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10 février 2015

L'aventure en Dominique...


Le 06 février : Portsmouth, Dominica.
C’est un matin comme tous les matins en Dominique, le soleil se lève, nous aussi… Il y a des gros nuages et de la pluie sur les montagnes en face de notre mouillage. Parfois, nous recevons quelques gouttes, ou bien ce sont de vraies averses. Le petit déjeuner, qui pour certains, est un vrai repas puisqu’ils engouffrent : Riz/céréales sucrées/pains/porridge/confiture et beurre de cacahuètes.  Le tout arrosé de café, de thé ou de chocolat au lait.
Suivent les tâches ménagères  qui nous prennent un bon quart d’heure efficace. Ensuite c’est une journée entre deux randonnées et comme c’est la troisième fois, tout le monde sait ce qu’il a à faire. Terminer les textes de la rando précédente, se les lire, les recopier (cahier et ordinateur), mais aussi faire leur lessive, pour ceux qui n’ont pas eu le temps de le faire hier !
Faire des courses pour ceux qui sont de cuisine. Certains ont un planning minuté tellement ils ont de choses à faire, d’autres traînent déjà, désœuvrés et il va falloir les occuper !
Il faut aussi décider qui repart en balade et qui reste au bateau, faire les groupes, et pour une fois nous demandons à chacun ce qu’il a envie, nous (les grands) n’avons pas fait les groupes, et là c’est plus compliqué !
C’est moi-je, moi-je…  « J’ai pas trop envie d’être avec machin, j’ai pas trop envie de marcher, ou plus positif : moi tout me va, il y a pleins d’endroits où j’ai envie d’aller et des rencontres à faire ! » .
Pour ma part je reste au bateau pour finaliser la maquette du prochain journal que Philémon et Anaëlle ont fait, car nous voulons l’envoyer de Guadeloupe.
Reste avec moi : Dayan et Jade qui sont responsables du matelotage, qui ont du travail à faire sur les filets et des cordages à changer. Puis Chloé qui ne participe plus à rien depuis la première rando, où elle a rapidement été un boulet et a décidé qu’elle ne voulait plus faire d’efforts et préférait rentrer en France. Depuis, elle est à peine avec nous, préparant son retour dans le Nord le plus vite possible…
Tous les autres préparent leurs sacs, regardent la carte de l’île et sont prêts pour de nouvelles aventures… Quelles aventures me direz-vous ? Et bien j’ai choisi des extraits de textes de tout le monde, qui raconte notre première rando de 5 jours. C’est donc une longue lecture qui vous attend, aussi pour nous faire pardonner ces trois semaines sans nouvelles !
D’autres se chargeront de vous raconter les 2e et 3e rando et la fin de notre escale en Dominique. Il s’est passé encore beaucoup de choses…
Christophe.

