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22 décembre 2008


La 4ème lettre collective commence à Kourou, pendant nos 1ers bilans tous ensemble, pour que chacun s’exprime sur ce qu’il pense de l’équipage, comment il se sent. On attend la fin de la grève pour récupérer le passeport de Ben. On se met d’accord pour retourner aux îles du Salut, pour visiter St Joseph et projeter le film "Papillon". Mais malheureusement on ne peut pas le regarder car on n’a pas les câbles qu’il faut. On est lundi, ça y est , Ben doit aller chercher son passeport pendant que nous on visite le centre spatial de Kourou. On découvre la salle de contrôle, de quoi la fusée est constituée, on visite les 700km2 du centre en car. Et pour terminer on se rend au musée. On a tous bien aimé cette visite. A la fin de cette journée on retrouve Ben et son passeport. Super ! On peut partir !! Nous retournons pour la dernière nuit aux îles du Salut, pour dire au revoir à la Guyane. Direction Trinidad. En navigation nous croisons des raies manta d’environ 6 mètres de largeur. Elles nous suivent pendant dix minutes, elles restent entre les deux coques à l’arrière, on est tous fous de joie de voir une merveille pareille. Personne d’entre nous n’en avait jamais vu. Il faut dire qu’en navigation on ne s’ennuie pas, on fait des activités collectives comme : des quiz, des cours de créole ou d’anglais, des danses et des douches d’eau douce sous les grains, des lectures en groupe et en ce moment on prépare les cadeaux de noël. Arrivés à Trinidad on fait les contrats, les courses de frais, de sec et pour le bateau. Puis on se dirige vers mon pays, la Guadeloupe. On est au près, on tire des bords, on arrive. Nous nous préparons à passer noël aux Saintes. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes. Tout le monde va bien. GROS bisous à nos familles !!!
Jean-Baptiste !!!

10 décembre 2008

la lettre de Luidji depuis la Guyane





Le catamaran Grandeur Nature est mouillé à ST LAURENT DU MARONI pendant trois semaines. Le premier groupe de l’équipage : ELODIE, J.B, ROMY, OLIVIER, MORGANE et CEDRIC part pour une aventure à APATOU avec l’association BOTO PLAY ( une association de ST LAURENT DU MARONI qui part jouer dans les villages sur le fleuves pour rencontrer des mamans et des enfants…). Il emmène des jeux pour s’ouvrir à d’autres personnes et à d’autres cultures. Pendant ces cinq jours SEBASTIEN, BENJAMIN, BORIS et moi nous faisons des travaux sur le bateau. Nous partons aussi faire de la caravelle. Nous avons mis trois heures quatorze (un record) pour arriver à ST LAURENT DU MARONI avec l’association Vent d'ouest (qui organise des cours de voile à ST LAURENT DU MARONI et à AWALA). Au bout de cinq jours, BEN, BORIS et moi nous partons pour une aventure à GRAND SANTI. Nous rejoignons CEDRIC et MORGANE à APATOU pendant que le reste de l’équipage revient au bateau. Enfin, on part jouer nous aussi. GRAND SANTI est un village BUSHINENGUE à douze heures de pirogue, de ST LAURENT DU MARONI, il n’y a pas de route pour y arriver. GRAND SANTI est un village où il y a beaucoup d’enfant et beaucoup de familles, c’est pour ça que je me suis trouvé des amis et à la fin je n’ai pas voulu les quitter.
À GRAND SANTI, j’ai vu quelques voitures et des motos, on se demande comment elles sont arrivées là !! Vous le saurez en lisant nos aventures (géniales) dans le prochain journal que BORIS et en train de réaliser en ce moment !!! Franchement je suis vraiment content d’être sorti un petit peu du bateau, pour découvrir et m’ouvrir à d’autres personnes. Après ces cinq jours passés à GRAND SANTI, nous sommes partis à APATOU pour rejoindre les autres afin de projeter un film à MAIMAN. Il y avait beaucoup de monde. Nous avons dû nous présenter devant tout le monde, c’est moi qui l’ai fait mais j’avais le trac. Après nous être présentés nous avons mis un film de BUSTER KEATON, les petits rigolent comme des fous, ça courait partout, il y avait même les professeurs de l’école primaire où MORGANE, JB et moi nous sommes partis lancer les annonces. Ça m’a vraiment fait plaisir de les entendre rigoler, je ne m’attendais pas du tout à ça. Après cette soirée nous sommes partis au bateau. Nous avons dit au revoir à DOLGA, LAURENZO, AIDA ET AROLD, ce sont des personnes qui travaillent au restaurant où on était et qui étaient très gentilles. On est arrivés au bateau, où nous avons reçu vos courriers et des nouvelles de France qui nous font plaisir, tout le monde va bien et c’est génial de se retrouver ensemble et nous dire des choses. Mais quand même on est cinq sur neuf à avoir des otites, du coup on a tous fait la « queue leu leu » chez le médecin de ST LAURENT DU MARONI. Aujourd’hui on va tous bien et nos oreilles ont de nouveau la patate et aussi nous sommes plus motivés qu’avant. Une semaine plus tard nous sommes arrivé aux ILES DU SALUT, on a visité ces îles qui sont très belles, on a aussi visité les bagnes, c’est une visite guidée par une dame qui travaille dans la boutique de souvenirs de l’île. Nous avons dormi une nuit ici puis le lendemain, arrivés à KOUROU, des pontons barrés par des filets et des bateaux rien que pour des centimes sur le gazole. Franchement c’est nul. Bon, ben, je vous laisse. Le reste des aventures va se passer dans d’autres lettres.
Luidji

25 novembre 2008

Lettre collective n°2. Boris de Guyane




Bonjour à tous !
Nous étions encore en navigation lors de la précédente (et première) lettre collective, il y a seulement douze jours… Cela paraît déjà si loin!
Alors, il y a douze jours, nous trempions notre premier leurre dans l’Atlantique sur lequel nous ne comptions heureusement pas pour manger : en effet nous ne sommes pas les rois de la pêche à la traîne... Nous avons donc mangé du thon en boîte!
Il nous est arrivé, juste après la dernière lettre, quelque chose d’incroyable: seulement quinze jours de navigation dans les pattes et nous découvrons ce que les marins appellent la « pétole », la vraie ! Les voiles dégonflées, une mer d’huile, et nous, seuls, sans terre en vue, arrêtés au beau milieu de l’océan. C’était magnifique, mais nous nous inquiétions un peu pour la date de notre arrivée en Guyane… L’équipage écolo grimaçant a dû s’en remettre au moteur pour avancer. Nous avons profité de l’absence de vent pour découvrir les joies de la plongée dans les eaux bleu marine de l’Atlantique, observant les rémoras collés au bateau depuis quelques jours déjà, ainsi que zoo et phytoplancton. « Ben, Morgane, Seb, c’est des poissons ? » s’écrièrent les jeunes impressionnés par leurs capacités d’apnée. Un bon moment dont nous nous souviendrons certainement.
Et puis le cinq novembre, en fin de journée, alors que nous étions presque arrivés, le vent se remit à souffler. Il ne nous fut d’aucune utilité, car avancer trop vite nous aurait fait arriver la nuit en Guyane, et nous ne pouvions remonter le Maroni qu’aidés par la lumière du jour…
À la fin du dernier quart, nous nous sommes tous levés: nous étions à la première bouée qui délimite le chenal qui remonte le Maroni, permettant d’éviter de s’échouer sur un des nombreux bancs de sable qui le parsèment. Les eaux bleu marine et turquoise que nous connaissions s’étaient changées en un marron « chocolat à l’eau », d’une opacité impressionnante. Nous sommes donc rentrés dans le chenal, slalomant entre les bouées, et découvrant à bâbord la densité de la forêt Amazonienne que nous longions, ainsi que les nombreux cris d’animaux qui en émanaient : c’était superbe ! Après six heures de remontée à la voile, nous arrivons enfin à St Laurent du Maroni : cela faisait une semaine que nous n’avions foulé la terre ferme. Nous avons appris que tout ici a été construit par des bagnards. Après une journée de marché et supermarché ainsi que la découverte (obligatoire) des délicieux jus de fruits locaux, nous mettons les voiles (au moteur) vers l’ADNG (Association pour la Découverte de la Nature en Guyane), accompagnés par Cédric qui y travaille et que nous connaissons déjà des Bourdils. Il compte rejoindre l’équipe Grandeur Nature les derniers mois de l’expédition, mais c’est une autre histoire…
Nous avons donc redescendu un petit bout du Maroni avec Grandeur Nature, puis avons pris une petite crique (bras de fleuve dans la forêt) que nous avons remontée: il n’y avait plus autour de nous que de la forêt: le paysage m’émerveille ! Nous avons ensuite bifurqué sur une crique encore plus petite et avons mouillé au moment où elle se divise encore en deux : avec notre catamaran de quinze mètres et notre tirant d’eau d’un mètre, il serait peu raisonnable de continuer, et puis nous sommes tout près de notre destination. La soirée se passa sur le bateau, où le calme ne fut troublé que par le bruit des singes, des oiseaux, des cigales (à dépayser un Marseillais !) et la voix de Cédric qui nous expliqua que faire ou ne pas faire dans la forêt et nous donna un aperçu de ce que nous ferons.
Le lendemain, nous découvrons l’ADNG : un abattis (clairière artificielle) parsemé de quelques carbets : deux pour suspendre des hamacs où passer la nuit, un qui fait office de cuisine et un grand carbet pour manger, jouer et vivre, le tout relié entre eux et au ponton donnant sur la crique par des caillebotis. Romy est comme une folle, je n’en crois pas mes yeux !
Après une balade dans la mangrove (forêt de palétuviers dont les racines plongent dans l’eau), sautant de racines en racines, quelques baignades pas très rassurées dans les eaux infestées (soi-disant…) de caïmans et de piranhas, un bon repas et une première nuit en hamac, nous sommes partis bivouaquer dans la forêt, accompagnés par Amini, un Bouchinengué qui travaille à l’ADNG et nous raconte tous les secrets de la forêt Guyanaise. Après une deuxième nuit, toujours en hamacs, mais cette fois suspendus aux arbres, la pêche au filet fut miraculeuse : huit machoirans et un piranha, qui furent dévorés le midi, fumés au feu de bois.
Après un retour au bateau et une nuit sur celui-ci, nous avons quitté « Crique rouge » avec Grandeur Nature et sommes repartis à St Laurent où nous avons formé deux groupes : Morgane, Elodie, J-B, Romy et Olivier sont partis à Apatou, un village plus haut sur le Maroni (à deux heures de pirogue), alors que nous sommes restés bricoler sur le bateau avec Seb, Ben et Luigi.
Une association de voile locale nous a prêté une Caravelle (petit voilier d’environ cinq mètres pouvant accueillir cinq à six personnes) et nous avons découvert avec bonheur la voile légère.
L’ambiance est bonne, dans l’ensemble, malgré quelques échauffourées et pas mal de larmes à l’arrivée de certaines nouvelles de la métropole…
Tout l’équipage vous salue chaleureusement sous le soleil de l’équateur (à quelques degrés nord près…) et pense à vous !
Les prochaines nouvelles arriveront au départ de la Guyane, d’ici une quinzaine de jours. Boris.

