont et là je vois la côte de Lupéron et tous ses arbres, c’est super beau.

Après le petit-déj’ et les tâches nous arrivons dans le chenal. C’est beau, c’est vert, nous sommes au milieu de la mangrove.

Arrivés dans la zone de mouillage  il y a beaucoup de bateaux. On trouve une petite place tout près de la mangrove avec peu de fond mais on est tranquille. Ça fait du bien de retrouver la terre ferme c’est apaisant, on peut enfin tout faire sécher, les cirés, les draps, les habits, enfin bref, tout !

Lola arrive, on mange puis on s’organise pour les jours à venir, on a un emploi du temps chargé entre les répètes pour le spectacle à l’école, la visite du chantier naval de Luc, etc. Bref on ne va pas s’ennuyer mais revenons en au moment présent. Vers 15 h nous sommes partis manger une glace en ville, il n’y avait pas beaucoup de parfums mais bon. Par la suite nous sommes partis nous entraîner pour le spectacle, au kiosque, ça fait du bien de se défouler sur la terre !

Après ça on est retourné au bateau manger et dormir.

Yawenn


Le 5/04/2023 MathysMo



Le 6/04/2023 Christophe



Le 07/04/2023

Je n’ai pas d’inspiration du coup je vais jouer aux dés avec moi-même pour savoir ce que j’ai le droit de vous raconter.

« - Si je fais 5-3, je raconte que Yann s’est fait solliciter toute la journée par tout le monde, pour le moteur, pour la barre, pour les histoires, pour les coraux, pour la bordure, pour la réunion entre adultes et en plus il était de cuisine.

- J’ai fait 5- 4, raté ! Si je fais 6-2, je dis que je n’ai pas réussi à trouver de contrats.

- 6-1. Si je fais 2-2, je dis qu’on a choisi les groupes de rando.

- 3-4… OK, si je fais 1-2, je dis que j’ai beaucoup tourné en rond aujourd’hui.

- Eh encore 5-4 ! Si je fais 4-2… Non, ça c’est un secret…

- 4-2 !

- Eh ! Comment ça se fait ? Bon OK… on a voulu aller dans la mangrove avec Isaac, bon on n’a pas pu… Chut ! Faut pas le dire ils vont tous vouloir venir !

- Ah, d’accord. 6-1 et je dis qu’Isaac, quand il fait des travaux, il les fait bien, vite, mais il en fout toujours partout….

- Loupé, 2-1. Si je fais 5-5, je dis que Matis écrit son histoire.

- 5-2. 6-4 et je dis que j’ai eu une banane pas mûre.

- 4-1… 3-1 et je raconte que j’ai cassé une rame et qu’Isaac a voulu une réparation.

- Presque ! 4-1 ! Allez, 5-3 et on dit que les groupes de rando c’est…

- 4-3 !

- Eh tu triches j’avais même pas fini ma phrase !

- T’inquiète, ils sauront bientôt. 3-1 et je dis que Yawenn a écrit teuteu sur mon bras.

-  6-1…  Bon, 4-4 et on finit ce texte.

- 5-2… j’ai la flemme… 6-6 et je dis que Lola voulait des herbes alors qu’elle n’était déjà pas très bien.

- 6-3. 4-4 et on finit le texte, j’ai plus d’inspiration.

- C’est pas juste, 4-2 j’y était presque !

- 6-5 et je dis que c’était le 07/04.

- 4-2… Eh bien,  même la date vous ne pourrez pas la connaître, vous n’allez rien savoir de cette journée.

- Allez, 4-4 et on stoppe ce texte.

- 6-2… 6-5… 5-2… 6-2…

- 4-4 ! Enfin ! On a le droit de finir ce texte, c’était long !

Anouk.

Le 08/04/2023

J’ai passé la journée du 08/04 à regarder mon nombril, comme dirait Christophe. Du coup j’ai décidé de vous expliquer comment Jamel, Juan Carlos et Malo sont nés.

Jamel : Bonjour à vous cher compatrio… Euh...Hum, camarade. Pour cette réunion je tiens à vous dire qu’en aucun cas je tiendrai compte de vos états d’âme. Donc si vous venez pour autre chose que flatter ma personne, je n’écouterai pas. Père m’a promis un avenir glorieux de comptable. Si je  perds mon temps ici, je m’en vais.

Juan Carlos : Ah por que este cabron habla de su padre ? Jamel, cállate un poco, escucha la música.

Jamel : Si….Si…. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit, je ne parle que la belle langue de Molière.

Chad : Bon les gars….

Malo : Tranquille… Tout va bien, t’énerve pas ça me déconcentre.

Chad : Malo je t’aime bien mais c’est pas le moment.

Jamel : Bon je retourne à mes maths si c’est comme ça, (392x -2x) (13x3x) = (- x2+358) (483x+ 420)

Juan Carlos : AMIGO ! cállate un poco, venga por aqui a bailar un poco.

Chad :  BON LES GARS !!!!

Jamel, Juan Carlos, Malo : Quoi ? Si ? Hum ?

Chad :  On ! Doit ! Parler !

Malo : Vas-y mais après je pars.

Chad : Mais tu ne peux pas partir tu es dans ma tête.

En randonnée :

Isaac : Mais Jamel tu l’as créé sur le bateau, non ?

Chad : Oui, en fait j’ai créé Jamel, Juan Carlos et Malo car c’est des parties de moi que je n’ose pas trop montrer, du coup à travers des personnages ça passe mieux.
Océane : Ah mais j’ai compris ! En fait tu es schizophrène.

Chad : On va dire ça si tu veux.

CHAD  



Le 09/04/2023  « La chucaña del rincón. »

Présenter le spectacle à Lucas y compania, c’était chouette.

Lola prise de vertiges un peu flippant.

Résiner la poutre avant avec Yawenn c’était marrant.

Démonter l’échangeur et les filtres à air avec Tallia intéressant.

« BIP »

Sin transiciones , ahorita vamos a escuchar la historia famosa y extraña de la chucaña del rìncón.

En la selva hay un barco, un poco especial, porque tiene velas gigantes. El viento le sirve a navegar sobre las aguas tibias amazónicas. Los arboles y aves cuidan de este velero y entre las matas de mango, y las lianas de maracuja, naviga todo el equipaje en paz y tranquilidad.

Al tope de la selva hay una loma grande (cordillera) muy alta, a veces con nieve. En los bosque de pinos, ahi en el frio vive un animal de cuerpo alargado como un serpiente y peludo como un corderito. Los habitantes de la selva llaman a este creatura la chucaña.  A esos animales les gusta enrollarse a torno de los troncos de pinos, para dormir y descansar. Hay solamente una cosa que  molestan ellos, los murciélagos.

Un dia el barco deja su ancra al lado de una gran cueva, llena de esos volatiles. Esos pelean sobre la vela  del barco, antes de destruirla, una chucaña se enrolla en torno de los obenque del barco y empieza a cantar una dulce melodia tan aguda que todos los murcielagos se vayan muy muy lejos en una otra cueva. La chucaña contenta se queda sobre el obenque para cuidar de las velas, y empieza su sueño infinito.

Pour ceux qui ne parlent pas espagnol. Il était une fois un bateau avec de grandes voiles et un animal velu et serpentueux nommé choucane. Un jour les chauves-souris arrivèrent et commencèrent à abîmer la voile. La choucane s’accrocha aux haubans et leur fit peur. Depuis elle reste pour prendre soin des voiles.
Les choucanes c’est des pompons que l’on accroche sur les haubans (câbles) qui frottent sur les voiles au portant (vent arrière), ça permet de prendre soin des lattes et du tissu des voiles en limitant les frottements. Et une voile contente, c’est une Elora qui sourit quelque part.

Yann


Portrait de la gorgone

Dans l’immensité de la mer,

Si loin de la terre.

Au fin fond,

Un son,

Une mélodie,

Une harmonie.

Entre les patates il s’amplifie

Et la gorgone sourit.

L’ancre est posée, étalée sur le sol.

La rouille qui la parsème raconte son histoire immuable.

Un navire a sombré,

Au fond elle s’est retrouvée, enterrée.

Sur le métal abandonné,

Une gorgone a poussé.

