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13 avril 2021

Quelques nouvelles par Christophe

Bonjour à tous,


Me voilà de retour en France, après 5 mois sur le bateau, de retour derrière mon ordinateur, pour faire le lien à terre et préparer le retour du bateau… et des jeunes avec leurs projets de vie.

Le bateau, lui, est arrivé aux Bahamas, sur l’île de Great Inagua, où ils ont pu faire l’entrée, les tests Covid (encore) et payer les taxes, encore 1000€ (tests compris).

Ils sont aussitôt repartis vers des îles désertes pour profiter au maximum des eaux turquoise et d’un milieu aquatique incroyable.

Pour vous faire un peu rêver, quelques noms: Hogsty reef, Castle Island, Conception Island et les Exuma cays, vous pouvez regarder les images sur internet!


Ils ne retoucheront la civilisation que dans 2 semaines à Nassau, où ils prépareront la traversée vers l’Europe et les Açores.

Pour revenir un peu en arrière, l’escale à Lupéron a été riche en rencontres, surtout grâce à Luc que je remercie encore une fois de son hospitalité. Cette semaine là-bas est passée beaucoup trop vite, mais je crois que cela va être le cas jusqu’au retour du bateau fin juin.


J’ai choisi de partager avec vous le texte de Morgane qui donne un assez bon aperçu de notre escale:


Mardi 6 avril: Un monde de paradoxes.

Censément je dois raconter la journée d’hier, celle où je fais le pain au levain, mais de ça j’en ai déjà parlé. Hier nous avons aussi retrouvé Théo, Lobsang, Maxime, Maylou et Lola qui étaient à la finca de Luc. 

Que raconter ? Que je trouve souvent difficile pour le groupe les retours de randos. Pourquoi ? Je ne sais pas bien… Certains mettent longtemps à parler aux gens qui ne faisait pas partie de leur rando. C’est mystérieux les humeurs. On ne sait pas d’où elles sortent et elles nous tombent dessus pafff quand on est très fatigués. Je me rends compte aussi que l’on fait très rarement des groupes de parole, alors que dire fait du bien au coeur. Plus vite on s’entraîne à dire et mettre des mots sur ce que l’on ressent et moins forte est l’explosion de ras le bol par la suite. Moi je sais que j’y travaille encore.


Etre ici change pas mal de l’ambiance baleines. Notre monde s’ouvre d’un coup. Nous somme bien occupés, on change de rythme, il y a de la sollicitation pour faire les courses, pour s’inscrire dans l’une ou l’autre envie, comme aider Luc ou Olivier et Nathalie, il y a les moustiques aussi, les rencontres, une diversité dans les énergies, des gens souvent souriants et avenants. 

Et puis, les discussions s’enrichissent. 

Luc comme Olivier aiment parler politique. Olivier me raconte sa vision de la République Dominicaine, que c’est difficile notamment de travailler avec les Dominicains. Juste après il m’avoue que ça lui fait bizarre de s’entendre parler « comme un colon », mais que l’avis des voyageurs qui restent plus de 10 ans dans ce pays n’a pas la même profondeur que l’avis d’un voyageur de passage. Il me dit qu’il aime demander aux gens leur vision, ce qu’ils voient, ce qu’ils pensent, lui qui a pas mal volé autour de le planète me parle des lunettes culturelles que nous avons tous. Olivier aime faire ensemble et bouleverser les discours connus. Il me raconte une escale en Orient ou lui et Nathalie on passé du temps avec des femmes voilées. Olivier leur a demandé pourquoi ce voile, et pourquoi ces couleurs, quel sens cela avait-il pour elles.

Elles lui ont répondu: «  Eh bien, parce que ce voile va bien avec ma robe ! » Il rit. Oui, il y a la politique, et il y a aussi juste « vivre » au quotidien, et le plaisir d’être belle !

Luc, quant à lui, a tout plein de monde à son service : un gardien, une femme de ménage, des employés. Comme il dit, moi je pense, j’ai les idées et d’autres font pour moi ! C’est un entrepreneur. Christophe lui parle de revenu unique. Luc n’y croit pas du tout: "Comment tous ces gens auraient envie de travailler pour moi s' il n’y avait pas de salaire ?Et le cadre est clair dans l’échange, si l’employé ne veut plus travailler, il peut dire stop. »

Et puis il y a les pêcheurs sur le quai. Ces mêmes pêcheurs dont on parlait sur le Banc d’Argent. Nous autres, on se dit que si on pouvait arrêter de pêcher sur le Banc d’Argent ce serait quand même extra ; ça c’est notre idéal écologique…

Sur le quai les pêcheurs sont très sympas, ils nous aident à porter n’importe quel sac un peu lourd, nous font visiter leur bateau et discutent avec plaisir... Ah, la réalité sociale…

Voilà, alors je me suis mise en quête de la « vision » des jeunes voyageurs de ce bateau. Nous qui ne sommes ici que pendant une dizaine de jours, avec nos regards de « décroissants parcourant l’Atlantique sur un catamaran blanc ».



Maxime : Les gens sont assez imprudents en moto ; ils sont souriants quand on se balade dans la rue. Je sais qu’ils ne gagnent pas beaucoup d’argent. Le salaire mensuel est de 300 euros ! J’ai aimé rencontrer Luc car il parle français. Je trouve qu’il a une belle vie et il est calme, tranquille. Sa compagnie est agréable.


Théo : Pour moi la Rep Dom ce sont des gens en motoconcho qui vont super vite. C’est aussi la vente à tous les coins de rue, des pick-up pleins de légumes. Je trouve les gens très ouverts. 


Maylou : Ici pour moi, c’est le sourire franc d’un Haïtien que je ne reverrai jamais. C’est d’avoir travaillé dans un système où il n’y a que des hommes et avoir leur point de vue sur la femme. J’ai trouvé ce regard «  pauvre ». La femme doit faire à manger, s’occuper des enfants. C’est magnifique d’être «  maman », mais c’est réducteur je trouve.  La Rep Dom c’est aussi Luc, sa gentillesse, ses réflexions sur le monde. 


Sydney : Je trouve qu’en Rep Dom, les Français qui vivent ici sont tranquilles. Il y a de la place pour des gens qui seraient « marginaux » en France. Il y a beaucoup d’autres personnes qui viennent d’autres pays, des Haïtiens, des Américains, des Français, Suisses, Russes, Canadiens ! C’est un endroit que je trouve cosmopolite.


Ewen et Tanaé ont trouvé la question trop compliquée pour eux.

                                                                                                             Morgane



Voilà, pour lire la suite de nos aventures il va falloir attendre un peu, que je fasse la maquette du journal qui racontera de notre départ de Guyane jusqu’à la fin de notre escale en république Dominicaine.


Christophe

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