Le 12 janvier : Il est minuit moins dix lorsque nous regardons l’heure avec Anaëlle. Dans 15 minutes, c’est déjà la fin du quart. Je suis surprise de la vitesse à laquelle il est passé. La lune s’est levée énorme sur l’horizon, orange. C’est quand même génial les quarts, des moments à part. On se lève en pleine nuit, on découvre le ciel étoilé et « granuleux ». On peut échanger sur nous, raconter des blagues ou énigmes de moines à rallonge, parler du monde et de la galaxie. Ou juste apprécier le silence, ou plutôt le bruit de l’eau qui s’écoule à toute vitesse sur les coques.
Car oui, nous filons à toute vitesse en direction de la Martinique. En 24 heures, nous avons déjà parcouru les 200 Milles sur les 660 qui nous séparent du Marin. 10 nœuds en moyenne, au travers. Un vrai plaisir ce bateau. L’eau est passée du Marron, au Vert, puis ce matin au réveil, au bleu de l’Atlantique.
La houle, cependant, est croisée et sa hauteur varie suivant la tête d’Hélène de 3 à 4 mètres. Alors nos petites natures, ils font forts eux aussi. J’ai appris le mot « bucket » ce matin en cours d’anglais. Car à la fin de la journée, Anaëlle a rempli 5 sceaux, Philémon 3, Dayan 1 mais en un seul jet. Et Moussa s’est occupé de l’évier. Elodie
Le 13 janvier : Après un mois où le bateau est on ne peut plus stable, nous voici au travers avec une houle croisée. Du coup, l’équipage est au ralenti, malgré les réveils musculaires d’Elodie, les cours d’anglais d’Hélène et les batailles de sargasses de Christophe, nos jeunes matelots dorment beaucoup, même parfois la tête dans le bucket !
Rassurez-vous à ce rythme-là, ça ne va pas durer. Notre beau GN défonce tout encore une fois. Les 660M qui nous séparaient des Antilles sont croqués en 3 trois jours… Tit
Le 14 janvier : Dans quelques heures nous serons au Marin. Le temps est alizéen, tout le monde a repris des couleurs… Le soleil ne va pas tarder à en rajouter d’autres sur la peau de certains. On se remet au boulot que l’on avait prévu de faire pendant cette navigation mais que l’état de la mer n’a pas vraiment permis : les textes, la maquette du journal etc… À 15 heures, nous sommes mouillés au milieu de plusieurs centaines de bateaux, en face des immeubles, comment dire, ce n’est pas tout à fait comme la Guyane, le choc est un peu rude ! Thierry part déjà en ville pour se renseigner pour une nouvelle annexe et un voilier pour la réparation de la GV. Les cuisiniers partent avec lui pour acheter du frais pour ce soir. Christophe
Le 15 janvier : On quitte la baie du Marin et on hisse les voiles. Cap sur l’anse Chaudière un peu plus au nord. En chemin, on passe près du Rocher du Diamant où nichent beaucoup de paille en queue. Tit nous explique qu’on ne peut pas y accéder car on se ferait assaillir à coups de becs. Christophe me raconte qu’à l’époque de la conquête du monde par les pays européens, les Anglais y avaient installé un bastion qui gênait tous les navires français aux alentours. Pour récupérer ce point stratégique, les Français envoyèrent une barque pleine de rhum sur la berge. Les Anglais burent tout ce qu’ils purent et furent tellement soûls que les Français n’eurent aucun mal à reprendre l’îlot. Nous mouillons dans l’anse Chaudière où il n’y a pratiquement personne. Le paysage est beau et vert sauf la ville au fond de l’anse. Lors du goûter, les adultes remarquent que des affaires n’ont toujours pas été rangées alors que tout le monde avait dit que c’était fait. Ce point-là, comme beaucoup d’autres, fait perdre du temps et au lieu d’aller plonger dans ces fonds magnifiques, on se prend la tête sur quelque chose qui devrait être fait et qui devrait être une initiative. Malgré cela, certains ont quand même le temps de plonger avant la nuit et rapporteront des coquillages et des squelettes d’oursins. Dayan.
16 janvier : On se réveille à anse Chaudière, nous déjeunons vite fait pour ensuite partir à Fort de France. On lève le mouillage et nous hissons la G.V. Une fois arrivés, nous mouillons dans le petit port et nous nous préparons pour aller à terre. Une fois sur le ponton, nous faisons 3 équipes. Christophe à internet, Tit au ship (magasin d’accessoires pour bateau) et le reste du groupe part au marché. Arrivés au marché, nous voyons plein de fruits et légumes de toutes les couleurs, des colliers et bracelets divers et variés, des épices, du rhum, du café, du cacao, de la vanille et plein d’autres choses dont je ne pourrais vous dire le nom. Jade et Elo iront acheter du poulet et de la salade pour ce midi pendant que nous, irons acheter des fruits et légumes, mais ici les prix sont très élevés car c’est un marché à touristes : la pastèque fait 13 euros. Nous laissons donc tomber les fruits et légumes et on se dit que nous achèterons le frais en Dominique. Hélène a acheté un sachet de canne à sucre et ce n’est pas si mauvais. Nous visiterons un stand de colliers et bracelets tenu par une rasta très sympa, qui nous offrira une bague en coco. Nous retournons au bateau. Moussa.
Le 17 janvier: Arrivée à la Dominique : Mais déjà, la journée de nav s’achève et l’approche de Portsmouth me rappelle une autre époque révolue : ma vie aux Antilles. J’aimais beaucoup venir ici quand j’étais jeune marin. On tirait au sort qui resterait à bord et on partait dans la forêt pendant quelques jours. Tiens, mais, c’est ce qu’on va faire maintenant aussi ! De mon temps, le mouillage était tranquille et l’eau était claire. Ah, ben là aussi !
De mon temps, il y avait des fêtes sur la plage, on écoutait du ragga. Mais, qu’est ce que c’est que ce bruit ? On peut donc pas dormir tranquille ?
Au premier abord, il semblerait que la Dominique soit toujours aussi belle et joviale que dans ma jeunesse (hé oui, mémé tire sur ses 43 ans bientôt !).
J’ai hâte d’aller redécouvrir cette île. Les enfants dorment à la belle étoile sur le filet, le bateau tire gentiment sur sa chaîne. C’est une bonne escale qui s’annonce, la vie sous les tropiques est bien agréable.
Je ne peux m’empêcher d’espérer que ceux qui n’ont pas encore compris que le temps passé ne revient jamais vont se réveiller et prendre leur voyage en main. Ceux qui le font déjà me donnent le sourire : c’est vraiment chouette de les voir grandir, s’éveiller et s’émerveiller, réfléchir, partager leurs réflexions et se construire sous le soleil des Antilles. Hélène