Elle est là pour rappeler,

Rendre hommage à cet équipage noyé.

La solitude s’est emparée d’elle.

Les autres la fuyaient-elle ?

Longtemps seule, abandonnée,

Elle avait oublié de s’aimer.

Les animaux venaient l’observer,

Avoir pitié d’elle ou s’en moquer.

Un jour passant par là,

Un requin s’arrêta.

Les poissons d’à côté lui expliquèrent,

La situation de la gorgone solitaire.

Il s’est approché lentement

Et lui a parlé normalement.

Une discussion sans jugements

Qui a duré longuement.

Quand le requin est parti,

La gorgone avait un ami.

Dès lors sa vie a changé.

Chaque jours, son ami revenait.

Grand,

Imposant.

Les animaux le respectaient, l’admiraient.

C’est lui qui leur a expliqué ce que la gorgone ressentait.

Un par un ils sont venus s’excuser.

La Demoiselle, le Chirurgien, la Saule, la Tortue et la Raie.

Touts les soirs quand le soleil s’éteint,

Elle est heureuse d’être aux côtés du requin.

Il la protège pour l’aider

À rendre hommage à l’équipage noyé.

Anouk

Le 10/04/2023 « Spectacle »

Un spectacle c’est un grand voyage.

Il y a toutes sortes de spectacles comme il y a toutes sortes de voyages. Ceux pour s’amuser, ceux pour être ensemble, ceux pour se surpasser, ceux qui nous remplissent d’émotions. Spectacle et voyage peuvent tous deux être vécus comme une grande aventure. Notre spectacle à nous, tout comme notre voyage, est collectif. Spectacle et voyage, on ne sait jamais où ça démarre vraiment et où ça finit. Notre spectacle à nous a commencé dans ma tête alors que la plupart d’entre vous ne savaient pas qu’ils allaient embarquer. Et personne ne sait quand il se terminera, car un spectacle perdure dans les mémoires et les souvenirs. Le voyage c’est pareil, il commence dans la tête avant le départ, il commence dans les préparatifs, les stages, le moment où tu embarques. Et le voyage finit pour moi dans quelques jours, mais pour vous il continue, et il imprime des myriades de souvenirs qui s’entrechoquent dans la tête et resurgissent à tout moment de la vie. J’aime bien cette impalpabilité du spectacle et du voyage, ce sont des choses vivantes, si vivantes qu’on ne peut jamais les capturer, on peut juste les vivre, les éprouver, les raconter parfois avec quelques mots.

Des mots authentiques, venant tout droit des cœurs des artistes :

« Ça t’a fait quoi toi de saluer à la fin du spectacle ? Tu étais stressé avant le spectacle ? Quelle est ton moment préféré ? Qu’est-ce que tu as ressenti quand tout le monde a applaudi ? Ça donne des ailes un peu de jouer devant du monde, tu ne trouves pas ? Tu crois que le spectacle leur a plu ? Est-ce que tu as pris du plaisir à jouer aujourd’hui ? Quelle est l’émotion la plus marquante que tu as ressentie ? Est-ce que tu t’es senti-e connecté-e avec les autres ? »

Des mots à moi :

Le salut final, qui signe la fin d’une œuvre éphémère vivante. Qui laisse place à de nouvelles choses. Même si je n’ai pas salué avec vous ce lundi 10 avril à l’école primaire de Luperon devant les 189 enfants présents ce jour-là, c’est tout comme. C’était magnifique de voir cette équipe d’artistes en herbe prendre confiance et rayonner d’une énergie positive et créative pendant ces quinze minutes. Le spectacle c’est donner et recevoir. Le voyage aussi.

Des mots qui racontent :

L’excitation avant le spectacle, un entre-soi. L’échauffement, la répétition, c’est bon on le connait le spectacle, on l’a répété tant de fois. Faudra pas rater cette figure. Prendre le temps. Ne pas stresser. Le stress est là ! Les enfants arrivent à 9h, on a le temps de faire un filage. Allez, parler fort, lever les yeux, ne pas tomber au jonglage, ne pas tomber au jonglage. Allez on fait la mise pour le spectacle il reste que 10 minutes. La directrice arrive, elle a installé une enceinte. Une musique entraînante est lancée. C’est l’appel pour que les classes viennent une à une prendre place dans les gradins. D’abord les petits, puis les plus grands. Ils sont nombreux ! N’empêche c’est cool de danser avec la directrice, elle est cool cette directrice. Heureusement qu’on peut danser, ça permet de décompresser, de se lâcher avant le spectacle. Ça y est tout le monde est là, c’était long l’installation. La directrice, Esther, fait le discours de bienvenue. Lola aussi parle au micro et présente le projet en précisant que les jeunes n’avaient jamais fait de cirque avant décembre. Esther n’arrive pas à prononcer « Grandeur Nature », mais tout le monde applaudit quand même. Ils applaudissent déjà, allez, en place pour le début. Attendre le signal de Lola. Elle attend que le calme revienne. Signal. Chad lance le rythme, c’est puissant comme début et ça sonne bien. Yann de Latitude Cirque nous avait dit un jour de faire attention à ne pas casser les massues en tapant comme ça dessus. Allez, premier tableau de jonglage, la choré, essayer d’être ensemble, ne pas faire tomber la massue. Le diabolo entre en scène avec Mathys et Matis. Ils assurent ! La première salve d’applaudissements doit les remplir d’une énergie presque cosmique. Ça leur donne des ailes, ils ne tombent pas une fois. Tout le monde envoie les massues à Tallia et s’enchaînent des figures de jonglage, avec Yawenn qui gratte quelques accords. C’est cool de faire de la musique live pendant le spectacle. Après une interruption chevaleresque d’Isaac et hulahoopesque d’Océ, c’est parti pour porter Matis, petits tricks de diabolo, il a raté mais ça ne s’est même pas vu. Personne ne saura jamais. Enfin, en place pour le banc de poissons. C’est le chant maintenant, Matis doit grave stresser ! Mais non, ça sort super bien, haut et fort, il assume son chant, puis tout le monde l’accompagne, c’est vraiment puissant ! Ensuite c’est l’escalier. Attention aux parades, il faut être méga attentif à celui qui voltige. Les dernières répétitions ont montré que ça manquait encore d’assurance. Anouk tombe, tout le monde la rattrape, c’est beau comme image. C’est peut-être ça la beauté d’un groupe, s’il y en a un qui tombe on le rattrape tous. C’est au tour d’Océ de voltiger. Océ a rejoint le spectacle il n’y a pas longtemps donc c’est son premier spectacle grandeur naturien, elle ajoute une touche accordéon et hula hoop à la création. Petite parenthèse. C’est Lola qui a fait la mise en scène du spectacle, au début elle jouait même dedans ! Mais là avec sa névrite vestibulaire qui a attaqué son oreille interne elle est un peu KO alors elle s’est sortie du spectacle, elle l’apprécie de l’extérieur, c’est tout aussi agréable d’ailleurs. Fermez la parenthèse. C’est les tableaux de portés maintenant. Par deux ou par trois ça se grimpe dessus, ça se gaine, ça fait des figures, statue, 1, 2, 3 secondes et hop on redescend. Pas oublier de lever les yeux surtout ! Et entre chaque tableau, le chant, avec les deux voix, il faut chanter fort, s’arrêter au bon moment. Ok, maintenant c’est la dernière figure du numéro de portés, tout le monde porte Yawenn. Et Yann enchaîne avec le morceau de guitare pep’s pour faire l’équilibre de plateau. Pas de collisions ! Là-bas c’est vide, faut équilibrer le plateau, se faufiler, sauter, bondir, changer de direction. Courir dans tous les sens sans rentrer dans les autres. Et soudain, silence. Ça gueule « ONE TIME », bam percussions corporelles. Ça donne des frissons ce moment. C’est la dernière scène rajoutée au spectacle. Les passages d’acro, un par un, diagonales, roues, équis, rondades. Anouk termine par une souplesse avant, « LET’S GO » l’accordéon retentit, réouverture des antennes, équilibre de plateau. La musique se calme. En place pour la pyramide finale. Image de fin. Applaudissements. Main dans la main, face au public, face aux applaudissement. Jusqu’au salut final. Faire face aux spectateurs, ensemble. Recevoir. Recevoir cette énergie qui te fond dessus comme une vague de joie. Sourire. Sourire de fierté, de bonheur d’avoir partagé. Sourire sincère. À ce moment-là le cœur est ouvert, le public et les artistes sont connectés par un lien un peu mystique. C’est ça le spectacle vivant. C’est un peu magique. Comme le voyage.

