Les yeux un peu collés, je commence à préparer le petit-déjeuner. La matinale Hélène se lève peu après et nous sert les deux premières tasses de café. Quelques minutes de calme pour apprécier ce qui nous entoure à Sénétose : reliefs verdoyants surplombés d’un phare et d’une tour génoise, roches claires creusées par les vents, allant jusqu’à former de petites grottes naturelles. 7h30, les premières têtes apparaissent dans le cockpit en musique. Petit-déjeuner assez silencieux, on s’est tous couchés un peu tard hier, la tisane-réunions des grands a duré et les discussions des jeunes dans les cabines aussi. Après les tâches, première lessive du stage. Hélène et moi on forme de jeunes lavandiers(ères) sur les jupes du cata pendant que Thierry aide les autres à trouver un équipement pour la plongée, car aujourd’hui on va plonger pour la première fois tous ensemble. Jacques et Emerson préparent le pique-nique. Nous rejoignons la côte en kayak ou à la nage. Seul Thierry reste au bateau : hier soir le phare de Sénétose ne s’allumant pas, Jacques a passé un message à la VHF pour prévenir. Comme nous sommes mouillés sur la bouée utilisée par les phares et balises, nous ne sommes pas surs qu’un de leur bateau ne débarque pas pendant notre balade et ne veuille se mettre sur la bouée. Crainte justifiée, puisque du haut de la tour génoise, nous verrons le bateau des phares et balises déloger sans ménagement GN, même pas intimidés par le physique de viking de notre capitaine, qui devra aller mouiller ailleurs avant de de revenir en début d’après-midi, une fois la réparation du phare terminée.
Là-haut dans la montagne, l’ambiance est sympa, ça grimpe, ça
papote, ça rigole. Mathias et Emerson me demandent quelques signes en langue
des signes et en échange Emerson nous apprend quelques mots en bengali. L’haïtien-breton
a plus d’une corde à son arc culturel ! Mathias, Célia, Rachel, Emerson et
bien sûr Jean-Marie gambadent tels de petits cabris sur les rochers. Anaëlle se
prélasse au soleil. Camille monte à
sa vitesse mais sera au rendez-vous pour le pique-nique et sa coppa
renversante. Elle sera la seule à s’arrêter une minute avant la tour. Dommage,
c’est magnifique !
Un petit crochet par le bateau pour prendre l’équipement de
plongée. Quelques explications plus tard (comment utiliser palmes, masque et
tuba), nous voilà repartis. C’est chouette d’accompagner les jeunes dans ce qui
est pour la plupart la première rencontre avec le monde sous-marin. Je nous
trouve tous beaux et gracieux sous l’eau avec les petites vagues de soleil qui
nous glissent sur la peau. « C’est
comme si on était seuls au monde » s’exclame Rachel. Je suis bien
d’accord.
Comme si la journée n’était pas assez pourrie comme ça,
lorsque nous revenons au bateau, des pancakes ultra-moelleux d’Hélène nous
attendent. Non, vraiment, ce stage est un calvaire.
Le récit de cette journée est véridique mais ne vous y
trompez pas, la vie à bord de GN ça n’est pas le pays des bisousnours. Il y a
des règles, très nombreuses, le manque d’intimité, les tensions, il faut
s’ajuster les uns aux autres et bien sûr nous découvrons nos limites
respectives, mais cela ne me semble pas insurmontable. Nous faisons
connaissance et cela prend du temps. L’essentiel, il me semble, est que tout le
monde à bord semble savoir pourquoi il est là et joue le jeu, chacun à son
rythme. Alors forcément l’ambiance du groupe s’en ressent.
Je ne peux pas clore le récit de cette journée sans
remercier Emerson pour son super chili con coppa concocté pour le dîner. Olé !
Ce soir je suis claquée mais contente d’être là. Ce voyage
avec vous je m’y vois déjà.
Allez, la bise et bonne nuit à tous ! Aude.
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