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16 novembre 2007

Le 31 octobre

Mon premier texte.
Pour commencer mon premier texte, je vais faire comme Stevie, c’est à dire, me présenter. Je m’appelle Benjamin dit Ben sur le bateau, j’ai 21 ans et toutes mes dents et entre autres celles de sagesse qui chez moi ont trouvé une place. Il y a 4 ans je suis parti avec Grandeur nature en tant que jeune, ensuite j’ai pris une année sabbatique, plutôt enrichissante, pour finalement entrer dans l’équipe de l’asso avec qui je fais ma 3ème année. Mais cette année je ne reste que 3 mois avec le groupe pour pouvoir prendre du temps pour mon enrichissement personnel dans des milieux qui m’intéressent (l’éco-construction, le jardinage, la lutte écologique, la création personnelle) puis pour à l’avenir mieux continuer avec Grandeur Nature.
Ce mercredi de fin de mois commence pour moi à 1h du matin par une prise de ris. Le vent forcit, on réduit. Une fois la manœuvre terminée, le vent est retombé. Enfin nous sommes arrivés en Méditerranée, la vraie, la capricieuse ; celle qui change d’avis toutes les 10 minutes, celle où tu surfes quand t’es au près. Celle où t’as 3 nœuds de vent et 1 mètre de creux, pero la queremos porque esta belleza. Ça fait plus d’une semaine que l’on est parti et on a un peu de mal à voir un équipage se former. Il faut dire que les conditions ne sont pas des meilleures jusqu’ici, mais je trouve qu’il manque l’envie réelle d’apprendre et pour certains, c’est du « je m’en foutisme » complet. Mais on avance quand même dans le temps et dans l’espace et pas qu’un peu. On est presque à 10 nœuds de moyenne avec une allure en général au grand largue. Ce qui est vachement agréable à barrer. Mais ça pour le moment, peu de jeunes peuvent le confirmer. Pour eux, c’est une corvée terrible, tu temps perdu, pour certains ça « leur casse les couilles », mais pour d’autres, c’est seulement difficile, c’est une découverte, un apprentissage, peut-être qu’il y a aussi de la peur, peur des éléments, de la force du vent… Ce qui se comprend. Il y a un autre facteur très important qui affaiblit notre équipage, c’est la maladie. Bien sûr pour certains, il y a le mal de mer, il y a aussi beaucoup de flemmingite aigue et plus sérieusement une grosse indigestion collective après notre escale à Carthagène ou bien une gastro carabinée…
Pour moi, c’est une indigestion à 3h du matin, après mon quart de nuit, en position horizontale, je voyais très bien le cadavre du poulet à moitié digéré en train de baigner dans son huile dans le milieu de mon ventre. Plus les pâtes à la bolo, plus les blancs de poulet à la crème fraîche, plus le yaourt à la crème de marron… Le, dessert ça passe, mais le reste c’est finit, c’est décidé, je re-redeviens végétarien.
Bon sinon, pour raconter un peu la journée, et bien il faut quand même le dire, on a vu énormément de dauphins et là bien sûr, tout le monde retrouve une grande vitalité pour aller se faire mouiller à l’étrave, histoire de se trouver plus près des dauphins, ces si beaux mammifères qui semblent si intelligents et pourtant trop loin de nous, pauvres humains…
Dans l’après-midi, grâce au temps qui nous l’a permis, nous avons pu commencer une lecture collective du livre « la grammaire est une chanson douce ».
Plus tard, au coucher du soleil, l’Afrique s’est dévoilée, juste en face du rocher de Gibraltar, qui lui s’est illuminé à la tombée de la nuit. Il reste à peine 28 milles, le repas est terminé, les étoiles ont pris place dans le ciel, la route des cargos est nettement visible, on avance toujours à 10 nœuds, nous serons à Gib dans peu de temps. Donc nous restons tous sur le pont et Quentin inaugure un jeu plutôt amusant qui est de mimer toutes sortes de choses dans le noir. Ça nous occupe un bon moment, mais plus on s’approche, plus il y a de cargos et de gros bateau genre usines flottantes, ainsi que des bateaux chimiques. On avance toujours avec les voiles en ciseaux et alors qu’on était en train d’empanner après avoir passé la pointe pour entrer dans la baie, on a observé une ombre qui nous a beaucoup surpris. Après quelques réflexions, on en a déduit que c’était une épave de cargo. Tout en surveillant un autre cargo qui lui sortait de la baie et qui passait à peine à 100 mètres de nous et tout ça avec au moins 30 nœuds de vent. Puis après quelques slaloms entre les cargos au mouillage, on affale les voiles à l’abri de l’un d’eux. En arrivant dans une zone où l’on peut jeter l’ancre, une nouvelle surprise nous attend, la manette de guindeau ne marche plus. Donc, direction la marina. Un homme nous indique où nous mettre, nous amarre et nous demande de venir présenter nos passeports à la capitainerie. En attendant, on range un peu le pont en s’étonnant de voir des ouvriers travailler alors qu’il est presque minuit. Et enfin, alors qu’une grande partie du groupe prend un chocolat chaud, moi je retrouve mon lit et c’est là que je retourne dans le pays des rêves où je vais vivre jusqu’à demain, qui est un autre jour.
Benjamin

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avoue que je vous envie, tous. L'ambiance à l'air de s'être vachement amélioré, c'est génial ! Sinon, c'est comment la vie ?
Vous avez vraiment l'estomac minuscule ! Comment est-ce que si peu pourrait vous rendre malade ?
En tout cas, gros bisous à tous !
Que la marée veille sur vous !
Jeanne

Anonyme a dit…

Alors comme ce on redevient une enieme fois vegetarien
eh bien au moins ca feras + de poulet a chaque etapes pour les autres !!!
bises xavier