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5 février 2008

«La cuisine Casamançaise »



Une bonne journée commence, nous sommes le 31 Décembre, la veille de la nouvelle année. Tout commence où je vais à terre et je ne sais pas pourquoi j’ai envie d’aider Adama à faire à manger. Adama est la copine de Mamie, la fille adoptive d’Yves. Donc on a fait le « caldou », un plat casamançais. Alors il faut du poivre, de l’ail, des oignons, des tomates, de l’huile. En poisson, deux carpes rouges, un gros poisson-chat et des petites carpes, du citron et du riz. Mettre le poivre, l’ail, les oignons et les tomates dans un pilon et piler jusqu’à ce que ça fasse de la purée puis mettre ça dans une casserole où il y a de l’huile et mettre le tout. Laisser mijoter puis mettre un verre d’eau, mettre une petite louche de citron. Mettre le poisson au dernier moment en l’ayant bien vidé et écaillé bien sur! Laisser mijoter ce festin puis goûter et ensuite mettre le riz à cuire simplement et servez ça dans un seul plat avec une belle présentation et savourez … Ricardo.

Une journée d’école à Haere


Mané nous accueil dans la classe de CE où il y a des Français qui donnent du dentifrice aux enfants et qui leur expliquent pourquoi il faut se laver les dents puis ils repartent. M.Sané le prof de la classe les laisses lire librement. Mané revient quelques minutes plus tard pour nous demander si on veut aller avec les CM car ils ont à peu près notre âge et que ce sera mieux pour nous. Alors on accepte et l’on change de classe. Dans l’autre classe, les enfants sont plus grands et plus attentifs. Nous commençons par deux exercices d’orthographe sur le présent de l’indicatif et nous finissons la matinée par des petits problèmes de maths. Il est 11h et tout le monde part pour aller manger. Tous les enfants vont à la boutique de M.Mané pour acheter des bonbons. Ils nous ont donné des friandises et on est allé manger chez Mané. Au repas, du riz avec une sauce bizarre. Après le repas on se repose et on joue un peu avec les plus petits. J’aime bien Christiane la fille de Mané. Je crois qu’elle a 5 ans. Je la porte sur mes épaules et je joue avec elle à se lancer un citron dur, on a un peu courut après les poules. L’école va recommencer et il est 3h. On fait des problèmes de maths et encore des exos de français. Se qui sont restés au bateau viennent pour faire une projection de « C’est pas sorcier » dans une des classes. Après on fait un match de foot. Mon équipe a gagné. Les autres repartent de leur côté et avec Thomas on va se doucher. Après la douche on ne tarde pas à manger des bonnes vieilles nouilles avec du canard. Ce soir on regarde Shrek, mais on a pas pu le regarder tout entier car il n’y avait plus d’essence dans le générateur.
Quentin

Les hirondelles



Je vais vous parler des hirondelles parce que l’on en voit tous les jours jouer autour et en dessous du bateau et aussi parce qu’elles sont super belles. Elles se posent souvent sur les amarres.
Les hirondelles que l’on peut observer du bateau on la gorge roussi, le ventre blanc et le reste c’est bleu métallique sombre. Elles ont des filets (longue pointe à la queue). Le mâle est différent, il a la queue moins longue et il est aussi bien plus foncé. D’après le livre «Mais quel est donc cet oiseau ? » des auteurs W.Cerny et K.Drchal cette variété d’hirondelle s’appelle « L’hirondelle de cheminée ». D’après eux, leur cri d’appel c’est « ouitt, ouitt ». Pendant les saisons chaudes, elles sont en Europe, puis quand l’hiver approche, elles migrent vers l’Afrique (vers le chaud, vers le sud).
Elles se nourrissent d’insectes volants (papillons, mouches, moustiques, guêpes, etc.). Elles se construisent avec de petites boules de terre argileuse puis elles mettent des brindilles d’herbe, avec des plumes et de la paille. Elles font à chaque fois entre 4 et 5 œufs blancs tachetés de petits points roux.
Voilà plutôt une belle vie pour les hirondelles … Elles jouent tout le temps !!!
Thomas

Un blessé sur le bateau


Mercredi 16 Janvier « Un blessé sur le bateau »
Aujourd’hui c’est le départ de rando pour aller voir les médecins avec Sosso, Francis, Solène et Quentin. Et Kélig et Yves partent aussi mais eux vont à Ziguinchor pour aller envoyer les mails et récupérer les autres. Niambon est donc tout seul donc il reste avec nous toute la journée. Après tout ce remue-ménage Ricardo et Ben vont remplir les bidons, Thomas fait son texte aidé de Wilfried qui lit et Aurel et Amélia font du pain et des gâteaux qui ont l’air bons. Moi je dessine une pirogue et Ricardo va aider à la cuisine. Enfin Niambon, nous l’attendons depuis le début de la journée. Mais pourquoi est-il accompagné de deux personnes ? Quand il arrive au bateau, il demande « Où est Wilfried ? », il est dans la coque bâbord. Nous appelons Wilfried qui vient :
- Qu’est qu’il y a ?
-Il a un bâton coincé dans le pied
Wilfried regarde ça, et il essaie de le retirer mais le bâtonnet est trop gros. Un petit moment de réflexion pour Wilfried : « Bon il faudrait que vous l’ameniez à Niomoune parce que là-bas il y a des médecins ! ». Mais la mère d’Étienne ne peut pas l’emmener car elle a une réunion à la forêt sacrée. Alors Wilfried décide de partir à Niomoune voir les médecins avec Etienne et Niambon et comme transport l’annexe. Bon enfin ils partent et il est 11h35 et ils arrivent à Niomoune à 14h15. Comme Wilfried a passé tout l’argent à Kélig, il espère voir Francis car Francis a pris un peu d’argent avec lui. Bon revenons sur le bateau, nous mangeons à 12h30 ce qui est rare. 13h15 fin du repas. Après le délicieux gâteau et la bonne sauce, le temps calme, baignade. Après 20 minutes de temps calme baignade, nous inventons d’autres sortes de plongeons et pour plus de nouvelles choses nous décidons de mettre les combinaisons pour faire des plats car avec les combi ça fait pas mal. Aurel commence à tester sa combi trop grande pour lui, il saute sur le dos et quand il atterrit dans le plat, tout le monde entend « bloup !!! » et tout le monde rigole. Aurel sort la tête de l’eau en criant « ah …ah ah », je lui demande s’il a fait un plat et il me dit oui. Nous nous amusons à faire des sauts, pendants que nous finissons la baignade, nous voyons l’annexe au loin qui se rapproche très vite. Thomas et moi allons voir l’annexe à la nage. Quand tout le monde arrive sur le bateau nous lui demandons comment c’était. Il nous explique et moi et Thomas trouvons un nouveau jeu. Comme les combis sont étanches, nous les remplissons d’eau pour devenir gros. Nous rigolons bien et après nous allons remonter les filets avec Wilfried, Ricardo, Niambon et moi. Dans le filet, il y a 8 crabes et 7 poissons. Ce soir nous allons bien manger. Revenons à Etienne qui avait un bâton de plus de 2 cm de long. Ils ont dû l’anesthésier pour enlever le bâton du pied et c’était très dur et très long. Le soir, nous mangeons du crabe accompagné de lentilles et de poissons. C’était très bon, car nous avions un crabe chacun. Après le repas, nous discutons un peu pour digérer, tout ça avant d’aller dormir. Bon nous allons dormir.
Bonne nuit.
Stevie

Réveillons nous!



Voilà presque un mois que nous séjournons dans cette petite région et je sens, en marchant tranquillement que je suis bien dans la simplicité que je décrivais il y a quelques textes en arrière. Je m’aperçoit qu’il suffit d’enlever un peu de nos grands principes, de regarder, d’être à l’écoute, d’échanger quelques paroles dans la langue Diola, ou même de ne rien dire pour que la sérénité s’installe. Quelle leçon de sagesse, quelle prise de conscience à l’opposé d’un monde où tout va trop vite, où le niveau de vie actuel des pays du nord ( c’est nous) n’est permis que par le pillage en règle des pays du sud (c’est eux). Voici 3 exemples :(source billet d’Afrique n° 140 d’octobre 2005, Odile Tobnev)
a- Le col tan est un minéral essentiel à la fabrication des téléphones mobiles dont 80% est fourni par la république du Congo.
b- Du Soudan au Tchad, du Congo à l’Angola, les conflits qui font des milliers de victimes n’ont pour enjeux que le contrôle et l’exploitation des sites pétroliers.
c- En France, la soi-disant indépendance énergétique nucléaire, n’est possible que par l’extraction souvent irrationnelle des minerais d’uranium des pays d’Afrique Centrale.
« Aujourd’hui 20% de la population de la planète consomme du superflu pendant que 80% manque du strict nécessaire ». Ou là là ! Qu’es-ce que tu écris là ?
Quoi, faut pas le dire ! Consomme et tais-toi ! Et bien non ! Je ne suis pas d’accord, je voyage aussi pour apprendre aussi autre chose et notre délégation grandeur nature en terres africaines doit en avoir encore plus conscience et transmettre des valeurs de solidarités. En Casamance, notre groupe à la chance de vivre au plus près des gens, dans les villages, les écoles, les familles ; il ne nous manque rien sauf peut-être pour certains d’entre nous une véritable envie de voyage ! Mais le vieux baobab avant d’être sage n’était-il pas un j’eun’s baobab écervelé ? ……… Le soir, en compagnie de Soso, nous sommes partis en quête de quelques gâteaux au chocolat et de boissons sucrées un peu pétillantes. Nous avons trouvé Michel, le boutiquer du quartier de l’Oubac, qui nous a ouvert sa case d’Ali Baba : discussions savoureuses et rafraîchissante à la lueur d’une bougie. La vie est belle souvent et dure parfois !
Francis.

La vie est un voyage!


Jeudi 17 janvier arrivée au bateau avec les courses
Voilà un mois que je suis arrivée sur le sol africain. 3 semaines passées au Mali, une petite semaine au Sénégal. Plaisir de retrouver les amis, leur dire qu ‘ils sont dans mes pensées même s’ils sont loin. Plaisir de retrouver cette Afrique, sa gaieté ses solidarités, ses couleurs ce temps que l’on savoure. Encore beaucoup de choses à apprendre, à essayer de comprendre. Des choses difficiles aussi, tout n’est pas rose ici non plus…Mais le voyage n’est pas forcément que détente, rigolade et cartes postale. Après ce mois vite écoulé, je suis prête à embarquer sur ce bateau Grandeur Nature et retrouver son équipage, un nouveau voyage, nouvelle destination, la mer à découvrir. Des questions et incertitudes bien sûr, mais la motivation est là. Flo.