Le 18 janvier…Vers la fin du déjeuner, un bar sur la plage juste en face du bateau démarre son sound system à fond. Ah ! La première heure, c’est sympa, ça met un peu d’ambiance, on danse sur le pont. Les adultes se font une réunion « rando » à bâbord, pendant que nous, on répond aux questions du bilan des 4 mois. Peut-être que vous êtes curieux de connaître ces questions, vous qui nous suivez de loin :
-       Qu’as-tu appris pendant ces 4 mois ?
-       Que fais-tu aux autres que tu n’aimerais pas que l’on te fasse ?
-       Cite 2 métiers que tu voudrais faire ou qui t’intéressent
-       Qu’est-ce qui a changé chez toi depuis le départ ?
-       Qu’est-ce que tu dois changer dans ton attitude pour t’améliorer ?
-       Fais un bilan de tes relations avec chaque personne de l’équipage
Autant vous dire qu’y répondre prend du temps. Dès demain, on passera individuellement faire le débriefing de nos réponses.
2ème heure de musique : l’ambiance est quelque peu… Electrifiée par la tension de ceux qui n’ont pas pu faire leur sieste, contraints d’écouter « la danse du cheval », même la tête enfoncée sous leur oreiller.
3ème heure : Elodie nous propose un cours d’improvisation théâtrale au rythme de la zouk qui commence vraiment à gonfler tout le monde ! On s’échauffe : il faut marcher puis tout à coup faire les canards, se mettre en rond, fermer les yeux et se laisser guider par les autres, ramper parterre et se marrer en regardant les autres faire pareil… Même les plus sceptiques y prennent goût ! Puis vient la première impro, on fait 2 groupes : Hélène-Kaïs-Dayan-Moussa, et Jade-Philémon et moi. Chaque groupe donne à l’autre un personnage, un lieu, et une action. C’est donc tout naturellement qu’Hélène alias Louis XIV a gravit le Teide portée par ses 2 larbins, guidés par le bouffon du roi, Moussa, mais qu’ils se sont retrouvés au Mont Blanc; pendant que je suis devenue Toussaint Louverture, que j’ai libéré l’esclave Philémon du maître Jade… Et à danser le zouk en Martinique (??!). Bon… Vous l’avez deviné, on n’est pas encore au point. Par contre on a tellement rigolé qu’on a hâte de recommencer !
4ème heure : Chacun vaque à ses occupations en fredonnant nerveusement les airs qui passent. La nuit ne va pas tarder à tomber, on abdique : le reggae love 1 – l’équipage 0, on repart mouiller de l’autre côté de la baie. Anaëlle
Journée du 19 janvier - BON ANNIVERSAIRE. Ce matin, après les tâches, nous partons tous à terre avec nos sacs. Mais non, ce n’est pas les départs en rando, nous allons à la rivière indienne pour laver nos draps et quelques slips sales qui ont besoin d’un coup de brosse. Nous montons dans les hauteurs de la ville de Portsmouth. Et d’un coup, nous bifurquons de la route bitumée à un chemin boueux insoupçonné. Nous redescendons le sentier en nous enfonçant un peu dans la forêt pour rejoindre la rivière où le groupe de Tit, Elo, Kaïs, Dayan et Philémon avaient déjà commencé à frotter. Nous nous mettons à la tâche et une fois finie, une bataille d’eau qui finira en baignade pour tout le monde éclate. L’eau est fraîche, mais elle nous dessale et ça fait du bien. Pour rentrer, nous décidons tous de prendre un sentier un peu plus long et qui nous fait faire une balade en forêt. Mais surprise, le sentier se termine en une ultime montée qui est semée de bouses, de plastiques, d’emballages et de déchets en tout genre. Pas la peine de vous décrire la puanteur qui émane de la montagne de déchets. Vient l’heure de la célébration de l’anniversaire d’Hélène. En entrée, nous avons un pamplemousse et en plat de résistance, des nouilles chinoises avec des légumes sautés accompagnés du chicken « ouaf ouaf » et de sa sauce citron. Et enfin en dessert, le gâteau cappuccino accompagné des 4 bougies symboliques. Les bougies soufflées et le gâteau servi, vient l’ouverture des cadeaux. Elo lui a fait Iggy l’iguane, une peluche à base de bourre de coco et de riz. Tit lui a fait une attrape-rêve. Dayan a confectionné un chouchou-collier-bracelet-attrape-rêve catholique. Chloé lui a fait 2 bracelets brésiliens. Moussa, un collier avec une jolie porcelaine trouvée en Martinique et Kaïs lui a offert la carcasse puante d’un sand dollar encerclé d’un bracelet brésilien. Christophe lui a offert un bouquin sur le Che et un autre sur la géographie des Caraïbes. Philémon lui a fabriqué deux petits bonshommes à base de graines trouvées dans les escales précédentes, Anaëlle lui a fait un bracelet de cheville et une aquarelle sur une carte postale et moi je lui ai fait 3 balles anti-stress de textures différentes prénommées Jade, Moussa et Chloé avec une fleur de lotus en origami. Le tout agrémenté d’une carte signée par chacun des membres de l’équipage.
Voilà, encore bon anniv LN. Jade.
Le 20 janvier : Bilans. Le matin nous avons tout d’abord commencé par faire un planning de ce qu’on devait faire durant la journée, qui est souvent constitué de :
-       Faire les textes
-       Regarder la carte
-       Ecrire dans le journal de bord
-       Commencer les cadeaux pour Anaëlle
Plus passer en contrat. C’est une journée où tout le monde devrait être bien occupé. Les adultes commencent à faire le bilan de Jade. Son bilan aura bien duré une bonne heure, voire 1h30. Pendant ce temps-là, certains bricolent, d’autres lisent, d’autres écrivent. On s’occupe tous, chacun sagement de notre côté. J’allais oublier : les adultes durant le petit déj, nous ont aussi donné les groupes de rando, au nombre de 4, constitués pour le premier de : Tit, Anaëlle, et Moussa qui restent sur le bateau ; pour le deuxième Jade et LN, pour le troisième, Elodie, Dayan et Chloé et pour le quatrième, Christophe, Philémon et moi.
Revenons aux bilans et d’ailleurs c’est à moi d’y aller enfin à l’un de nous mais je me chamaille gentiment avec Philémon pour être le prochain. J’entre dans le carré tribord où les adultes sont encore en train de parler à Jade mais très vite ils me regardent et on commence le bilan. Pour le cadre « non, bof, minimum, bien, super ». Les adultes étaient d’accord pour me dire que je me suis plus sous-évalué qu’au dernier bilan. Leur conclusion est que, soit j’ai ralenti le rythme, soit je suis plus conscient de ce que je fais et ce que je ne fais pas.
Ensuite viennent les 6 questions et mes relations avec les autres. Ce qui en est sorti, c’est que j’ai de très bonnes relations avec les adultes et les jeunes de famille mais ce qui est drôle c’est que pour les autres personnes de l’ASE je n’ai pas les mêmes relations. À mon grand regret, Hélène m’informe qu’à certains moments, je pouvais en mépriser plus d’un. Mon bilan est terminé, mon contrat aussi. Kaïs

