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25 novembre 2008

Lettre collective n°2. Boris de Guyane




Bonjour à tous !
Nous étions encore en navigation lors de la précédente (et première) lettre collective, il y a seulement douze jours… Cela paraît déjà si loin!
Alors, il y a douze jours, nous trempions notre premier leurre dans l’Atlantique sur lequel nous ne comptions heureusement pas pour manger : en effet nous ne sommes pas les rois de la pêche à la traîne... Nous avons donc mangé du thon en boîte!
Il nous est arrivé, juste après la dernière lettre, quelque chose d’incroyable: seulement quinze jours de navigation dans les pattes et nous découvrons ce que les marins appellent la « pétole », la vraie ! Les voiles dégonflées, une mer d’huile, et nous, seuls, sans terre en vue, arrêtés au beau milieu de l’océan. C’était magnifique, mais nous nous inquiétions un peu pour la date de notre arrivée en Guyane… L’équipage écolo grimaçant a dû s’en remettre au moteur pour avancer. Nous avons profité de l’absence de vent pour découvrir les joies de la plongée dans les eaux bleu marine de l’Atlantique, observant les rémoras collés au bateau depuis quelques jours déjà, ainsi que zoo et phytoplancton. « Ben, Morgane, Seb, c’est des poissons ? » s’écrièrent les jeunes impressionnés par leurs capacités d’apnée. Un bon moment dont nous nous souviendrons certainement.
Et puis le cinq novembre, en fin de journée, alors que nous étions presque arrivés, le vent se remit à souffler. Il ne nous fut d’aucune utilité, car avancer trop vite nous aurait fait arriver la nuit en Guyane, et nous ne pouvions remonter le Maroni qu’aidés par la lumière du jour…
À la fin du dernier quart, nous nous sommes tous levés: nous étions à la première bouée qui délimite le chenal qui remonte le Maroni, permettant d’éviter de s’échouer sur un des nombreux bancs de sable qui le parsèment. Les eaux bleu marine et turquoise que nous connaissions s’étaient changées en un marron « chocolat à l’eau », d’une opacité impressionnante. Nous sommes donc rentrés dans le chenal, slalomant entre les bouées, et découvrant à bâbord la densité de la forêt Amazonienne que nous longions, ainsi que les nombreux cris d’animaux qui en émanaient : c’était superbe ! Après six heures de remontée à la voile, nous arrivons enfin à St Laurent du Maroni : cela faisait une semaine que nous n’avions foulé la terre ferme. Nous avons appris que tout ici a été construit par des bagnards. Après une journée de marché et supermarché ainsi que la découverte (obligatoire) des délicieux jus de fruits locaux, nous mettons les voiles (au moteur) vers l’ADNG (Association pour la Découverte de la Nature en Guyane), accompagnés par Cédric qui y travaille et que nous connaissons déjà des Bourdils. Il compte rejoindre l’équipe Grandeur Nature les derniers mois de l’expédition, mais c’est une autre histoire…
Nous avons donc redescendu un petit bout du Maroni avec Grandeur Nature, puis avons pris une petite crique (bras de fleuve dans la forêt) que nous avons remontée: il n’y avait plus autour de nous que de la forêt: le paysage m’émerveille ! Nous avons ensuite bifurqué sur une crique encore plus petite et avons mouillé au moment où elle se divise encore en deux : avec notre catamaran de quinze mètres et notre tirant d’eau d’un mètre, il serait peu raisonnable de continuer, et puis nous sommes tout près de notre destination. La soirée se passa sur le bateau, où le calme ne fut troublé que par le bruit des singes, des oiseaux, des cigales (à dépayser un Marseillais !) et la voix de Cédric qui nous expliqua que faire ou ne pas faire dans la forêt et nous donna un aperçu de ce que nous ferons.
Le lendemain, nous découvrons l’ADNG : un abattis (clairière artificielle) parsemé de quelques carbets : deux pour suspendre des hamacs où passer la nuit, un qui fait office de cuisine et un grand carbet pour manger, jouer et vivre, le tout relié entre eux et au ponton donnant sur la crique par des caillebotis. Romy est comme une folle, je n’en crois pas mes yeux !
Après une balade dans la mangrove (forêt de palétuviers dont les racines plongent dans l’eau), sautant de racines en racines, quelques baignades pas très rassurées dans les eaux infestées (soi-disant…) de caïmans et de piranhas, un bon repas et une première nuit en hamac, nous sommes partis bivouaquer dans la forêt, accompagnés par Amini, un Bouchinengué qui travaille à l’ADNG et nous raconte tous les secrets de la forêt Guyanaise. Après une deuxième nuit, toujours en hamacs, mais cette fois suspendus aux arbres, la pêche au filet fut miraculeuse : huit machoirans et un piranha, qui furent dévorés le midi, fumés au feu de bois.
Après un retour au bateau et une nuit sur celui-ci, nous avons quitté « Crique rouge » avec Grandeur Nature et sommes repartis à St Laurent où nous avons formé deux groupes : Morgane, Elodie, J-B, Romy et Olivier sont partis à Apatou, un village plus haut sur le Maroni (à deux heures de pirogue), alors que nous sommes restés bricoler sur le bateau avec Seb, Ben et Luigi.
Une association de voile locale nous a prêté une Caravelle (petit voilier d’environ cinq mètres pouvant accueillir cinq à six personnes) et nous avons découvert avec bonheur la voile légère.
L’ambiance est bonne, dans l’ensemble, malgré quelques échauffourées et pas mal de larmes à l’arrivée de certaines nouvelles de la métropole…
Tout l’équipage vous salue chaleureusement sous le soleil de l’équateur (à quelques degrés nord près…) et pense à vous !
Les prochaines nouvelles arriveront au départ de la Guyane, d’ici une quinzaine de jours. Boris.