Vendredi 18 janvier
Sept heures et demie du matin, ma montre sonne. C’est l’heure du travail scolaire, et comme tous les matins, je me lève à contre cœur. Personne n’est levé, et Francis ne devrait pas tarder. Que faire aujourd’hui, des math ou de la physique ? Si je respecte mon emploi du temps, je devrai faire des math, mais comme je n’ai pas très bien saisi la leçon de physique de la veille…. J’opte donc pour la physique et pendant 1 heure, je me balade entre les cours de ma sœur aînée et le manuel de mon lycée. Enfin, il est 8h45, l’heure du réveil, et c’est avec une joie non dissimulée que je quitte les forces vectorielles pour aller déjeuner.(…). Avec Kélig, nous passons la matinée dans la cuisine mais nous n’arrivons finalement qu’à un repas pas très élaboré. Heureusement, Niambon et sa grande bonté arrivent en pirogue accompagnée d’un grand plat de poisson et de manioc. Nous remercions notre livreur et partageons avec plaisir ce délicieux plat. À trois heure, la moitié du groupe se rend a Heare pour la projection d’un « c’est pas sorcier ». Moi je reste au bateau pour cuisiner et pour lire les mails que j’ai reçus. Vous ne pouvez imaginer à quel point ça m’a fait plaisir de recevoir des nouvelles de mon ancienne vie quotidienne. À dix-huit heure, notre riz pilaffe est prêt, nous rejoignions donc a notre tour Haere pour la séance de cinéma du soir. On a prévu de passer « Shrek 2 » mais la lecture du film refuse de dépasser la quatorzième minute. Nous devons donc abandonner Shrek et on passe à la place trois épisodes de Buster Keaton qui font bien rire les enfants. Une fois la projection terminée contrairement à leur habitude, les enfants ne se dispersent pas en courant mais restent avec nous. C’est à ce moment qu’un petit groupe de filles se met à chanter la chanson bien connue au village d’Amadou et Mariam : « ne t’en vas pas ». Alors tous les enfants reprennent en chœur le chant. Puis ils se mettent à taper des mains et ils enchaînent sur des chants Diolas. Enfin, ils forment une ronde et commencent à danser. C’est merveilleux de voir des enfants aussi joyeux. Mais le temps passe et il faut tout de même rentrer au bateau. Et quand notre équipage décolle enfin, tous les enfants nous suivent dans un même mouvement général. Ils chantent des chants d’adieux et des chants religieux. C’est très beau et très émouvant. On se croirait au départ de Casamance. Chacun se force à penser qu’il nous reste encore une semaine a passé ici et qu’il nous reste encore plein de choses merveilleuses à passer ici comme celle de ce soir. Mais dans le fond, tout le monde sait que cette dernière semaine et qu’il faut en profiter un maximum. On ne quittera pas la Casamance, on ira au Brésil. Aurel

Ce qui va nous manquer...


Lundi 21 janvier
Voilà, cela fait maintenant quatre semaines que nous avons foulé le sol sénégalais. Dans un peu plus d’une semaine c’est le départ, une petite transat et une nouvelle escale. Avant de partir, j’avais envie de savoir aux prés de chaque membre du groupe, ce qui allait leur manquer le plus en quittant la Casamance. Je suis donc parti mener ma petite enquête, et de toute évidence le constat est simple et unanime. Ce qui va nous manquer, c’est bien sûr le contact avec les gens. Toutes ces personnes que nous avons rencontrées avec qui nous avons tissé des liens plus ou moins forts. À Eringa, tout d’abord, avec le trio Yves, Sosso et Nionbon qui nous a accueilli, orienté, conseillé et expliqué les règles de base du monde Diola. Ensuite, il y a les gens du village de Haere et surtout M. Mané le directeur de l’école, grâce à qui nous avons pu pénétrer progressivement dans le village à travers l’école et les enfants. Ce qui va manquer à tout le monde, c’est l’accueil, la danse, l’hospitalité, la gentillesse des gens. Comme dit Quentin : « ici les gens ne sont pas pareils qu’en France. » Wilfried.


Samedi 26 janvier :
La fête du départ
Aujourd’hui c’est le dernier jour qu’on va au village alors, nous avons organisé une fête avec tous les habitants du village. En marchant vers le village, en arrivant à l’entrée, une troupe d’enfants nous approchent tout en courant, heureux et en criant. Nous nous réunissons tous ensemble avant de commencer à se disperser. Nous posons nos affaires et les adultes s’ont assis d’un côté et les enfants ont dansé de l’autre côté, même nous, mais moi, je n’aime pas alors j’ai décidé de danser que le soir quand il fera nuit. Ensuite, tout le village s’est réunit à l’entrée de chez Mané même les sages du village et Mané a demandé à Kélig si elle pouvait expliquer pourquoi nous avons acheté autant de vin de palme (60l) et de bissap (2 grosses bassines). Kélig s’est levée et a dit que demain nous partions pour traverser l’Atlantique et que nous avions envie de remercier tout le village pour tous les bons moments que nous avons passé ici. Mané traduit en Diola pour tout le monde. Ensuite les sages ont répondu que c’était la première fois que des blancs passent autant de temps au village et qu’ils offrent du vin pour prévenir de leur départ. Ils sont très touchés et nous remercie d’avoir passé autant de temps à jouer avec leurs enfants. Ensuite, c’est le défilé des remerciements, chacun passe chacun son tour. Aurel se lève et remercie tous les enfants de nous avoir accueilli chez eux, ensuite avec Quentin, on se lève aussi, on remercie le village, l’école et on dit qu’on est content d’avoir passé du bon temps avec les enfants ! Ensuite la fête commence. Une jeune vient au milieu du cercle pour danser, pour animer avec un sifflet dans la bouche. Ça se termine, nous buvons à note santé « à la tienne ! » et c’est parti, les tam-tams retentissent et les femmes dansent.
Quentin et moi allons jouer une dernière fois avec nos copains puis nous allons ensuite regarder le diaporama des photos du village. Nous les avons mis en boucle pour les gens qui viennent en retard. Pendant ce temps, Quentin et moi, nous nous sommes trouvé une copine, on a bien rigolé, je n’en dirai pas plus !!! Pendant ce temps, Mané demande aux adultes de venir à l’école pour nous offrir des cadeaux de départ (noix de coco, pain de singes et même un coq vivant, mais pas pour longtemps !) Après le diaporama, nous avons enchaîné sur un film de combat « vaincre pour l’honneur ». Les enfants se régalent. Ils étaient dedans et ils s’y croyaient. Juste après le film, nous nous préparons psychologiquement à partir, mais ce n’est pas facile parce que l’on sait qu’on ne va pas se revoir.
PS : ils vont beaucoup nous manquer parce qu’on est beaucoup resté ensemble et c’était un peu comme si on était une grande famille !!!
Thomas

21 janvier 2008

Comment j'imagine la Casamance ?

Bon, pour moi j'imagine la Casamance avec plein de bras de fleuves qui se dispersent, avec plein de tout petits villages un peu partout, avec plein d'enfants qui jouent, qui rient, enfin qui s'amusent ! Les adultes doivent beaucoup travailler (pêcher, piler, traire les bêtes et surtout s'occuper des enfants)! Je pense aussi que les maisons sont pratiquement toutes en terre et en paille. Voilà comment je l'imagine !!
Thomas

La Casamance doit être un endroit très sec avec du sable un peu roux et aussi des petits cailloux dans le sable. Le fleuve doit être un peu de couleur verte ou marron avec plein d'arbres tout autour.
Aux alentours du fleuve, ça doit être très humide et la végétation très verte. Les maisons en terre très solides, les femmes avec des foulards sur la tête et des grandes robes avec des motifs, les hommes avec des chemises très flashantes.
Stevie

Je nous vois déjà longer les rives arborées du fleuve d'où s'envolent des dizaines d'oiseaux, croisant quelques pirogues de pêcheurs. Puis arriver au mouillage où résident toutes sortes de poissons. Quand on va au village, on emprunte un sentier de terre poussiéreuse bordé par des Baobabs et autres arbres tropicaux.
Une fois arrivés on voit beaucoup de personnes qui sont curieuses de nous connaître et qui nous posent toutes sortes de questions. Ils habitent dans des cases en terre. Le village, je l'imagine comme ça : avec des cases, des poules, des chèvres des femmes habillées de tissus très colorés, portant des paniers sur leur tête, et des enfants qui jouent.
Les jours de fête il y a tout le monde en costume traditionnel avec des chants sénégalais et des gens qui portent des masques africains et qui dansent au rythme des tam-tams. J'imagine les gens heureux de vivre, souriants et accueillants. Là-bas tout le monde se connaît et tout se sait. C'est pourquoi personne n'est étonné de notre arrivée. Le paysage, je l'imagine vert avec des arbres, des fougères au bord du fleuve, et plus sec et aride dans les terres.
Voilà c'est comme ça que j'imagine la Casamance : comme un pays chaleureux, coloré, où il fait bon vivre !
Amélia

Pour moi c'est le Maroc. On va pêcher c'est sûr, chasser pas sûr. Je pense que, dans ce grand continent, on va s'amuser et j'aurai plein de choses à raconter, mais là, je n'ai pas d'imagination! Enfin juste pour dire qu'il va faire chaud, ça va être sec, il y aura du monde et aussi plein d'animaux que je n'aurai jamais vus !
Ricardo

La Casamance ! Terre nouvelle ! Nous allons enfin poser le pied sur ce continent Africain que nous ne faisions que longer les années précédentes !
Destination inconnue pour notre bateau, pour nous, pour l'association et nous savons pourtant que nous sommes très attendus. Yves, qui vit là-bas depuis plusieurs années et qui y est même marié, a sûrement les yeux rivés sur son téléphone, attendant un coup de fil de notre part pour lui annoncer notre arrivée devant l'embouchure du fleuve. Nous allons vivre un mois au rythme de l'Afrique. Nous allons débarquer dans un village aux habitudes paisibles et pendant ce mois, nous allons bouleverser ses habitudes. Nous, équipage de blancs aux us et coutumes européennes, allons essayer de nous fondre dans la culture locale : accompagner les femmes dans les rizières, ramer sur les pirogues pour aller remonter les filets dans le fleuve, expliquer aux enfants de l’école ce que nous faisons sur notre bateau, loin de notre pays et de notre famille ! J'entends déjà le bruit sourd du pilon dans le mortier écrasant le mil, la multitude d'enfants riant et courant, le rire des femmes aussi ! Comme le disait Yves, nous allons en prendre plein les mirettes ; alors il faut que nous soyons prêts, prêts à observer, écouter, apprendre, aider et surtout partager ! Nous allons beaucoup recevoir, je ne doute pas de la générosité des Sénégalais, alors nous aussi, donnons, ouvrons nos coeurs et soyons généreux !
Kélig

Imaginer l'Afrique, rêver le Sénégal, sentir la Casamance ¦
En dehors des images "clichés" qui inondent les pensées de tout bon blanc qui se respecte, pour moi la Casamance, le Sénégal, l'Afrique : c'est Messa, un chanteur conteur griot, un ami que j'ai côtoyé en Arles et qui m'a dit : "Un jour il faut que tu viennes dans mon pays!"
Sa carrure imposante cache une voix douce quand il raconte les histoires simples des gens de son village natal. Pas de chasse aux lions, ni de belles gazelles, dans ses contes. Un conte de Messa pourrait commencer comme ça : "Le chef du village est inquiet et doit bientôt réunir son conseil ; depuis quelque temps les cultures maraîchères ne disposent plus d'assez d'eau douce pour être irriguées. Pourtant les techniciens des ministères Européens avaient misé sur des installations durables. À ce rythme, il nous faudra bientôt déplacer nos rizières et nos jardins." Messa nous parle de la réalité et des difficultés des villageois, la magie du balafon en plus.
Dans ses chansons, il est souvent question de vraie solidarité. Au village, on n'est pas pauvre ou malade tout seul et on communique ses joies.
Messa ! J'arrive et je vais aimer partager ton taxi-brousse !
Francis

Grandeur Nature lentement s'achemine pour la première fois à l'intérieur d'un fleuve.
C'est autant de découvertes pour lui que pour nous : l'Afrique. Nous sommes tous sur le pont, à moitié nus, la chaleur de la terre et de ses habitants nous envahit. Le bateau suit tranquillement la barque de François qui nous guide vers notre destination finale : le campement d'Yves. Tout autour de nous, la végétation est luxuriante, des odeurs de toutes sortes inondent nos narines, des oiseaux s'envolent à notre passage ! Nous croisons quelques pirogues, leurs occupants nous saluent très chaleureusement. Sur les rivages, on aperçoit de temps en temps de petits villages. En voyant ce grand bateau blanc les enfants se précipitent dans l'eau en riant et en criant. Toutes nos têtes blondes répondent aux sourires par des sourires. Nous sommes submergés par le bonheur de découvrir, d'aller plus loin dans le pays, plus près des gens. Dans quelques heures, nous y serons, nous allons entrer dans la vie active de l’Afrique. L'adaptation, le changement, c'est notre vie sur Grandeur Nature. Benjamin

