Eh oui, nous sommes le 17 janvier et nous quittons l’île Royale en direction de Saint-Laurent du Maroni. Nous verrons notre 1ère bouée d’eaux saines à 11 h par babord; la couleur de l’eau passe du vert clair à marron bien foncé ! Nous mettons 5h pour remonter le Maroni. Tout au long, les paysages de forêt amazonienne sont fascinants. Tout l’équipage est intrigué par tout ce vert ; nous arrivons vers 5h30. On est en mode “speedy GN” pour mouiller juste avant un grain ! “L’eau verdit, jaunit, puis finalement, maronit. La marée est descendante, donc on avance pas bien vite avec nos 1,5 noeuds de courant dans la tête, mais on reste quand même à la voile. Plus tard on arrive dans l’embouchure et on se retrouve vite à remonter le fleuve. Une bouée passée, on cherche la suivante à l’aide des jumelles, entre empannages et virements de bords, on est tous sur le pont à observer la mangrove et à scruter cette forêt qui pour la plupart de l’équipage, nous est inconnue. Quelques miles avant l’arrivée, on met les moteurs, on affale les voiles, on plie, on range, on met le taud. Premières « douches » à l’eau du fleuve, les premiers seaux sont surprenants mais finalement, on s’y fait. L’eau douce, même marron, c’est agréable ! Puis ça y est, on est à Saint-Laurent, à côté d’une épave envahie par la végétation, on peut mouiller. Une rapide manoeuvre et hop, tous aux abris ! C’était moins une, une averse s’abat sur nous.”Evolène. Le lendemain, c’est le 19, c’est samedi jour de marché. Multitudes de fruits dont quelques uns nous sont inconnus et puis grand bol de soupe pour tout le monde. Les estomacs, même les plus grands, sont rassasiés … “Dans le marché couvert nous montons à l’étage et réservons 3 tables. Enfin tout le groupe réuni, nous commandons des soupes chinoises. Il y a le choix entre : Crevettes, Viandes et « Spéciale » (Crevettes et viandes) et seulement 2 tailles, moyenne et grande. Quand les soupes arrivent, la moyenne fait au moins 2 litres et la grande 3 litres, nous l’accompagnons d’un jus de maracuja glacé. Pour une fois même les goinfres ont du mal à finir ! Nous profitons du repas pour continuer à discuter avec Cédric…”Christophe. Lettre collective du 17/01/13 au 04/02/13 “L’escale en Guyane” Une fois les courses faites, GN déménage direction l’ADNG. (Association de Découverte de la Nature en Guyane, dirigée par Cédric, ami de l’association et notre guide tout au long du séjour). “Aujourd’hui, on déménage. GN rejoint la crique Annette pour se rapprocher de l’ADNG. Pour un déménagement, c’est un déménagement ! Navigation au moteur dans les méandres de crique Boeuf-Lamentin, crique Vache et crique Rouge. Il y a du marron : l’eau, du vert et encore du vert. Ça se rétrécit et les arbres sont toujours aussi hauts et aussi denses. Coup d’oeil sur la carte IGN. Ça doit être là, on mouille !!” Tit. 1ere journée à l’ADNG avec balade en forêt l’aprésmidi et une session bivouac et première balade nocturne avec les bons conseils de Cédric, il y aura aussi une session pêche aux filets, sait-on jamais … “Cédric nous dévoile quelques noms de la flore locale, notamment des cas particuliers comme les lianes, les plantes épiphytes ou les mélastomatacées avec lesquelles on peut s’essuyer les fesses, ou encore du bois d’encens et un ficus étrangleur qui pousse sur un arbre jusqu’à le faire disparaître entièrement ! C’est un cas de plante hémi-épiphyte. C'est-à-dire qu’elle pousse sur un arbre mais elle devient elle-même un arbre en grandissant. Cédric identifie quelques chants d’oiseaux mais il est bien difficile de tout retenir ! Il agrémente la balade de quelques jeux sensoriels comme marcher les yeux fermés ou pieds-nus pour ressentir, toucher, sentir et écouter la forêt. Chouette expérience ! De retour au campement, je pars poser un filet dans la mangrove avec Simon, à la rame. Il faudra se lever au petit jour pour le relever, avant que les poissons ne pourrissent, tout un programme ! 