8 novembre 2008

A la découverte des poissons qui volent!!!



Nous venons de recevoir ces nouvelles du bateau. Ils sont arrivés à St Laurent du Maroni hier et partent dès demain à la découverte de la forêt Guyanaise en compagnie de Cédric!

L’avion atterrit. Ça y est, nous sommes en Martinique. Dès qu’on sort de l’aéroport, d’un seul coup, une grande chaleur vient vers nous. C’est trop beau. Nous sommes montés sur le bateau. Il est bien. Ça va être notre maison pendant 9 mois. Aujourd’hui je vous écris et nous sommes en navigation vers la Guyane. Ça fait maintenant deux semaines que nous vivons ensemble. Nous avons appris à barrer (c’est-à-dire conduire le bateau), à hisser les voiles, à allumer le moteur, à relever l’ancre, à régler les voiles. Nous avons appris à sentir d’où vient le vent et à savoir de quelle direction viennent les vagues. C’est super d’apprendre ces nouvelles choses. À l’île Grenadine, nous avons vu des grosses tortues. Sur l’océan Atlantique, nos amis les dauphins sont venus jouer devant le bateau. C’est comme un rêve, c’est merveilleux. On a découvert que certains poissons volaient, on ne voulait vraiment pas le croire. C’est drôle et intéressant. Nous avons fait plusieurs escales : l’île Moustique, ou l’eau est turquoise, Tobago cayes, où nous avons vu les tortues et où l’on s’est fait manger par les moustiques. À Petit Saint Vincent, Jean-Baptiste et Luidji ont cassé leur première noix de coco. C’est une très belle île. Nous nous sommes bien amusés ; nous avons fait une bataille de sable. Puis la dernière escale : Tobago, où nous avons fait des courses. On croyait qu’on était dans un film Américain. Puis nous sommes partis en navigation vers la Guyane. Ça fait déjà cinq jours. On est passé du mal de tête (surtout moi) au mal de ventre (pour Luidji). Mais 5 jours après, on commence à s’y faire. Ce matin nous avons sauté à l’avant du bateau, puis on s’accrochait à l’arrière pour remonter. On a découvert les quarts de nuit. Le ciel plein d’étoiles et les météorites tombant dans la mer. Incroyable !
Du bout de la mine de mon stylo, avec la mer bleue, le ciel bleu, quelques nuages blancs, toute l’équipe de Grandeur nature vous salue, en pensant très fort à vous…
Romy.

28 octobre 2008

c'est parti pour la nouvelle expédition 2008/2009!!!


Le nouvel équipage a rejoint le bateau en Martinique depuis le 22 octobre!
Sébastien et Wilfried (Seb et Wil), nos deux capitaines, qui ont passé un mois a préparé le bateau sur un chantier à Trinidad, les ont accueillis à Fort de France!
Voici quelques impressions des nouveaux aventuriers: "il fait chaud, c'est trop beau, trop belle l'étoile de mer, j'ai vu une tortue sous l'eau..." Il faudra encore un peu de patience pour en savoir plus sur leur nouvelle vie.
Nous savons qu'ils ont quitté la Martinique ce lundi 27 octobre pour rejoindre tranquillement la Guyane. Au programme, une semaine de navigation avec quelques mouillages et plongées dans l'archipel des Grenadines. Ils devraient poser l'ancre devant St Laurent du Maroni en Guyane le 5 novembre.

24 septembre 2008

Il nous reste des places pour la prochaine expédition pour des jeunes de famille, si vous pouvez faire circuler l’info !


Sète, le 24 septembre 2008
Bonjour,

Il nous reste des places pour la prochaine expédition pour des jeunes de famille, si vous pouvez faire circuler l’info !

Pour la prochaine Expédition 2008/2009 qui démarre en Octobre nous prévoyons un équipage de 6 jeunes.
Des jeunes qui nous sont confiés par les Services de l’Aide Sociale à l’Enfance et des jeunes confiés par leur famille.
Pour les jeunes de l’ASE, ils doivent être âgé de 10/14 ans maximum et être volontaire pour faire ce voyage. Pour les jeunes de famille, il n’y a pas d’age limite, mais en plus d’être motivé par ce voyage, il faut qu’ils soient partant pour vivre avec des jeunes difficiles.

Le fait de mélanger jeunes en “difficultés sociales” et jeunes “de famille”, les jeunes de familles ayant un rôle d’exemplarité par rapport aux jeunes placés, permet de faire fonctionner le groupe sur un modèle plus riche et qui ne repose pas que sur la parole des adultes encadrants. Les adultes encadrant étant là pour les écouter et favoriser ce travail de maturation.

Pour l’instant si nous avons reçu beaucoup de demandes pour des jeunes sous tutelles de l’ASE, nous n’avons reçu aucune demande sérieuse de jeune de famille !!

Le 10 Octobre aura lieu le stage de préparation pour l’expédition 2008/2009, un stage de 10 jours à terre avec jeunes et adultes qui participeront au voyage.
Avant de participer à ce stage, une rencontre est nécessaire avec le jeune et ses parents, afin de lui présenter le projet et d’être sûr qu’il a envie d’y participer.
Ces rencontres se dérouleront à Sète, au secrétariat de Grandeur Nature.

Il nous reste donc 2 semaines pour trouver des candidats motivés pour cette expédition.

C’est pourquoi je vous envoie ce mail si vous connaissez des gens que cela peut intéresser, si vous avez des idées pour diffuser rapidement cette info n’hésitez pas !







Les principales escales: le trajet, les dates.
Départ de Sète le 23 octobre 2008. Début de voyage aux Antilles. Découverte de la Guyane séjour de 3 semaines sur le fleuve Maroni à la découverte de la forêt Amazonienne.
Décembre, apprentissage de la navigation d’île en île et randonnées: Trinidad, Grenadines, Dominique, Guadeloupe.
Janvier à Mars, séjour de deux mois en République Dominicaine et avec les Baleines à bosse du Banc d’Argent.
Mi Mars à Mi Avril, séjour d’un mois aux Bahamas, navigation, plongée…
Avril - Mai : Cuba, partager la vie quotidienne des Cubains.
Mi Mai, Navigation vers le Nicaragua.
Fin Juin, passage aux îles San Blas avec les indiens Cunas.
Juillet : sortie de l’eau et mise en chantier du Bateau au Panama. Fin juillet retour en France en avion.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations.
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site : www.grandeurnature.org.
Où vous trouverez tous les renseignements.

Christophe Dasnière pour
L’équipe de Grandeur Nature.



Association Grandeur Nature ou la parole des enfants
Secrétariat: 152 grande rue haute 34200 Sète Tél : 04 67 43 25 64
courriel : grandeur_nature@yahoo.com Site :WWW.grandeurnature.org

8 septembre 2008

le textes du stage de juillet 2008



Textes stage Dordogne du 5 au 19 juillet 08

Lundi 7 juillet
Je vais commencer par vous faire une petite description du groupe présent à ce stage, groupe qui, je vous le rappelle, n’est que provisoire pour le voyage.
Moi, Ismaël, j’ai 14 ans. Je connais l’association Grandeur Nature depuis l’année dernière lorsque je les ai rencontrés à l’Assemblée Générale.
Aujourd’hui je me suis retrouvé avec 4 jeunes de banlieues parisiennes. Je vois que ces enfants sont une grande découverte pour moi qui viens de la campagne :
- Olivier, 13 ans, vient d’Haïti. Plutôt sympathique, il adore faire la cuisine, faire des petites parties de foot et du vélo. Il espère partir à la découverte de la mer des Caraïbes avec Grandeur Nature et tout son équipage.
- Axel : 14 ans, vient de Paris. Il aime fabriquer des objets utiles et faire des choses avec ses dix doigts. Plutôt motivé et décidé à la base, il peut vite changer d’avis sur une engueulade. J’espère pour lui qu’il partira quand même.
- Chaïma : 16 ans, est d’origine tunisienne. Elle hésite à partir pour des raisons scolaires. Elle a débuté son deuxième jour de stage par un bon mal de ventre et, à ce qu’elle dit, s’ennuie par moments, mais avec elle on peut mener de « vraies » conversations . Ce serait bien qu’une deuxième fille vienne la rejoindre sur le bateau pour le voyage.
- Luigi, 15 ans, vient du Cap Vert, il est arrivé démotivé du style à montrer qu’il veut partir en faisant des conneries, il ne veut pas lâcher son fonctionnement de cité (sûrement pour sa fierté). À côté de ça, il m’a extrêmement impressionné lorsqu’il m’a décrit dans ma petite interview, toutes ces choses qui lui ont plu dans ces deux premiers jours de stage avec Grandeur Nature : il a aimé se baigner et sauter à la corde dans la Dordogne, faire la vaisselle, sa lessive, la cuisine et courir. De ma part, j’ai l’impression qu’il aime aussi dormir et parler.
Nous sommes aussi accompagnés de trois super encadrants (Ben, Morgane et Christophe).
Je vais maintenant vous raconter nos trois premiers jours de stage qui nous ont permis de trouver nos repères. Après 5 h de camion avec Christophe et Morgane à 90km/h en pente et à 50km/h en montée nous sommes arrivés chez Eric et Fanny que l’on remercie de nous avoir accueillis avec tant de sympathie. Quand nous sommes arrivés, la tente était déjà installée, un bon repas nous attendait et le sommeil nous appelait. Le lendemain nous avons monté la deuxième tente. Puis nous sommes allés à la gare chercher Olivier, Axel et Luigi, mais malheureusement pas Chaïma qui nous rejoindra plus tard dans la soirée car elle a raté son train. Après divers bricolage (construction de cuisine, étagères) nous sommes allés nous coucher. Le lendemain a été consacré au nettoyage collectif, au bricolage de deux ou trois objets pratiques (table, douche…). Après avoir fait le planning de la deuxième journée nous nous sommes décidés et je me suis désigné pour être de texte, donc après ce petit retour en arrière je vais vous raconter notre véritable journée. Après un bon petit-déjeuner, nous sommes partis avec Ben et Olivier accompagnés de nos vélos en direction de Saint Julien de Lampon pour rejoindre un centre de canoë kayak. Une fois les places réservées et une bonne baignade dans la Dordogne, nous nous sommes dirigés vers la route du retour où l’on s’est arrêté pour faire une bonne cueillette de champignons (girolles). Le soir après une lessive et un petit rangement nous nous sommes installés devant un bon repas préparé par Luigi et Chaïma et mijoté avec nos magnifiques girolles. Pour finir notre dure journée nous sommes allés nous coucher.
Ismaël.