 Lola


Textes de randonnée de TALLIA, CHRISTOPHE et MATHYS

Le 11/04/2023

Départ rando, tout le monde finit de préparer son sac et enlève les housses de son matelas. Puis Mathys et moi on fait annexe taxi et on emmène les groupes à terre, nous avec Christophe on part en dernier. Avant de vraiment partir, empanadas pour le midi et batido banane pour Mathys et ananas pour Christophe et moi. Les batidos bus, les empanadas et des Munés dans le sac, on marche 5 minutes et un pick-up nous prend. Il nous a emmenés trop loin, donc on s’est arrêtés devant chez Luc. Un petit chiot nous accueille : allons à la recherche de Luc ! Trouvé ! Chut, plus doucement, il ne nous a pas vus. 5 bonnes minutes avant qu’il nous voit. Des citrons empruntés, mon short déchiré par le chiot et les bouteilles remplies, cette fois on y va vraiment. On marche, on marche j’explique que si on marche plus de 100 millions d’années on arrivera à la Préhistoire, moi je suis sûr d’avoir trouvé l’idée du siècle, Christophe et Mathys un peu moins. Je me plante un truc dans le pied, encore, ça fait beaucoup là, non ? Heureusement on est arrivés, on pose nos sacs et on ne perd pas de temps : on mange. Après, inspection des lieux, Christophe trouve un feu encore un peu allumé. Il s’occupe du feu. Mathys et moi on a trouvé un cadavre de poisson coffre mouton j’ai dit à Mathys : « Je vais le dire à Lola ! » On a essayé de plonger, mais en vain. Après on fait du basket. Le panier ? C’était mon hamac. Christophe nous propose d’aller voir un truc abandonné. On a trouvé une perche IOR et des raquettes de ping-pong. Bon OK c’était juste des planches à découper cassées... Puis lecture, balade. Miam miam du riz et un bernard l’ermite, hein quoi ? Non ce n’est pas moi. Christophe va dormir, pas nous, gros grain en approche. Finalement je vais dormir en k-way duvet non pas une protection anti-froid mais anti-moustiques. Et finalement je ne me réveille que le matin, on n’a pas pris de grain.

Tallitornado   


Le 12/04/2023

Ce matin je me réveille à 6h05, je me suis réveillé le premier. Ensuite c’est Tallia puis Christophe. Nous levons le camp puis nous rangeons le campement, et petit-déjeuner rapide devant le lever du jour. 7H, il faut déjà faire un choix, passer par le chemin beau ou faire demi-tour car plus d’eau. Le choix est vite fait, « clic », je préférais le chemin beau tout comme Tallia et Christophe. C’est magnifique : des falaises, un désert, puis la jungle, et après des grottes, c’était trop beau. Durant toute la matinée on est restés sur des chemins et là on a marché, puis marché, puis encore marché, et c’est un peu long. Du coup nous demandons le chemin à un monsieur qui 20 minutes après nous prend en stop et nous amène en ville. On va acheter ce qu’il faut pour ce midi. Nous mangeons puis nous allons à une plage et nous y restons pendant toute l’aprèm, dans l’eau, à faire des équilibres. C’était trop drôle. Bref nous partons voir les lamantins accompagnés d’un monsieur qui nous y emmène et fait plein d’aller-retours. On ne sait pas où dormir, il nous propose de dormir dans le resto de son ami. On accepte. Nous mangeons mais des militaires viennent nous embêter. C’est bon Christophe les a fait partir. Après le repas dodo, puis à demain pour de nouvelles aventures avec Tachristiti.

Mathys


Le 13/04/2023 - Playa la ensenada. 

Nous nous réveillons au chant des coqs, aux premières lueurs du jour. Les premiers employés arrivent pour nettoyer les restaurants de la plage, il y en a 49, et enlever les plastiques du sable. Le camion poubelle ne va pas tarder à passer. Un homme qui nettoie le restaurant de notre « hôte » s’affaire lui aussi à ratisser le sable, il me propose un café et part allumer le feu pour faire chauffer l’eau. Mes camarades qui ont eux aussi rangé leurs affaires dans leur sac viennent me rejoindre, nous prenons le petit-déjeuner, du pain et de la confiture de lait et nous avons même droit à un café avec du sucre.

On dit au revoir et nous partons tôt sur la route de Estero Hondo qui est vide à cette heure. Nous marchons jusqu’à la piste qui va vers les lamantins, je propose que nous y allions en laissant nos sacs à l’entrée du chemin, à une maison, pour marcher légers vers l’observatoire qui est à 1km. C’est agréable de marcher les mains dans les poches sur cette piste déserte au milieu des champs. Arrivés à l’observatoire, nous voyons tout de suite les trous de nez d’un lamantin, puis son dos et sa nageoire, c’est beaucoup moins démonstratif qu’une baleine à bosse ! Nous restons une bonne demi-heure, le temps de le voir 4 fois sortir, mais il ne se rapproche pas et finit même par s’éloigner, alors nous faisons pareil.

Nous récupérons nos sacs et repartons sur la route où il fait un peu plus chaud, mais toujours peu de voitures. Je dis au pick-up qui s’arrête que nous voulons aller à Estero Hondo, le prochain village, mais il va à la Isabela (qui est 25 KM plus loin) alors on se laisse emporter. Nous refaisons le voyage d’hier dans l’autre sens, toujours dans le plateau d’un pickup ; les champs, les vaches, les maisons, tout est familier et cette fois-là aussi nous traversons Estero Hondo en coup de vent, juste le temps de voir un marchand de fruits et légumes qui me fait envie.

Plus loin nous restons un bon moment derrière un troupeau de vaches qui est sur la route. Le gars nous laisse à l’entrée de la ville, bien sûr pour la deuxième fois Tallia oublie la casquette d’Océane à l’arrière du pickup, mais là pas moyen de la récupérer. Nous marchons jusqu’à la maison où nous avions pris une glace à l’eau hier, nous en reprenons une, les gens nous mettent des chaises en plastique sous leur patio et nous mangeons nos glaces à la cerise en regardant passer les voitures, tranquilles comme à la maison. Nous prenons la route de la Isabela vieja, mais nous nous arrêtons à un comedor repéré la veille, où nous mangeons à une table, dans des assiettes, un plat de riz aux haricots avec un bout de viande en sauce et de la salade, accompagné de jus naturels gelés aux goûts étranges (celui qui est vert a l’odeur de la résine polyester!). C’est ce que mes camarades appellent une rando de luxe. Ensuite nous reprenons le stop un peu plus loin et sommes pris dans la benne d’un camion de la municipale qui fonce jusqu’au centre ville. Nous marchons jusqu’à la cathédrale de las Américas, la première église catholique construite aux Amériques. Nous sommes tout seuls, c’est vide et désert, juste la gardienne qui vit là et nous donne de l’eau, l’église est fraiche et les vitraux modernes sont beaux.

Nous marchons ensuite jusqu’à une plage pour y passer les heures chaudes, comme tous les jours, nous nous baignons et écrivons, avec Tallia, pendant que Mathys reste sous un arbre à ne rien faire. La mer est bleue, le ciel aussi, il fait chaud, j’écris ce texte et bercé par les 3 musiques des restaurants de plage, Yann aurait détesté, je m’endors pour me réveiller passé 14 heures. Nous avons le choix : retourner sur la première plage où nous avons dormi, ou aller à la finca de Luc pour y dormir. Nous choisissons tous les 3 d’aller chez Luc, je m’habille et nous reprenons la route. Au croisement des routes, un supermarché où nous achetons du maïs pour le soir et de petites bouteilles de yaourt à boire frais pour tout de suite.

