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25 juin 2019

Lettre collective Horta- Michel & Louis


Nous arrivons à Horta le 16 juin (bon anniversaire Jade) au soir, à 19 h. La navigation depuis Florès a duré 27 heures : beaucoup de grains, de la pluie, de la pluie et...de la pluie. L’équipage est donc bien content de passer une nuit, enfin, au sec.
On mouille donc au milieu d’une multitude de voiliers, car la marina semble pleine. Bon, c’est pas fini : le guindeau ne fonctionne pas. Pas de problème pour mouiller, mais si on doit relever l’ancre, faudra le faire à la main . Donc, Michel décide de réparer de suite. On ne sait jamais si le vent se lève fort et qu’il faille bouger de là…Ils s’y mettent à deux avec Christophe. C’était le porte-fusible qui pissait la rouille sous un camouflage de scotch !!!
Le lendemain, la liste des travaux à faire est conséquente ; sans parler des lessives, car certains n’ont plus rien de sec. Il faut recoudre la G.V. (l’ancienne déchirure s’est partiellement ré-ouverte. Le Yankee est coupé en deux à deux mètres de la tétière (ça, on va le sous-traiter à un voilier, car il faut une machine pour coudre dans les renforts). Il faut  remplacer, encore une fois, les sangles de coulisseaux de G.V., remplacer un mousqueton de trinquette, faire des surliures aux bosses de ris de cette dernière, faire les vidanges, changer les filtres.
Bref, pour Michel, ce sera randonnée-bateau, y a trop de taf ! L’après-midi, c’est 2h1/2 de couture  avec Loanita, graissage de winch...etc.
Le soir Louise et Benjamin nous rejoignent. Elfie, ancienne jeune, actuelle trésorière de l’asso et qui travaille comme instructrice de plongée sur l’île d’à coté, est avec nous depuis le matin. C’est de la bonne ambiance, autour d’un gratin de morue  pour dîner.
Le lendemain, 19 juin, c’est le départ pour les randonnées : certains sur l’île de Pico, d’autres restent sur l’île de Fayal.
Loanito reste à bord avec Michel pour avancer la fresque que, traditionnellement, chaque équipage doit réaliser sur les murs du port. Ainsi, les digues, les murs, les bancs sont recouverts de dessins qui se superposent depuis des dizaines d’années. Grandeur Nature en a quelques-uns, un peu partout. Michel a fait son premier dessin, ici, en 1981 !
Il y a aussi du boulot en mécanique à bord et comme Loan est responsable « méca », il file un coup de main pour les vidanges et les changements de filtres.
Pas de bol, en changeant un filtre gasoil, le téton mâle du porte-filtre se pète ! 
Bien sûr, ce porte-filtre ne se trouve pas sur Horta, mais Michel trouve un tourneur-fraiseur qui va ré-usiner la pièce.
Loan dessine. N’étant plus que deux à bord, les voisins invitent Loan et Michel à déjeuner. C’est sympa et Sonia, la voisine, cuisine très bien.
L’après-midi, les vidanges sont faites et les filtres à huile remplacés. Le soir, après une bonne journée de bricolage, c’est pizza avec les voisins. Le voilier (l’artisan qui répare les voiles) a ramené le Yankee qui était coupé en deux. La réparation est bien faite avec un renfort en spectra. C’est du bon boulot et, de toute façon, sans machine à coudre, on ne pouvait pas le faire nous-même.
En fait, la fin d’une expédition se traduit toujours par beaucoup de bricolage et, plus particulièrement, beaucoup de travail pour le responsable voiles. Loanita a pas mal bossé avant son départ en randonnée. Elle aura donc mérité les frites dont elle rêve depuis des semaines et qu’elle aura demain soir à son retour au bateau. En effet, un groupe reviendra le jeudi 20 chercher Loan afin qu’il profite un peu des randos sur l’île et il laissera Elio avec Michel pour terminer les changements de filtres (il veut progresser dans son apprentissage de la maintenance d’un bateau ; ce qui est cohérent avec le bac-pro qu’il envisage, à présent, de passer). De plus, il y a encore de la réparation de voile à terminer (sangles de coulisseaux) et Elio a décidé, de lui-même, de filer un coup de  main à Loanita, débordée pour les raisons pré-citées.
Le jeudi midi, Loan et Michel sont encore invités à déjeuner par les voisins !
La journée se passe en peinture pour Loan et bricolages divers pour Michel. C’est encore un jour de fête religieuse aux Açores et il faudra attendre demain pour récupérer le porte-filtre ré-usiné.
Fin d’après-midi,Ben, Elio et Loanita reviennent, comme prévu, au bateau ; afin que loanito puisse partir, à son tour, en rando. Elio restera à bord avec Michel pour aider aux nombreux travaux de matelotage, ainsi que de mécanique. Loanita a ses frites pour le dîner, c’est la fête !!!
Le vendredi 21, c’est couture avec Elio, récupération du porte-filtre, changement des filtres G.O., remplacement des deux sangles de coulisseaux de G.V.
Le soir, Amélia et Tim rentrent plus tôt que prévu. On dîne tous les quatre à la pizzeria du coin.
Le lendemain, samedi 22, Elio part avec Amélia et Tim pour une balade au jardin botanique. Encore un peu de couture pour Michel. Déjeuner sur le bateau d’à coté, comme d’hab’.
Le soir, tout le monde rentre de randonnée : rangements du matériel, douches . On se raconte les balades des uns et des autres. Ceux qui étaient sur l’île de Pico ont ramassé pas mal de pluie et n’ont pas pu gravir le mont le plus haut du Portugal. 
Tout le monde étant à bord, on peut souhaiter à Maya un bon anniversaire, lui donner ses cadeaux et les lettres que sa famille avait fait parvenir en République Dominicaine, pour les lui donner seulement à son anniversaire et, comme c’est la journée de Maya, c’est elle qui choisit le jeu du soir : ce sera une partie de tarot.
Le lendemain, Dimanche 23, c’est lessive pour les randonneurs, courses de bouff’, écriture des textes...etc. Faut pas chômer, si on  veut partir le lendemain pour Sao Miguel…