Mardi 8 juillet

Réveil difficile ce matin ! Je me suis réveillée avec une énorme douleur abdominale qui s’est accentuée dans la journée, j’ai vomi et la douleur persiste toujours à l’heure où je fais le bilan de cette journée.
Bref ! Assez parlé de moi je pense. Nous avions prévu aujourd’hui de faire une journée d’essai en canoë afin de préparer la traversée d’un fleuve ou d’une rivière sur deux jours. Seulement voilà, ce matin le ciel n’avait pas l’air de prédire la journée chaude et ensoleillée à laquelle nous nous attendions. Nous avons donc changé de programme et reporté le canoë à demain. Nous avions donc prévu de séparer le groupe en deux parties, une qui est allée acheter du pain à vélo et l’autre censée rester et faire une liste du matériel nécessaire à la randonnée de deux jours en canoë. L’un des deux groupes a bien respecté son programme mais l’autre en revanche à légèrement modifié les choses. Le groupe était composé d’Axel, de Christophe et de moi. Personnellement, je me suis acquittée de ma tâche. Je me suis occupée des listes qui étaient demandées. Christophe avait prévu de discuter en tête à tête avec chacun de nous. Il a donc commencé par Axel… Grosse erreur ! Celui-ci s’est laissé dépasser par sa colère et a décidé de partir seul jusqu’à la gare prenant pour seul bagage une sacoche et son billet de train afin de remonter à Paris ce qu’il semblait vouloir absolument depuis son arrivée. Christophe ne savait pas vraiment s’il devait prévenir les autorités ou non, vu qu’il ne connaissait pas assez Axel pour savoir si après avoir pris le temps de se calmer il reviendrait de lui-même. Il a donc passé quelques coups de fils et convenu d’envoyer d’abord Morgane à la gare de Souillac pour tenter d’intercepter Axel avant le prochain train pour Paris au cas où il déciderait de mettre ses menaces à exécution. Entre 11h30 et 12h, le premier groupe est revenu, avec comme prévu du pain entre les mains. Malheureusement avec la matinée mouvementée que nous avons eue personne n’a pris le temps de s’occuper du repas, c’est donc Christophe qui s’en est chargé. Je ne peux malheureusement pas vous dire ce qui s’est passé entre la préparation du repas qui a eu lieu à 12h15 et mon réveil à 17h. car je ne me sentais pas bien du tout, j’ai donc décidé d’aller me reposer…Enfin du moins d’essayer, car les autres ne semblaient pas d’humeur assez généreuse pour arrêter les cris et les chants pour me laisser dormir en paix. Une fois réveillée j’ai quand même été manger du pain et du fromage car les sensations acides dans mon estomac vide m’étaient vraiment désagréables. Pendant que moi je mangeais, les autres étaient en plein débroussaillage, il me semble. Puis certains sont venus prendre un goûter près de moi, n’ayant probablement pas goûté avec les autres avant. La troupe s’est ensuite dispersée pour faire différentes choses. Moi et Axel sommes partis discuter un peu plus loin, Ismaël et Olivier jouaient au badminton, Luigi dessinait je crois et les autres étaient autour de la cuisine il me semble… Je ne suis pas sûre de ce que j’avance puisque j’étais plus loin…mais presque sûre. À cet instant Morgane et Olivier jouent aux cartes, Luigi, Ismaël et Axel sont en cuisine à couper viande et melon et Christophe est en train de faire cuire des pâtes. Benjamin a par contre disparu de mon champ de vision, mais je l’entends rire et parler un peu plus loin. D’ici une demi-heure Morgane va récupérer la fille et la femme de Christophe puis nous allons dîner, je pense…
Chaïma.

Mercredi 9 juillet 08
Je me réveille emmitouflée dans mon duvet, je dors dans la tente tipi avec Benjamin et les nuits sont fraîches. Ce matin, normalement il fait beau; hier, nous avons reporté à aujourd’hui la sortie en canoë sur la Dordogne car les prévisions étaient mauvaises. Et alors, ça n’a pas plu du tout à notre équipe. « j’vous tue si demain il pleut , hein ?! Je jure que je vous claque », nous dit Axel.
Soit.
Ce matin j’ouvre la tente et je vois Christophe qui prépare le petit-déjeuner. Je regarde le ciel, pas l’ombre d’un nuage. Bon !
Petit-déjeuner, aller réveiller les jeunes, préparer les affaires pour le canoë, réveiller Luigi et Axel, ranger le petit-dej’, préparer le pique-nique, re re-réveiller Luigi et le sortir de son duvet et enfin partir.
L’équipe des vaillants sportifs, Ismaël, Olivier et Benjamin, se rendent à la base nautique en vélo pour qu’il y ait assez de place pour tous dans le camion. En définitive ils arriveront avant nous.
Nous louons 2 canoës et 3 kayaks à deux places. Nous les amenons au bord de la Dordogne, où on nous explique comment manipuler les pagaies, car nombre d’entre nous n’ont jamais pratiqué. Les équipes se forment : Chaïma et Benjamin dans un canoë, Olivier et Ismaël se partagent un kayak ainsi que Véro, Lila, Axel et Christophe. Moi, je suis avec Luigi dans un canoë. Et zou ! nous voilà dans l’eau…. quelques coups de pagaie à droite, à gauche, on s’essaie au demi-tour on remonte le courant juste pour tester et c‘est parti…Nous descendons la Dordogne. Le soleil perce entre les arbres, les berges sauvages abritent quelquefois des canards, on entend le bruit de l’eau qui court, c’est agréable, c’est vraiment beau… Un bonheur… jusqu’à ce que notre canoë s’approche trop près de celui de Christophe et Axel. Hop-là !... erreur… Luigi envoie claquer sa pagaie sur l’eau, trempe Axel et part dans un grand éclat de cris. Axel « jure sa race qu’il va payer..etc… » Bref éloignons-nous, ce sera plus sympa.
Le reste de la descente est paisible, Lila compte les ponts pour savoir quand est-ce qu’on s’arrête pour manger. Sur les rives, il y a de grands châteaux qui dominent la Dordogne. Il fait chaud, c’est une journée magnifique et on n'est pas les seuls à en profiter !
La Dordogne est couverte de kayakistes, de touristes Anglais, Néerlandais, et un peu de Français qui pagaient gaiement. Ismaël qui est passionné d’oiseaux et bénévole à la LPO nous montre quelques beaux rapaces qui passeraient inaperçus, cachés dans le feuillages des arbres.
Pour finir, nous avons tenté une petite course de vitesse lancée par Véro et Lila et gagnée par Ismaël et Chaïma qui avaient déjà pris de l’avance. En définitive nous aurons pagayé 5 heures.
Résultat : ce fut une belle journée, de beaux coups de soleil pour Axel qu’un souffle fait frémir de douleur, de beaux muscles en perspective pour Olivier qui n’a pas arrêté de pagayer, un Luigi tout fatigué mais à la langue toujours aussi bien pendue, Ismaël et Chaïma heureux de leur binôme. Véro reviendra avec un bronzage assez spécial, je dirais, avec la marque des chaussettes et nous 3 autres , les z’animateurs, plutôt contents de cette sortie…
Dans le bus du retour tout le monde s’endort.
C’est le 5ème jour du stage et j’ai l’impression qu’on est là depuis deux semaines.Pour l’instant Olivier et Luigi semblent intéressés pour participera l’expédition de l’année prochaine. Chaïma se demande chaque jour ce qu’elle fait là, et nous aussi vu que c’est elle qui nous a appelés et a décidé de venir, Axel je ne sais pas trop. Ismaël quant à lui est super motivé et c’est drôlement chouette qu’il soit là !
En tous les cas c’était une belle journée, il n’a pas plu une goutte, Axel n’a donc pas eu le loisir de nous tuer ni de nous claquer pour tenir sa parole; c’est le moment de le dire : on a eu chaud! Vive le canoë! vive le soleil! vive le voyage!.
Chaque jour j’ai une petite pensée pour l’équipe du bateau qui doit se trouver en ce moment encore aux Testigos…alors que nous parlons déjà des prochaines baleines que nous allons rencontrer !
Je trouve super de camper sur le terrain d’Éric et de Fanny. Eric a participé 3 ans aux aventures Grandeur Nature il y a 5 ans de ça et depuis lors nous n’avons pas souvent eu l’occasion de repartager du temps et des projets ensembles…C’est chouette, le campement aménagé de façon à être le plus autonomes possible semble être une bonne préparation pour le voyage…Pourvu que ça dure !
Morgane

Le 10 juillet

Ce matin en me levant je vois Christophe qui prépare le petit-déjeuner, alors je m’habille et on a tous déjeuné. Ensuite pour la première fois j’ai fait ma lessive à la main et j’ai trouvé ça bien. Ismaël m’a aidé à essorer mon linge en le tournant puis on a tous étendu nos habits. On a tous rangé et nettoyé nos tentes.
Avant manger on a joué à l’Othello avec Ismaël. Dans l’après-midi on a débroussaillé le lavoir avec Eric. On a d’abord coupé les orties et les ronces, même avec des gants, ça fait mal. On a aussi arraché le lierre et vidé le lavoir des feuilles mortes. Après on est partis se baigner à la Dordogne alors qu’un groupe est resté au campement. Nous avons attendu les voisins et leurs enfants tout en goûtant. Puis nous nous sommes baignés, en nous laissant entraîner par le courant. Ensuite nous sommes rentrés et Ben et Axel ont fait à manger. Après le repas on a fait des jeux dans les tentes puis nous sommes partis nous coucher, quelque-uns dans les hamacs et les autres dans les tentes.
Olivier.