Ce texte n'a rien de réel, il n'est que pure imagination : comment j'imagine la Casamance ?
Samedi 22 décembre à midi, nous atteignons l'embouchure de la Casamance ; je gagne donc aux pronostics et tout le monde respecte alors mes calculs. Après une manoeuvre difficile entre les pirogues et les cargos, nous arrivons à Djogué, le point de rendez-vous avec le beau-frère d'Yves.
Ici, pas de marina, pas de quai, même pas une bitte d'amarrage pour embarquer notre convoyeur. Nous nous demandons comment nous allons faire lorsqu'une pirogue s'approche avec deux hommes.
L'un deux nous demande dans un français mal assuré "Vous êtes Grandeur Nature ?" Kélig lui répond que oui et l'homme embarque. Il lance une petite pièce au conducteur de la pirogue et celui-ci s'en va. Le beau-frère nous indique alors le chemin. Le fleuve est très large et nous nous trouvons à peu près au milieu. Ce que nous voyons sur les 2 rives est complètement opposé. Sur notre gauche, nous apercevons des cases en terre plus ou moins grandes. Les gens s'arrêtent et nous regardent passer. Ils ont l'air intrigués et certains nous font de grands signes. Sur l'autre rive, la végétation est si épaisse qu'il paraît impossible d'y pénétrer. Après une petite heure de navigation, François (le beau-frère d'Yves) nous indique un bras du fleuve plus étroit. Ce nouveau passage fait 2 fois la largeur du bateau, ce qui rend le croisement avec les pirogues plus difficiles. Les arbres et les buissons ne sont plus à terre, mais directement dans l'eau. Le fleuve est d'une couleur marron et la coque de notre catamaran tout blanc garde des traces de boue. Je suis content d'être arrivé, j'ai hâte de toucher la terre ferme.
Aurel

La Casamance, ce mot résonne dans ma tête depuis un moment déjà ! Je me l'imagine verte cette région, car on dit que c'est la plus belle du Sénégal. Je vais vous la décrire comme je la verrais dans un coin de mon imagination : je verrais bien un long fleuve d'eau claire et verdâtre, bordé de grands roseaux et de quelques grands arbres prenant racine dans l'eau douce. Des pirogues colorées passent et repassent à un rythme de crocodile. Des dauphins encerclent les embarcations et dansent autour comme si c'était un rituel. J'imagine les habitants des petits villages circuler en pirogue, mais surtout à pied.
Les femmes, chargées d'eau ou de fruits qu'elles portent sur leur tête, habitent avec leur mari et leurs nombreux enfants dans de petites cases. La population travaillerait dans des rizières.
Il vous semble peut-être que je suis rêveuse et que mon monde est tout beau et tout gentil ! Mais j'ai conscience que la misère est tout de même présente !
Il me tarde que l'on arrive pour découvrir cette Terre inconnue de tout l'équipage.
Solène

Je l'imagine assez humide et pleine de végétation verte. Je pense qu'à terre ce n'est pas du sable mais plutôt de la boue sèche ou de la terre. Les maisons sont en terre avec des toits de paille, avec trois poules qui picorent des graines et une chèvre attachée à un petit piquet.
Les gens sont habillés avec du tissu plein de couleurs. Je pense que pour se déplacer sur le fleuve il faut prendre une pirogue colorée et ils se déplacent avec un long bâton comme dans l'ancien temps. La Casamance ne doit pas être très pauvre et il ne doit pas y avoir d'électricité. Les gens sont sympathiques et pleins de rire.
Quentin

3 janvier 2008

Kasoumaye la France!



Bonjour à toutes et à tous et plein de bonnes choses pour les années à venir.
Depuis le 22 décembre de l'année dernière, nous sommes posés au campement de Sosso et Yves (des amis de l'association Grandeur Nature) à Eringa sur la commune de Haere, dans le delta du fleuve Casamance, une région particulière du Sénégal située au sud de la Gambie (12°N 40' et 16° W 40'). Grâce à nos guides locaux, nous allons doucement découvrir cette petite partie de l'ouest Africain, une première pour notre association.
Durant notre séjour d'un mois environ, notre existence va se fondre dans le rythme et les habitudes des villageois cultivateurs, dans un environnement d'eau, de sable et de grands arbres.
Ce n'est pas encore les grosses chaleurs (qui arrivent en mars/avril); la douceur et le vent tiède de l'après-midi nous installe dans une quiétude propice à la vie de l'équipage.
Mais la vigilance est de rigueur. La mise en place d'une échelle de sanctions digne d'un régime "apolitique de droite" (à prendre au 3ème degré) allant de la réprimande à l'avertissement en passant par la privation/réflexion, nous aide à réduire les effets nocifs des comportements négatifs transportés par certains de nos matelots. Nous favorisons les ateliers par petits groupes et accompagnons en permanence ou presque ceux d'entre nous qui sont le plus en difficulté.
Loin des requins voraces, des tigres mangeurs d'hommes et des anacondas géants, la mangrove, ses eaux troubles et sa boue bienfaisante, sauf pour le pont du bateau, nous accueille et nous fait découvrir mille richesses.
Le village est à 2 km du campement et en plus de notre maison flottante, nous allons installer une tente à terre. Le chemin qui y mène traverse une brousse sèche, de la forêt et une zone de rizière.
Nous avons dans nos sacs de quoi faire rêver sous les étoiles: le cinéma en plein air est un régal. Mané, le directeur de l'école est notre référent; nous allons intervenir dans son école pour présenter notre voyage devant les quelques 150 élèves allant du CP au CM2, mais pas de programme officiel, pas de montre, quel jour sommes-nous?
Notre escale est verdoyante et colorée, loin des bruits de moteur et de l'électricité nucléaire. Nous entrons sur ce territoire à pas feutré pour ne pas déranger les oiseaux et vivre pleinement un vrai voyage.
Francis

Navigation des Canaries vers la Casamance¦

Jeudi 13 décembre, nous quittons l’île de la Goméra avec pour destination La Casamance. Les pronostics sont faits, nous comptons mettre entre 8 et 10 jours. Ce premier jour de navigation fut un baptême pour Aurel et Ricardo qui n’avait jamais navigué sur un voilier. Ils furent d’ailleurs tous les deux très malades. À partir du 2e jour, les alizés nous quittent et notre vitesse moyenne passe de 8 noeuds à 4 noeuds. Nous allumons les moteurs en attendant le vent, mais celui-ci ne vient pas. À plusieurs reprises nous croyons que nous allons enfin quitter le doux ronflement du moteur pour la voile mais en vain.
À croire que la tornade que nous avons aperçue le premier jour a aspiré tout le vent. Mais malgré notre lente progression, nous ne nous ennuyons pas pour autant : « il y a quelque chose à tribord ! » nous crie un jour Stevie. Nous virons de bord pour voir cette chose de plus près. C’est en fait une tortue de mer qui entame sa traversée de l’océan pour aller pondre en Floride. Nous coupons le moteur et la moitié de l’équipage se met à l’eau pour aller nager avec elle. Nous passons un quart d’heure merveilleux avec la tortue puis elle plonge et nous reprenons la mer. L’animal qui nous le plus rendu visite est bien évidemment le dauphin. Ce mammifère marin adore venir jouer à l’étrave du catamaran. Un jour justement alors que nous étions en pleine lecture collective, un dauphin vient nous interrompre. Il joue quelques minutes à l’étrave puis s’en va. Déçus, nous reprenons la lecture, mais nous sommes de nouveau interrompus 2 minutes plus tard par ce même dauphin, mais cette fois il a ramené avec lui toute sa bande. Ils sont plus de 50 à jouer à l’étrave, c’est un spectacle merveilleux. Au bout d’une demi-heure, comme ils sont toujours là, Stevie propose que l’on arrête le bateau pour aller nager avec eux. Nous nous équipons donc de nos palmes et masques et nous allons nager avec ces merveilles de la nature. C’est la première fois pour l’équipe de jeunes.
Nous avons aussi croisé des poissons lune, des requins, des souffles de rorquals, et des poissons volants.
C’est après 5jours de moteur que nous retrouvons le vent en pleine forme et notre vitesse moyenne qui avait chuté remonte à 10 noeuds.
8 jours et demi en mer, c’est long surtout quand on est 11 Ã bord. C’est pourquoi tout le monde fut heureux lorsque vendredi 21 au soir nous apercevons la terre Africaine.
Avec Grandeur Nature, la vie vaut la peine d’être vécue!
PS : c’est de nouveau Benjamin qui a gagné aux pronostics.
Aurel et Stevie

23 décembre 2007

Voilà, ils sont en Casamance!



Le bateau est arrivé hier vers 12 heures dans l'embouchure du Fleuve Casamance, accueilli par Yves et françois (son beau-frère pêcheur) ainsi qu'une troupe de grands dauphins.

18 décembre 2007

La carte de la navigation vers la Casamance - le 17-12-07

Lettre collective du 11 décembre 2007

Bonjour à tous, les parents, la famille, les amis, les anciens, les futurs et les autres s’il y en a !
C’est à moi, benjamin de vous faire le résumé de la dernière semaine passée aux Canaries, je vais commencer par la fin pour que vous sachiez dans quel contexte et dans quel état d’esprit je vous écris. C’est mardi, demain on part. Ce soir il faut que tous les textes soient bouclés pour pouvoir les envoyer, que le bateau soit rangé et nettoyé, les winchs rincés, les cabines et les lessives faites et les dernières enveloppes qui vont sont destinées, fermées. Ce texte, Thomas aurait dû le commencer et devrait être en train de le finir mais comme on en peut pas trop compter sur lui je me suis proposé hier soir de le faire. (Voilà pour la fin !) En début de semaine, vous le savez sûrement Aurel nous a rejoint pour notre plus grand plaisir. Le lendemain matin Kélig, Thomas et Quentin sont partis pour une petite excursion d’une nuit dans l’île. Pendant ce temps là, nous, sur le bateau on se prépare à la navigation. Rinçage de voiles, entretien des moteurs, réparation des quelques égratignures subies par le bateau sur le quai de santa Cruz de la Palma. Chacun bosse dans sa responsabilité, mais forcément c’est quand on se trouve en petit groupe que les évènements et les grandes nouvelles nous tombent dessus. Là, c’est notre skipper qui nous fait une grosse frayeur avec une infection urinaire qui le scotche trois jours dans son lit. Puis au même moment, on apprend qu’un autre jeune va nous rejoindre en début de semaine prochaine. C’est pour nous une excellente nouvelle pour plusieurs raisons : d’abord parce que c’est chouette d’avoir du nouveau sur le bateau, puis ça retarde notre départ de quelques jours du coup, on se dit qu’un autre groupe peut aller se balader dans l’île et c’est aussi l’occasion de réfléchir à la répartition des cabines. On s’est imaginé un moment avec Kélig de mettre Ricardo avec les 3 gars dans la cabine devant, on appellerait ça le ghetto avant bâbord. Non, sérieusement, comment on peut faire ? Moi, je pense qu’il faut séparer les 3 gars qui ont instauré une relation malsaine entre eux et cela fatigue et freine le groupe. Certains ont pensé déplacer Stevie avec Aurel, moi avec Kélig dans l’autre coque et Ricardo avec Thomas et Quentin à l’avant. C’est une bonne idée, mais je n’y crois pas. On na pas confiance, il ne faut pas les laisser seuls. Je ne vois qu’une bonne solution. Il faut exploser le trio, mais il faut une grand qui reste près d’eux. Je propose donc de me mettre dans une bannette à l’avant avec sur l’autre bannette Ricardo et au fond Quentin et Thomas, Stevie prend donc ma place dans la couchette dans la couchette du milieu avec Aurel. Voilà pour le remaniement du dortoir.
Je vais quand même vous parler un peu de la vie au port. Ici à San Sebastian de la Goméra, c’est sûrement la marina la plus sympa de tous les Canaries. Il y a beaucoup de vie et de passage. On rencontre plein de gens très intéressants. Tous les départs, que ce soit vers les Antilles, vers le Cap-Vert ou vers le Sénégal se font ici. Il y a des grands voiliers qui arrivent de Rotterdam après 40 jours de mer pour faire du charter au soleil, il y a des rameurs expérimentés et préparés qui se lancent pour une transat, des gens qui attendent une pièce de leur bateau pour repartir et d’autres qui se disent Goméro et vendent tout pour rester là. On arrive quand même malgré tout notre travail à trouver du temps pour aller visiter les bateaux voisins, aller faire un château de sable sur la plage, jouer au foot, mais aussi faire du kayak de mer, une interview, du jonglage…
Ça n’empêche qu’on a tous envie de partir en mer et de se retrouver enfin entre nous et bien sûr on a tous hâte de vivre le dépaysement. Yves nous envoie des mails très alléchants sur le programme qu’il nous concocte à notre arrivée : messe de Noël à en avoir des frissons, la fête des femmes avec danse et chant, percussions…
Moi je suis fatigué et je sens l’impatience de tout le groupe alors vivement qu’on largue les amarres pour d’autres aventures. On vous souhaite de joyeuses fêtes à tous et on vous dit à bientôt pour les prochaines nouvelles au Sénégal.
On pense à vous
Bises
Benjamin