Extraits des textes de randonnée…

Partons avec Christophe, Kaïs et Philémon (extraits choisis par Christophe) :
Premier jour de rando, mercredi 21 janvier : Nous décidons de ne pas passer à Portsmouth pour faire nos courses de frais, mais de partir directement sur le Waitikubuli, chemin qui traverse l’île du nord au sud. Nous ferons nos courses dans les petits villages qu’on croisera.  (Dans un village) Nous demandons à une femme où est ce que nous pourrions acheter du frais et elle nous répond que cela n’est possible qu’à Portsmouth. Tant pis, on trouvera des fruits, mais on ne va pas faire demi-tour. On grimpe une côte et on arrive à un pamplemoussier qui a énormément de fruits. On ramasse ceux qui pourrissent par terre parce que Christophe ne veut pas qu’on cueille, sous prétexte que ça appartient peut-être à quelqu’un. Mais il disparaît derrière l’arbre, on entend une pierre voler, toucher l’arbre et retomber. Du coup, Kaïs prend un morceau de bois et décroche 7 pamplemousses. Un pour maintenant et un pour plus tard. (..) Réussirons-nous à faire 2 étapes en une journée ? Bonne question. En tous les cas, nous entrons dans la forêt et descendons. Ce n’est vraiment pas un pays plat, la Dominique ! Sur la montée suivante, nous nous trouvons dans l’obligation de faire une pause car Christophe n’en peut plus. S’asseoir 5 mn, un petit coup d’eau et ça va tout de suite mieux. Nous reprenons notre ascension dans la forêt. Il y a des cocos germées un peu partout au bord du chemin et de temps en temps, on en entend une tomber. C’est pas très rassurant ! Nous apercevons le ciel bleu pas loin. Ah non, le chemin tourne et ça monte encore. On arrive enfin en haut pour redescendre. En face, nous apercevrons une autre montagne que nous devrons escalader. Christophe se plaint « ils ne pourraient pas faire des ponts ? Moi j’aime pas la montée ni la descente » ./. Après je ne sais combien de temps de marche, de montées, de descentes, de montagnes à escalader ou contourner, nous apercevons des maisons. C’est Delaford et le panneau du Waitikubuli segment 13. On a réussi ! 8 km, 3h30 de marche et difficulté modérée. Nous faisons le plein d’eau, une petite pause et Christophe va demander où nous pourrions dormir. À son retour, il nous dit qu’il y a une maison pas finie dans laquelle nous pourrons mettre nos hamacs. Philémon
2è jour de rando, le 22 janvier : …/… On part vers Bwa Nef Falls, une jolie cascade. Nous partons, nous ne ferons pas de stop, nous passons par plusieurs chemins et par plusieurs villages qui ne font que monter et descendre. À chaque passage, dans un village, nous cherchons toutes les petites épiceries en leur demandant « do you have ice cream ?» et ils nous répondent « no ». On fait cela pendant plusieurs heures en marchant sur la nouvelle route que des ouvriers sont en train de construire. Christophe nous dit que c’est parce qu’il y a des élections que les travaux se font maintenant. (…) Ça y est, nous voyons la cascade, il suffit juste de traverser ces rochers et on y est. On se lave, on se baigne, Philémon me regarde et me dit qu’il trouve l’eau froide. Je le regarde d’un air étonné car je trouve que l’eau est juste bonne. Après avoir profité de cette magnifique cascade, nous repartons. Nous passons par Ponville, Vieille Case, Tobino, Thibaud, Anse de Mai, Bense (..) Où nous irons dormir à côté de deux rivières et de leurs bassins où l’on peut se baigner, l’endroit s’appelle Chaudière pool. Kaïs
3è jour, le 23 janvier : …/… Une nouvelle journée d’aventures commence ! Où serons-nous ce soir, aucune idée, nous continuons à nous rapprocher de chez Genette.  .../… Je reprends ce texte au lever du jour sous un kiosque au bord de la mer à Woodford Bay. Cette nuit, on voyait parfaitement la Guadeloupe et Marie-Galante, enfin, les lumières de la côte, mais là, les nuages l’ont presque fait disparaître… Hier après-midi, nous avons continué à marcher. Et nous sommes arrivés à la plage de la pointe de la Soie, lieu où j’ai déjà campé avec Véro et Lila et le premier soir du dernier voyage, avec Théo et Evolène.