On se prendrait vite pour des aventuriers de l’extrême dans ce genre de contexte. On entend un bruit dans l’eau, on se retourne vivement, prêt à voir le spécimen, mais ce n’était en fait qu’une branche tombée d’un arbre, ou un poisson sautant. Remarquez, vu la tête bizarre des poissons d’ici, en voir un sauter peut tout de suite relever du domaine de l’extraordinaire”Kélig. Durant le bivouac, il y aura la pêche, les balades de jours comme de nuits en canoës et une balade en forêt avec un guidage à la boussole. “Kévin et moi partons avec Cédric ramasser les filets de pêche qui ont été posés la veille ! Nous levons les filets et quelques poissons nous saluent ! Voilà les filets sont remontés et nous rentrons au campement. Le programme de ce matin, c’est de faire quelques petits groupes et de partir en forêt avec une boussole. Le but est d’arriver au bord d’une crique, nous devons traverser la forêt, du campement jusqu’au bord de la crique ! Voilà, balade terminée. Ensuite, je pars pêcher avec Kévin. Kévin a la canne pour les petits poissons, moi j’ai la canne pour les pirayes (piranhas). Nous attendons un peu et voilà que le bout de ma canne se plie, je remonte la canne et un beau piranha y est accroché. Je le mets dans une bassine, car c’est assez sévère ces poissons- là ! ”Mike. Nous dirons au revoir au bivouac le 25 janvier au matin et retour au bateau. GN deviendra un grand séchoir à linge ! Une fois les affaires à sécher sur GN, nous filons jusqu’à l’ADNG pour se faire une grillade de poissons, sans trop perdre de temps car ce soir nous mouillons à l’embouchure du Maroni à Awala Yalimapo. Nous voudrions observer les tortues pondrent. C’est la saison, alors avec un peu de chance… “On s’est levé j’ai bien déjeuné. Un bon bol et la journée peut commencer. On commence par ranger les hamacs, les sacs, les bâches. Tout le monde se speed car on va partir en navigation. 3h pour arriver à Awala, une plage de Guyane, où il y a des pontes de tortues. Bref on se dépêche, range tout, embarque tout, dans les canoës, kayak et pirogues. On charge et par en ramant, bien 2h. Après efforts et épuisements, on arrive au bateau. Il fait chaud. On s’amarre au bateau et débarque tout. Hop, on fait tout sécher car la nuit dernière il y a eu un grain. On va manger à l’ADNG puis on revient au bateau. Manoeuvres, douches, lessives et tout ce qui s’en suit. On arrive, 3 h après, voilà la fameuse plage. On mange et on va faire un tour pour voir ce qui se passe.”Nina. Ce ne sera pas pour la première nuit, mais on aura tout de même fait la rencontre de Jean”Un hermite de la plage de Awala” “Donc c’est parti, allons voir Jean, Evolène vient aussi, on le trouve en pleine lecture, « l’arbre à rêves ». Il nous montre son campement, en forme d’oeuf, entouré de « pyé kajou » qui forme une belle baie bien serrée avec une sorte de chemin sableux qui fait le tour, et à l’intérieur, tout a une place. Il a aussi quelques cajous à l’intérieur, deux tentes, une pour dormir, une pour ranger ses affaires, mais quand je parle de tente, c’est une bâche tendue, rien de plus. Une petite place à feu, où il fait griller ses cajous. On a beaucoup parlé. Il nous expliqua que les gens du haut de la pyramide vivaient sur la sueur des autres, il nous disait de garder notre sueur pour nous, d’être égoïstes en somme. Il y avait du vrai dans ce qu’il disait, mais il faut quand même faire un bon tri, il a quand même vu dieu, je pense qu’il est un peu dérangé mais il n’est pas méchant, il est artiste un peu fou.”Simon. Notre deuxième tentative sera la bonne, nous verrons notre tortue et juste à côté de GN en plus…. “3 heures du matin, on a pris l’annexe. On est allé sur la plage. On a vu une tortue verte pondre, j’ai