5 décembre 2007

lettre collective du 30 nov. 07

Bonjour à tous,
Je profite d’un grand moment de tranquillité où nous sommes en équipage réduit sur le bateau, c’est à dire, Christophe, Linda et moi, pour vous donner quelques nouvelles de notre escale aux Canaries.
Nous sommes arrivés à Santa Cruz de La Palma le 14 novembre au petit matin. Il n’y a pas vraiment de place pour notre long et large bateau, mais nous dénichons un petit coin le long d’un quai sûrement prévu pour les bateaux de commerce, mais allons-y sans bruit, on verra bien…
On découvre peu à peu ce que va être notre environnement pendant une dizaine de jours… camions qui déposent des conteneurs, qui en reprend, des frigos qui ronronnent… Nous sommes au cœur du petit commerce de La Palma. Des camions de bananes défilent donc tous les jours pour remplir les cargos direction la Péninsule soit l’Espagne. Derrière nous , les ferries arrivent et repartent deux fois par jour ( liaisons maritimes avec les autres îles de l’archipel ) , ainsi que les bateaux de croisière qui déversent leurs flots de touristes pour une petite escale d’une journée et notre voisin, c’est le petit bateau pilote qui sort plusieurs fois par jour pour aller chercher cargos et ferries et les ramener à quai. Imaginez la joie de Thomas et Quentin à la vue de tous ces gros bateaux qui manoeuvrent !!! Mais attendez, attendez, ne nous éparpillons pas !!! Une arrivée dans un port après plusieurs jours de navigation, veut dire aussi lessive pour tout le monde, courses de fruits et légumes, douches, nettoyage du bateau à l’eau douce…Y’a du boulot et de l’énergie à mettre car notre équipage n’est pas toujours d’accord avec ce programme !
Mais quand même, on est arrivé aux Canaries et ça c’est chouette. Ici on trouve tout, on goûte nos premiers avocats, nos premières mangues, les bananes plantains, les patates douces, les cristophines, et les vraies bananes des Canaries !!! Nous fêtons aussi les 13 ans de Linda, c’est notre premier anniversaire à bord, « instants d’amitié partagée » dis-je même dans un texte.
Nous sommes pour quitter assez rapidement le bruit de la ville et partir enfin découvrir les terres de la Palma et ses autochtones. Pour cette première randonnée, nous avons décidé nous, grands, d’imposer les groupes, histoire de ne pas avoir toute la connerie et toute la flemme dans le même groupe ! C’est Christophe qui est chargé de faire les combinaisons gagnantes. Il regagne bientôt la France donc veille sur le bateau et nous donne comme ça l’occasion de tous partir 4 jours. Roulement de tambours…l’annonce des groupes tombe : Benjamin partira avec Amélia et Stevie …oui ! Wilfried avec Quentin et Linda …hourra ! Et Francis et Kélig avec Solène et Thomas…youpi ! Voilà, y’a plus qu’à boucler les sacs, se renseigner sur les horaires des bus, décider des destinations et c’est parti !
Le groupe de Wilfried est le premier à partir. Ils décident d’aller dans le nord de l’île. Ils n’ont pas beaucoup marché, la combinaison n’était pas gagnante, la connerie et la flemme étaient réunies.
Ça nous a surpris de Quentin. Lui qui nous avait habitué au meilleur, il peut aussi faire le pire ! Donc pas très bon moment pour Wilfried. Le groupe de Ben décide, lui aussi, d’aller vers le nord, mais sont beaucoup plus motivés à marcher et entament le sentier des 13 tunnels et des cascades. Ils se sont amusés comme des enfants à travers des cavités humides et des toboggans de 200 mètres…Ils sont revenus contents de s’être éloignés du groupe et des prises de tête et heureux de s’être surpassés physiquement pour voir de belles choses. Et nous, avec Francis, Solène et Thomas, envisageons d’aller dans la Caldéra mais dommage elle est inaccessible pour cause de travaux. Nous décidons donc de faire la route des volcans. 28 KMS de GR à monter et descendre la ligne de crête des volcans jusqu’à la pointe sud de l’île. Le temps n’est pas trop de la partie, nous sommes beaucoup dans les nuages, c’est physique mais nous sommes tous les quatre très heureux de l’avoir fait !
De retour au bateau, c’est plus pareil, on retrouve les problèmes là où on les avait laissé. Linda ne respecte pas les règles, Stevie fait ce qu’il veut quand il le veut, Thomas se laisse envahir par son côté négatif, Quentin qui veut devenir pompier joue le pyromane dans le bateau, Solène n’en peut plus de tout ça et préfère même rentrer chez elle et Amélia a du mal à contenir sa tristesse. Les bilans s’imposent. Il faut sauver les soldats Thomas et Quentin, vite les faire basculer du côté clair de la force.
Stevie est en sursis à bord et Linda prépare déjà ses sacs. Francis repart en rando avec Quentin, Solène et Amélia, pour souffler et profiter encore de la beauté de La palma. Entre temps, Linda se tord le genou et le moteur tribord crame. Nous sommes dépités devant toute la poudre d’extincteur et les fils électriques brûlés ! Heureusement le super électricien nous répare tout ça en une journée et le dimanche 25 novembre, nous pouvons quitter La Palma pour rejoindre Ténérife et déjà se préparer à l’ascension du Teide, 3718m ! Le bateau est au mouillage à El Médano, dans le sud de l’île. Comme je vous le disais, tout l’équipage est parti et avec Christophe nous préparons le retour en France de Linda. Nous pensons que notre voyage n’est pas adapté pour elle. Linda nécessite d’être accompagnée dans tout ce qu’elle fait en permanence et nous ne pouvons pas prendre de risques sanitaires quand à son hygiène vraiment trop précaire au Sénégal, en traversée ou en Amazonie !
Christophe prend lui aussi l’avion : snif ! Il va nous manquer, c’est sûr, son humour, son efficacité, son espagnol vont nous faire défaut, mais voilà, maintenant à nous de jouer !
Nous sommes « neufs » et 9 prêts à partir pour La Goméra pour enfin lire votre courrier et préparer la bateau à larguer les amarres direction La Casamance , mais ça, c’est notre histoire !!!
Kélig

26 novembre 2007

Kelig vue par Ben

Est-ce encore vraiment nécessaire de la présenter. Tout le monde commence à la connaître notre force vive. Kelig avant tout est bretonne, elle aime le beurre salé et la bonne galette a la farine de Sarazin. Et en tant que bretonne elle tient son rôle de bonne vivante, elle aime bien bien manger, chanter, danser, avoir de grandes discussions pour essayer de refaire le monde car notre amie est une révoltée. Elle a grand cœur, sa famille et ses amis comptent beaucoup pour elle, elle est sensible et aussi un peu photosensible. C’est notre force féminine du bateau qui sait ne pas se laisser marcher sur les pieds même si elle est dotée d’une grande patience. C’est une fille de la route, une aventurière qui aime l’inconnu et qui à déjà beaucoup vadrouillé dans notre vaste monde.
Voilà un peu Kelig comme je la vois sans trop entrer dans les détails.
Benjamin

Benjamin vu par Quentin

21 ans, cheveux longs et blonds, aux yeux bleus, à peu près 1m75, d’origine Allemande. A voyagé en tant que jeune en 2003/2004 sur Grandeur Nature et il est maintenant devenu encadrant dans l’association. Peut supporter qu’on l’embête, mais ne supporte pas qu’on embête les autres. Il déteste qu’on le prenne pour un imbécile. C’est quelqu’un de très sensible qui s’attache beaucoup à son entourage et qui est très blessé quand on parle en mal des gens qui l’aime. Il adore rigoler et aime bien jouer avec les gens. Il est aussi amoureux de la nature et déteste que l’on fasse du mal aux animaux et aux plantes. Il est anti-OGM et a voté Bové aux élections présidentielles. Il essaye aussi d’être végétarien et supporte difficilement la vue du sang. Petit cascadeur mais très prudent. Il a horreur de vivre dans le sale, mais pour autant adore se salir. Je crois que je vous ai tout dit sur lui.
J’aime beaucoup Ben, car on peut facilement parler avec lui, ce qui n’est pas toujours le cas avec les autres.
Quentin

23 novembre 2007

Portrait de Stevie par Solène…

Lui, c’est Stevie alias Shado. Un jeune Antillais de 14 ans, habitant à Grigny dans le 91 (c’est chanmé tu vois). Bon il est fainéant, même très fainéant, mais il est quand même sympathique « par moment ».
Si vous entendez un jour : « j’suis yombe », « regardez les dauphins sur la tête de moi », « sur la tête de ma mère que c’est pas moi, non je rigole », « c’est trop chime, vous êtes trop fort vous » et « putain de ta race » : pas de doute, c’est lui… Nous avons longtemps (avec Amélia) cherché le sens de ses expressions (mystiques), mais non, on a toujours rien compris, c’est vraiment un langage de parisien !
Bref, ses passions sont la moto et la mécanique, la sieste et le disage de conneries, n’oublions pas l’acrobatie et la mangeaison de pâtes chinoises.
Voilà c’est Stevie c’est lui, enfin de mon point de mon point de vue.
Solène

Linda vu par Francis

Linda une grande fille comme ça, Linda nous vient d’une grande banlieue, de la grande ville que l’on appelle capitale, avec des grands yeux noirs et de jolis cheveux bouclés.
Quel courage de quitter pour un temps sa famille et ses amis, quand on a peine 13 ans, pour se lancer dans l’aventure Grandeur Nature.
Quand j’ai rencontré Linda pour la première fois, c’était à Sète, au siège de l’association. Elle semblait toute perdu et parlait de son envie de devenir océanographe ! Du chemin a parcourir, partir à la découverte c’est un bon début, surtout en bateau.
Donc, Linda, jeune fille volontaire avec une peur légitime pour ce qui est nouveau, mais prête à remplir plein de beaux cahiers pour raconter son voyage. Un caractère « soupe au lait » classique pour une ado qui baigne dans le monde bien faisant de la consommation : « un bonbon par-ci, j’aime pas ça par là ! Vous n’avez pas des gâteaux de la marque machin ? » Chez Linda des attitudes de refus systématique peuvent surprendre mais des élans de générosité aussi : « tu veux une tartine de confiture ? »Linda et ses trois sacs partent en voyage et c’est peut être le plus important.
Si vous vous attendiez à ce que je vous parle de son sale caractère et de sa coquetterie, c’est râpé ! J’ai choisi le coté qui va bien a Linda : le sourire.
Francis

Amélia vu par Linda

Agée de 16 ans, cheveux châtain blond, et petite de taille. Elle a un caractère dure à supporter car elle fait des réflexions déplacées. Elle tombe facilement malade, son passe temps préféré c’est de vomir dans son lit ou aux toilettes. Elle dessine assez bien. Puis elle s’occupe des affaires des autres et trouve des solutions à leurs problèmes mais à tendance à s’oublier. Je pense qu’elle à un énorme cœur à partager, elle est ouverte à tout le monde. C’est une fille sage qui a confiance en elle. Qui peut être utile à tout le monde en tout cas pour moi.
Linda

22 novembre 2007

Thomas vu par Amélia.

