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4 décembre 2014

La vie à Fernando par Hélène et Chloé...


Bonjour à tous,


Fernando de Noronha est une petite île à 300 milles à l’Est du Brésil, encore en plein dans l’Atlantique. C’est un parc naturel, il y a donc beaucoup de poissons car les pêcheurs ne peuvent pas y pêcher. Des dauphins viennent nager et faire des acrobaties devant nous pendant qu’on déjeune.
La grande diversité des sujets auxquels s’intéresser, nous a demandé une organisation sans faille et beaucoup de dynamisme. Ce qui a fait osciller l’humeur de nos jeunes explorateurs entre la joie de voir autant de belles choses et la pénible sensation d’être débordé et n’avoir pas une minute à soi.
Eh oui, cher lecteur, même si on pique-nique sur la plus belle plage du monde en revenant de nager avec un poisson perroquet royal, on n’est pas en vacances et l’expédition demande beaucoup d’énergie.
Plutôt que de faire une liste chronologique des évènements, voici un aperçu de la routine établie pendant cette escale.


Le matin, pendant qu’on déjeunait en regardant les dauphins virevolter, tourner, sauter, battre de la queue, bref, nous faire le spectacle, on organisait les groupes pour la journée. Comme il est plus facile de se déplacer en petits groupes, on faisait généralement un adulte et deux jeunes. Comme ça, on se fait prendre en stop plus facilement. On prévoyait soit de retrouver les autres quelque part pour une visite ou une activité collective, soit de faire les choses en petit groupe et rejoindre les autres pour le repas à bord ou plus souvent pique-niquer sur une plage. L’après-midi, on enchaînait sur une autre activité ou bien on jouait ensemble dans les vagues jusqu’au goûter puis on rentrait à bord, épuisés.



Nous avons eu la chance d’avoir Pedro avec nous, l’ami de Christophe, autochtone et garde du parc. Il nous a consacré plusieurs matinées en visite et nous a expliqué des tas de choses sur les oiseaux, les plantes, la vie de l’Ile et les bons coins pour surfer. Lors de notre visite à la baie des dauphins par exemple, il nous a montré des jeunes fous de Bassan, des fruits, des arbres toxiques où il ne faut pas s’appuyer, des lézards qui on prit le contrôle de l’Ile. Nous avons également passé du temps dans son jardin à l’aider à manger ses noix de coco et repiquer des pieds de tomate.



Pour voir des tortues en vrai, rien de plus simple. On va à Bahia Sueste et soit on met nos masques et palmes pour aller les chercher dans l’eau parmi les langoustes géantes, les poissons coffres et autres trésors protégés par le parc naturel, soit on reste assis sur la plage et on attend tranquillement l’heure de la «  capture ». Les chercheurs du projet Tamar vont 3 fois par semaine attraper quelques tortues et les baguer pour suivre leur développement. On peut assister au baguage, mesure de la carapace et aussi, il faut bien l’avouer, une séance de lutte entre l’homme et la tortue car pendant que le chercheur nous explique son travail, la tortue se débat pour retourner a l’eau.


La baie de Sancho est, parait-il, la plus belle plage du monde. Nous ne pouvons pas le démentir. Un sable aux teintes parfaites, une eau claire, une vague douce et des coraux remplis de poissons multicolores. L’accès se fait par une échelle coincée dans la pierre. On ne passe qu’un par un. Une fois en bas, on est comme dans un film, tout est parfait.

Faire du surf, en fait, c’est très facile. il faut une planche et un Thierry. On monte sur la planche (allongé, pas debout) et on laisse Thierry nous soulever, nous pousser, nous faire tourner au moment opportun, nous placer bien comme il faut sur la vague et quand il dit «  vas-y » on s’accroche a la planche et on s’écrie «  ça y est, je surfe ! ». 
Franchement, c’est tellement facile qu’il n’y a pas de quoi s’en vanter longtemps.



Le bonheur, quand on est en escale sur une île classée réserve naturelle et dont le nombre de visiteurs est limité, c’est qu’on trouve des plages absolument désertes. La Praia do Leao est un bon exemple : on marche sur une plage où il n’y a même pas de traces de pas des visiteurs précédents ! De grosses vagues, deux îlots la gardent, des vestiges de nids de tortues… On n’est pas loin d’être des Robinsons.


Nos transports se faisaient en stop. C’est facile en petits groupes. On s’assoit à l’arrière des buggies et on hurle par-dessus le moteur pour discuter avec le conducteur. Principalement des Brésiliens en vacances mais aussi parfois un couple américain en lune de miel, ou des étudiants en biologie venus collaborer au projet TAMAR (projet brésilien de sauvegarde de l’environnement, financé par le grand groupe pétrolier Petrobras) et enrichir leur cursus (voir le sujet « qui vit à Fernando ? ») ! On fait toujours une forte impression quand on explique qu’on est un bateau école français en voyage autour de l’Atlantique pour 10 mois. On s’est même fait payer l’açai, un fruit d’Amazonie aux vertus nutritives très prisées des Brésiliens et servi sous forme de sorbet. C’est très bon, les gens qui nous ont pris en stop ne nous permettaient pas de continuer notre périple sans y goûter. Les autochtones qui promènent les touristes en bateau nous ont aussi pris en sympathie. Parfois, ils nous servaient de bateau stop pour nous ramener à bord et souvent, ils nous donnaient du riz et du poisson pour dîner. Même la police nous amenait à la plage en voiture de patrouille ! La taille de l’île a fait que nous étions connus de tous, rapidement, et on passait nos journées à saluer tout le monde, avec le signe conventionnel qui chez nous veut dire « appelle moi » mais en secouant la main, pouce et auriculaire tendus devant soi, on dit « salut, ça va, c’est cool la vie ». Oui, oui, comme ça.

Nous avons rencontré un groupe de jeunes d’âge similaire au nôtre, les « tamarzihnos » qui, comme leur nom l’indique, font aussi partie de l’omniprésent groupe Tamar. Sous forme d’activités extrascolaires, ils s’intéressent à leur île, la biodiversité et la préservation de l’environnement. Ils sont venus à bord et nous avons échangé quelques expériences et points de vue, c’était un moment très intéressant.



Kaïs a fait un stage de quelques jours à la boulangerie, ça lui a beaucoup plu et il a bien appris, on attend les croissants à la mozzarella à bord d’un jour à l’autre !
Chloé a vaincu une partie de sa peur des choses vivantes en tout genre, elle a même nagé avec un requin, Moussa a appris quelques trucs sur les tortues (voir exposé), Phil, Yann et Anaëlle sur les oiseaux, l’écologie, Dayan et Hélène sur les gens, Jade sur le surf…Christophe et Thierry ont rendu les choses possibles. À nous tous, nous avons ramassé un bon paquet de connaissances, d’expériences, de découvertes que nous nous partagions le soir au repas, les yeux à moitié clos déjà dans nos bols, avant de se traîner dans nos banettes à huit heures du soir, sans demander notre reste… Ou alors juste encore un peu de soupe ! Les journées étaient longues et chargées et même ceux qui avaient décidé de dormir dans les filets ne se relevaient pas quand la pluie tombait en pleine nuit.



Nous sommes à présent à Fortaleza pour un grand ménage et la préparation de la suite, nous avons tout mis au propre nos expériences, nos souvenirs, nos impressions sur Fernando dont nous vous envoyons ici un aperçu, en espérant vous réchauffer un peu les os et les rêves dans votre hiver français, pendant que nous on crève de chaud et on se protège du soleil.
Bien à vous.
Hélène et Chloé.



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