Il fait chaud, pas de voiture, nous marchons, un vieux monsieur en mobylette s’arrête à côté de moi il me prend la main et me dit : « Tu es comme le christ qui parcourt le monde à pied pour porter la bonne parole ? » Je lui réponds: « Oui, mais je vais moins loin ! »

Il se marre et repart ! Là un pick-up passe et ne s’arrête pas et j’ai les boules.

Nous croisons un énorme temple où il est écrit que « Jésus vient bientôt et la salvación es gratis ! » Ce qui est une bonne nouvelle ! Un miracle n’arrivant pas seul, le pick-up revient fait demi-tour et nous emporte jusqu’à la fábrica de Lucas ! Il nous fait un grand sourire et nous dit : « Ils sont vivants », il paraît vraiment soulagé ! Je lui rends l’argent que je lui avais emprunté le premier jour car les 2 distributeurs de Lupéron ne marchaient pas. Nous reprenons de l’eau et Luc nous accompagne pour trouver un coin pour mettre nos hamacs sur la finca, il porte le sac de Tallia et dit qu’il s’en va pour toujours, ses employés sont partagés entre le rire et ceux qui veulent fermer les portes pour l’empêcher de partir.

Il nous montre plein d’endroits avec des arbres, car les structures de la finca sont trop petites ou trop fragiles pour nos hamacs. Au bout d’un moment il pense à l’ancienne cabane d’Alberto qui pourrait convenir, mais une fois là-bas elle est colonisée par les guêpes. Pas grave, cela fera un abri pour nos sacs en cas de pluie, qui serait de toute façon la bienvenue. Nous nous installons sous des arbres à côté, puis nous retournons au jardin pour faire le feu et faire chauffer de l’eau pour notre repas du soir. Nous sommes en train de manger nos nouilles chinoises améliorées quand Luc revient avec des Français, on discute ensemble, avec Luc, puis le jour s’enfuit et nous regagnons notre campement. La nuit est fraîche mais il ne pleuvra pas, il y a des lucioles et aussi des moustiques.

Le jour se lève et nous déjeunons accompagnés par le chant des oiseaux, surtout une colonie de piverts sur un palmier troué à côté. À 7h20 nous sommes sur la route de Lupéron et commençons à marcher et comme il n’y a pas de voitures, nous marcherons jusqu’à la ville, 1h 40 de marche, avec le soleil qui chauffe. Une pensée nous soutient pendant cette marche, le batido qui nous attend en ville. Et c’est comme cela que se termine la rando, devant un batido à la banane pour eux et à l’ananas pour moi.

C’était une rando agréable, nous n’avons pas trop marché, mes collègues ne se sont pas spécialement bouffé le nez et ils étaient désagréables alternativement.

Nous sommes restés sur la côte qui était couverte de détritus et de poubelles, sans parler de toutes les constructions moches dont beaucoup étaient à vendre. Les endroits cultivés et défrichés faisaient peur tellement c’était sec ! On est loin du jardin d’Eden que fut la Rep. Dom., je suis curieux du ressenti des camarades qui sont partis dans les montagnes, et que j’espère meilleur !

Christophe



Textes de randonnée de CHAD, ISAAC et OCEANE

Le 11/04/2023 « Hola me llamo Luz ! » (Non désolé Yann ce n’est pas Luz Alvarez). 

En ce moment du 11 avril, je me lève pour aller à la fabrique de Chocal. Vers 8h, les premiers employés arrivent et moi j’y suis une demi-heure après. Chocal, cette fabrique existe depuis 2007. Nous étions un groupe d’amies, motivées, pour transformer du cacao en chocolat. Nous sommes toutes originaires de cette vallée d’Altamira si riche en cacao. Nous avons commencé à la main, avec les moyens du bord, avec un pilon et une machine pour broyer le cacao. On commence par faire sécher les graines de cacao puis on les fait cuire au feu de bois, ceci permet d’enlever la peau. Ensuite nous les transvasons dans un pilon pour faire un pâton marron afin d’avoir une bonne boisson. Nous sommes aujourd’hui passées aux machines. Notre petite confiserie a grandi pour devenir une grande chocolaterie mais toujours dans l’artisanat et le respect de l’agriculture. Nous sommes 16 salariés, principalement des femmes, entre 25 et 70 ans. Mais bon, il y a quand même quelques hommes pour défendre l’entreprise. 3 gringos viennent « en la fabrica para descubrir como cambiar el cacao en chocolate ». Ils sont jeunes, en baskets et avec des gros sacs. Après leur visite, ils nous parlent de leur projet. Bon dieu quelle aventure ! Ils nous font part du fait qu’ils veulent nous filer un coup de main pour passer un peu de temps avec nous. Suite à cette demande inhabituelle, tout le monde reprend le travail et eux accompagnent la danse aussi. Ils sont dans l’arrière-cour avec Titi, ils lavent les bouteilles qui serviront à contenir du vin de cacao. En même temps qu’ils nous aident, ils nous racontent leurs péripéties : le stop depuis Lupéron jusqu’à Imbert, le parc à touristes de Damajagua, les rivières traversées, la chute d’Océ dans la boue, le tour en buggy puis la découverte de notre fabrique. Ils pensaient à la base aller rejoindre Altamira dans la journée pour rencontrer un producteur local de cacao mais pour aujourd’hui leur chemin s’arrête ici. Comme ils l’ont remarqué par nos rires, ici, c’est l’usine de la bonne ambiance. Mon mari les met en garde quant à la dangerosité de leur manière de voyager, il s’inquiète pour eux et finit par leur proposer de les héberger le soir même. En fin de journée, tous les employés quittent la fabrique en même temps. En montant dans la voiture, les 3 jeunots se pensent importants car je suis la présidente de Chocal, je leur explique que j’ai été élue par mes amies pour en arriver à cette fonction et ces responsabilités. Une fois chez nous, nous les mettons à l’aise avant de repartir pour la réunion de base-ball de notre fils. Quand nous revenons, quelle fut notre surprise qu’ils aient installé leurs hamacs si haut sous le carbet. Postés à 1,5 mètres du sol, cela nous fait bien rire, mon fils, mon mari et moi. Au cours de la soirée nous avons pu goûter leur pain au levain, eux ont mangé le riz aux haricots. Elizo, mon fils, a joué à la baballe avec Zazac, ça lui connaît car il pratique le base-ball. Moi j’ai essayé le hula hoop qu’Océane transporte sur son sac à dos. Grâce à leurs récits rocambolesques, ils passent de gringos à amigos. Comme d’habitude, les voisins nous ont rejoints sous le carbet, ils étaient curieux de nos trois invités. Ces derniers voulaient dormir en hamac pour la nuit mais nous leur imposons de s’installer dans les grands lits pour mieux dormir, dans la chambre d’Elitzo, ils ont très froid sous la clim. Au moment de se coucher, ils sortent des sacs de corps qu’ils appellent « duvet ». Chacun se met dans le sien, et suite à la question d’Elitzo sur leur manière de réagir s’ils doivent courir hors du lit, Isaac se met à sautiller en guise de réponse. Je ne connaissais pas le duvet et je demande à Océane de m’en ramener un de France si elle revient me voir. C’était un bon moment de rigolade. Le lendemain matin ils s’en vont et me promettent d’envoyer un message le soir même pour nous rassurer de leur situation. On les revoit dans deux jours.