8 novembre 2008

A la découverte des poissons qui volent!!!



Nous venons de recevoir ces nouvelles du bateau. Ils sont arrivés à St Laurent du Maroni hier et partent dès demain à la découverte de la forêt Guyanaise en compagnie de Cédric!

L’avion atterrit. Ça y est, nous sommes en Martinique. Dès qu’on sort de l’aéroport, d’un seul coup, une grande chaleur vient vers nous. C’est trop beau. Nous sommes montés sur le bateau. Il est bien. Ça va être notre maison pendant 9 mois. Aujourd’hui je vous écris et nous sommes en navigation vers la Guyane. Ça fait maintenant deux semaines que nous vivons ensemble. Nous avons appris à barrer (c’est-à-dire conduire le bateau), à hisser les voiles, à allumer le moteur, à relever l’ancre, à régler les voiles. Nous avons appris à sentir d’où vient le vent et à savoir de quelle direction viennent les vagues. C’est super d’apprendre ces nouvelles choses. À l’île Grenadine, nous avons vu des grosses tortues. Sur l’océan Atlantique, nos amis les dauphins sont venus jouer devant le bateau. C’est comme un rêve, c’est merveilleux. On a découvert que certains poissons volaient, on ne voulait vraiment pas le croire. C’est drôle et intéressant. Nous avons fait plusieurs escales : l’île Moustique, ou l’eau est turquoise, Tobago cayes, où nous avons vu les tortues et où l’on s’est fait manger par les moustiques. À Petit Saint Vincent, Jean-Baptiste et Luidji ont cassé leur première noix de coco. C’est une très belle île. Nous nous sommes bien amusés ; nous avons fait une bataille de sable. Puis la dernière escale : Tobago, où nous avons fait des courses. On croyait qu’on était dans un film Américain. Puis nous sommes partis en navigation vers la Guyane. Ça fait déjà cinq jours. On est passé du mal de tête (surtout moi) au mal de ventre (pour Luidji). Mais 5 jours après, on commence à s’y faire. Ce matin nous avons sauté à l’avant du bateau, puis on s’accrochait à l’arrière pour remonter. On a découvert les quarts de nuit. Le ciel plein d’étoiles et les météorites tombant dans la mer. Incroyable !
Du bout de la mine de mon stylo, avec la mer bleue, le ciel bleu, quelques nuages blancs, toute l’équipe de Grandeur nature vous salue, en pensant très fort à vous…
Romy.