Résumé rando Louis, Océ, Maya
Une randonnée sur l’île de Pico. Une première journée de marche sous le chaud soleil des Açores.  Une déception de ne pas pouvoir monter le mont Pico. Quelques nuits en camping, des églises visitées et du bon  fromage de Sao Jorge. On retrouve Louise, Mickaël et Elfie pour l’anniversaire de Maya. Plongée, grottes, frites maison, fête ont constitués cette belle journée. Une bonne rando et des beaux moments partagés. 

Résumé Rando Amélia- Tim
Nous avons fait le tour de l’île de Fayal en 3 jours. Les gens aux Açores sont très gentils. Il y a plein de vaches dans les prés et pleins d’animaux différents.Nous avons vu des jardins fleuris magnifiques, époustouflants, féeriques, à ne pas croire. Nous avons découvert des paysages entre volcans et prairies. Nous sommes rentrés un jour en avance pour visiter le jardin botanique qui se trouve près du bateau. Nous y avons pique-niqué dans ce jardin extraordinaire (Cf la chanson de Charles Trenet). Voilà ! Tim a fait, comme d’habitude, des blagues. On s’est bien marré (montante). On reviendra (Inch Allah)...   

Résumé Randonnée Benjamin, Elio, Loan et Loanita
Tout d’abord Benjamin, Elio et moi partons randonner sur l’île de Faial.
Le premier jour on marche beaucoup mais on s’arrête tôt à la praia da norte pour se baigner, une douche à l’eau non salée plus des jeux au parc infantile municipal et jeu de carte. 
Le deuxième jour ce sera plus calme nous rentrons à Horta mais passons vers le Nord Est de l’île pour que Elio fasse tout le tour. Retour au bateau le repas à été FRITES ! (pour remonter le moral  de Loanita)
Le troisième jour nouveau groupe avec Benjamin, Loan x2. Là, on repasse au même endroit au début pour que Loan regarde la grotte que nous avons faite avec Elio et la coulée de lave refroidie au phare de Capelinhos. Nous dormirons au camping de Salao le seul gratuit sans besoin de pièce  d’identité.
Le quatrième jour nous partons pour la Caldeira. Loan(ita)

Résumé randonnée Mickaël et Louise
Premier départ pour Louise. Un peu à l’arrache sans hamac, sans carte, ni carte bleue, mais heureusement on avait des vitamines (#Christophe). Départ émouvant pour Mick, voyons ce que ce départ bringuebalant va donner. On aura écourté, reporté voir supprimé certaines de nos ascensions. La pluie à nos trousses, des nuits sur du dur ou mouillées, trois kilos de pommes de terres en main, on finira en beauté par une belle plongée, une chouette randonnée et un fish and chips bien mérité.   