Le 12/04/2023 - « Hola me llamo Placido. »

Je me lève de mon lit bien douillet, c’est bizarre les amis de Luka ne sont pas venus hier comme prévu. Espérons qu’ils sont en chemin pour Altamira. C’est au cours de la matinée que je les vois arriver à pied depuis Palmar Grande. Ils veulent visiter la finca de cacao et j’accepte d’être leur guide avec grand plaisir, cela va me vider la tête. Nous marchons dans cette forêt ombragée au dénivelé positif, deux d’entre eux apprécient de manger la pulpe du cacao, tout en écoutant attentivement mes explications, tandis que le dernier ne comprend qu’un mot sur trois. Ils posent des questions et semblent ne rien connaître à la culture du cacao. Ces trois jeunes, sac au dos, sortent du lot comparés aux gringos de Santo Domingo. J’aime leur curiosité et leur fameux pains français fabriqué par leur soin. Je leur explique l’organisation de la finca : c’est toute ma vie. J’ai grandi dans ces vergers, j’ai hérité des parcelles de mon père et j’en ai même acheté d’autres. Ce sont principalement des cacaoyers et des avocatiers, il y a quand même des arbres à corossols, à jaquiers, à mandarines, à citrons…. Régulièrement les graines, une fois séchées, sont vendues à 120 € les 50 Kg. Il m’arrive même de vendre des plants de cacao pour ceux qui le veulent. L’après-midi mes trois amis vont se balader dans la finca sans moi, ils marchent jusqu’au sommet. Ils se sont amusés à grimper aux arbres et à manger des flans de leche depuis leur point de vue, et à chercher des nimbus 2000. De retour chez moi, en fin d’après-midi, je suis gêné de les accueillir, vu ma situation familiale. Ma fille est gravement malade, elle a un cancer en phase terminale. Revenue ce matin seulement de l’hôpital, elle reste allongée et peine à parler. En République Dominicaine, l’union fait la force. La famille et les amis défilent un à un pour nous soutenir. La maison est ouverte, chaque proche reste autant qu’il le souhaite, il y a du monde partout. Nos trois compagnons ne savent pas où se placer, toutefois ils restent les bienvenus et discutent avec certains. Je suis très ému, heureusement que nous avons du soutien. Ma femme, ma fille et mes petites-filles, qui habitent la maison, m’aident à garder le moral. Je tombe de fatigue, la petite centaine de personnes qui sont passées à la maison m’a vidé de mon énergie. Une bonne nuit de repos et comme tous les matins je m’en vais à la finca, vers 5 heures, lorsqu’il fait encore nuit. C’est en rentrant à la maison, quand les femmes font le ménage, que je découvre mes trois convives disant vouloir rejoindre Palmar Grande, à pied par la forêt. Je m’excuse de ma situation familiale et les invite à revenir s’ils le souhaitent. Ma femme leur offre trois chapeaux de la boutique que nous tenons puis nous les saluons.

Le 13/04/2023 - « Hola me llamo Carlos »

« Aujourd’hui, comme tous les jours, je n’ai rien à faire. Depuis un an que j’ai passé mon bac, j’attends d’avoir 19 ans pour travailler. En réalité, j’aimerais étudier l’odontologie pour devenir dentiste mais je n’ai pas les sous car ici en République Dominicaine il faut payer les études. Alors je profite des trois Français, venus de la montagne, pour leur proposer d’aller à la rivière. Tout content de pouvoir marcher sans leur sac, ils s’en vont gaiement de long des champs de vaches. À la rivière, ils se trempent les pieds mais très vite ils disent : « 11h30 la hora de comer ! ». À l’ombre, fromage, concombres et tomates suffisent pour un pique-nique. Ensuite ils sortent leurs livres, je sors mon téléphone, l’un d’eux s’installe en hamac et l’autre sur sa serviette. Océane et moi allons faire trempette, il fait chaud et Isaac et Chad ne tardent pas à nous rejoindre. Avides de navigation, ils se laissent porter par le courant, tout en calculant leur vitesse. De retour à la maison, mon père bricole, ma mère nous accueille avec du riz, du poulet et du jus d’orange frais. On sort les cartes de jeux, mes nouveaux amis nous apprennent « el roma de mierda ». C’est facile, on rigole bien. C’est Manuelito, le voisin, qui perd avec 53 kg de merde (nombres sur les cartes convertis en kilos de merde). Les poules d’un côté, la voiture de l’autre, les outils qui traînent, sous cet auvent de fortune, Océane profite de la meuleuse pour affûter sa machette. Ma mère essaie de lui vendre des habits… en vain. Tandis que je m’apprête à rejoindre mes amis pour faire du volley-ball, Isaac et Océ s’en vont visiter la finca de mon père. Bananes, mandarines, figues de Barbarie, haricots, courges, pitayas, plantains, petits pois… Tout plein de fruits et légumes que nous vendons pour arrondir nos fins de mois et nous nourrir. Quand je reviens, Luz et Rafélito sont revenus. Avec Elizo, Manuelito, Isaac et Chadzino nous nettoyons le jardin. Un bon moment de rigolade, à faire les teuteus, tout en passant le râteau sur les graviers. Je remarque la joie de Chad et Isaac quand Luz leur propose de laver leurs habits à la machine. Elizo me raconte qu’après le repas ils ont joué aux dominos. Il n’a pas gagné toutes les parties mais presque. »


Le 14/04/2023 « Hola me llamo Rafelito ! »

« Nous nous levons plus tard ce matin et prenons le temps de finir l’entretien de la maison avant de partir à Chocal. Arrivés à la fabrique, les femmes de l’équipe sont contentes de retrouver nos trois invités. Durant la matinée, ils lavent les bouteilles avec les deux femmes de 70 ans, en faisant cela très bien. Un feu de bois est démarré pour préparer une boisson chaude. Ils apprécient fortement le chocolat que nous leur servons. Ma femme et moi, durant la matinée, dans les bureaux, allons leur rendre visite à l’arrière de la boutique. Pour la pause de midi, ils mangent avec les femmes (qui travaillent vraiment) attablés à l’ombre d’une tonnelle. Océane fait un organigramme de l’entreprise. Ils achètent beaucoup de chocolat puis veulent partir marcher. Ils sont fous avec cette chaleur. Malgré nos nombreuses propositions de les avancer en voiture, ils refusent et s’en vont quand même en marchant. Ils nous ont invités, avant de partir, à venir manger sur leur bateau le dimanche qui suit. Nous sommes honorés mais la distance entre Palmar Grande et Lupéron nous fait hésiter. Les derniers câlins sont faits et ils s’en vont pour de bons. Nous exprimons notre tristesse. »


Un petit mot de chacun :

Isaac : Bon ! Durant cette rando, on aura bien rigolé, rencontré beaucoup de gens et vu de nombreux gringos. En revenant de Chocal, on est repassés par le parc de Damajagua (avec plein de touristes) et ça n’avait pas changé. On aura même pris une glace chimicore là-bas.

Chad : Après la glace chimicore, on rencontre un petit groupe d’Haïtiens qui ont traversé la frontière il y a 4 ans. Avec eux, nous marchons un bout de chemin jusqu’à Imbert. Pour conclure cette rando je constate que j’ai beaucoup aimé l’esprit d’équipe qui nous unissait.

Océ : Quelques jours à la découverte de la Republica Dominicana avec mes compagnons de voyages. C’était fluide et très sympa. Beaucoup de rencontres, de la marche tous les jours et surtout, objectif accompli au niveau du cacao. Le retour à pied jusqu’à Imbert sur des pas connus nous a permis de terminer cette rando, elle-même rythmée par des marches quotidiennes.

Chad, Isaac, Océane


Textes de randonnée de MATIS, YAWENN, ANOUK et YANN

Le 11/04/2023 : Premier jour

 Acte I : On est suivis

Les protagonistes rentrent en scène par le ponton à dinghy, ils sont 4, sacs au dos et claquettes aux pieds, prêts pour l’aventure. Ils marchent vigoureusement vers la sortie ; là un vieillard suspicieux s’arrête en moto en les fixant de manière insistante.

- Matis : « Wesh c’est qui lui, il est chelou ! »

- Yawenn : « Je crois qu’il voulait juste dire bonjour. »

Les quatre voyageurs continuent leur marche, lorsqu’ils aperçoivent le même papy caché derrière son journal, le regard sournois.

- Anouk : « Tu crois qu’il nous espionne ? Si ça se trouve on va le retrouver plus loin jouant au billard, batido à la main. »

Ils ne le revoient qu’en fin de rando sur le même siège, il avait maintenu sa couverture.

Acte II : Empanadas & tuk tuk

Les quatre protagonistes sont accoudés au stand à batidos, verre à la main, lorsqu’un tuk tuk entre en scène.