Thomas, c’est celui qui est capable de se lever a 6h du matin juste parce qu’il veut pêcher toute la matinée. C’est celui qui peut sourire, rire, et qui, tout à coup, parce qu’il a été vexé ou contrarié, peut s’enflammer, comme ça, pour rien et faire toute une histoire pour pas grand chose. Il a besoin de dire qu’il est là, alors des fois il a des coups de speed, il va commencer à faire le singe ou autres trucs « pas normaux » comme dirait Linda. Il se cache derrière cette carapace de « ptit con » mais on fond, on le sait tous Thomas c’est quelqu’un de sensible qui peut quand il a envie être quelqu’un de très gentil et de très agréable a vivre. Mais je crois que la chose qui marque le plus quand on voit Thomas, c’est le fait qu’il soit si influençable, mais ça changera, j’ai confiance car avant d’être grand, le Baobab était petit aussi !!
Amélia

Christophe vu par Thomas

Il mesure 1m67, cheveux long, bruns aux yeux marron. N’est pas très sportif, aime raconter des blagues parfois un peu nulles mais on s’y habitue ! Il n’aime pas répéter 5 fois les mêmes choses. Il n’aime pas qu’on le prenne pour un imbécile. C’est une personne assez agressive mais qui n’aime pas la violence physique, je l’apprécie quand même. Il adore manger, prend toujours ce qu’on lui donne et fini toujours son assiette. Je crois que je vous ai tout dit sur lui.
Thomas

Francis vu par Christophe

Pour faire le portrait d’un Francis
Pour faire le portrait d’un Francis, tremper sa plume dans l’encre pour les cheveux, la barbe et les yeux. La tremper aussi dans l’écume des vagues pour ajouter quelques touches de blanc dans la barbe, les cheveux et pour faire briller ses yeux ! Si ce n’est pas suffisant, attendre la nuit et capturer un peu de la lumière des étoiles et de la lune. Sinon Francis est comme nous tous, un enfant qui a grandi, mais lui en a conscience ! Alors qu’importe l’âge, quand on a encore tant de choses à découvrir ! Autant d’envies à courir, et l’Océan devant soi comme horizon inatteignable…
Christophe, à la façon de Jaques Prévert.

21 novembre 2007

Wilfried vu par Kélig

Wilfried, c’est notre nouveau capitaine à bord de Grandeur Nature. Il a rejoint l’équipage en avril et depuis, il a fait plein de travaux sur le bateau pour qu’il soit prêt à partir pour le tour du monde, observé notre mode de fonctionnement et s’y est intégré. Et maintenant, le voilà lui aussi au cœur de l’aventure… Bienvenida companero !!!
Wilfried, il a 33 ans et il vient du Mans. Il n’est pas amoureux fou de sa région, mais par contre il adore ses rillettes et le pâté de lapin de sa tante. Oui, c’est un trait important de la personnalité de notre capitaine, il aime bien la bonne bouffe accompagnée d’un bon vin, un Faugères ou un Bourgogne par exemple ! Je pense que si Wilfried n’était pas à bord, il serait déjà parti faire un tour de France des spécialités culinaires et œnologiques ! Peut-être son prochain périple !?
Par son allure tranquille et calme, version Antillaise, on pourrait penser que tout lui passe au travers, mais que nenni, ne vous y fiez pas, Wilfried est un garçon sensible, qui sait se remettre en question et dire les choses quand ça dépasse ses limites. Il n’aime pas se mettre en avant et lui faut sûrement du temps pour se sentir à l’aise vraiment, en pleine possession de tous ses moyens. Bon, des fois, c’est vrai, il aime bien râler, mais ça c’est côté brun de la Sarthe.
Plus tard, quand il sera grand, après avoir fait une bonne cure de confit de canard et de langue de bœuf, il vivra sur son terrain peinard, aux Antilles avec son petit bateau en bois au mouillage devant chez lui, son petit jardin, dans une petite case très colorée pleine de bidouilles pour vivre un maximum en autonomie d’énergie, d’eau et surtout aux portes grandes ouvertes pour accueillir tous les amis et les gens sympas de passage.
Kélig

Solène vue par Wilfried

Solène est une petite brunette à la mèche tombante qui, dans le vent peut-être gênante. Elle a un petit nez de Cléopâtre, vraiment douce pour nous lire ses textes et plein de délicatesse pour le groupe. Elle a certainement des origines Italiennes de par son caractère bien trempé qui lui permet de s’affirmer au sein du groupe quand c’est nécessaire.
Son surnom, « mademoiselle Bio » du bateau ne l’empêche pas en tout cas d’être la reine des lasagnes. C’est un vrai plaisir de faire la cuisine avec elle. Solène a décidé d’apprendre la guitare et s’est fixé l’objectif de jouer un morceau avant Noël.
A plus long terme, elle a le projet de voyager en Inde et de devenir kiné. Elle y arrivera j’en suis sûr !!!
Wilfried

Vendredi 9 novembre

Aujourd’hui pourrait être une journée de navigation banale mais non, d’abord, il y a les portraits qui doivent être terminés pour notre arrivée aux Canaries et comme nous nous rapprochons assez vite, il serait temps de penser à s’y mettre ! Chacun s’applique, crayon et papier en main à dessiner ou à écrire le portrait de la personne qu’il a tiré au sort. Moi, je suis tombé sur Thomas et j’avoue qu’il m’a fallut beaucoup de temps avant d’y parvenir, car ce n’est vraiment pas simple !
Une grande partie de la journée fut aussi consacrée à la baignade. Ça nous a fait beaucoup de bien car nous n’avons pas eu cette opportunité très souvent depuis le début du voyage. Mais je pense que ce qui restera le plus dans l’esprit de chacun ce 9 novembre 2007, c’est le nombre d’animaux marins que nous avons croisé. C’était comme un ballet enchanté, une tortue ouvre le bal. C’était pour moi, la première fois que je voyais une tortue de mer et c’est bizarre de voir cette carapace flotter à la surface de l’eau ! Puis vient le tour des dauphins qui nous offrent un spectacle : ils se tournent, nous regardent puis bondissent hors de l’eau. Soudain, « oh ! Un souffle ! » Et oui, ce sont les rorquals qui rentrent en piste, plus timide, ils gardent leur distance. Mais bientôt vient le clou du spectacle, ils ont choqué Stevie qui vous dirait que c’était vraiment trop « mystique », et oui, ce sont encore eux, les dauphins, mais différents. Des dauphins environ 3 fois plus grands que les précédents venus avec les thons pour une partie de pêche endiablée. Sans vous parler de ces poissons qu’on apercevait au loin effectuer des bonds de plus de 3 mètres de haut !
C’est alors, des étoiles dans les yeux, après avoir vu tant de vies sous notre beau bateau, que nous nous installons tous dans le cockpit afin d’écouter la suite de notre livre en lecture collective. Nous lisons en ce moment « La grammaire est une chanson douce » d’Erik Orsenna, un livre qui fait réfléchir sur ces êtres que nous négligeons un peu trop : les mots !
Je pense que sur ce bateau, certains devraient y réfléchir et y accorder un peu plus d’importance !
Amélia

Mercredi 7 novembre

Notre 2ème jour depuis Cadiz en navigation vers Les Canaries.
J’ai demandé à chacun son meilleur moment de la journée ! Pour Quentin, c’était la baignade à la traîne, pour Thomas, les portraits chinois pendant le repas. Pour Wilfried la discussion du soir avec Quentin, pour Amélia la baignade du matin en pleine mer, pour Francis, « quand je suis allé quelques minutes à l’étrave regarder le soleil et la mer. » Pour Solène, la baignade du matin, quand j’étais dans l’eau et que je nageais dans le silence. Pour Kélig, quand tous les jeunes étaient en train de faire travailler leur neurone, c’était satisfaisant. Pour Ben, sa journée de cuisine avec Amélia, pour Linda, la baignade du matin avec Amélia, Solène et Quentin. Et pour Stevie : « J’sais pas, quand j’ai dormi ! » Et moi, mon meilleur moment, je lisais l’excellent livre de Chomsky, « comprendre le pouvoir », éditions Aden. Et que voyant tout le monde occupé à apprendre, je me disais que ce que nous faisons est utile ! Reste à le rendre agréable… Sinon pourquoi ?
« On prend mieux conscience des choses en agissant »
PS : sinon le vent n’a fait que mollir et la moyenne s’en ressent ! je pense que j’ai été un peu trop optimiste dans mon pronostic d’arrivée !
Christophe

20 novembre 2007

Il est ouf!

OUF ! L’Atlantique nous apporte aussi plus d’espèces d’oiseaux marins que dans la Méditerranée
Cela va nous changer du goéland citadin Sétois qui a su s’adapter à nos poubelles, à nos trottoirs et à nos bagnoles.
Parmi ces oiseaux, s’il en est un assez ordinaire, c’est le fou de Bassan (oiseau mythique des côtes nord de la Bretagne , d’où la fameuse réserve des 7 îles au large de Perros-Guirec.)
Au sortir du détroit de Gibraltar, nous avons longtemps observé ce bel oiseau facilement reconnaissable à son allure élégante, ses bouts des ailes foncés, sa tête jaune et son bec tranchant comme un sabre.
Les fous de Bassan sont d’excellents plongeurs : pour pêcher, ils sont capables d’effectuer des prouesses. Le fou doit son nom à ses plongeons spectaculaires : il n’hésite pas de se lancer d’une hauteur de 15 à 20 mètres pour atteindre 90 km/h ; il peut descendre à une dizaine de mètres de profondeur. Avec son bec en forme de poignard, il assomme les poissons. Il dévore également les petites crevettes et le plancton, mais se contente parfois des restes de pêche laissés par les marins.
Le fou de Bassan s’éloigne rarement à plus de 200 km des côtes. Il niche en colonie importante sur les falaises. La femelle du fou pond 2 œufs, mais lorsqu’ils éclosent, c’est à qui sera le plus fort, pour s’approprier la nourriture que rapporte les 2 parents. Le petit, le plus faible mourra de faim sans que les adultes n’interviennent. Dure loi de la nature « survivre pour se reproduire »…
Enfin, pour l’anecdote, sachez que l’homme s’est inspiré de cet oiseau pour l’architecture du prestigieux Concorde, (aérodynamisme oblige).
Documentation « la mer » Imagia découverte du monde.
Francis