Le 11 juillet

Ce matin, comme les autres, nous sommes tous autour de la table du petit-déjeuner sauf Luigi et Axel qu'il va falloir une fois de plus tirer du lit. On s’organise, on range nos affaires, on ferme les tentes et on s’embarque tous dans le camion en laissant derrière nous Chaïma (qui a décidé de rentrer) qui va prendre son train en début d’après midi. Nous on prend la direction de Sarlat pour nous rendre dans la forêt des écureuils. Une fois arrivés on se dirige vers l’accueil en essayant de tenir nos zozos à distance des êtres humains. Bien sûr, dès qu’ils voient la cabane ils veulent tous une barquette de frites, et une glace dans l’immédiat. Il n’est que 11h15 alors avant de manger on va faire un peu d’exercice, et non, on ne va pas jouer à la guéguerre avec des balles en plastiques pleine de peinture, mais comme prévu on va faire de l’acro-branche. On commence d’abord par faire un petit briefing sécurité sérieux. Ensuite on part avec un guide qui nous équipe et nous montre comment utiliser les mousquetons et la poulie qui nous servira à voler d’arbre en arbre. Après s’être testés sur le parcours initiatique, on se lance sur la piste verte. Ismaël très à l’aise part devant, Olivier impatient et motivé suit, moi je fais tampon entre lui et Luigi ensuite viennent Christophe et Morgane puis Axel. C’est vraiment très sympa, tout le monde y prend goût, on saute sur des rondins de bois, on marche sur des filets et des câbles où on joue au funambule, on glisse, on court et on rigole. Les pieds de retour au sol la question se pose : est-ce qu’on s’arrête pour manger ou on repart sur une autre piste? Les avis sont partagés. La discussion pleine d’insultes et de menaces commence donc nous, grands, on coupe court et on décide de faire la pause maintenant. On descend au camion chercher le pique-nique, on s’installe un peu à l’écart et on fait ça rapidement parce que vraiment ils sont désagréables nos jeunes. Axel me dit qu’il nous fait chier autant qu’il peut pour qu’on le renvoie chez lui. Après ce bref repas, on repart vers les sommets en s’attaquant cette fois à une piste rouge. On y rencontre un peu les mêmes obstacles sauf que c’est plus haut et plus long, les photos l’illustreront. Luigi abandonne alors qu’on se lance tous dans le dernier parcours, la piste noire. Ce qui la différencie vraiment c’est ses deux grandes tyroliennes de 160m. Vers 16h30 après avoir fait la noire trois fois pour les plus vaillants, on rend notre matériel et on reprend la route direction Saint Julien histoire de faire un plouf dans la Dordogne. Mais une fois de plus nos zouaves se jettent des pierres et s’insultent. Arrivés au campement, Ismaël se met à la cuisine, aidé de Luigi, le reste du groupe s’occupe de ses affaires. Moi, j’aide Olivier à faire son texte, Axel tourne autour de la cuisine. Morgane lui explique qu’il faut les laisser faire à leur façon et que ça ne sert à rien de faire des remarques. Je le lui redis deux minutes plus tard mais quand c’est Ismaël qui lui demande d’arrêter, il s’énerve, le menace, lève les mains, l’insulte et met sa tête contre la sienne. Là, je me lève avant qu’il ne le frappe et le bouscule en lui disant que personne ne va se battre. Il m’insulte de tous les noms sans oublier ma mère, envoie chier tout le monde et prend le large dans un champ à vaches. C’est dans cette bonne ambiance que nous arrivent Xan et Miren, ils viennent tout droit de l’île d’Oléron où Xan a passé son permis bateau le matin même. Lui reste avec nous jusqu’à la fin du stage et Miren repart demain matin vers le pays basque. Après manger et quelques nouvelles échangées avec Miren, Ismaël nous apprend un jeu de carte qu’il a ramené, c’est très sympa, mais quand les joueurs ne sont pas joueurs ça l’est moins. La nuit tombe. Ce soir je dors dans le tipi yourte avec Xan et Ismaël, laissant mon hamac libre. Je lis quelques pages de mon livre et après avoir échangé deux trois mots avec mes collègues je m’endors doucement.
Benjamin.

Samedi 12 juillet.
Une dure journée de chaleur s’annonce. Le matin nous sommes partis au marché pour acheter des légumes et de la viande pour le barbecue du soir. Après avoir traîné une petite heure sur la place du marché, Eric me retrouve et me demande de venir l’aider à charger deux stères de bois. Je m’attendais à pire mais pour moi ce travail est facile. Après ça nous sommes retournés sur la place du marché retrouver tous les autres. Nous nous sommes ensuite dirigés vers un petit coin sympa de la Dordogne pour faire un pique-nique. Après avoir bien mangé nous sommes allés piquer une tête dans la Dordogne. Le soir on a préparé le repas avec Eric, Olivier Luigi et moi avant préparé le feu pour le barbecue, après une heure d’attente il y avait assez de braise. La cuisson des merguez commence et le repas se termine par quelques chamallows grillés et de la glace. Le sommeil nous appelle. Il est l’heure d’aller dormir.
Axel


Lundi 14 juillet

Nous nous sommes levés pas très tôt, le matin il y avait de la brume et tout le monde a attendu que le soleil perce les nuages et commence à nous réchauffer… Nous avions prévu d’aller faire un pique-nique à Saint Julien au bord de la Dordogne pour voir les gens du canoë et de décider avec eux des deux jours où nous allions partir sur la rivière. Morgane devait aller faire des courses pour deux jours sur l’eau et Ben et Xan avaient envie de descendre en vélo…Pendant ce temps-là, je devais ranger avec Axel et Luigi…C’était sans compter sur les «sautes d’humeur » des uns et des autres. Ce matin-là, c’est Luigi qui a commencé à agresser Ismaël, petit jeu qui durait déjà depuis quelques jours, sauf que là, Ismaël en a eu marre et ne s’est pas laissé faire ! Du coup Luigi a commencé à l’attraper et à l’insulter, Morgane lui a gueulé dessus, puis Benjamin lui a aussi dit ce qu’il pensait de ce genre d’agression tout en intervenant physiquement. Et là Luigi s’est mis à l’insulter, lui aussi. Du coup cela a fini de me gonfler alors je l’ai chopé et nous sommes allés nous expliquer plus loin. Du coup Luigi a pris son sac à dos et a commencé à partir. Chacun a repris ses occupations et je suis resté seul avec Axel en attendant le retour des courses! En fait en remontant chez Eric, j’ai entendu Luigi qui parlait avec Eric. J’ai donc attendu un peu. Puis Luigi est revenu, on s’est serré la main et nous sommes partis à la rivière avec ceux des courses. Là nous avons fait un super pique-nique. Certains ont sauté à l’eau. On est allé faire un foot. Bien crevant en pleine chaleur. Et pour nous rafraîchir on a fait une grande descente à la nage dans le courant en passant sous le pont. On s’était arrêté sur l’île au milieu de la rivière pour faire des ricochets. Luigi n’a pas voulu venir avec nous dans le grand courant, la petite descente le long de l’île lui avait suffi, par contre Olivier est venu et il a eu du mal au milieu, n’y arrivait pas et il a dû faire une pause. Ensuite, certains se sont posés pour sécher et faire les lézards et d’autres sont allés jouer au badminton ou faire du vélo. Finalement comme nous avions décidé avec les gens du canoë qu’ils nous emmèneraient avec le matériel demain soir à 60km de là en amont, nous aurons donc toute la journée de demain pour nous préparer et surtout préparer les affaires. Du coup nous ne sommes rentrés qu’à 18h passées au campement. Chez Eric nous avons retrouvé Agnès, Romain et Luce, des amis des Pyrénées venus passer quelque temps chez Eric. Pendant que le repas se préparait, on a joué à des jeux de société et au badminton. Nous avons mangé et continué à jouer jusqu’à la nuit où nous sommes partis à Souillac pour voir le feu d’artifice. Nous sommes arrivés juste pour voir la fin de la batucada (concert de percu brésilienne) puis le feu d’artifice devant une église. J’essayais de prendre des photos et on a vu un pigeon disparaître après qu’une fusée a explosé à côté de lui ! Voilà, on est rentrés à minuit en se disant que c’était une journée de plus en moins. La neuvième journée de stage où le temps file !! Et c’est tant mieux…
Christophe.

Mardi 15 :
Alors voilà, aujourd’hui c’est moi de texte, pour la première fois depuis un an au moins. Ça fait bizarre de reprendre cette habitude de noter mentalement les événements marquants de la journée et d’écrire le soir.
Aujourd’hui on a préparé nos affaires pour les deux journées de canoë qui vont suivre. Une fois toutes les affaires (laborieusement) rassemblées, on embarque tout dans le camion puis on file à la base de kayak se baigner en attendant l’heure du départ. Dans ces moments de baignade en groupe, l’ambiance est carrément bonne et ça fait du bien de voir les gens s’amuser entre eux sans se prendre la tête tout le temps ou s’insulter. C’est vrai que c’est une des choses qui m’a le plus marqué en arrivant comme ça en plein milieu du stage : la violence dans les propos, les gestes, les réactions. Bon, après, on sent aussi un côté un peu immature avec ce besoin constant de se faire remarquer qui pousse nos trois énergumènes (enfin surtout Olivier et Luigi) à faire du bruit avec leur bouche en permanence. Ça en devient vite lassant…
Ceci dit, voilà, je suis quand même super heureux d’être ici, parmi vous ; de retrouver le rire et les sourires de Morgane, les blagues de Christophe, l’énergie de Ben, enfin bref de retrouver quelques compagnons de voyage dans cette ambiance si particulière de GN. Puis il y a aussi Ismaël, le petit blond avec de (vrais) faux airs de Rahan que j’avais rencontré à l’AG l’an dernier et que j’apprends à connaître: son goût de l’effort physique, son amour des oiseaux, sa bonne humeur et sa patience, en fait et surtout son envie de partager tout cela avec tout le monde même avec Olivier, Luigi et Axel qui sont toujours sur son dos, parce qu’il ne se défend pas comme eux et donc leur apparaît sans doute comme plus « faible ». Et puis, il ne représente pas l’autorité, lui, et nos trois gars sous leurs airs de caïds ne sont finalement que de grands enfants qui ont besoin de la présence des grands pour s’occuper d’eux. Enfin bon, c’est cool d’être ici, en plus le pays me plaît beaucoup et la maison d’Eric est superbe. Mais revenons-en à la journée. Après la baignade on met toutes les affaires dans des bidons étanches et on monte dans le camion direction le point de départ 60 kilomètres plus haut. On part sous un pont, je prends un kayak tout seul, comme Axel, en effet on en a un de plus pour Eric et Romain qui nous rejoignent demain. Je retrouve des sensations un peu oubliées de quand je faisais du kayak à Nay quand j’étais petit… Après une heure de descente, on finit par dégotter un petit coin sympa pas trop loin de la route pour pioncer au milieu des moustiques. On montes les tentes, installe les hamacs, on mange autour du feu et tout le monde file au dodo…
Xan