Nous traversons à pied une petite rivière qui fait un mètre de large et 10 cm de profondeur, ou le fleuve selon Philémon pour qui tout cours d’eau qui se jette dans la mer est un fleuve !.../...  Mais là, c’est pas super, il n’y a pas d’arbres pour mettre les hamacs, comme il n’est pas très tard, nous partons pour essayer de trouver mieux ; on repasse le fleuve ! Je dis à mes deux compagnons que, ok, on change d’endroit mais qu’ils se débrouillent pour trouver mieux ! Et je regarde la carte, je leur fais remarquer que plus loin, il n’y a plus vraiment de plages car la route rentre dans les terres, que l’on se rapproche de l’aéroport et de la ville de Marigot  et qu’il faudra trouver un abri. On marche un peu, arrive un pick-up avec déjà du monde à l’arrière mais qui s’arrête. Philémon va parler avec le chauffeur qui lui dit la même chose que je viens de lui dire et propose de nous déposer à un hôtel près de l’aéroport. Quand on dit que l’on ne veut pas aller à l’hôtel, tout le monde nous dit qu’il vaut mieux faire demi-tour et retourner à la plage d’où nous venons ou celle d’à côté où il y a de la lumière et une maison. On fait donc demi-tour et Philémon me dit que ça va, pas la peine de rigoler ! Christophe
4e jour de rando :…/... Aujourd’hui, on a rendez-vous chez Genette alors on devrait se débrouiller pour arriver dans l’après-midi ou plus tôt…/… Il est bientôt l’heure de manger et en haut d’une côte, nous distingons une petite épicerie avec à côté des grosses enceintes  et un vendeur de bokit, poulet frit et bâtonnets de saucisse. Christophe achètera du maquereau, du pain, pilons de poulet et glace. Les glaces, nous les mangerons comme d’habitude en entrée. Philémon et Christophe décident que nous irons pique-niquer à ISULAKATI waterfall qui est une cascade au bord de la mer dans un soi-disant village amérindien reconstitué. C’est juste un village avec plein de stéréotypes pour amuser les touristes américains. Nous déjeunerons à coté de la cascade, d’un filet de pêche en plastique à côté d’une pancarte où il y a marqué : « terre rouge que mettaient les indiens ». Après manger, on se baigne dans la cascade et dans les bassins. Pendant qu’on se baigne, un homme vient dire à Christophe qu’il faut payer quelque chose. Après la baignade, nous partons chez le directeur qui nous demande 20$.../... On part chez Genette qui est en haut d’une côte très abrupte, alors une fois chez elle, c’est avec un grand sourire qu’elle nous ouvre ses bras. Son fils nous emmènera chercher des cocos et des cannes à sucre. Kaïs
5e jour de rando, Dimanche 25 janvier : .../... Genette vient nous chercher pour faire une rando, nous montrer la nouvelle route et d’autres trucs, mais on n’a pas tout compris, surtout que ça changeait tout le temps. Nous partons donc et nous montons la montagne, suivons une route qui suit la crête et rejoignons la nouvelle route. Elle est toute neuve et traverse le territoire Caraïbe. Là, pour faire plaisir à Christophe, elle descend très raide et atteint ensuite un terrain qui lui aussi appartient à Genette. À l’entrée, il y a plusieurs arbres par terre dans lesquels ils coupent des planches pour les vendre. Genette nous coupe 3 cocos que Kaïs a eu du mal à décrocher mais il y en a deux qu’elle qualifie comme pas bonnes car elles n’ont pas de chair. La troisième est légèrement piquante mais bonne. Elle nous donne aussi un morceau de gingembre pour le bateau et de la menthe poivrée avant de continuer le chemin. Elle parle, elle parle et reparle de sa vie, des personnes et maisons qu’on croise et nous donne aussi le nom des arbres ou plantes qu’on a croisées. .../… Arrivés à la maison après ces 4 heures de marche, Kaïs se fait faire des tresses plaquées, Christophe va se laver et je mange presque toutes les Kassaves. La douche est assez rigolote : un tuyau qui arrive dans les toilettes et mouille tout… ça nous a bien fait rire !.../… Genette nous demande si nous voulons peindre des pneus à fleurs, des pneus où poussent des plantes. C’est pas pratique, elle n’a qu’un énorme pinceau pour peindre les détails. Puis son fils arrive et nous ouvre deux calebasses que nous sculptons avec la pointe d’un couteau. C’est beaucoup plus facile que ce que je pensais que ça allait être. Philémon
Dernier jour de rando, le 26 janvier : Ce matin, nous rentrons sur Portsmouth, end of the adventure, il y a très peu de voitures qui passent sur la route et la plupart sont des taxicos qui vont vers Roseau ! On fait nos sacs, on fait la bise à Genette, on lui achète le cadeau pour Anaëlle et on attend avec elle qu’une voiture passe. Genette leur fait signe et leur demande s’ils vont vers Marigot ou Portsmouth, elle connaît tous les gens qui passent. .../... Une fois trouvé notre transport, les villages défilent, on reconnaît tous les endroits où nous sommes passés, les endroits où nous avons mangé et dormi. On dépasse le croisement de la route vers le nord, en 1h30 à peine, nous sommes de retour à Portsmouth. Nous avons mis 3 jours et demi pour faire ce chemin, la majeure partie à pied ! Le taxi ne coûte que 20$ EC pour nous trois (6 euros). Christophe