Mardi 6 novembre

C’est la première journée en mer pour une traversée continent Européen vers les Terres Africaines (depuis longtemps colonisées par les hommes blancs) : Les îles des Canaries ; leurs habitants d’origine, les « Guanches » semblent remontés à l’homme de Cro-magnon et leur pratique de momification des morts suggère des liens avec l’Egypte ancienne.
C’est un archipel essentiellement volcanique. Les 7 îles principales des Canaries « appartiennent » à L’Espagne et représente une entité administrative. Néanmoins elles disposent d’un statut particulier par rapport à l’Europe (douanes et fiscalité).
Une navigation de plusieurs jours nous attend. L’Océan nous accueille avec un vent favorable pour notre route (cap au 220°), et pour calmer les esprits, souhaitons-le !
En mer, tout est différent pour ceux qui connaissent déjà, et tout est à apprendre pour ceux qui découvrent. Notre rôle d’encadrant va être de « capter » l’attention de nos jeunes « désoeuvrés ». Le vent du Nord-est s’est calmé comme prévu, après la traversée du rail de cargo de Gibraltar et une bonne nouvelle à bord : nous recevons RFI (Radio France Internationale) sur la radio BLU ! L’antenne fonctionne ; nous allons pouvoir écouter les infos météo ainsi que quelques nouvelles du monde : sont-elles intéressantes ?
Pour ce qui est de notre bord, tout n’est pas réglé pour la bonne marche de notre groupe et les pics de mauvaises fois sont souvent l’occasion de prises de têtes à répétition : « du vol de gâteaux à l’engueulade systématique. Nous remettons une nouvelle fois les pendules à l’heure. Nous sommes encore loin des Canaries, environ 330 milles. Nous naviguons toujours vers le soleil d’hiver des tropiques avec, dans ma tête, l’idée de belles randonnées sur des terres randonnées, à la rencontre de populations différentes. Il nous faut tous lâcher prise pour pouvoir déguster notre voyage et admirer les vols élégants des fous de Bassan qui nous accompagnent.
Francis

19 novembre 2007

lundi 5 novembre

Maintenant, nous nous préparons pour une semaine de nav jusqu’aux îles Canaries, soit 568 milles. Ça va être un de mes premiers petits périples, car il y en aura d’autres plus gros encore croyez-le. Ça y est, nous sommes fins prêts pour partir. Attention ! Un pare-battage volant à droite, larguez les amarres !!! Quelle montée d’adrénaline pour une simple sortie du port. Ouf, enfin partis. Après une petite heure de moteur et de manœuvre, nous sommes enfin en pleine mer à 10 nœuds de moyenne. Christophe nous demande les pronostics d’arrivée aux Islas Canarias. Petit jeu concour pour passer le temps. Un petit goûter nous attend, préparé spécialement par Linda : Petit Prince et Milka, quoi de plus simple, mais ça me convient. Pas besoin de se compliquer la vie quand il y a simple. Un nouveau système de barre appliqué par Wil pour que tout le monde barre au moins 1 heure à tour de rôle. Moi, je ne barre pas aujourd’hui, car il ne reste pas assez de temps. Ça y est, nous pouvons commencer le repas du soir. Au menu : Vomi en paquet de deux ! Moi et Stevie étions très malades, mais le vrai repas : pâtes au thon. Maintenant, je reste dehors pour prendre l’air et je ne tarde pas à aller me coucher car je suis du 2ème quart.
Je trouve que cette journée s’est à peu près bien passée sauf le petit problème de vol de galettes bretonnes. « Qui vole un gâteau, vole tout le bateau !!! »
Quentin

dimanche 4 novembre

En fin de matinée, nous voyons chaque jeune pour lui poser « la » question du jour : « qu’est-ce que tu peux faire pour que le groupe aille mieux ??? » Alors à une question, plusieurs réponses…Quentin veut bien ne plus provoquer et ne pas répondre aux provocations des autres, Thomas lui, après plusieurs minutes de réflexion, finalement veut bien essayer de faire quelque chose pour que ça aille mieux, alors pourquoi pas arrêter de râler tout le temps par exemple. Puis nous les grands, comme il est déjà 12h30, on propose d’aller se faire un pique-nique dans un parc de la ville, qui je vous le rappelle est Cadiz, et d’aller se manger une glace tous ensemble car la « chocolat thérapie », ça marche aussi ! Moi, j’étais vachement contente parce que ma glace, elle était trop bonne !
De retour au bateau, après une très agréable balade dans la ville, au bord de mer, aux allures de St Malo, nous réattaquons la question du jour à laquelle Linda nous répond qu’elle veut bien s’investir plus dans la navigation, Stevie qu’il veut bien ne pas s’énerver excessivement pour rien, Solène est d’accord pour faire attention quand elle répond et Amélia veut bien ralentir sa consommation de chocolat …c’était pour la rime !
Alors j’espère qu’après toutes ces bonnes résolutions, nous allons vivre une bonne semaine de navigation vers Les Canaries, pleine de volonté, d’envies, d’enthousiasme et de bonne humeur…à suivre…
Kélig

Samedi 3 novembre

Je me lève à 9h, je déjeune et avec Thomas, on va pêcher des muges pendant que les autres vont au marché. Thomas pêche un gros muge puis un moyen et après, un petit à l’épuisette, moi je suis revenu bredouille. Vers 14h, Quentin nous appelle pour venir manger des crevettes en entrée et le plat chaud, du vrai maquereau du marché avec du riz et le dessert, des yaourts aux fruits dégueulasses, ils n’avaient pas de goût. Après, nous sommes partis réparer les winchs avec Thomas et Wilfried pendant que les autres nettoyaient les voiles, mais Solène pendant ce temps ne fait rien alors elle décide d’aller se laver. Le soir venu, on va manger du coucous légumes et nous allons nous coucher à 22h environ.
Stevie

Vendredi 2 novembre

Kélig vient me réveiller pour déjeuner parce qu’aujourd’hui, on doit partir de bonne heure. On quitte Gibraltar pour aller à Cadiz. Moi, j’ai beaucoup aimé l’escale de Gibraltar parce que l’on est monté en haut du rocher anglais pour aller voir les singes. Ce sont des singes en liberté, ils me montaient dessus (sur la tête et les épaules), ils jouaient avec nous. Il y en a même un qui m’arrachait les cheveux pour les manger. C’était notre dernier jour à Gib. On passe le détroit de Gibraltar et on est maintenant dans l’Océan Atlantique, pour moi, c’est la première fois !!! Vers 15h, j’ai un cours de voile avec Wilfried et Linda, pour savoir toutes les positions possibles et la disposition des voiles. Tout le monde doit prendre une heure par jour la barre et maintenant (16h10) c’est Linda. A 17h30, je barre jusqu’à 18h30. Je suis allé voir ce que je vais faire à manger et j’ai choisi du blé avec une sauce aux légumes.
Thomas

16 novembre 2007

Jeudi 1er novembre

« Les singes »
Le matin, dès le réveil, il faut commencer les tâches ménagères. Je vais faire ma lessive avec Kélig en discutant calmement. Puis on a sorti les matelas pour aérer les cabines. Solène et Amélia ont fait la coque tribord, puis on a mangé et Kélig, Stevie, Wilfried, Solène, Amélia puis Quentin et Thomas sont montés à la montagne de Gibraltar pour se balader et voir les singes. Ils ont vu des singes. Moi je suis restée au bateau avec Francis. J’en ai profité pour faire ma douche et plus tard, on est parti au cybercafé où nous avons rencontré Ben et Christophe qui nous ont accompagné au cyber pour envoyer les mails de tout le monde. Après, nous sommes rentrés, j’ai été sur l’ordinateur le temps que les autres rentrent. Puis ils sont rentrés tous contents de leur balade, ils m’ont raconté leur journée, ils étaient très heureux. Puis on est parti manger. J’ai aidé Stevie à écrire sa carte postale puis on est parti se coucher.
Linda

Le 31 octobre

Mon premier texte.
Pour commencer mon premier texte, je vais faire comme Stevie, c’est à dire, me présenter. Je m’appelle Benjamin dit Ben sur le bateau, j’ai 21 ans et toutes mes dents et entre autres celles de sagesse qui chez moi ont trouvé une place. Il y a 4 ans je suis parti avec Grandeur nature en tant que jeune, ensuite j’ai pris une année sabbatique, plutôt enrichissante, pour finalement entrer dans l’équipe de l’asso avec qui je fais ma 3ème année. Mais cette année je ne reste que 3 mois avec le groupe pour pouvoir prendre du temps pour mon enrichissement personnel dans des milieux qui m’intéressent (l’éco-construction, le jardinage, la lutte écologique, la création personnelle) puis pour à l’avenir mieux continuer avec Grandeur Nature.
Ce mercredi de fin de mois commence pour moi à 1h du matin par une prise de ris. Le vent forcit, on réduit. Une fois la manœuvre terminée, le vent est retombé. Enfin nous sommes arrivés en Méditerranée, la vraie, la capricieuse ; celle qui change d’avis toutes les 10 minutes, celle où tu surfes quand t’es au près. Celle où t’as 3 nœuds de vent et 1 mètre de creux, pero la queremos porque esta belleza. Ça fait plus d’une semaine que l’on est parti et on a un peu de mal à voir un équipage se former. Il faut dire que les conditions ne sont pas des meilleures jusqu’ici, mais je trouve qu’il manque l’envie réelle d’apprendre et pour certains, c’est du « je m’en foutisme » complet. Mais on avance quand même dans le temps et dans l’espace et pas qu’un peu. On est presque à 10 nœuds de moyenne avec une allure en général au grand largue. Ce qui est vachement agréable à barrer. Mais ça pour le moment, peu de jeunes peuvent le confirmer. Pour eux, c’est une corvée terrible, tu temps perdu, pour certains ça « leur casse les couilles », mais pour d’autres, c’est seulement difficile, c’est une découverte, un apprentissage, peut-être qu’il y a aussi de la peur, peur des éléments, de la force du vent… Ce qui se comprend. Il y a un autre facteur très important qui affaiblit notre équipage, c’est la maladie. Bien sûr pour certains, il y a le mal de mer, il y a aussi beaucoup de flemmingite aigue et plus sérieusement une grosse indigestion collective après notre escale à Carthagène ou bien une gastro carabinée…
Pour moi, c’est une indigestion à 3h du matin, après mon quart de nuit, en position horizontale, je voyais très bien le cadavre du poulet à moitié digéré en train de baigner dans son huile dans le milieu de mon ventre. Plus les pâtes à la bolo, plus les blancs de poulet à la crème fraîche, plus le yaourt à la crème de marron… Le, dessert ça passe, mais le reste c’est finit, c’est décidé, je re-redeviens végétarien.
Bon sinon, pour raconter un peu la journée, et bien il faut quand même le dire, on a vu énormément de dauphins et là bien sûr, tout le monde retrouve une grande vitalité pour aller se faire mouiller à l’étrave, histoire de se trouver plus près des dauphins, ces si beaux mammifères qui semblent si intelligents et pourtant trop loin de nous, pauvres humains…
Dans l’après-midi, grâce au temps qui nous l’a permis, nous avons pu commencer une lecture collective du livre « la grammaire est une chanson douce ».
Plus tard, au coucher du soleil, l’Afrique s’est dévoilée, juste en face du rocher de Gibraltar, qui lui s’est illuminé à la tombée de la nuit. Il reste à peine 28 milles, le repas est terminé, les étoiles ont pris place dans le ciel, la route des cargos est nettement visible, on avance toujours à 10 nœuds, nous serons à Gib dans peu de temps. Donc nous restons tous sur le pont et Quentin inaugure un jeu plutôt amusant qui est de mimer toutes sortes de choses dans le noir. Ça nous occupe un bon moment, mais plus on s’approche, plus il y a de cargos et de gros bateau genre usines flottantes, ainsi que des bateaux chimiques. On avance toujours avec les voiles en ciseaux et alors qu’on était en train d’empanner après avoir passé la pointe pour entrer dans la baie, on a observé une ombre qui nous a beaucoup surpris. Après quelques réflexions, on en a déduit que c’était une épave de cargo. Tout en surveillant un autre cargo qui lui sortait de la baie et qui passait à peine à 100 mètres de nous et tout ça avec au moins 30 nœuds de vent. Puis après quelques slaloms entre les cargos au mouillage, on affale les voiles à l’abri de l’un d’eux. En arrivant dans une zone où l’on peut jeter l’ancre, une nouvelle surprise nous attend, la manette de guindeau ne marche plus. Donc, direction la marina. Un homme nous indique où nous mettre, nous amarre et nous demande de venir présenter nos passeports à la capitainerie. En attendant, on range un peu le pont en s’étonnant de voir des ouvriers travailler alors qu’il est presque minuit. Et enfin, alors qu’une grande partie du groupe prend un chocolat chaud, moi je retrouve mon lit et c’est là que je retourne dans le pays des rêves où je vais vivre jusqu’à demain, qui est un autre jour.
Benjamin