Mercredi 16
À 7h00 du matin, Ismaël descend de son hamac avec une seule idée en tête : aller pêcher sur la Dordogne en canoë ! « Mais heureusement pour les poissons, je n’ai rien pêché » dit Ismaël. Plus tard, on s’est tous levés tranquillement avec en dernier, bien sûr, comme d’habitude : Luigi. Après avoir ranimé le feu, nous avons tous déjeuné autour, puis Eric et Romain nous ont rejoints, tentés par l’aventure canoë. À 10h, c’est la mise à l’eau. 30 km de descente nous attendent! Les équipes se forment : Ismaël avec Christophe, Olivier avec Benjamin, Xan avec Axel, Luigi avec Morgane et Romain avec Eric. Nous allons vous raconter les moments forts de cette matinée:
Après un petit moment de descente paisible, on se retrouve devant un rapide artificiel de 2-3 mètres, très pentu !!! Morgane hésite et préfère l’éviter en passant à gauche. Mais Luigi choisit ce moment pour faire «la pile Duracell» et pagaie à fond vers la droite. Morgane voulait aller à gauche, Luigi à droite : résultat, le canoë s’est pris le rocher du milieu avant de se faire emporter par les rapides. Gloups… On a quand même évité la douche froide, on ne s’est pas retournés !!. Les autres descendent le rapide : « C’était super mais on s’est pris une bonne saucée quand on est entrés dans les vagues ». C’était notre première séquence Émotion d’où nous sommes tous ressortis indemnes.
Ensuite, les «spécialistes» Romain et Eric ont joué les véritables « aventuriers de la Dordogne ». Ils faisaient leur cirque lorsqu’ils se sont pris dans les ronces et ont perdu une pagaie dans un tourbillon. Ils nous ont rejoints 3km en aval!! Franchement on s’est un peu inquiétés et on s’est demandé ce qui leur était arrivé ! Faut dire qu’Eric et Romain sont rigolos tous les deux. À chaque fois qu’on descend un rapide, ils essaient de nous dépasser: ils veulent jouer à la bataille navale en nous fonçant dessus. Mais leur plan a échoué (on ne s’est pas retournés), par contre, on s’est mangé quelques racines !!! (dixit Luigi). Durant la matinée, Ismaël a perdu son appât dans la Dordogne. Adieu à la bonne truite, mais heureusement on a apporté tout ce qu’il faut pour manger et on trouve un endroit super sympa pour pique-niquer : une petite île au sable fin au milieu de la Dordogne. On a mangé autour d’un feu, on a fait sécher notre linge, on s’est baignés et on s’est bien marrés. Allez, on vous raconte le moment rigolo :
Eric et Luigi ont commencé à faire un château de sable avec Olivier. Ensuite Axel a creusé un trou pour mettre le «popotin» d’Olivier. Puis on a enseveli Olivier dans le sable des pieds jusqu’au cou. Et on est tous partis se cacher derrière les buissons laissant la tête d’Olivier seule sur la plage. Olivier interpelle alors les autres touristes lorsqu’ils passent en canoë en criant : « À l’aide, hé, Biloute ! Hé jette un coup d’œil au moins !!! » Tout ça en bougeant la tête comme un « Marley ». Nous, derrière, on pleurait de rire. Ensuite on l’a déterré puis il a plongé dans l’eau.
C’est reparti pour continuer la descente. On fait de nouvelles équipes : Luigi va avec Ismaël car Luigi trouvait qu’Ismaël faisait le comédien, et ça, ça lui plaît à Luigi !!! il avait l’impression d’être dans Koh-lanta. Ils passaient sous les branches. Luigi est même resté coincé sous un arbre plein de lierre. À ce moment, Luigi a crié : «Axel…Morgane… », mais il n’y a pas eu de réponse. «Ismaël se marrait «comme un pion» à côté de moi, » raconte Luigi… Il a bien fallu se rendre à l’évidence : on était échoués !! Du coup, Ismaël est sorti du canoë pour le pousser jusque la rivière. Et puis après ça n’a pas arrêté :
« Entraîné par le courant contre un tronc, Luigi retient la branche avec sa main droite, celle-ci fait élastique et revient dans sa figure !!! Luigi fait alors semblant de faire le mort. Ismaël faisait que rire et au bout de 10 minutes, lorsqu’il reprend son souffle il demande à Luigi si ça va ! »
Un autre moment mémorable aussi est lorsqu’on cherchait un endroit pour camper dans les détours de la rivière. Luigi et Ismaël partent dans les ronces. Et voilà, c’est la catastrophe. Ils se font piquer de partout. Luigi HHHuRle et Ismaël se marre encore…
Nous trouvons un campement pour la nuit avec tous de bons souvenirs en tête…
Luigi, Ismaël et Morgane..


Le deuxième jour sur la Dordogne.
Les efforts de la veille se sont fait sentir car nous avons presque tous fait le tour du cadran. Même le soleil est resté couché. Nous en étions encore au petit-déjeuner autour d’un bon feu quand Fanny et Agnès ont appelé en disant qu’elles n’étaient plus trop loin! Nous avons refait les équipes de canoë et Luigi et Axel ont voulu se mettre ensemble, nous n’étions pas trop chauds mais bon, une « matinée de calme », nous n’étions pas contre…On verra bien. Benjamin était avec Ismaël, Xan avec Morgane et moi avec Olivier. Le paysage était très beau: des falaises, des grottes, tout cela au milieu des arbres… avec toujours autant d’oiseaux de toutes sortes : rapaces (milans) échassiers, corbeaux, hirondelles, etc. . Par contre le soleil ne s’est pas montré et une fois mouillés, c’était un peu frisquet. Nous avions prévu de faire quelques courses à Souillac mais nous n’avons pas trouvé d’accostage près de la ville, donc nous avons décidé de nous contenter de nos réserves: du pain (en quantité) et des maquereaux (une boîte pour deux). Nous avons trouvé une plage pour accoster et fait du feu pour nous réchauffer car le soleil était carrément timide ! Luigi était trempé car passé à l’eau plusieurs fois ! Comme prévu nous avions passé plus de temps à les attendre qu’à ramer. Nous nous sommes gavés de pain aux maquereaux et de chocolat et après nous être un peu chauffés avec le feu et avoir fait des ricochets, nous sommes remontés dans les canoës en changeant les équipes à part Fanny et Agnès qui sont restées ensemble : Benjamin est passé avec Axel, je suis monté avec Luigi, Olivier avec Morgane et Xan avec Ismaël. Le temps s’est mis au gris, il s’est même mis à pleuvoir ! Le paysage état plus monotone avec moins de courant. Heureusement qu’il ne restait qu’une dizaine de km. Nous étions tous content de voir le pont de Saint Julien et d’arriver…
Christophe.



Le vendredi, tout le monde a regroupé ses affaires, a terminé ses textes, et préparé la soirée « galettes bretonnes » … Ils ont fait la connaissance avec Michel venu nous retrouver pour rencontrer les jeunes ( « Ouah, dis donc, il est costaud lui alors » m’a confié Luigi !!)
Dans l’après-midi nous avons été une derrière fois piquer une tête dans la Dordogne. On en a profité pour faire le bilan de chacun…Il en ressort qu’Olivier, Luigi et Ismaël sont motivés pour faire partie de la prochaine expédition. Ils sont prêts à tenter l’aventure et nous aussi (même si Ismaël ne partira sûrement que l’année prochaine). Axel a un avis plus mitigé…Et nous aussi !!! On attend que de l’eau coule un peu sous le pont de Saint Julien, pour laisser Axel réfléchir un peu avant de prendre la décision finale.
Le soir, on s’est régalés à manger tous ensemble dehors, devant chez Eric… « On a fait la fête » comme le disaient Luigi et Olivier qui se marrait comme des chaussettes avec Axel en nous imaginant comme « le gang des cheveux longs»… !!! Puis nous sommes descendus vers les tentes sous les feux de la pleine lune avec les jeunes qui flippaient à fond en se racontant des histoires de revenants avec Benjamin.
Le lendemain, nous avons repris nos cliques et nos claques, replié les tentes, démonté notre petit campement de fortune, nous avons remis toutes ces affaires dans le camion…et voilà. Ce sont les au revoirs et les embrassades à nos hôtes : Eric, Fanny et Mathilde…
Luigi et Olivier sautent dans le train pour Paris.
Et nous reprenons la route vers Montolieu et Sète dans la joie et la bonne humeur…
Le stage est terminé, mais pas l’aventure car nous devons maintenant préparer le retour de l’équipage … qui arrive en avion dans 5 jours… !!!
Morgane et Benjamin…

5 septembre 2008

Le prochain départ...


Sète, le 05 septembre 2008
Bonjour,

Il nous reste des places pour la prochaine expédition pour des jeunes de famille, si vous pouvez faire circuler l’info !

Pour la prochaine Expédition 2008/2009 qui démarre en Octobre nous prévoyons un équipage de 6 jeunes.
Des jeunes qui nous sont confiés par les Services de l’Aide Sociale à l’Enfance et des jeunes confiés par leur famille.
Pour les jeunes de l’ASE, ils doivent être âgé de 10/14 ans maximum et être volontaire pour faire ce voyage. Pour les jeunes de famille, il n’y a pas d’age limite, mais en plus d’être motivé par ce voyage, il faut qu’ils soient partant pour vivre avec des jeunes difficiles.

Le fait de mélanger jeunes en “difficultés sociales” et jeunes “de famille”, les jeunes de familles ayant un rôle d’exemplarité par rapport aux jeunes placés, permet de faire fonctionner le groupe sur un modèle plus riche et qui ne repose pas que sur la parole des adultes encadrants. Les adultes encadrant étant là pour les écouter et favoriser ce travail de maturation.

Pour l’instant si nous avons reçu beaucoup de demandes pour des jeunes sous tutelles de l’ASE, nous n’avons reçu aucune demande sérieuse de jeune de famille !!

En Octobre aura lieu le stage de préparation pour l’expédition 2008/2009, un stage de 10 jours à terre avec jeunes et adultes qui participeront au voyage.
Avant de participer à ce stage, une rencontre est nécessaire avec le jeune et ses parents, afin de lui présenter le projet et d’être sûr qu’il a envie d’y participer.
Ces rencontres se dérouleront à Sète, au secrétariat de Grandeur Nature.

Il nous reste donc 3 semaines pour trouver des candidats motivés pour cette expédition.

Si vous connaissez des gens que cela peut intéresser, si vous avez des idées pour diffuser rapidement cette info n’hésitez pas !


Les principales escales: le trajet, les dates.
Départ de Sète le 23 octobre 2008. Début de voyage aux Antilles. Découverte de la Guyane séjour de 3 semaines sur le fleuve Maroni à la découverte de la forêt Amazonienne.
Décembre, apprentissage de la navigation d’île en île et randonnées: Trinidad, Grenadines, Dominique, Guadeloupe.
Janvier à Mars, séjour de deux mois en République Dominicaine et avec les Baleines à bosse du Banc d’Argent.
Mi Mars à Mi Avril, séjour d’un mois aux Bahamas, navigation, plongée…
Avril - Mai : Cuba, partager la vie quotidienne des Cubains.
Mi Mai, Navigation vers le Nicaragua.
Fin Juin, passage aux îles San Blas avec les indiens Cunas.
Juillet : sortie de l’eau et mise en chantier du Bateau au Panama. Fin juillet retour en France en avion.