La rando de Jade et Hélène (extraits choisis par Jade) :
Une fois déposés à terre, c’est dans un transport collectif que nous embarquons et qui nous mènera jusqu’à Roseau. Arrivées là-bas, nous nous arrêtons devant un magasin qui vend de quoi manger et des boissons. Une fois notre pause jus finie, nous repartons, les auto-stoppeuses dégainent les pouces. Un homme d’environ une cinquantaine d’années nous accoste. Il discute avec LN. Arrivés en haut de la pente, nous faisons une pause et un taxico s’arrête. Nous montons avec l’homme qui lui aussi va dans la même direction. Dans la conversation, LN mentionne qu’elle est à la recherche d’un rasta qui s’appelle Happy qu’elle a perdu de vue depuis 20 ans. Ça tombe bien, le chauffeur du taxico se trouve être son frère ! Il l’appelle donc au téléphone et nous avons RDV à Sulphur Springs pour le retrouver. Nous arrivons à un petit croisement où une dizaine de boutiques de souvenirs s’entassent pour attraper le touriste américain rose, blanc, gras et suant qui se déverse des minibus successifs. Malgré quelques poils blancs dans leurs barbes respectives, LN et Happy se reconnaissent de suite. Nous visitons son terrain et lieu de travail. LN et Happy discutent puis au bout d’un moment, Happy nous propose d’aller dans son Zïon, son petit jardin d’Eden. Il y a tout ce qu’il faut pour se nourrir, s’abreuver et un carbet pour tendre son hamac.
Une fois installées, il est temps de penser à préparer le repas. Jade se lance dans la confection de chappattis tellement bons qu’on s’en fera péter la panse. La nuit tombe vite dans la montagne et à part une altercation avec un agouti curieux et gourmand, nous dormirons paisiblement sans se soucier de la pluie. Nous émergeons sous la pluie et en buvant notre café, nous décidons qu’il est temps de partir. Le plan est simple : en partant de Wotten Waven par un segment du waitikubuli, nous descendrons vers Victoria Falls pour rejoindre la côte est. Tous les gens à qui l’on demande le confirment : il ne faut pas plus de trois heures pour atteindre la première étape de notre but : le Boiling lake. C’est donc le pied léger et le sac plein de pamplemousses que nous nous engageons sur le chemin. Le chemin est bien signalé avec des marques bleues et jaunes, il est impossible de se perdre. 5 pamplemousses plus tard, LN admet qu’il faut rebrousser chemin car nous nous enfonçons dans la forêt vers nulle part. Après une heure et demie à se perdre, nous reviendrons enfin sur le bon sentier. Vers 17 heures, nous avons fait 5 heures de marche et malgré le fait que nous nous soyons perdues, nous aurions déjà dû atteindre notre but. Nous sommes épuisées et la dernière montée se fera à 4 pattes à cause de la verticalité de la pente. On arrête les frais, il faut monter le camp au plus vite. 10 min chrono et nous voilà installées à même le sentier faute de place. Avec la lumière, l’endroit semble beaucoup moins hostile. Jade part en reconnaissance rapide pour voir si l’on ne s’était pas arrêtées à 5 min du but, mais il semble que nous soyons bel et bien au milieu de nulle part. Nous décidons donc de rebrousser chemin après le petit-déjeuner. En route pour le village de Morne Prosper ! Il nous faudra 3 heures pour faire la route en sens inverse. Arrivées au village, on nous assure que Boiling Lake n’était qu’à 2 heures de là ! Tant pis, on abandonne. On repart direction Roseau dans un transport collectif et une fois arrivées, nous regardons la carte et pour choisir un endroit où dormir. Ce sera sur une plage, Batalie Beach qui se révèlera magnifique. Une fois débarquées, nous demandons au rasta assis sur la plage si l’on peut s’installer pour la nuit. Il nous y invite chaleureusement. C’est tout simplement le paradis : nous tendons les hamacs face à la mer et allons nous baigner. Une fois sorties de l’eau, LN va discuter avec le rasta Webster. Vient l’heure d’aller chercher notre repas, Jade s’en charge. Nous dévorons littéralement notre barquette. Une fois tout ça englouti, Webster vient discuter avec nous autour du feu. Jade part bientôt lire dans son hamac et LN ne tarde pas trop non plus. En se souhaitant bonne nuit, à 8h, nous remarquons le calme de l’endroit et le doux ressac, quand tout à coup un camion sono débarque et s’arrête au snack à 500 mètres du campement. Sono à fond ! Donc nous nous mettons à discuter et par chance, la musique s’arrête une heure plus tard. Réveil en douceur, Nous n’avons pas l’intention de nous mettre en route de suite. On fait sécher nos affaires et LN fait une première sieste à 10h du matin. Elle sera dérangée par des Dominiquais qui veulent lui offrir des noix de coco à boire ! Non mais quel sans gêne ! Elle râlera bien sûr, mais boira trois cocos sur quatre ! Jade tente de s’occuper seule pendant que LN dort de 13 à 15h ! Elle ramassera même un iguane borgne et ira le déposer dans le hamac d’Ln. Finalement, il est temps de lever le camp et rentrer à Portsmouth. Sacs sur le dos, nous voilà sur la route. Jade lève le pouce, mais LN s’enfonce dans les taillis pour chercher des graines. Lorsqu’une voiture s’arrête, Jade lui crie de se dépêcher, mais il semblerait que la tronche de la rouquine ne revienne pas aux automobilistes qui s’enfuient sans demander leur reste en nous laissant plantées sur le bord de la route. Une autre voiture nous prendra bientôt et nous emmènera à Portsmouth où nous rejoindrons le bord, bien contentes de notre rando dans la nature.