Mardi 30 octobre

Une voie à suivre…
Nous sommes mardi, l’équipage Grandeur Nature, c’est à dire nous, avons passé la nuit dans le port de Carthagène. Ce matin, il faut que l’on fasse des petits groupes pour faire les différentes tâches : aller au marché, au supermarché, trouver un cybercafé, remplir les réservoirs d’eau douce puis aller à la marina pour payer la nuit à quai. Kélig, Amélia, Benjamin et Thomas vont faire les courses, Francis et Quentin remplissent les réservoirs, Wilfried, Linda et moi partons à la recherche d’un cyber. Un premier fermé, un deuxième non-existant et le troisième ouf…ouvert ! Nous entrons, j’essaie d’envoyer les informations de l’ordinateur sur la clé USB, mais rien, je change de poste informatique, je cherche et cherche encore au rythme strident de la musique techno. Ah c’est bon, nous sortons enfin ! Nous contournons tous les trois la citadelle jusqu’au port. En cours de route, une Espagnole demande à Wilfried de pousser sa voiture qui ne redémarre plus : aussitôt dit, aussitôt fait ! tiens déjà 12h05, mais non, nous avons changer d’heure hier. A midi, nous partons après que Christophe ait payé à la marina. Wilfried et Linda nous ont préparé des spaghettis à la bolognaise mais quelqu’un (dont je ne citerai pas le nom) a laissé trop cuire les pâtes qui ont maintenant à moitié fondu… Bref, nous naviguons maintenant vers Gibraltar. Nous y serons sans doute jeudi ! Ce soir là, Amélia fut très malade avec vomissement et tout et tout… la pauvre !!! Le capitaine nous annonce nos quarts, (je suis du 5ème avec Francis) et au lit les amis !
Solène.

Lundi 29 octobre

Les vagues frappent contre la coque, le vent s’engouffre dans les voiles, je sens le bateau qui prend de la vitesse, je sens les dérives vibrer, j’entends vaguement des manœuvres. Mais que se passe-t-il ? Linda entre dans la coque. Ce doit être l’heure de mon quart, je me lève. Elle ne vient pas me réveiller, bon, de toutes façons je n’arrive pas à dormir. Je sors sur le pont, le temps de remettre mes neurones en place et je m’aperçois qu’il y a déjà Christophe, Kélig, Wilfried et Ben. Pourquoi tant de monde dehors à 4h du matin ? Je me retourne et là, surprise ! Je vois les lumières de Carthagène qui s’étendent devant moi. Bon, je suis réveillée alors je décide de rester avec eux pour les aider aux manœuvres d’arrivée au port. Christophe me dit que cette nuit, il y a eu 45 nœuds de vent et qu’il a surfé à plus de 27 nœuds avec le bateau. Je regarde le GPS, maintenant, il n’y a plus que 25 nœuds de vent et nous n’allons qu’à 3 nœuds en moyenne. Le temps de nous mettre à quai, il est déjà 6h du matin et je sens mes paupières s’alourdir, la nuit a été longue et agitée. Je me recouche dans l’espoir de me reposer un peu, mais c’est peine perdue, car pas même le temps de m’endormir que j’entends déjà des bruits de bols qui s’entrechoquent. J’ouvre un œil, puis deux et voit Solène en train de préparer le petit déjeuner. Il est 8h du matin, Thomas et Quentin sont déjà partis, canne à pêche en main, à l’affût des quelques poissons du port. Je suis prise par l’envie soudaine de parler espagnol, alors, munies de nos 4 mots de vocabulaire dans cette langue, nous partons, Solène et moi, à la recherche de la marina et surtout, de douches ! Nous rencontrons plusieurs personnes qui nous disent des choses incompréhensibles (enfin pour moi, car visiblement Solène est quand même un peu plus forte que moi ! C’est pas difficile !)
Jusqu’à ce que je sorte un vague « Hola ? euh… sabe donde esta las douchas de la marina ? » et l’homme me répond dans un français parfait : « vous parlez français ? » Il a donc été (à ma grande joie, je l’avoue) notre traducteur auprès du personnel de la marina. Le reste de la journée, on l’a passé à régler les problèmes techniques du bateau : Kélig s’occupe des machines en retard, Wilfried et Stevie ont les bras plongés dans le gasoil du moteur, Benjamin passe la journée dans l’annexe sous le bateau à retendre les filets arrière et à remettre en place les drosses de barre, Christophe troue le bateau pour tenter de voir d’où vient la fuite dans la cabine des garçons (fuite toujours présente d’ailleurs). Quand au temps, il n’est pas très motivant, car il pleut. On apprend qu’ici, il ne pleut que 8 fois par an, c’est pas de chance quand même ! On a vraiment hâte d’être aux Canaries où enfin, il fera chaud !
Amélia

Dimanche 28 octobre

Après une bonne nuit passée au mouillage dans la plus grande baie d’Espalmador, un petit îlot tant tranquille situé dans la passe entre Ibiza et Formentera, je me lève de « bonheur » en pensant être le premier. Et bien non, je découvre en arrivant dans la cuisine Amélia et Quentin, déjà en train de faire des crêpes.
C’est donc une nouvelle journée qui s’annonce bien après une petite mise au point réalisée la veille sur l’ambiance qui régnait à bord depuis notre départ de Sète.
Nous goûtons donc ces fameuses crêpes au petit dèj et levons l’ancre dans la matinée.
Le vent a molli, mais reste très favorable puisque portant vers notre nouvelle destination.
Nous quittons donc le mouillage au moteur, chacun à son poste, qui a été déterminé au préalable, et établissons enfin les voiles.
Cette journée est un peu particulière dans le sens où c’est la première fois que l’on met en place des quarts de barre d’une heure par personne. Ce quart va permettre à chacun de s’exercer et donc de se familiariser avec l’exercice.
De plus, il est obligatoire et non négociable pour les quelques réfractaires séjournant sur le bateau.
Je dois dire que la journée s’est plutôt bien passée, même si j’ai entendu par moment des « j’y arrive pas, c’est chiant, j’y comprends rien… »
Chacun a pris conscience petit à petit à développer des repères pour s’orienter et diriger le bateau. Cette journée a été également l’occasion de revoir avec chacun comment on fait un point sur la carte.
Mise à part cette partie un peu technique, deux évènements ont marqué cette journée. Tout d’abord, le passage d’un rorqual à quelques mètres derrière le bateau, une bestiole grise d’une dizaine de mètres. Et puis c’est la visite d’un petit groupe de dauphins venant jouer à l’étrave du bateau qui déclenche l’hystérie collective ? Stevie, qui était de quart de barre crie, saute dans tous les sens et du coup quitte son poste !!! Ceux qui étaient équipés de leur harnais sont déjà allongés sur le trampoline à l’avant, tandis que Linda bat le record d’enfilage de gilets de sauvetage, incroyable !!! Tout ce petit monde va rester un moment à contempler ces animaux fascinants en surfant au gré des vagues, alors que c’est Christophe qui gère les surfs.
Et voilà ce fut encore une journée bien remplie avant d’attaquer les quarts de nuit.
Wilfried

vendredi 26 octobre

Nous ne sommes pas loin du port et après 4 jours de vent et d’eau de mer sur le pont (et dans les coques), nous allons apprécier les douches chaudes de la marina (2 euros par personne). Bien sûr pour cette somme l’eau peut couler à volonté et en plus, elle est chaude ! Nous allons donc pouvoir savourer ce petit plaisir rare ; mais attention l’abus de douche chaude nuit à la peau et à la planète !
Notre groupe se découvre avec des bas et débats… mais aujourd’hui, nous posons le pied en terre Espagnole, (les Baléares sont une province administrative de l’Espagne) et les esprits, les paroles et les gestes vont s’apaiser avec l’odeur du poulet grillé et les vitrines des innombrables magasins de la rue principale de la ville. C’est aussi l’occasion du premier envoi de cartes postales ; des premières nouvelles envoyées aux personnes que l’on aime. Christophe et Thomas sont restés à bord et entreprennent un séchage complet (du spi à la cabine milieu tribord). Notre bateau de romanichels a fière allure vu de l’annexe qui ramène le groupe à son bord et c’est sous un rayon de soleil que nous nous baffrons de poulets et de pâtes préparés amoureusement par Amélia et Kélig (sauf le poulet et sa sauce au citron). Le moral a l’air bon et la digestion semble difficile ; pourtant, il nous faut remballer, ranger les chaussures de rando pour qu’elles ne prennent pas l’eau lors de la prochaine nav et les vêtements secs. Le vent est d’origine improbable comme souvent en Méditerrannée ; nous ne connaissons sa direction qu’au sortir de la baie. Pour changer, une houle imposante nous ballotte le long des falaises majestueuses (magie de la Terre vue de la mer). Cap au 270° (plein ouest). Ce n’est qu’un début, le voyage continue vers le soleil et l’hiver du Sud.
Francis

15 novembre 2007

salut tout le monde...

bonjour, voici les premiers textes de chacuns des marins ...
Leurs mots vont nous permettre de suivre leur aventure au plus près...
Merci à eux...
Et bonne lecture.
morgane...

Jeudi 25 octobre

Je me réveille le matin et nous voyons la baie de Fornells. Thomas et moi allons plonger et il y avait plein de petites méduses. C’était stressant, après on a du arrêter parce que c’était l’heure de manger. Au menu :Purée avec des bouts de patates. Ensuite, j’ai lu mon livre :Oeil de loup. Après j’en ai eu marre et on est allé se baigner Thomas et moi. On s’est amusé à sauter du bateau. Après il a commencé à faire froid alors nous avons arrêté et c’était l’heure de manger : riz pilaf : berk ! Cette nuit nous restons au mouillage et il n’y a pas de quart.
Quentin

