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3 août 2016

Jeudi 14 juillet – de Caprera à Caprera ou 4 mouillages en Sardaigne.


Bien sûr avant de partir pour cette courte navigation, nous avons nettoyé le bateau et tout rangé, mais aussi fait un peu de travail intellectuel, sur le bateau ont dit « travail de tête» c’est- moins intimidant !


Si je vous raconte les 24 heures qui viennent de s’écouler, du jeudi matin (petit-déjeuner) au vendredi matin (petit déjeuner) nous avons fait 4 mouillages.
Le matin nous nous sommes réveillés à Porto Palma, une large baie à l’Ouest de l’île Caprera, qui sert de plan d’eau à une école de voile. Le vent de S.O. qui soufflait très fort hier ne s’est pas calmé et les rafales à plus de 30 nœuds nous obligent à prendre le petit déjeuné dans le carré tribord.
Nous avons beau scruter le ciel et le baromètre, rien n’y fait, la dépression est sur nous, il va falloir faire avec. Nous maintenons le programme prévu, une courte navigation vers le fond du golfe d’Arzachena, distant de 5 milles nautiques. 
Le vent a encore forci, nous partons sans grand-voile avec juste un bout de yankee. Nous sommes au travers et le bateau avance quand même à 8 nœuds. 
Nous arrivons vite devant le port de Cannigione, le quai de gasoil est praticable, malgré les rafales de vent. On y accoste et on en profite pour remplir le réservoir d’eau tribord qui est vide, nous n’aurons plus besoin de nous en préoccuper jusqu’à la fin du stage. On complète aussi le réservoir de gasoil, manière de justifier notre présence à quai. Une équipe, dont je fais partie, part faire quelques courses. Nous nous dirigeons rapidement vers le petit supermarché, nous ne sommes pas là pour visiter mais pour être efficace, en espérant que le bateau sera toujours à quai quand nous reviendrons, ce qui sera plus simple que de réembarquer pour rejoindre le bateau au mouillage.
Puisque je suis de cuisine, j’achète des produits frais et locaux : Tomates, salades vertes, mozzarella, fromages Sardes, pains frais, et des poulets rôtis.  Pendant ce temps là, les autres : Anaëlle, Jean-Marie et jacques achètent quelques aliments qui commençaient à manquer à bord. 
Le bateau est toujours à quai, on saute à bord et on va mouiller un peu plus loin.
Le repas est vite préparé et aussi vite avalé ! Pour le dessert il est prévu d’aller manger une glace italienne, mais pour aller à terre il faut d’abord que le capitaine répare le moteur hors-bord car il y a trop de vent pour aller à terre en Kayak. Cette mission est largement à la portée de notre « electro-mécanicien skipper », encore une fois il pourra écrire réparation réussie dans le cahier de travaux.
Mais le vent violent l’incite à rester à bord au cas où, non sans avoir fait des allers-retours avec l’annexe pour déposer tout l’équipage à terre. Hélène part en mission Internet pour récupérer une météo sur plusieurs jours, et pour tous les autres l’opération glaces devient une vraie mission au bout du 3e glacier fermé…Qui ne rouvrira que dans quelques heures ! L’angoisse est  à son comble : Va-t-on quitter la Sardaigne, donc l’Italie sans avoir mangé une glace ?! Ouf le 4e et dernier glacier du port est ouvert !
Les parfums y sont nombreux mais à base de crème glacée et les portions généreuses…
La météo de la capitainerie annonce que c’est cette après-midi que le vent sera le plus fort et que demain le vent va tourner et le temps se mettre au gris avec même un peu de pluie. Cela ne nous décourage pas de reprendre la mer pour essayer de trouver un endroit abrité de la mer et si possible du vent. On prend le 3e ris dans la grand voile et le vent étant encore plus fort que prévu on n’envoie même pas la trinquette, qui était déjà prête. Il n’y a pas de vague, nous sommes complètement encerclés par la terre avec juste deux passes pour sortir de la baie, mais le vent souffle à plus de 40 nœuds ce qui fait voler des paquets d’écume. C’est carrément impressionnant et beau, c’est aussi rapide, nous avançons à 10 nœuds. Passé sur la côte Est de Caprera, nous commençons à regarder les mouillages possibles. La première grande baie est abritée de la mer mais pas du vent, dans les deux suivants, les bourrasques qui descendent des montagnes soulèvent la mer en mini tornades. On décide d’aller voir plus loin, même si aucun mouillage n’est indiqué sur la carte. Passé une pointe rocheuse, nous essayons de trouver un abri au pied des montagnes, il n’y a que des rochers, mais beaucoup moins de vent. L’endroit est beau et désert, il nous convient mais les fonds rocheux ne nous permettent pas de nous ancrer ! Alors nous nous calons dans une petite anse, nous posons l’ancre sur le fond juste le temps de mettre les canoës à l’eau et d’aller porter des cordages à terre que l’on accroche sur les rochers avec un bout de chaine. On s’accroche à 3 endroits, le bateau est enfin posé amarré au milieu de la petite crique rocheuse. Nous remontons l’ancre à bord et on admire le paysage et on se dit que ce sera trop bien d’aller explorer ce mouillage improbable demain !
Il est déjà temps pour Camille et moi de nous remettre à la cuisine et pour chasser le froid de cette navigation rien de mieux que 10 litres de soupe, vite englouti dans le cockpit, avant que les quelques rafales qui arrivent à passer sur nous ne la refroidisse.
Voilà donc pour notre 3e mouillage Sarde de la journée. On se couche confiant et surtout fatigué, malgré les orages et les éclairs loin à l’Est.
Vous allez me dire : Mais cela ne fait que 3 mouillages ! Mais c’était sans compter sur la houle de NE qui fait rouler le bateau au lever du jour nous rapprochant des rochers. Cela nous oblige à démarrer nos moteurs et à abandonner nos amarrages sur les rochers. Une fois un peu écarté du danger, nous mettons un kayak à l’eau et avec Hélène partons en mission récupération. Les vagues déferlent sur le rocher où est accrochée notre première chaine. Impossible de la décrocher sans risquer de se blesser, on enlève la manille et on récupère le cordage. Les deux autres sont plus accessibles et nous les récupérons en entier sans trop de difficulté.
Nous revenons à bord, repassons la pointe de la baie et remouillons complètement à l’abri des vagues et très peu de vent. Pendant toute cette manœuvre qui a duré presque 1 heure aucun des jeunes ne s’est levé ! Il faut dire qu’en plus il pleuvait !
Et voilà le compte y est, quatre mouillages en Sardaigne en 24 heures, à un autre de vous raconter la suite…
Christophe  

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