Puis avec Dayan, Elodie et Chloé (extraits choisis par Dayan) :
Nous sommes les premiers à embarquer dans l’annexe pour notre randonnée. Nous décidons de prendre un taxi collectif jusque Roseau. Nous partons vers le centre de l’île avec l’objectif de traverser d’Ouest en Est puis d’atteindre la pointe Sud, Scott Head dans 5 jours. À Roseau, nous allons à l'office national des forêts. Nous y discutons rapidement avec un homme qui travaille au national parc qui a participé à la construction du Waitukubuli, chemin qui traverse l’île du Sud au Nord en 14 segments et qui a été terminé l’an dernier. Après s'être fait prendre en stop par quelques voitures, nous arrivons sur les montagnes de la Dominique. La vue est magnifique et on se rend compte petit à petit que le Fresh Water Lake est très grand et qu’en fait, nous sommes en train d’en faire le tour. Bon, le plus drôle c’est d’entendre Chloé qui dit « C’est Horrible » en même temps que Dayan qui crie « C’est trop bien » ! On vous laisse imaginer la scène. Elodie, elle, trouve surtout ça rigolo. Le soleil est de plus en plus bas et nous n’arrivons pas à évaluer où se situe le village. Nous sommes obligés de sortir les frontales et de poursuivre le chemin de nuit car nous ne trouvons ni clairière ni arbres pour nous arrêter pendant un bon moment.
Il est à peine 9h30. On refuse la proposition de Chloé de passer la journée et la nuit sur place et rencontrons deux hommes sur la plage. Après discussions, nous décidons de poursuivre le chemin vers Petite Soufrière. Elodie se retrouve devant la responsable de l’école qui lui confie les clés, étonnée par l’aventure et la demande. Nous partons faire le tour du village qui est à flanc de montagne. Chloé est vite fatiguée et décide de faire demi-tour. Alors que notre chemin fait une boucle et que nous ne sommes plus qu’à 50 mètres de notre point de départ.
Après avoir petit déjeuné, nous voyons débarquer Cylma, la directrice de l’école et sa fille qui est aussi institutrice. Elles travaillent ensemble dans la même classe. Ici, il n’y a qu’une classe de 12 enfants, âgés de 3 à 5 ans. La loi oblige les écoles reculées à avoir deux professeurs pour une classe, car il y a quelques années, une institutrice est morte dans une classe et les enfants se sont retrouvés seuls. Chloé restera pour la matinée dans l'école et Dayan et Elodie iront faire un tour de village. Ils partent ensuite repérer la route pour cet après midi et ils se rendent jusqu’au village suivant : Saint Sauveur. Dayan se baigne et essaye de surfer dans les galets, mais finit par parler avec Will, un jeune Dominiquais qui essaye lui aussi de surfer dans les vagues. Lorsqu’on arrive à la place du village, nous sommes interpellés par les deux hommes qui y sont. L’un d’eux s’appelle Tyson et il essaye de comprendre ce que nous faisons là. Il nous emmène visiter la seconde partie du village où il habite. Pas de route, que des chemins en terre pour arriver jusque chez lui. Il vit seul dans une petite maison bien rangée. Il nous offre à boire et nous montre son matériel de pêche.
Pendant ce temps Chloé à l'école: J’aide les petits à écrire leurs noms et prénoms, à leur apprendre les couleurs et les formes. Ensuite dès qu’ils ont fini leur travail, ils peuvent aller jouer. Ils jouent pendant une vingtaine de minutes et c’est reparti, on retourne en classe. Ils récitent par-cœur les prières et dès qu’ils ont fini, ils mangent leur goûter.  Après le goûter, nous jouons au foot, mais cette partie part un peu dans tous les sens, mais ce n’es pas grave car tout le monde s’est bien amusé, même les profs.
Nous embarquons à 12h30 avec une partie des enfants dans le bus scolaire qui est gratuit, direction Castle Bruce. Nous marchons donc jusque la sortie de la ville et tendons le pouce. Les voitures roulent vite, sauf une qui arrive tout doucement et pas vraiment en ligne droite mais qui s’arrête. Nous montons quand même dedans. Au bout de quelques voitures et beaucoup d'aventures nous arrivons aux Victoria Falls, sous une ancienne distillerie pleine de nids de guêpes. Nous nous rendons compte que nous n’avons plus de gaz, donc plus de réchaud ! Et là, ré-apparaît notre homme de tout à l’heure, qui sort sa machette et nous aide à faire un feu. Il s’appelle Edward, il a 46 ans mais en fait 10 de moins et restera manger avec nous. Il nous parle un peu de sa vision de la rasta attitude et comme il est sympa et que nous avons envie de dormir, nous lui proposons de nous accompagner demain aux cascades pour continuer à discuter.
Edward nous rejoint très rapidement avec une pastèque. Nous pensons qu’il a passé la nuit à côté pour veiller sur nous. C’est donc parti pour les chutes Victoria. Il nous entraîne dans la rivière que nous remontons à travers les galets et les rochers en manquant de tomber plusieurs fois. Dayan trace devant, Chloé crie et se retrouve jusqu’au ventre dans l’eau, Elodie finit pieds nus et cherche le chemin. La vue sur la chute est magnifique, elle fait au moins 20 mètres de haut. Edward nous propose de le suivre en forêt. Cela nous motive bien, mais Chloé ne s’en sent pas les capacités et nous ne voulons pas la porter. Elle ne veut d’ailleurs même plus porter la nourriture collective. Nous quittons donc ici Edward et repartons sur la route direction le Sud et les sources d’eau chaude de Grand Soufrière. Après une journée de marche et de stop, nous entamons le Waitukubuli et avons l’agréable surprise de trouver un carbet vue sur mer, vue sur le village de Soufrière et vue sur le coucher du soleil. Nous décidons donc de nous y arrêter. Dayan se lance dans la préparation du feu, mais deux heures plus tard, trois brasiers de feuilles, une danse du ventre, une casserole d’eau de toute façon froide, renversée et malgré son acharnement qui nous fait bien rire, nous mangerons des pâtes chinoises crues et des gâteaux, pour ensuite aller nous coucher le ventre bien plein…
Ce matin, c’est donc le ventre vide que nous partons sur le chemin, à la recherche des sources d’eau chaude. En tous les cas, après une heure de descente en forêt, nous trouvons des bassins d’eau marron mais chaude, aménagés et déserts. C’est de l’eau chauffée par le souffre. Nous passons donc d’une petite piscine à une autre et nous en profitons pour nous laver avec plaisir.
Arrivés au village de Soufrière, nous achetons enfin notre petit déjeuner, composé de biscuits, que nous dégustons au bord de la plage avec les chants de la messe en arrière fond. Devant nous, le paysage de Scott Head. Nous rejoignons le lieu rapidement en stop. Nous grimpons jusqu’en haut de la pointe, laissant Chloé au pied. Et nous apprécions le paysage et le moment. C’est la fin de notre rando. Le déjeuner, un coup de stop jusque Roseau, un coup de bus jusque Portsmouth. Chloé rentre en annexe avec nos sacs. Nous, nous jetons dans l’eau pour rejoindre le bateau. Nous nous décrassons trois fois au savon et retrouvons Anaëlle, Tit et Moussa avec plaisir.