Conclusion: Les randonneurs sont revenus contents de leurs balades et le bateau est réparé. 
Notre fresque est certainement une des plus belles que nous ayons réalisée. Beaucoup de marins sont passés la regarder et féliciter les artistes du bord. Horta a tenu parole. Il y a dans ce port une ambiance à nulle autre pareille, un parfum de solidarité et puis, les traces laissées par des centaines de marins sur les murs du port en font un lieu particulier. Nous reviendrons….
Michel et Louis


19 juin 2019

lettre de Florès- Maya et Océane


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        Flores ou l’île aux fleurs de toutes les couleurs

C’est Elio qui a devancé Mickaël, de 1h et 7 minutes, pour les pronostics, nous sommes arrivés dimanche en fin de matinée. Malheureusement c’est dimanche et férié le lendemain, alors nous allons attendre pour les légumes et le fromage frais. Mais grâce à Marco, le gérant d’un magasin nous ouvre ses portes pour l’achat de 2, 3 bricoles. Et oui c’est ça habiter une petite île de 3500 habitants.
Marco et Camille sont des amis de l’association depuis quelques années. Ils sont français et ont 4 enfants, habitent à Lajes et nous ont accueillis comme des rois.
D’ailleurs dés le deuxième soir nous avons mangé chez eux. Puis le jour suivant les groupes de randos ont été tirés au sort pour partir marcher sur l’île et passer du temps sur le terrain de Camille et Marco. Ils y cultivent quelques arbres fruitiers et y élèvent des moutons. Nous les avons aidé à clôturer et défricher certaines parcelles. La « canaroca » est une plante invasive qui fait beaucoup de dégâts sur l’île ; ainsi maintenir les terrasses de ces nombreux terrains en pente nécessite beaucoup de travail à la main. Malgré ça les sentiers de randos restent très bien entretenues. Nous avons arpenté monts et vallées à la découverte de nombreux paysages toujours plus verdoyants. Une belle île qui valait le coup de s’y arrêter !
Le vendredi tous les groupes se retrouvent au bateau et constatent les dégâts : la jupe est déchiquetée à cause d’une amarre rompue et d’un par-batte décroché. Michel utilise notre super résine waterproof ce qui étanchéifie tous ça, on répare quelques matos de camping et on se compte nos aventures. Le soir même, en guise de remerciement, Camille et Marco nous ré-invite pour un barbecue géant, autant dire que l’équipage est ravie !
Quelques courses pour la journée de nav’ qui nous sépare de Faïal, le bateau prêt, nous voilà partis pour une sacré aventure. Plusieurs merdes surviennent : une sangle de coulisseau est cassée, le yankee déchirée, la poulie du palan de GV cassée, une déchirure sur la Grand Voile… En plus de ça nous sommes au prêt, il pleut, les vagues mouillent
jusqu’au barreur (ou Maya « de la tête au pied »). Tout le monde baigne dans son ciré et les trois seaux sont mobilisés.
Comme quoi 28 heures de navigation peuvent être bien pire que 351 heures de traversée.
Arriver à la marina est un grand soulagement pour tout le monde, en plus des lasagnes chaudes sont les bienvenues pour nos estomacs vides bien que nous devons réparer le guindeau.
Aujourd’hui on se prépare à accueillir Ben et Louise qui nous rejoignent dans la soirée.
Maya et Océane

9 juin 2019

-La traversée de l’Océan Atlantique Nord, à la voile (ou presque)- par Loanita et Christophe


-La traversée de l’Océan Atlantique Nord, à la voile (ou presque)-

Même si nous ne sommes pas pressés par le temps.
J’aimerai que souffle toujours ce vent.
Que les vagues ne mouillent que notre avant.
Sans aucun grains, noir ou blanc.
Toujours porté par ce fort courant.
Qui nous pousse vers le levant.

Le long des côtes d’Amérique du Nord.
Nous voguons sans tirer de bord,
Je dis cela sans tenter le sort.
Nous voyons les dépressions éclore.
Qui nous mènerons à bon port.
A Florès île à l’Ouest des Açores.                                         Christophe


