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11 juillet 2023

De santa Maria à la Barbate par Yann et Yawenn

Le 28 juin. Départ de São Miguel à 15h 30 direction Santa Maria, nous avons un vent d’Est, force quatre.

Nous sommes au près avec une houle croisée.

La majorité de l’équipage à la tête dans le seau, même certains des plus vaillants.

Les scores : Bâbord :12 Vomis, Tribord : 8

Bref cette nav’ rocambolesque s’achève à 3h du mat au quai des ferry de Santa Maria.

Nous nous amarrons derrière un bateau de pêche, ils nous disent que nous pouvons rester pour la nuit en attendant demain une place à la marina.

C’est un thonier madérois en campagne de pêche aux Açores depuis 2 mois, ils sont super sympa.

Nous leurs demandons si l’on peut acheter du thon, mais bon il est trois heure du matin, ils nous disent demain.

Le lendemain matin au petit dej’ un pêcheur vient nous saluer en nous offrant un gros sac de 5 kilos de thon rouge tout frais pêché.

Nous le remercions et quelques minutes plus tard un gars du port vient nous voir et nous dit de partir car il y a une place parfaite à la marina où nous resterons 2 jours pour faire un petit appro’, finir les lessives et les mails, tout en faisant des petites ballades de la guitare et même de la philo.



Nous partons le 1er juillet. Dès que nous sortons de la marina des clubs de plongée captent notre curiosité. Ils sont trois avec beaucoup de plongeurs. Manta Maria est l’un deux. Yohanis et Rita un couple franco-portugais nous avaient parlé d’un spot très réputé. Baixa do Ambrosio, une montagne sous-marine, au Nord-ouest de l’île sortant des abysses, peuplée par de nombreux poissons et surtout par une colonie de « raie Manta ». Attention pas d’effet d’annonce, on se renseigne au club car la réserve marine est contrôlée et il faut demander un permis. Miracle ! Nous avons un créneau pour 15h30.



Le spot est à 10 miles, nous partons à la voile, il faudra trouver la minuscule bouée noire matte dans les vagues du large. Heureusement les guetteurs ne manquent pas à bord. Nous nous mettons à la cape car GN est trop gros pour la bouée, et envoyons la moitié de l’équipage en kayak. Ceux restés à bord auront même la visite d’une Manta, Parfait pour Tallia qui ne peux pas plonger à cause de son torticolis.

Le premier groupe rentre ébahi à bord, le sourire jusqu’aux oreilles, elles sont là.

La deuxième palanquée prend le relais et à peine arrivée à la bouée, les Mantas s’ébrouent en surface. Elles sont là, une vingtaine, virevoltant, valsant, dansant au beau milieu du grand bleu. GN à la cape avec Santa Maria en arrière-plan est magnifique aussi. Sous l’eau il y a aussi d’énorme banc de Tazard, Bonite, Maigre et Pagre, du jamais vu une telle concentration de poisson.

Vive les zones marines protégés, ce travail a un réel impact sur la faune et la flore environnante, et ce spot est vraiment bien géré.

Flap on fait passer la voile d’avant alors que les Mantas entourent littéralement le bateau en tapant des ailes comme pour nous dirent au revoir. Qu’elle magnifique manière de clôturer la période Açores.

Le vent est nord, ce qui nous permet tout juste de passer L’île de Santa Maria par le nord au coucher de soleil, sublime image, ancré dans les mirettes de chacun, les Açores, c’est tout de même incroyablement beau.

Nous avons 950 miles à courir jusqu’à Gibraltar, mais le vent, plutôt Est nous permet seulement de caper sur Madère, ce qui deviendra une blague récurrente.



Arrivé au Nord de Madère le vent adonne enfin ce qui nous permet de remonter gentiment vers Gibraltar.

A l’image de la première traversée nous sommes en continue au sud de l’anticyclone, mais cette fois-ci la mer est plate et chaque jour il fait de plus en plus beau et chaud. 

Nous avançons calmement au près à 5 nœuds, ça pourrait durer des m
ois que l’on ne s’en lasserait pas. Guitare, Théâtre, lecture, travail de tête le rythme est calé, l’océan nous cajole.


Arrivé aux portes de la Méditerranée, nous nous faisons chasser par notre éternel vent d’Est. Le manque d’huile d’olive et de fromage se fait ressentir, nous décidons donc de nous arrêter à la Barbate.

Etrange flash-back pour les jeunes de se retrouver au même endroit 9 mois après, avec des milliers de miles parcourus et un bagage d’expérience, de connaissance et de maturité grandissant chaque jour.

L’équipage est soudé comme jamais, la cambuse se remplie, attention l’aventure n’est pas finie car la Méditerranée regorge de trésor caché. Ne se dévoilant qu’à ceux qui savent où les chercher.

Yawenn et Yann

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