- Yawenn : « Regarde, c’est l’autre vieux monsieur qui a débarqué en dinghy avec ses chiens. »

- Anouk : « Tu penses qu’il veut qu’on rentre à 5 dans son tuk tuk ? »

- Steve : « How much are you ? »

- Yann : « 4 »

(Le vieux leur donne un sachet de 4 empanadas et s’en va)

- Steve : « Here you go safe trip ! »

Entracte taxi

Les paysages défilent et les langues se délient. Les Dominicains sont fiers de leur pays, de leur culture, de leur patrimoine. Augusto le chauffeur s’improvise guide, il nous montre les différentes agricultures, les maisons en planches de palme, parle des cyclones et nous donne les bonnes adresses pour voir des élevages de chevaux. Il nous dépose au sommet de la Lomota, la montagne fleurie. L’air y est frais et doux, les arbres fruitiers (cacao, avocat, banane, coco) croulent sous le poids de leurs fruits. Nous sommes bien arrivés, la vue entre les avocats et les mangues qui pendouillent au bout de leurs branches est saisissante. D’un côté l’océan, de l’autre côté la vallée de Santiago, plate, brûlante et enfumée, stérilisée par des décennies de rizières chimiques et d’élevage bovin. Restons plutôt dans les nuages, partons à la rencontre d’Arturo et de Frank dans le magnifique pueblito de Miramar.

Acte III : Aves & Arboles

Arturo guide les 4 protagonistes sur la terrasse de la maison hexagonale. La terrasse est immense, perchée à 800m d’altitude, surplombant toute la région de Puerto Plata jusqu’à l’océan. Sur la table basse un livre sur les oiseaux endémiques de République Dominicaine et de Haïti, et des jumelles.

- Arturo : « Tu vois j’aimerais racheter cette finca. Elle appartient à un Américain, il est parti vivre à Puerto Rico. J’aimerais vivre ici et préserver tous les arbres afin que mon jardin soit peuplé de tous les oiseaux endémiques d’ici. »

(Un oiseau passe en volant, puis un autre)

« Tu vois ça c’est un carpintero (pic vert) et ça c’est un martin pescador. Et tu vois celui-ci c’est un colibri, il butine toujours les fleurs là-bas. Ah, regarde là-haut ! Ça c’est un rapace, il y a le même en gris, mais qui lui est charognard »

- Yann : « Matis faut absolument que tu lui poses des questions pour ton contrat, c’est un passionné. »

(En bas on entend les guinéas sylvestres chanter)

Après avoir partagé les empanadas (offertes le matin même) et le couac avec Arturo, celui-ci les emmène voir Frank à sa finca. Le chemin passe par les crêtes de la Lomota, la végétation est luxuriante, café cacao, et des avocatiers à perte de vue.

- Arturo : « Ça c’est la finca de ma famille, et tu vois là-bas, c’est celle de Frank. »

- Yann : « Et ça là-bas ? »

- Arturo : « Ça c’est quelqu’un qui a déforesté en brûlant son terrain afin d’enrichir le sol en matière organique. Le problème, c’est qu’il n’a pas plu depuis deux mois, donc toute la poussière est partie plus bas avec le vent. Ses voisins doivent être contents, mais son terrain est stérile maintenant. »

Au loin on voit la vallée de Santiago, fumante des usines, parcellée par l’élevage, ça contraste avec la luxuriance de la loma. En contrebas, un homme seul, le dos courbé, remue la terre de ses mains.  C’est Frank, un des amis de Lucas

- Frank : « Salut les jeunes, euh je ne vous attendais pas si tôt, prenez ce sac et allez chercher des guanabanas (corossols) et des oranges amères pour faire du jus demain matin. Il y en a plein au pied de la finca. »

Acte IV : Crottins & paillage

Le terrain est vertigineux et les quatre protagonistes s’en vont tels des cabris gambadant dans la descente. Le plus grand en tête, les attendant sournoisement à la sortie du chemin.

- Matis : « Wesh il m’a balancé du crottin. »

- Yawenn : « Starfullah »

- Anouk : « Faut trouver un arbre à escalader »

Après avoir bien zouavé, fait du basket avec des oranges, grimpé aux arbres et couru en descente, ils remontent retrouver Frank

- Frank : « Alors tu vois, les citronniers, ça demande un vrai millefeuille. D’abord on nivelle le terrain et on leur crée un petit abri. Ensuite on couvre le sol de charbon de cosse de riz brulé, après on met une couche de bouse de vache mélangée à la terre, il faut bien être généreux sur celle-là. Ensuite je mets du bois en décomposition et je recouvre par un paillage en cosse de riz et je recouvre de feuilles de palmier, si ça vous dit, on peut faire ça »

40 citronniers plus tard l’équipe part explorer le pueblito à cheval. À défaut d’en avoir un, Anouk enseigne les différentes marches et les trois autres les singent avec plus ou moins de réussite.

Acte V : L’exorcisme

Le village est tranquille, paisible, serein, la fraicheur du soir commence à se faire sentir, les nuages remontent et le soleil décline. Les habitants sont très accueillants et chaleureux, tout le monde se connait, se salue. Les protagonistes passent devant l’église et secouent la main pour dire « Hola » à une vieille dame sous son porche. Derrière elle une voix démoniaque se fait entendre. La vieille dame ne s’arrête pas de secouer la main.

- Anouk : « Tu penses qu’elle est possédée ? »

- Yann : « Nan je pense que c’est elle qui garde le démon chez elle pour préserver le village »

- Matis : « Wesh regarde le petit chien il est trop mignon »

- Yawenn : « Starfullah… »

Plus loin Matis commence à trembler et crier, les trois autres protagoniste se ruent dessus fleur frou frou à la main afin de faire sortir les tourments de son corps. Juste le temps d’immortaliser l’instant en photo et ils rentrent préparer un repas à la maison hexagonale.

Epilogue :

Arturo se révèlent être un très bon cuisinier et Frank ramène le mets le plus convoité des jeunes … des chips ! Ils passent une soirée tranquille avant de s’endormir, les trois plus jeunes sur un canapé-lit improvisé plus que confort. Le moins jeune dans son hamac face à l’océan dans un dénivelé vertigineux bercé par le croassement des grenouilles et le bruissement des ailes de papillons de nuit géant.

Yann

                                                          

Le 12/04/2023 : Jour 2

Eh,  Oh,  doucement Star’ Allah

- Yann : « Eh, debout le paresseux ! »

Rien qu’en entendant cette phrase je suis sûr qu’il parle de moi. J’ouvre mes yeux, la lumière s’infiltre à l’intérieur, Yann, Anouk et Yawenn font des allers-retours entre la cuisine et la terrasse. J’ai du mal à sortir du canapé lit, hyper confortable, moelleux, commode, agréable, douillet...

- Anouk : « Eh le paresseux ! Tu veux du miel sur ta tartine ? »    

Je fais oui de la tête, sur la terrasse on a une vue magnifique, sublime, admirable, splendide …

- Yawenn tchip dit Star’ Allah : « Bon il faut aller aider Frank dans son jardin, ce n’est plus le moment de rêvasser ! »  

On n’a même pas le temps de finir nos phrases, alors on part à pied pour aider Frank. Bon c’est cool de ramener de la terre en haut mais nous on a faim, en rentrant chacun prend sa douche froide, on grignote des chips, on part acheter de quoi manger. En rentrant, on mange du riz avec une omelette et quelques boites de conserve, Arturo vient manger avec nous, j’entame la vaisselle pendant que Yawenn fait la sieste, Anouk lit et Yann je ne sais plus ce qu’il faisait. Arturo vient nous chercher pour qu’on y aille, sur la route du départ Yawenn me fait un défilé avec une fleur rose, il me la lance dessus mais pas le temps de zouaver car Arturo nous montre des fleurs qui ont une forme de cloche, il nous dit que ça sert à fumer. On continue mais un 4x4 s’arrête et nous montons dedans, dans la benne il y a des seaux et à l’intérieur il y a du cacao. On s’arrête devant une maison, Arturo appelle plusieurs fois à l’intérieur et une vieille dame vient nous ouvrir. Un grand chien blanc et mince est attaché, Arturo nous appelle, il ouvre un grillage. Un cheval blanc est au milieu du passage, on le caresse et on voit un autre cheval marron clair avec un joli âne gris se courir après. Il fait chaud, pas de vent. Il nous montre une grosse jument pleine, il la prend et l’emmène dans une clairière. Il prend une selle et l’attache, il fait monter Anouk dessus mais le cheval n’est pas trop galopeur, il préfère manger, on monte tous dessus à part Yann. Tout à coup l’âne de tout à l’heure rentre, Arturo prend une corde et fait du lasso, un vrai cowboy celui-là, il attrape l’âne et me tend la laisse, je le balade. Yann enlève des boules piquantes qui sont accrochées à sa crinière, il sort un épais tapis et l’accroche sur le dos de l’âne, je monte dessus et Arturo me balade, Yawenn se fait aussi balader. Arturo donne la corde à Yawenn pour qu’il avance tout seul, Yawenn descend et je monte dessus, j’écoute les conseils d’Anouk et je serre mes jambes sur son ventre, comme par magie il avance tout seul. Je me dis qu’il faut lui donner un nom, du coup je dis à Yann : « Eh Yann il faut lui donner un nom wesh ! »