5 août 2008

La dernière lettre du bateau


– Trinidad -
Bonjour à tous, vous me connaissez, et vous avez souvent entendu parler de moi, je m'appelle GN alias Gégé. Un matin, sous une pluie tropicale, l'équipage s'active à la manoeuvre. Je ressens alors un léger pincement au coeur chez nos douze équipiers. Quelquechose d'inhabituel est en train de se passer.
On m'enmène dans un goulot étroit où de drôles de machines géantes me ceinturent de tous côtés : mais qu'est ce qu'il m'arrive !? Je quitte mon élément... ça y est je plane. On me place à côté de mes cousins catamarans, sur des cales en bois. L'équipage appelle ça un chantier. On y abandonne les bateaux pour la saison des cyclones aux Caraïbes, de juillet à décembre. Pendant ces 15 jours, on m'a gratté la coque, refait une belle jupe, vernis ma barre, enlevé mes safrans... Tout le monde s'est plus ou moins affairé à me refaire une beauté. On m'a même nettoyé de l'intérieur à grand seau d'eau douce et de javel. Une grande bouffé d'aération sous cet air tropical de Trinidad. Nous avons souvent vécu sous une bâche et les travaux ont eu du mal à avancer à cause d'une pluviométrie très élevée dans cette contrée lointaine: mes résines et mes peitures ont eu du mal à sécher.
J'ai entendu beaucoup de disputes sur le pont, quelques fois pour pas grand chose. Après avoir voyagé plus de 8 mois avec eux sur l'Atlantique j'ai appris beaucoup sur eux, j'ai appris à les connaître tous, j'ai encore vécu une très belle aventure avec eux, ils font partis de moi, je les trouve beaux (malgrés leurs défauts). J'ai su, il y a quelques jours, qu'ils partaient le 23 juillet et cela m'a rendu triste (snif...).
Des travaux qui avance peu et une exitation, dûe au départ proche, ont rendu cette escale très particulière. Heureusement que l'équipage est parti en petit groupe en rando, voir les tortues. Cela leur a fait le plus grand bien et leur a permis de retrouver la bonne humeur. Puis ils se sont tous concentrés sur leur bilan. Tous réunis ils ont pu parler concrètement du voyage et de la fabuleuse aventure qu'ils ont vécu ensemble. Dès que le soleil pointait le bout de son nez, tout le monde me préparait à hiverner, séchait tous mes bouts et mes voiles.
Ça y est le jour-j est arrivé, tous les sacs sont bouclés, il est très tôt, le soleil n'est pas encore levé quand mes équipiers m'ont quitté pour rejoindre la France par avion.
J'attends patiement ma prochaine aventure et souhaite une bonne continuation dans la vie à mes douze compagnons.

Le bateau (Antho & Solène)

11 juillet 2008

la lettre de Quentin et Kelig

De Margarita a Trinidad...

Bonjour à tous,
Vous ne me connaissez pas, enfin si je crois que quelques uns vous ont déjà parlé de moi. Je suis la fameuse tortue verte sédentaire des Roques. J’ai eu le plaisir de rencontrer tout cet équipage en plongée il y a quelques semaines (ils ont même été jusqu’à partager de la citrouille avec moi). Je dois vous avouer qu’ils m’ont touché. J’ai donc eu envie de les suivre pour connaître les aventures qu’ils vont encore vivre, ça a l’air chouette, ça va me changer de mon quotidien !
1ère étape : je les suis de près, nous arrivons le 17 juin à Margarita, une île que je ne connais pas et eux non plus d’ailleurs. D’où je suis, Porlamar, la ville devant laquelle ils mouillent semble bizarre. Il y a des bateaux échoués, les pontons de la marina sont de travers, il y a des immeubles partout, à la fois en construction et en destruction. Pour tout dire, cette ville n’est pas très accueillante. A bien entendre ce que l’équipage se dit à travers les coques, je crois comprendre que leur principale activité ici seront des courses, car apparemment ils en ont marre de manger du riz pilaf au thon, aller voir les douanes, remplir les réservoirs d’eau et débarquer 3 membres de leur équipage (Morgane, Christophe et Michel) et en embarquer un autre, Félix. Pendant 4 jours, je les vois faire des allers retours incessants avec leur petit bateau à moteur. Ils partent avec des sacs à dos vides, des poubelles et reviennent avec des sacs à dos remplis de 1000 et 1 bonnes choses (fruits, légumes, yaourts, crème fraîche, viande, fromage…) ils ont l’air content de retrouver toutes ces gourmandises. Le 4ème jour, j’entends vibrer les coques. Tout l’équipage chante à tue-tête. Ils célèbrent le départ de leur 3 fidèles équipiers en chanson et accueillent dans le même temps le vieux sage à la longue barbe blanche qui restera parmi eux jusqu’à la fin de leurs aventures. C’est la fête, il y a de l’émotion dans l’air.
Les voilà 11 autour de la table en train d’organiser le départ aux îles Testigos. Nous allons y passer quelques jours, mais après il faut encore revenir à Margarita pour embarquer un dernier équipier venu tout droit de Marseille, Anthony. La navigation est encore mouvementée, j’ai du mal à les suivre car ils n’arrêtent pas de faire des zigzags. Si j’avais été toute seule, je serai aller tout droit, mais comme ils naviguent à la voile, ils sont obligés de suivre le vent et là, le vent il est dans le nez. L’équipier Ricardo lui aussi a lutté toute la nuit pour vaincre son infection carabinée au genou. Donc pour les féliciter de leur courage, au matin, j’ai appelé mes amis les dauphins pour les accueillir sur cette terre que je ne connais pas, mais il paraît que j’y ai plein de sœurs. C’est peut-être l’occasion pour moi d’agrandir ma famille.
Nous posons l’ancre devant une petite plage de pêcheurs. Cet endroit est très sympathique. Ça été l’occasion pour moi de retrouver des amis d’enfance, car juste à côté il y a une barrière de corail où mes soeurs vont se nourrir. Je passerai la plupart de mon temps là-bas. J’ai aperçu quelquefois le groupe partir à la rame sur la plage. Thomas et Quentin ont l’air d’être intéressés par la pêche. Apparemment ils ont rencontré un singe. Ils ont joué avec lui et l’ont même nourri. Mais ils disent que le plus triste c’est qu’il est attaché. Sur le bateau les jeunes et les grands sont actifs à copier les textes sur le cahier et sur l’ordinateur. Certains vont se baigner à la plage côté vent. C’est là que les tortues pondent et naissent. Apparemment un groupe a vu des bébés tortues luth. Ce sont mes cousins éloignés. Mais le problème c’est qu’il y a des oiseaux marins qui mangent ma progéniture. Pour vous donner une idée, ils sont surnommés les charognards des mers. Mes amis du bateau se sont battus contre eux et ce fut rude. .
On ne reste pas très longtemps aux Testigos, car le bateau doit partir chercher un nouvel équipier à Margarita. Cette nav, par contre, sera en ligne droite pour tout le monde. Une nav au grand largue. D’après ce que j’ai entendu, ce serait les jeunes responsables de ce parcours. Le vent est faible. Le groupe a l’air motivé pour hisser le spi (grande voile de toutes les couleurs), mais une fois le spi bien réglé, il se déchire avec 5 nœuds de vent. Ils n’ont vraiment pas de chance. Ils finiront avec le génois et la grand-voile.
J’entends l’ancre se poser sur le fond de sable de Porlamar. Il est 16h et déjà quelques uns partent encore avec des sacs à dos pour acheter quelques produits frais afin d’accueillir dignement autour d’un bon repas le nouvel équipier, Anthony qu’une délégation, triée sur le volet pour représenter au mieux les couleurs de l’association (Stevie, Amélia et Kélig), part chercher à l’aéroportEnsuite c’est rebelote. Les allers retours avec l’annexe, le supermarché, les taxis, internet. Les 5 garçons, Aurel, Thomas, Quentin, Ricardo et Stevie, s’amusent comme des petits fous avec la planche à voile. Il y a toujours quelqu’un dessus et même parfois, ils sont 3. Je vois la voile zigzaguer partout entre les bateaux au mouillage. Ils font beaucoup de progrès. Je les entends aussi s’énerver parce qu’il y en a toujours un qui pense que l’autre est resté plus longtemps que lui sur la planche. Ils retrouvent aussi un bateau Hollandais qu’ils avaient rencontrés aux Testigos, Isabelle, Hareke et Edith. Ils viennent manger au bateau et d’ailleurs, ce soir-là, 4 membres de l’équipage, Solène, Amélia, Félix et Kélig mettent bien du temps à revenir des courses. La nuit est déjà là et ça m’inquiète. Je comprendrai plus tard que le sac de Kélig a été volé au cybercafé avec son passeport à l’intérieur. Elle est un peu en émoi, mais finalement ça n’a pas l’air si grave. La solution est à l’ambassade de France à Trinidad paraît-il ! Désormais si je comprends bien, il faut attendre lundi pour faire les formalités de départ à la douane et à l’immigration. Alors en attendant « vamos à la playa », ça fait du bien à tout le monde de se défouler sur le sable. Moi, je les attends ici, parce que ça fait trop loin pour moi et puis, j’ai hâte de repartir pour les Testigos retrouver les jolis poissons, mes sisters les tortues… Lundi, il est 18h et ça y est, j’entends la chaîne qui bouge, on y va enfin… je commençais à avoir des algues qui me poussaient sur la carapace ici ! Je ne suis pas mécontente de quitter cet endroit, je ne pense pas y revenir, je ne me suis pas vraiment fait d’amis ici ! Cette nuit, c’est comme la dernière fois sauf qu’en plus, nous avons le courant face à nous. Alors, on peine, on peine, on peine ! Et quand le jour se lève, nous voyons les Testigos loin devant, mais elles ne se rapprochent pas très vite. Le bateau part vers le nord, puis complètement vers le sud. Je les suis, mais un moment c’est trop. Je les quitte et vais les attendre devant la petite plage comme la dernière fois. Le bateau arrive, il est presque 21h et je les entends chanter joyeux anniversaire tous ensemble pour leur équipière assurée Solène, toute heureuse d’avoir les petits cadeaux de l’équipage et ainsi que ceux de ses proches.
Après ce jour de fête, tout le monde a envie de profiter de la tranquillité de cette île. Certains plongent et d’autres profitent du bon vent pour progresser encore à la planche. Parfois dans la journée, je sens des tensions sur le bateau. J’en entends crier, parler fort, s’énerver, se bousculer. Moi j’aime pas ça. Je préfère les entendre chanter et rigoler. Je les entendus dire que c’est parce que bientôt, chacun va rentrer chez soi, dans sa famille, mais certains ne savent pas trop encore où ils vont aller. Alors forcément, ça angoisse et ça n’a pas l’air toujours facile à gérer !
Désormais tous les jours, je les entends faire beaucoup de remue-ménage. Ils sortent des outils qui font beaucoup de bruit. Ils grattent, les peintures sur le pont ainsi que les grandes algues sur la coque et moi j’aime, parce que ça me fait de bonnes gourmandises. Tous les jours, ils partent à la dune. C’est une grande montagne de sable sur laquelle ils aiment bien courir, glisser, faire des sauts. Il y a aussi des grosses vagues dans lesquelles ils aiment s’amuser. Ils scrutent tous les jours attentivement la plage à la recherche de bébés tortues en danger. Mais cette fois-ci, que nenni, mes petits cousins ne sortiront pas ou peut-être sont-ils déjà tous sortis ! Les pêcheurs du coin ont l’air de bien aimer aussi cet équipage. Ils leur ont donné 3 fois des bons et gros poissons. Vous auriez dû entendre comme ils étaient contents à bord. Contents aussi lorsque Aurel et Kélig ont organisé une chasse au trésor sur la plage. Apparemment, ils ont fait du théâtre, des jeux d’adresse, de mémoire, de réflexion… Ils étaient bien heureux de leur dernière journée, car même la nuit, la plupart de l’équipage est allée sur la plage, accompagnée de Babeth et André, voisins de mouillage, pour voir si les grosses tortues allaient venir pondre. Mais encore une fois, pas de chance, pas de tortues. Il ne reste que Thomas et Quentin qui y dormiront toute la nuit.
C’était donc la dernière journée. Demain, ils quittent les Testigos pour rejoindre Trinidad, la dernière étape de leur voyage. Moi, je ne peux plus les suivre, il faut que je retourne chez moi, aux îles Roques pour retrouver mes amis. J’étais bien contente de les connaître un peu plus. J’ai pu voir qu’ils vivaient des choses formidables, mais aussi que la vie tous ensemble n’est pas tous les jours faciles.
Dimanche 6 juillet, 20h, le catamaran blanc fendant la brise légère, toujours avec un cap incertain zigzaguant la grande bleue, met les voiles en direction de Trinidad. Je suis triste de les quitter, mais confiante quant au déroulement de leur dernière escale, escale où ils vont devenir Terriens, le bateau sortant de l’eau le 10 juillet à 9h…
Kélig et Quentin