vu les oeufs. C’était tout blanc, on dirait des balles de ping pong.” Kévin. Nous quittons Awala Yalimapo, pour retourner nous cacher dans les criques.Direction Ayawandé, petit village Amérindien. La rencontre sera très riche, certains y verront des caïmans se faire dépesser, d’autres des singes se faire griller, nous ne gôuterons que les galettes de manioc. L’escale sera trés courte, le lendemain nous retournons à Saint-Laurent du Maroni. On refait les pleins (courses et eaux) en vue de notre prochaine traversée vers la Dominique. Mais ce n’est pas pour tout de suite... Yann, animateur et circassien, nous propose de venir s’entrainer avec lui. Du mât-chinois, sa spécialité, du jonglage en tous genres, de la slack line, du monocycle, des portés. Enfin de matinée notre numéro est presque prêt ! Grand merci Yann, on s’est bien marré... GN connait du monde en Guyane, notamment un certain Gilles. Un personnage à lui tout seul ! Il s’est installé sur un terrain à l’extérieur de la ville. Les jeunes de l’expédition dernière lui avaient offert un bon coup de main. A son tour, il voulait nous offrir quelque chose. Le rendezvous est pris, il vient nous chercher avec un de ses amis Jacques. Tout le monde dans les voitures et 10 minutes plus tard, nous voilà sur un joli terrain au milieu de la forêt. Il y a des arbres fruitiers et en bas du terrain un petit ruisseau. C’est son paradis et c’est vrai qu’on y est bien. Il ne doit pas chômer le bougre pour entretenir tout ça!! Il nous avait parlé d’inauguration, c’est pour de vrai, petits gâteaux, il connaît les moeurs de GN!!! Il levera le voile sur ce panneau au milieu du jardin, l’avenue Grandeur Nature, et nous l’offre. En retour Christophe lui offre le livre GN. Gilles est tout heureux, ça se voit, un peu ému même. Trés bon moment, merci Gilles. On reviendra!! Nous sommes déjà le 31 janvier, dernier jour pour les voeux, alors meilleurs voeux à Vous... Aujourd’hui, Robert nous balade en pirogue, direction Apatou et son saut (rapide en guyane). C’est sûr que ce n’est pas trés confortable voir même pas très stable. Mais Bob connaît le fleuve et son bateau. Une grande partie des marchandises transite par le fleuve et certaines pirogues sont franchement grande. Il y a aussi comme une ambiance de traffic moins légal. En effet, l’orpaillage est illégale en Guyane mais toléré au Suriname. C’est un métier très dur que ce soit par rapport aux conditions de travail mais aussi à cause des réglements de comptes qui se règlent avec les armes à feu!! C’est Bob, ancien orpailleur de ses 14 ans à ses 28 ans qui nous l’affirme. Elle est belle cette forêt qui défile sous l’impulsion du 40CV Yamaha. Tout ce vert où l’on sent la vie sauvage juste à coté... Nous croiserons même un paresseux, mais un vrai qui vit dans les arbres, pas un de ceux qu’il faut motiver tous les matins!! ça y est on retourne à la maison enfin je parle bien de notre crique. Nous décollons de Saint-Laurent vers 11 heures, le temps de faire les dernières courses. Après crique Boeuf Lamentin, crique Rouge nous voilà arrivé! Cette après-midi, Cédric viendra nous voir avec les enfants du club nature. L’équipage passera de 11 à 32 personnes pour l’après-midi. Mais ce sont aussi nos derniers jours en Guyane. Nous allons à l’ADNG pour un week-end de travaux et d’entretien. Nous partons en navigation lundi “cap sur la Dominique!!” Ce fut une escale magnifique, tout le monde en a pris plein les yeux!! Même si l’on a eu un séjour plutôt sec, notre équipage est lui un peu plus vieux, car trois membres de notre équipage (Simon, Nina et Christophe) ont pris un an de plus. Nous laissons la plume aux prochains. Les bretons Tit&Théo.
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