Il me dit : « Ah ouais tu veux l’appeler comment ? »

Je réfléchis et je dis : « Il va s’appeler Starfoulila ! »

Yawenn se marre et on finit l’ascension. Arturo nous emmène dans la maison, il nous fait visiter sa basse-cour, il y a des dindons, une chèvre, des lapins. Avec Anouk on fait un « Ohhhhh ! » car la chèvre était mignonne, mais les dindons glougloutent, alors on joue mais au bout d’un moment le jouet ne marche plus. Arturo monte dans un arbre et nous donne des fruits, on boit un petit café, tous. Bon je veux bien faire le grand 5 minutes, mais je ne pourrai pas finir ma tasse devant les invités, de 1 parce que le café c’est dégueu et de 2 car il était trop sucré. On rentre à pied jusqu’à la maison, on prend un raccourci, en haut du chemin Arturo nous montre une quinzaine de plantes où il y a au moins 120 bestioles sur chacune, apparemment elles habitent dans la terre et elles viennent s’accoupler à la surface. Elles s’envolent quand tu touches les plantes. En arrivant à la maison Yann et moi on part au magasin car c’est moi le cuisinier. Alors j’achète de quoi manger pour ce soir, je fais une maxi grosse salade de pâtes et au repas je discute avec Frank sur la terrasse. Je ne sais pas vous mais moi je suis fatigué.

Matis



Le 13/04/2023 : Jour 3

Fini le confort de la maison d’Arturo, plus de canapé 10 étoiles, plus de lever de soleil sur la vallée.

Aujourd’hui on part pour visiter de nouvelles contrées. Après un petit-déj, un cours de greffage d’avocatier animé par Arturo et un petit tour à la finca de Frank pour baptiser un petit arbre, nous partons vers la fabrique de chocolat d’Altamira. La route est longue, on marche pendant 2h30. Vers la fin on cherche à faire du stop mais une voiture s’arrête avant qu’on ait levé le pouce. On dit au conducteur où on veut aller, il nous y emmène volontiers ; en route il dit qu’il est policier. On arrive enfin devant la fabrique de chocolat nommée Chocolala. On dit au revoir à notre taxi police et on descend vers le petit bâtiment.

On est accueillis par une dame super sympa et souriante, elle nous présente ce qu’ils font. Nous on est super intéressés et on demande si on peut leur donner un coup de main mais un gars intervient. Il nous dit que ce n’est pas possible pour des raisons sanitaires mais qu’on peut quand même les aider à ramasser des cabosses de cacaos, alors on va les aider, mais on ne se sent pas très bien accueillis. Du coup on part direction Lupéron, notre rêve de Charlie et la chocolaterie est un peu foutu. Mais bon ce n’est pas grave. Après quelques minutes de stop une jeep à l’air méchant nous prend. C’est un couple , Arianie et Samuel. Ils sont super sympas ils vont à la playa Chiquita. Ils nous proposent de nous y amener, on accepte volontiers. En route ils s’arrêtent à un petit resto de bord de route, ils nous offrent un poisson frit, du riz et des bananes plantains, c’est super bon!

Après ça on reprend notre route direction la playa. On y arrive après un long chemin dans la pampa. C’est une belle plage avec peu de personnes. On saute à l’eau, on s’amuse bien, on fait des portés et plein d’autres jeux. Après la petite baignade on prépare le campement sur la plage. Avant qu’Arianie et Samuel partent ils viennent nous donner du beurre de cacahuètes, du jus de tamarin et du lait de coco, ils sont vraiment très sympas.

Le soir venu on allume un petit feu de camp pour faire cuire nos pâtes chinoises, on se déniche quelques chaises et une table. Pendant le repas, il y a un gars qui arrive avec sa moto. Il s’approche de nous et prend les chaises et dit «problema ! » en nous les montrant, on se regarde un peu gêné mais le gars éclate de rire et repose les chaises, en fait c’est Sandy le gars qui s’occupe de la plage, avec qui on avait parlé et qui nous avait dit qu’on pouvait faire un feu et prendre des chaises. Il nous a bien eus ! Il plonge sa main dans son sac et nous sort 3 énormes bananes guinéo et il repart comme il était venu. Les gens sont vraiment très sympas. Après le repas on entame une partie de crapette puis on va s’installer dans nos hamacs pour laisser place au lendemain.

Yawenn


Le 14/04/2023 : Dernier jour de rando

Ce matin, avant que le soleil ne se lève, j’ai ouvert les yeux, je n’en suis pas sûre mais je crois me souvenir avoir vu cette plage dans la nuit étoilée avant de replonger. Les premiers rayons m’extirpent de mon rêve, j’en perds les visages des enfants qui m’entouraient. La voix de Matis me parvient, forte, mon esprit s’y raccroche pour ne pas sombrer de nouveau comme cette nuit. Je rejoins les autres pour petit-déjeuner. Il faut ranger le campement et partir rapidement. Le chemin est simple, les paysages ont changé. Les arbres sont grands, pas très feuillus ni très nombreux. La terre est sèche, orangée, l’herbe est délavée, les seules en bon état sont sauvages, piquantes, farouches. De temps en temps, la plage de sable doré apparaît, alors, nous la longeons, jusqu’à retrouver la piste et sa chaleur. Au bout d’un petit moment dans ce décor un peu désertique où les seuls hommes croisés sont vagues quant à notre distance à parcourir (on décide qu’à partir de maintenant, pick-up = pouce levé) un 4x4 tout pété débarque, il nous dit qu’il reste dans le coin et qu’il ne peut pas nous prendre. À peine plus loin, dans une montée, il repasse. On lui explique que l’on souhaite aller à Luperon, il nous dit qu’on peut monter et qu’il nous emmènera plus loin. Dans le coffre, il y a de gros bidons, ça sent fort le lait. Ce monsieur fait le tour des fermes et récupère le lait. Avec lui, on a croisé un poney, un petit âne monté par deux enfants et une multitude de vaches, moutons, poulets. Plus on avance, plus on se dit que le chemin était long et qu’on avait bien fait de monter. Au final, nous débouchons sur la route goudronnée. Le monsieur nous dépose là et puisque ce n’est pas agréable de marcher sous le soleil avec autant de voitures, on est immédiatement repris en stop. Notre objectif c’est Gogui, un éleveur de chevaux et ami de notre chauffeur, qui nous emmène directement là-bas. Gogui est souriant, gentil, hélas il n’a plus de chevaux, il les a tous vendus suite au Covid car il ne pouvait plus s’en occuper. Maintenant, il est passé à l’élevage des vaches et des cochons. Il nous fait visiter son jardin, où il a des plantes, deux chiens et les cochons !!!!!! Dans son jardin, il y a un cerisier, il nous les fait goûter, c’est des cerises acérola. On quitte notre gentil éleveur avec une envie de pizzas. On y a eu droit, deux grosses pizzas. Par la suite, on a mangé une glace en attendant 14 h pour aller chercher les draps à la laverie. On passe au bateau.

Le vent me caresse les bras, j’observe les branches et les feuilles sur le fond bleu du ciel. On est venus dans la mangrove pour bien finir la rando et écrire nos textes.