19 juin 2008

la lettre collective de solene et amelia






Lettre collective Haïti-Marguarita

Nous voilà de retour sur les flots mais c’est une mer agitée et un vent d’Est Sud Est qui nous attend ( nous allons justement au sud-est !). Et, pour bien commencer nous attaquons cette navigation par un gros grain et des rafales carabinées. L’équipage ne se sent pas très bien et dès le début Aurel et Morgane entament un match séré la tête dans le seau ! Après trois jours et demi de navigation : humide, salée, avec un temps favorable à la prolifération des champignons et autres moisissures en tout genre. Le vent nous mène finalement jusqu’à Aruba dont le nom nous évoque…absolument rien ! Nous arrivons de nuit et trouvons un ville, une vraie ! Avec des réverbères, des voitures et décidons pour commencer de se trouver un petit mouillage « tranquille » pour avoir le temps de se réhabituer à la civilisation. Après Haïti c’est sûr que ça change d’ambiance ! Manque de pot nous avons mouillé juste derrière l’aéroport dont le trafic est incessant. En trois jours à Aruba, nous avons eu le temps : De passer pour des hurluberlus qui font leurs lessives sur le ponton et qui se trimballent au milieu des centres commerciaux en s’arrêtant devant les magasins Gucci et Louis Vuitton les bras chargés de cartons et des sacs aussi gros qu’eux sur le dos, de prendre des douches dans les vestiaires destinés au employés d’un grand hôtel de luxe, de découvrir la langue locale ; le Papimento mélange de hollandais, d’anglais d’espagnol, d’allemand, et d’italien. Mais surtout on a pu constater à quel point le contraste avec l’île à vache est grand. On ne se serait jamais douté qu’il existait un paradis fiscal tel qu’Aruba à seulement quelques milles de la misère d’Haïti. Nous quittons les casinos et le bâtiment rose bonbon qui lance une petite mélodie nasillarde toutes les heures, pour rejoindre les îles tant attendues : les Aves. Nous arrivons à destination quelques 48 heures plus tard, inutile de vous refaire le schéma de la navigation au près. Très jolies escales que sont les Aves avec la visite de charmants gardes côtes Vénézuéliens qui font le tour du bateau et de nos passeports. Puis, belles plongées autour des îles désertes, pêche pour une fois fructifiante de langoustes pour les gars. L’eau limpide et turquoise nous permet d’apprécier que plus les poissons peu farouches à l’intérieur des coraux abondants. Le soir nous repartons direction les Roques, navigation de nuit assez agréable et une arrivée devant un banc de sable où, hé ! Surprise on y trouve des parasols et des touristes ! Nous entamons une visite des fonds marins suivie par une traversée de l’île en mode « canard » avec nos palmes aux pieds pour ne pas se piquer sur les épineux ! Nous voilà au milieu de la barrière de corail, une plongée « comme dans les aquariums » au milieu des demoiselles, des poissons chirurgiens, des poissons coffres et, quand l’eau est un peu plus profonde que 30 cm nous pouvons faire la course avec les Zawags (énormes poissons perroquets noirs et bleus). Nous continuons par un nouveau mouillage, toujours aux Roques au doux nom de Noronqui Ariba. Lorsque nous jetons l’ancre, nous avons eu la bonne surprise d’avoir la visite de trois tortues sédentaires qui semblaient vouloir danser avec nous et elles en sont allées jusqu’à nous manger dans les mains. Cette fois-ci, pas de balade à terre mais encore de belles plongées mais avec un faune moins diversifiée. Comme nos réserves commencent à être trop maigres nous décidons d’aller mouiller à Gran Roque : El pueblo ! Là- bas nos capitaines ont fait l’entrée enfin ils ont fait les papiers pour que nous puissions encore rester quelques jours. Le village est sur une petite île où il n’y a pas de goudron, mais quelques petites maisons et posadas colorées d’où émane une musique rythmée qui donne au village une ambiance de vacances, un petit aéroport au bord du lagon, et sous les arbres, devant les maisons, des gens discutant dans une langue chantante ; un pueblito typiquement latino-américain qui cache en arrière plan quelques jolis sommets. Les courses faites, le remplissage des bidons d’eau terminé (qui nous a permit de discuter avec un garde côte vénézuélien avec un beau sourire d’ailleurs, et très gentil en plus !), nous allons partir ! Suite à un long débat dont le thème était : « On fait quoi maintenant sachant qu’il nous reste 6 jours ?! ». On est parti pour un dernier mouillage aux Roques, Francisquis ! Une façon de dire, on part mais on reste là. Une dernière plongée dans la barrière de corail pour dire au revoir aux beaux poissons et aux barracudas. Au matin de bonne heure, direction on ne sait pas trop où, tout ce que l’on sait, c’est que ce sera au près. « Bon allez on tire un bord et on va à Tortuga », le vent tourne, « Finalement Blanquilla c’est bien aussi ! » et puis retournement de situation au moment de tirer un dernier bord pour se rendre à Blanquilla : « Finalement on peut très bien aller à Margarita, c’est pas beaucoup plus loin et comme ça on s’embête pas avec des bords pourris ».
Et nous voilà à Margarita !
Le vent sec va tout faire sécher et ce n’est pas du luxe.
Dans quelques jours, Christophe, Morgane et Michel partiront et laisseront leurs places à Félix et Antho, nos deux prochains nouveaux équipiers.
Encore un mois de voyage, ce n’est pas encore terminé, on n’a pas fini de profiter !
Et vogue le bateau, et ses matelots sur les flots …

Amélia & Solène

Bonusss :
Qu’avez-vous pensé des plongées, des Aves et des Roques ?

Kélig : Déjà c’est beau, mais en plus vu qu’entre les îles on faisait des nav au près chiantes et remuantes, ça les rendait encore plus belles et calmes.

Aurel (après une longue préparation) : Les plongées sur les barrières de corail, des nav au près, les chants et parties de belotte le soir, la rando en palmes, les îles désertes, les nages avec les tortues, la balade sur Gran Roque, le soda dégueulasse dans la boulangerie sur- climatisée, les débats sans fin dans le cockpit … tout était génial !

Stevie : J’ai trouvé que les îles étaient très belles avec de beaux fonds marins. On a vu toutes sortes de poissons et de coraux, l’île que j’ai préféré était Noronqui Ariba car on a pu plonger avec des tortues et les caresser car elles n’avaient pas peur !

Morgane : J’ai pas trouvé les fonds exceptionnels, mais c’est la première fois que j’ai vu des perroquets aussi gros, des diodons énormes, des tortues et autant de petits poissons en banc, des sèches … j’ai trouvé ça extra … vraiment très beau !

Thomas : J’ai bien aimé parce que c’était des îles désertiques … euh désertes. Comme il n’y a pas trop de pêche, les fonds sont plus préservés et les poissons sont plus gros. C’était magnifiquement beau !

Quentin : J’ai vu les plus beaux poissons perroquets de ma vie. Quand je partais pour pêcher la langouste avec Ricardo je ne voyais qu’elles, alors que quand j’y allais pour observer, je voyais pleins d’autres trucs. C’était super quand on a nagé avec la tortue et on voyait bien qu’elle avait l’habitude des hommes, ça faisait moins de sensations qu’avec celle en pleine mer. C’était cool de faire de l’aile et tout ça … et bla …. Et bla …

Francis : J’ai aimé les Aves parce que c’est un endroit un peu au milieu de nul part. J’ai aimé nager avec Stevie et surtout avec la tortue imbriquée que j’ai pu toucher. De voir tous ces oiseaux, les fous à bec bleu, les mouettes mélanocéphales à ne pas confondre avec les mouettes rieuses … C’est aussi pour moi très émouvant d’avoir pu embrasser la terre du Vénézuéla et pour reposer aussi un peu mon estomac.

Michel : ça m’a permis de découvrir comment les tortues étaient gracieuses car je n’en n’avais jamais vu nager et je n’avais jamais nagé avec. Ça valait le coup de s’y arrêter.