Nous avons 2 600 milles, au moins, en ligne droite à parcourir pour arriver aux Açores à Flores, qui signifie fleur en portugais. Mais entre nous et les Açores, il y a l’Anticyclone du même nom, alors nous partons pleine Ouest vers la Floride. Là nous trouverons le Gulf Stream, ce fabuleux courant qui naît dans le Golfe du Mexique et qui avec ses eaux chaudes préservent les côtes d’Europe du Nord des glaces. Ce qui fait qu’en Bretagne il n’y a pas d’esquimaux, mais des bretons
(et des phoques...).
Nous allons profiter de cette masse d’eau qui remonte le long des côtes Etats-Uniennes, à la vitesse de trois nœuds dans sa veine centrale, pour contourner ce fameux Anticyclone. Ensuite une fois au Nord nous devrions attraper les dépressions qui arriveront par le Nord-Ouest du Cap Hatteras. Mais pour attraper le courant, il nous faut d'abord faire 24 heures de moteur et une ultime escale gasoil-course sur la dernière île des Bahamas.
A partir de là commence vraiment la traversée de l’Atlantique Nord à la voile ! Tatam ! Pfui (c’est le vent).
L’envie générale de l’équipage est d’avancer vite et de battre le record du bateau, pour une traversée retour.
Certains trouvent une activité à faire collectivement, des jeux, que le Loan aide à préparer :
- Un débat mouvant, pour ou contre : « Un manchot à bord du GN, ou un chien... »
- Un portrait chinois : « Si tu étais un animal, une musique... »
- Téléphone arabe: « Un article lu, une personne écoute attentivement et doit faire un résumé à une seule autre personne, ainsi de suite, à la fin on compare avec l’article original ». Ou encore
 - Jeu du devine tête : « chacun a un papier qu’il ne voit pas avec écrit dessus un personnage : « Pinocchio, Fiona, Raspoutine, Félix de GN... »

Tous les jours, la lecture collective d’un livre dont le titre est : «Deux graine de cacao » (de Évelyne Brisou-Pellen). « Un garçon se prénommant Julien a été adopté en Haïti par des parents qui travaillent dans une chocolaterie en France. Lui découvre par hasard son adoption et décide de s’embarquer sur un bateau pour partir à la recherche de son histoire ».
 On ne vous en raconte pas plus, vous n’avez qu’à le lire, nous ça nous a plu, même si la fin a fait pleurer Christophe ! (Loanita ça l’a fait marrer, elle n’a pas de cœur, même elle s’est moquée de moi).
Après les quatre jours, porté par le courant vers le Nord, nous avons gagné une dizaine de degrés de latitude et nous avons perdu l’équivalent en température.
Le temps est un peu humide et dès que le soleil pointe son nez, vite, le pont est décoré de draps colorés (et moisis).
Les nuits sont fraîches autant que l’eau, pour les quarts les pantalons, les bonnets, les écharpes et les polaires ont été sortis.
Nous avons commencé un nouveau livre en lecture collective « Le nuage vert » de A.S.Neill.


Plus nous nous rapprochons des Açores, plus le vent tombe et la mer se calme, normal nous avons fini par rencontrer l’Anticyclone !
La moyenne diminue, de 200 milles par jour nous ne faisons plus que 130/140 milles…et même 108 !
La date d’arrivée augmente, nous ne battrons pas le record de temps et de vitesse de la traversée, mais pour ce qui est de la transat retour la plus calme de GN, là c’est sûr on a une sérieuse option !

En plus sur les derniers jours les dauphins nous rendent  visitent de jour comme de nuit !
Nuits sans lune, mais éclairé par la voie lactée dans le ciel et le plancton luminescent dans la mer.

Nous guettons sur le baromètre la baisse ou l’augmentation de la pression qui nous indiquera la sortie de l’Anticyclone et l’arrivée du vent.


Et puis, quand le vent disparaît, le moteur tribord prend le relais, nous sommes maintenant assez proche pour faire toute la route mécaniquement.
Dernière nuit de quart, le faisceau du phare qui se devine à plus de 40 milles et au matin les falaises de l’île, encore 4 heures de moteur. Nous aurons mis un peu moins de 19 jours (dont plus de 3 au moteur)  pour traverser cet Océan qui ressemblait plutôt à un lac, surtout la dernière semaine.
Il est enfin temps de crier : « Açores, Açores, Açores... ».

-Entre le 21 mai et le 09 juin 2019 en mer-
Christophe et Loanita

7 juin 2019

le 07/06 à 19h 35

Ils n'ont jamais été aussi proche de leur but...

5 juin 2019

05/06 à 15h25


Les Açores sont toutes proches, ils approchent un peu plus chaque jour de l'arrivée,
ces Iles perdues beau milieu de l'atlantique.

4 juin 2019

Le 03/06 à12:21


Le bateau est toujours au beau milieu de l'atlantique, grand ciel bleu et pas de vent. C'est l'anticyclone des Açores, le vrai! Dans cet mer d'huile c'est le temps rêvé pour l'observation des globicéphales et des dauphins qu'ils croisent en chemin ou qui viennent jouer à l'étrave.