Anouk


Le 15/04/2023

- 1ère étape : Avoir de l’eau

Avec Christophe c’est notre mission de la matinée. Annexe et kayak à l’eau, on part tels des naufragés en quête de source d’eau douce. On touche terre, on suit le tuyau d’eau, et cela nous mène au quai des pêcheurs. On questionne un pêchou sur où nous pourrons trouver de l’eau. Il nous répond : « Moi j’en ai, si vous voulez », « Super ! » dit Christophe. On retourne au bateau, nous embarquons les bidons, on

prend l’annexe, et c’est reparti. On passe tout juste en évitant des poteaux tueurs d’annexe. On se met au cul du bateau du pêchou qui s’appelle d’ailleurs Julian. Il remplit nos bidons tout en discutant avec Christophe. Il n’a pas l’air d’aimer les Haïtiens, apparemment ils tuent des gens, il l’a vu à la télé. On revient les bidons pleins et on retourne à terre pour acheter de quoi manger. Comme d’hab’ c’est empanadas, salades, concombres, tomates, avocats et fromage.

- 2ème étape : Avoir du gaz

Avec Yannsiño, notre but de l’après-midi est de trouver un moyen pour dévisser le robinet de la bouteille de gaz, ce que nous n’arrivons pas à faire nous même. Et quand cela réussit, on doit la remplir de gaz. Yann me propose 2 solutions : soit Joe le soudeur fou, soit les pêchous. Les pêchous sont les plus proches donc on décide d’aller les voir.

Mais qu’est-ce qu’un pêchou ? Grosse brute qui résout tous problèmes grâce à la force brute et tout en criant sur ses collègues. Mais bon, un pêchou c’est efficace, 3 coups de clés à griffe et hop dévissé. Il y a eu aussi un gros dilemme entre lui et ces compagnons. Mettre du téflon ou non ? Un débat est lancé, qui aura le dernier mot ? Finalement la majorité l’emporte, en même temps à 1 contre à peu près 10 c’est vite vu. Le perdant en met, à contre cœur, ça se voit vu qu’il en met partout sauf à l’endroit où il faut. Le robinet changé, on part direction la station de gaz. A peine partis, un Dominicain nous interpelle : « Vous allez où comme ça ? »  

- « Au gaz ! »

- « Au gaz ?! Un de vous  sait conduire une moto ? »

- « Non » (j’ai failli dire oui mais bon...) 

Plus loin encore un autre Dominicain, mais que Yann connaît, nous dit mot pour mot la même chose, mais comparé à l’autre, lui à une voiture. Il nous dit de monter, on accepte et heureusement qu’on a dit oui parce que c’était bien loin. Là-bas, il y a une équipe de baseball, tous des jeunes. Ils nous regardent d’ailleurs tous de travers. Les bouteilles sont enfin pleines, notre chauffeur nous reprend. Qui dit mission à terre sous soleil tapant à 40°C qui te brûle la peau dit batidos. On se trompe 2 fois de magasin, une fois on est entrés dans une sorte de salle de jeux où des vieux Dominicains jouaient au domino tout en tapant le plus fort possible sur la table leurs dominos. Ils nous regardent de travers eux aussi d’ailleurs. On rentre, quête réussie.

Isaac


Le 16/04/2023 : « Le joyeux non anniversaire non surprise »


Aujourd’hui c’est un jour particulier : Pour le midi, Frank, Luc et François sont venus manger avec nous, dommage qu’il n’y ait pas Arturo. Après avoir mangé, chacun fait ses bricoles. Océ et Anouk font la vaisselle, elle me disent que pour mon anniv’ elles avaient une idée, c’est qu’elles mettraient plein de bougies sur un régime de bananes, ça change de d’habitude et en plus j’adore ça. Dans la journée, plusieurs jeunes m’ont demandé ce que je voulais comme cadeau mais ma seule réponse était : « Je ne sais pas, un truc qui me sert ». On m’appelle à tribord, je suis sûr que c’est mon régime de bananes avec les bougies. Je descends, il n’y a pas de banane mais un gros gâteau bleu et blanc avec mon nom écrit dessus, il est beau et énorme. Mathys, Christophe, Lola, Océ m’offrent leurs cadeaux, je suis hyper content. L’heure du repas arrive et tous nous allons nous coucher.

Matis



Le 17/04/2023

Après un bon petit-déj’ et des taches effectuées à grande vitesse un taxi, vient chercher quelques membres de l’équipage pour partir faire des courses à Puerto Plata.

Moi je reste ici donc je ne pourrai pas vous les raconter, alors j’ai demandé à chaque membre de l’équipe de courses leur moment qui leur avait le plus plu.

Christophe : La glace et le moment où je devais réveiller le chauffeur car il s’endormait.

Mathys : Quand je faisais des têtes de gogol dans la voiture et que les gens me répondaient.

Chad : Quand on faisait des wheelings avec les caddies dans le magasin.

Matis : Quand Mathys faisait des têtes bizarres dans la voiture.

Isaac : Les courses dans le magasin et quand je suis sorti de la voiture car les dos d’âne ça fait mal à la tête.

Océane : voir les étalages remplis de fruits et légumes de toutes les couleurs.

Pendant ce temps, au bateau, la matinée a tourné autour du ponçage de quelques parties de la coque pour faire la peinture ; l’attaque des charançons dans les flocons d’avoine ; les petites courses pour la cuisine ; le rendez-vous chez le dentiste pour Tallia et l’écriture du mot « call sign » C,A,A,L au lieu de C,A,L,L, mais sinon rien de très spécial.

L’équipe de courses et revenue en début d’aprèm avec plein de nourriture. J’aime voir tous les casiers remplis de légumes et fruits.

Mais l’heure de la cuisine est arrivée vite. Alors je me suis mis au travail avec Lola pour faire des lasagnes. En faisant la cuisine Lola, a eu une idée de jeu : cela consistait à imiter des types de langage ou une voix, on s’est bien marrés !

On a imité : Le fou, le triste, le rabat-joie, l’énervé, la chèvre et le singe. Enfin bref !

Après le repas on a fait un groupe de parole et on est allés se coucher.

Yawenn  


Le 18/04/2023 :


Ce matin Billy et Chuck partent faire les courses, ils commencent par commander des empanadas. Ensuite, à la recherche d’une papeterie, Chuck et Billy ont failli se faire arnaquer. Heureusement après 1 heure de négociation finalement ils n’ont payé que la moitié. Puis ils partent dans un supermercado un peu plus loin. Pendant que Billy cherchait le parmesan, Chuck de son côté dévalise les flans de leche. Sur le retour ils achètent les bananes et quelques légumes pour le midi. Ils partent ensuite chercher les empanadas et ils rentrent. Repas mangé et vaisselle terminée, Chuck et Billy partent avec leurs potes du Far West pour s’arranger avec les gars, pour avoir l’autorisation de partir. Au bout d’un moment Christophe notre bon vieil ami qui connait cet endroit comme sa poche dit au gars : « Bon on part boire un p’tit coup dans un saloon et on revient ». On reviendra à dix car une de nos camarades a dû partir. Une fois revenus le gars nous dit d’attendre : ils réparent leur clim. Du coup 6 de nos compagnons dont moi décidons de rentrer. 16 heures, 17 heures, 18 heures, nos amis à terre n’arrivent pas. Ils arrivent avec la mauvaise nouvelle qu’on ne peut pas partir si on ne paye pas les 500 euros, on décide de partir demain car il est tard. Après cette nouvelle mal digérée on mange et ensuite je décide d’aller dormir. Notre bon vieux Christophe y retournera  demain pour s’arranger avec Joe grandes dents.

Tallia


Le 19/04/2023 : « Bonjour ou au revoir ! »


Bonjour la journée

Bonjour le déjeuner

Bonjour les tâches

Oh, bonjour Lola

Au revoir Christophe

Bonjour pagar

Bonjour les 500 euros ou plutôt au revoir les 500 euros

Re bonjour Chrichri

Au revoir Lola

Au revoir le lézard militaire

Au revoir le ponton de Luperon

Bonjour la sortie de Luperon

Bonjour les brosses

Bonjour le frottage de coques

Bonjour le repas

Au revoir Luperon

Bonjour Chad content

Bonjour la nav’

Bonjour les mal de mereux

Au revoir la journée, et Bonjour les Bahamas

Mathys

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