Wil : C’était magnifique, ça faisait longtemps que je n’avais pas plongé dans un endroit aussi beau. Sans doute les plus belles de tout le voyage : mouillages paradisiaques, plongées magnifiques … escale trop courte !!!

Christophe : ça ressemblait aux Bahamas, ça avait le goût des Bahamas mais ce n’était pas les Bahamas !!! C’était BO !!!

Ricardo : Laisse moi faire la cuisine, je peux pas te répondre … Euh tu peux écrire que c’était beau, la pêche aux langoustes c’était bien !

Amélia : Les Aves et les Roques, c’est pour moi les plus belles plongées que j’ai faites jusqu’à présent. J’ai découvert un monde que je ne connaissais pas bien, celui des poissons, des coraux gigantesques et magnifiques. Et puis c’était la première fois que je me retrouvais nez à nez avec un barracuda et j’avoue que c’est impressionnant ! Une façon de s’évader un peu, de se changer les idées et ça ne fait vraiment pas de mal ! Donc pour répondre directement à la question : j’ai adoré cette escale !

Solène (moi) : Je garderai toujours ce souvenir, de plongées magnifiques, avec des poissons de toutes les couleurs, de toutes les formes, ces instants avec la tortue, c’était magique, ces paysages paradisiaques, ces couleurs entre ciel et mer … je n’ai que ça à dire : WaouhH, c’est le paradis, je pourrais y passer ma vie !!!

18 juin 2008

Arrivée à Margarita

Le bateau est arrivé à Margarita (île du Venezuela) le mardi 17 juin après une navigation houleuse et "gerboulante" pour certains !
Ils ont visité de nombreuses îles désertes, les Roques, les Aves.........
Vous aurez bientôt le plaisir de découvrir de nouvelles photos et avoir plus d'informations car Christophe, Morgane et Michel rentrent dans quelques jours. Félix et Antho prendront le relais..........
Véronique

2 juin 2008

La lettre Co d’Aurel et Christophe.



Aujourd’hui c’est notre dernier jour à AYITI et comme l’a dit Ricardo : « s’est passé trop, trop vite… » On a tous vécu tellement de choses que cette lettre écrite rapidement pour vous donner quelques nouvelles avant de partir en mer vers les îles désertes Vénézuéliennes, n’a pas la prétention de vous résumer tout notre séjour en Ayiti, toutes nos rencontres et toutes nos émotions !
Déjà avec Aurel on a vécu des choses très différentes, moi je suis resté tout le temps sur le bateau et lui après une semaine à bord est parti vivre chez « Rejet » le charpentier de marine. Lui maintenant a des boutons de moustiques et moi pas !
Cette semaine chez rejet , c’était très intéressant, j’ai vécu avec la famille et j’ai accompagné Rejet dans ses travaux, j’ai appris pas mal de choses sur la pêche, sur la manière dont ils cultivent la terre et sur la charpente marine. Ce qui a été le plus dur ça a été de m’habituer au régime favorisé (manger à part, d’être un invité !) qui m’était accordé dans la famille et qui était dur à accepter par moments. Je me suis aussi fait des amis qu’il a été difficile de quitter.
Les autres jeunes qui ont eux aussi passé une semaine en famille ont apprécié l’expérience de manières différentes.
Amélia ne s’est pas sentie intégrée dans la famille où elle était et aurait aimé faire plus de choses avec les membres de celle-ci. Elle trouve, pour avoir vu des haïtiens de niveaux de vie différents, qu’il n’y a pas trop de solidarité entre eux et que c’est un peu chacun pour soi (et dieu pour tous ! Comme l’on dit ici). Elle reviendrait bien comme volontaire à l’orphelinat.
Solène a eu du mal à se retrouver seule dans une famille et la misère de celle-ci l’a mise mal à l’aise. Les relations entre eux n’étaient pas faciles et elle a passé la fin de sa semaine dans une autre famille où elle s’est sentie mieux. Elle a beaucoup appris et trouve que les mauvais moments l’on fait avancer.
Stevie a beaucoup aimé cette semaine, les choses qu’il a fait et les personnes rencontrées lui ont plu. Il trouve que le fait d’avoir été avec Amélia l’a aidé à mieux s’intégrer. Il est d’ailleurs retourné la semaine suivante dans la même famille pour passer la fête des mères avec eux.
Ricardo a passé que des bons moments et trouve que ses 12 jours sur l’île à vaches sont inoubliables. Il a aimé tout ce qu’il a fait avec les gens et pense que cette escale restera la meilleure. Il compte revenir un jour (« moi si je reviens, je me marie »).
Quentin s’est senti comme chez lui là où il a passé la semaine. Il a aimé partir à la pêche et faire des balades à cheval. Il a eu un très bon contact avec les gens et lui aussi espère revenir.
Quant à Thomas, il vous a déjà parlé de sa semaine dans la dernière lettre collective.
Sur le bateau, nous avons fait des sorties avec les enfants de l’orphelinat, c’était super ! On se trouvait une jolie plage, en naviguant les enfants apprenaient à barrer. Ensuite on faisait des jeux avec eux dans l’eau et sur la plage ! Vraiment des bons moments, avec des regards échangés, des rires et de la joie… Francis sortait la guitare et la journée se finissait en chansons !
On a fait des projections à l’orphelinat pour les enfants : « Kirikou » et « le Cirque » de Chaplin et là aussi du partage d’émotions, des rires et des souvenirs qui resteront car c’est cela qui est important, ces quelques moments partagés avec tous ces « timouns » (enfants) qui manquent surtout d’attention.
On a aussi fait une clinique mobile sur un des îlets de pêcheurs avec sœur Flora où c’était beaucoup plus calme qu’il y a deux ans. (Voir le petit film-lien sur le site grandeurnature.org).
Pour l’équipage c’était aussi l’occasion de fonctionner et de vivre à moins nombreux, tout le monde devait être efficace et l’on s’est quand même bien marré ! Entre les navigations, les baignades, le linge à laver sous la pluie battante ou dans l’annexe pleine d’eau, sans parler des parties de belote du soir…Et toutes les discussions sur la vie, l’amour, les vaches…
Quel est le sentiment de chacun sur cette escale à la veille de notre départ :
Kelig : « Par rapport à il y a deux ans, j’ai l’impression d’avoir eut plus de temps avec les gens de l’île. De pouvoir plus me poser, d’être disponible. J’étais contente de revoir Myriam (qui est partie habiter aux Cayes). La vie est un peu plus difficile qu’il y a deux ans, et là on avait le temps de discuter avec eux de ces difficultés. »
Solène : « J’ai bien aimé me balader et rencontrer des gens, mais je n’ai pas vraiment créé de liens, car les gens te demandent toujours quelque chose… De l’argent, des choses (bagay), te marier… L’île parait pleine de ressources, on peut y planter plein de choses, c’est une belle île. Mais, il n’y a pas d’organisation, l’école ne sert à rien et coûte très cher. J’ai beaucoup appris ici. »
Amélia : « Si je n’avais pas passé les trois derniers jours à l’orphelinat, je t’aurais dit que ce n'était pas une escale que j’ai beaucoup aimée ! C’est un bel endroit… Mais c’est les gens. Je les trouve tristes et je n’aime pas l’approche qu’ils ont avec nous, toujours nous demander des choses. À l’orphelinat, j’ai aimé être avec les petits, me sentir utile avec les handicapés, je ne pensais pas que ça allait me plaire autant ! »
Michel S : « Je ne suis pas fait pour cette île, pour des raisons philosophiques ! On est vite transformé endeus ex machinaà avoir le pouvoir d’aider certain et donc de décider de leur sort alors que tous en ont besoin. J’ai retrouvé la difficulté que j’avais eue en Afrique du sud, parce qu’on est vu comme des blancs riches’. Et comme moi ce que j’aime dans le voyage ce sont les rencontres et pas l’aide au développement (sinon je bosserais dans une ONG), et bien le compte n’y est pas tout à fait. »
Wilfried : « Je ne m’attendais pas à une relation comme ça avec les gens, que des sollicitations, pas d’échanges. Par contre je suis impressionné par la culture de la navigation à voile qu’ils ont conservé ici. »
Quentin : «J’ai eu plus de relations avec les gens qu’en Casamance, j’ai pus plus parler avec eux car on a la langue commune, j’ai fait plein de rencontres, je me suis bien amusé. »
Thomas : « Moi je n’ai pas fait trop trop de rencontres, contrairement à Quentin j’ai préféré la Casamance. »
Ricardo : (la bouche pleine de mangue) « J’aime cette île, j’aime la vie à Canobert, les activités, la pêche, les soirées, le foot, aller chercher les mangues, la famille de Brédinor, il y a toujours quelque chose à faire. »
Morgane : « Pour moi c’est toujours une escale très forte. Mais je l’ai mieux vécu qu’il y a deux ans, j’ai eu plus de relations avec les gens, mais aussi avec plus de conscience de la réalité d’ici et toujours plein de réflexion sur ce que l’on y apporte. »
Francis : « Impression d’un grand contraste entre… Une déception quand même alors que j’étais content de revenir. Mais de voir que le pays est toujours dans le bordel est une déception par rapport aux gens que je connais leur position sociale a un peu régressé. Ce qui est bien c’est le sourire des gens mais je n’ai pas eu beaucoup de conversations sérieuses à part avec Herman et Angelina, une famille stable et soudée. Mais sinon c’est beaucoup la main tendue et la tête baissée. (Il se lance dans un discours sur la politique et la révolution nécessaire etc.…) »
Stevie : « C’était bien de ne pas être tout le temps au bateau, on faisait plein de choses avec les gens comme en Casamance. Moi je n'ai pas passé beaucoup de temps à l’orphelinat, j’aurais voulu en passer plus je ne connais personne là-bas. »
Christophe : « Moi je pense qu’ici plus qu’ailleurs, on reçoit aussi en fonction de ce que l’on donne !Et je n’ai pas dis’combien on donne ! »
Aurel : « Moi je suis un peu partagé, j’ai aimé les moments passés avec les gens auxquels je me suis lié mais comme les autres un peu agacé par les sollicitations incessantes. Sinon j’aime beaucoup l’île à vache, ses paysages et sa diversité. »
Voilà, chacun a vécu des choses très différentes et nous avons désormais tous notre propre point de vue sur l’île à vache.
Certains ont hâte de prendre la mer et d’autres sont tristes de partir.
Une navigation au près nous attend, nous allons traverser toute la Mer des Caraïbes du Nord au Sud, trois semaines de mer et d’îles désertes, avant Margarita d’où partiront les prochaines nouvelles, encore deux mois de voyage… L’aventure continue !
Christophe et Aurel.