le 24 octobre 07

Aujourd’hui je me suis fait un ami ???
3ème jour de navigation depuis Sète…
Benjamin me réveille pour mon quart, 6h30, il fait encore nuit noire, mais tiens, où est mon collègue ? Ah le voilà qui gravit les marches et s’assoit à côté de la barre avec tout son poids de jeune garçon de 14 ans qui ne sait pas encore très bien ce qu’il fait là sur ce bateau ! Vous l’avez deviné, c’est lui, c’est Stevie !
Donc je prends la barre, le jour commence à poindre. Benjamin nous propose un bol de pâtes (le reste de la veille), ça ne me dit rien, mais vu que Stevie n’a pas encore l’estomac tout à fait rétablit pour finir le sien, je le finis ! Et là, à ma grande surprise, Stevie l’air de rien m’attrape la barre pour me laisser manger tranquillement ! Ah, mais c’est une belle journée qui commence, pleine de bonnes intentions je l’espère ! Enfin au moins, jusqu’à 8h30, fin du premier quart, c’est l’heure de retourner se coucher au lieu de préparer le petit déjeuner pour les autres, entamer la journée quoi, mais chaque chose en son temps, nous verrons cela au prochain épisode… Pour le moment nous sommes en vue de la baie de Fornells et chacun se lève doucement après des quarts entrecoupés de manoeuvres, de grains de pluie, de phénomènes bizarres où le vent tourne à 360° etc…
L’après-midi, nous avons voulu partir dans un joli petit mouillage aux falaises ocres et à l’eau claire (la calanque de Pregunda), mais à la sortie de la baie de Fornells, le vent était trop fort, la houle trop grosse et nous n’étions pas sûrs d’être abriter à Pregunda, alors demi-tour et retour à Fornells, mais cette fois, petit mouillage derrière l’île plus tranquille. Et c’est là que l’aventure continue. Cet après-midi, j’aide Stevie à faire son texte… Ouh, la grande idée ! Après avoir vu défilé Thomas, Quentin et Linda (la fine équipe) discuté de plongée, de combinaisons, de méduses… Mince, dommage Stevie a déjà mal à la tête… Comment faire ? Finalement, on discute, l’idée est trouvée et le texte s’écrit ! Voilà maintenant le temps de la baignade, mais cette fois, c’est Linda que j’accompagne. Il fait gris, humide, presque pluvieux, je suis ravie, mais quand faut y aller, faut y aller ! A 3 on saute, finalement, elle n’est pas si froide. Linda se lave, Quentin et Thomas se font un plaisir de sauter dans l’eau, pêcher des méduses, Amélia, Francis et Solène, qui reviennent de leur balade sur l’île avec de belles narcisses qui sentent très bon, se lavent aussi joyeusement. Je ne vois que Stevie qui court un coup à droite, un coup à gauche, dans sa belle combi toute bleue s’écriant toutes les 15 secondes : « Ouais mais moi, je viens de Grigny, y’a pas la mer là-bas, je suis pas habitué ! » et ça pendant au moins 30 bonnes minutes, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus d’entendre les autres le narguer donc plouf, suivi d’un grand AH ! Et en 2 temps, 3 mouvements, Stevie est déjà sorti, séché et habillé…
Voilà, nous terminons notre belle journée d’amitié par une partie d’othello pleine de suspens où au final, je perds !!!
Alors Stevie, un ami pour la vie ? En tout cas, j’en ai rêvé toute la nuit !
Kélig

le 23 octobre

Salut c’est moi, c’est Stevie, j’ai 14 ans et j’habite dans le 91 et moi, je suis sur le bateau pour changer de comportement. Nous partons pour un voyage de 9 mois et nous sommes 11 à bord. Il y a Solène qui fait un peu la chef par moment, Thomas et Quentin, pêcheurs à bord mais on n’a pas encore eu de poissons, Amélia règle les embrouilles à bord, Linda aime bien créer des conflits, Wilfried le skipper, Christophe le boss et certains l’appellent la bosse, Kélig encadrante avec Francis, le blagueur et Ben. Nous naviguons depuis hier en direction des Baléares. Ensuite, nous irons à Gibraltar pour voir les singes, puis aux Canaries pour faire des randos avec des gros sacs à dos. Nous irons passer Noël en Casamance et rencontrer des familles. Après, nous couperons l’équateur pour aller au Brésil pour nager avec les dauphins et les tortues et jeter des gens qu’on n’aime pas aux requins. Puis, nous irons en Amazonie où je l’espère, nous ne nous ferons pas manger les pieds par des piranhas et les crocodiles. Nous continuerons le voyage en Dominique pour aller dans les sources d’eau chaude, en Guadeloupe pour prendre des médicaments et les emmener à l’île à vache. Nous poursuivrons et finirons l’aventure au Vénézuela. On prendra l’avion pour revenir en France (Sète) et puis certains prendront le train pour rentrer à la maison.
Stevie

Lundi 22 octobre 2007

Lundi 22 octobre 2007
Départ pour le tour du monde !
Départ de Sète à 15h pour le tour du monde !!! On part en mer pour faire des manœuvres (hisser la grand voile, barrer, border etc…) Un bon vent (beaucoup d’air) et dans le bon sens nous aide beaucoup pour aller aux îles Baléares. Linda n’est pas très à l’aise et ne tient pas trop sur ses pattes. Tout le monde fait la sieste jusqu’à environ 16h. On goûte tous ensemble du pain d’épices. Après j’ai écrit des lettres à ma famille à bâbord sur la table à carte. On m’a appelé pour sortir sur le pont pour faire des manœuvres. Francis et Quentin ont fait la cuisine. Vers 19h30, ils nous appellent et nous servent une soupe à l’eau de mer pas très bonne avec des croûtons de pain. Wilfried annonce les quarts de nuit et moi, je suis du 5ème. On va tous se coucher sauf ceux du premier quart. Ça me fait bizarre de partir 9 mois et quand j’y pense, ça fait un peu long, mais je suis motivé !
THOMAS

6 novembre 2007

Salut à tous les marins,

Joe à écrit :


Salut à tous les marins,

C'est super d'avoir de vos nouvelles en ce début de voyage. Ici, à Sète il fait très beau la journée, un peu frais le soir et le matin, c’est l’hiver ! Nous venons, d’ailleurs, de changer d’heure.
Je viens de lire vos deux premières lettres et, bien sûr, j'attends la suite avec impatience. Toutefois, avec mon expérience de « grand mère », plus d’une vingtaine de départs, voyages, retours…. Je me permets de vous dire que, toute nouvelle aventure qui commence comprend une foule de situations, bonnes ou moins agréables, et beaucoup de choses à apprendre : le bateau et la navigation. Le groupe et la vie quotidienne. Ce qu'on sait ou ne sait pas faire. Ce que savent ou pas faire les autres. Ce qu'on peut apporter et ce qu'on peut recevoir. Vivre le moment et en profiter tout de suite mais aussi penser à l’après. Ne jamais perdre de vue que ce voyage est exceptionnel. Que c'est un moment privilégié pour chacun de vous mais aussi, que c'est une aventure humaine fantastique pour tous qu'il ne faut surtout pas passer à côté. Cela demande de la bonne volonté, de la patience, d'apprécier les autres, de savoir s'écouter, de rire ensemble, se faire confiance, partager, prendre en charge individuellement et collectivement tout ce qui va faire de ce voyage une réussite. Je sais que ce n'est pas facile en ce début de voyage mais vous avez neuf mois pour y parvenir... De plus, toutes découvertes, les baleines, les dauphins etc., les rencontres, les plaisirs, les amitiés, les paysages etc. vont vous y aider. A vous de jouer !
Ici, à Sète, nous pensons très fort à vous.
A très bientôt,
Bizous à tous, aux dauphins et autres mammifères...
Bon courage et bon vent,
Joe

5 novembre 2007

L'Aventure, c'est l'aventure!!!!

L'Odyssée continue...et passe les colonnes d'Hercule : symbole romain qui, depuis l'antiquité, marque la frontière vers un nouveau monde...!

Nous avons quitté Carthagène le mardi 30 octobre pour naviguer jusqu’où nous sommes très impatients d’arriver depuis le départ de Sète: GIBRALTAR!
Gibraltar, c’est la limite entre la Méditerranée et l’océan Atlantique, c’est là où le soleil revient, c’est là où le voyage commence vraiment! Nous sommes accompagnés, pendant ces 36 heures de navigation par de nombreux dauphins qui émerveillent chacun d’entre nous, je suis fascinée par la faculté qu’ont ces êtres marins à apporter la bonne humeur et le sourire à quiconque les rencontres. Nous sommes aussi accompagnés (et c’est moins marrant quand même) par un virus de « Gastro » carabinée qui a touché 7 membres de l’équipage sur 11 (à savoir: Kélig, Solène, Francis, Ben, Quentin, Thomas et moi-même!) !
Nous arrivons le 31 au soir à Gibraltar, un petit bout d’Angleterre en terre Espagnole. Après avoir traversé un champ de cargos et autres bizarreries flottantes, nous nous amarrons au quai avec, en bruit de fond les marteaux piqueurs de l ‘immeuble qui se construit juste en face de nous. Le lendemain, Wilfried, Kélig, Thomas, Stevie, Solène et moi décidons de monter à la pointe de ce gros rocher pour y admirer la vue et partir à la rencontre des singes! Pendant que Linda et Christophe partent au cyber café où_ ils se rendent compte que l’ordinateur n’a pas le logiciel intégral de Word et que donc nos mails ne peuvent pas êtres envoyés!! Nous repartons le lendemain pour une après-midi (exactement 9 heures) de traversée afin de rejoindre Cadix. C’est d’ici que je vous écris et nous y restons jusqu’à Lundi (donc 3 jours).
Pour ce qui est du groupe (peut-on l’appeler un groupe?!?) «Vas te faire foutre voilà mon excuse!» (Linda) est une phrase qui résume assez bien l’ambiance à bord ! Heureusement que nous avons des moments de « répit » où nous nous «aimons» mais ces moments ne se produisent malheureusement jamais ou très rarement à 11!
Il faudrait que certains se rendent compte que le groupe concerne 11 personnes et pas 4 ou 5!
Nous vous embrassons fort et pensons beaucoup à vous!
Amélia

Ah les joies de la mer Méditerranée....!

Voici la première lettre réalisée par l'équipage pour donner quelques nouvelles du bord...

Les nouvelles du bateau par Linda ( 22 au 30 octobre)
Nous sommes parties lundi en fin de matinée du port de Sète pour un voyage de 9 mois. Avec a bord du bateau 6 jeunes (Linda, Solène, Amélia, Quentin, Thomas et Stevie) et 5 encadrants (Kelig, Francis, Christophe, Benjamin et Wilfried). Nous sommes partis pour de bon, ensuite le mardi nous avons navigué sous le vent de la mer avec pleins de vagues il y eu un début de mauvaise ambiance dans le groupe, mais tout le monde pense que ce n’est que passager, mais ils se trompent tous car cela continue. Mercredi, nous nous sommes arrêtés à Minorque (Fornells). On a fait les courses Stevie Kelig Christophe et moi, Linda. Stevie et moi Linda nous avons fait des caprices pour avoir des chips puis un morceau de pain, mais ils n’ont pas accepté. On a acheté des cartes postales pour tout le groupe, mais forcement il y a toujours un problème, il manquait une carte parce que quelqu’un en a pris 2 alors que c’est une par personne donc Wilfried a été pénalisé de carte qui, pour cela est gênant pour lui. Après on a mangé des bons poulets grillés On a pris des douches au port car logiquement dans chaque port il y a des douches. Après manger on a repris la route pour Mayorque. Une fois arrivé à Mayorque nous nous sommes relavés dans des douches puis nous avons envoyé les cartes postales pour la famille. On a repris la route pour boîte de nuit d’Ibiza avec une belle couleur d’eau claire. Thomas, Quentin et moi, Linda nous nous sommes baignés nous avons peur des méduses, mais on s’est comme même jeté dans l’eau elle été chaude. Après Amélia Solène et Francis nous ont rejoint pour se laver Kelig aussi nous a rejoint. Le lendemain matin nous avons pris la route de Greenwich le méridien 0. Nous devons nous arrêter mais le vent été bon encore une fois donc on a continué mais la nuit suivante a été vraiment mouvementée, il y avait Christophe Wilfried Benjamin Kelig et moi Linda ça bougeait beaucoup les vagues nous tombaient dessus c’était agité pour tout le monde plus précisément, il y a des quarts de nuit pendant 2 heures et demis toute la nuit. À 5 heures du matin, nous sommes arrivés à Carthagène qui se trouve sur la côte espagnole. Aujourd’hui nous avons fait beaucoup de chose Wilfried et Stevie ont travaillé sur les moteurs Amelia et Solène se sont occupées de la lessive de tout le monde Quentin et Thomas on fait de la pêche puis moi Linda j’ai écrit ce texte pour donner des nouvelles de nous aux parents.
BON AU REVOIR A TOUTES LES FAMILLES ON PENSE A VOUS ET ON VOUS AIMES TRES FORT !!!