19 janvier 2015

La Dominique...

Bonjour à tous, le bateau est arrivé en Dominique hier après leur courte escale technique en Martinique.  Juste le temps d'acheter une nouvelle annexe et de faire les pleins de fruits et légumes.
L'équipage se prépare pour trois semaines d'escale avec au programme des randonnées sur les sentiers de cette île magnifique: rivières, cascades, sources d'eau chaude, volcan et beaucoup de personnes à rencontrer.
Ci-dessous trois nouvelles photos de leur périple en Guyane
A bientôt
Kélig



15 janvier 2015

Arrivée en Martinique!

Le bateau est arrivé en Martinique hier. 660 Milles en 3 jours... On ne les arrête plus!! Ils sont au mouillage du Marin pour quelques jours avant de regagner la Dominique pour d'autres aventures...
A suivre...
Kélig

13 janvier 2015

Départ de Guyane...


Chers lecteurs, amis, familles et gens qui nous suivent…

Ça y est, nous sommes en 2015 et nous sommes partis depuis déjà 4 mois. Sur cette lettre, nous allons vous raconter ces dix premiers jours de l’année sur GN.
Le groupe s’est de nouveau divisé en deux dès le vendredi 2 janvier pour participer à des activités différentes.

Christophe, Kaïs, Chloé, Philémon, Elodie et Moussa ont fait du cirque et sont allés aider le club de voile de St Laurent.
Le vendredi, nous avons rendez-vous à 9 heures dans une salle de gym au centre ville. Toute la troupe de Latitude Cirque est présente. Yann est le responsable et l’entraîneur de ce groupe composé de 10 jeunes de 12 à 16 ans. C’est donc avec Marie, Claudio, Mélissa, Roxanne, Jojo, Antino, Linoë et Jérémy que nous passons ces 3 jours. Nous commençons par 30 minutes d’étirements, d’échauffement, de musculation et gainage. Chaque jour, nos muscles sentent le moment passé pendant que les jeunes à côté de nous, nous font équilibres marchés, saltos, grands écarts…
Dès le premier jour, nous passons tous sur le trapèze volant. Même Chloé met ses appréhensions de côté. Philémon se retrouve écartelé au tissu, avec des entraîneuses mortes de rire qui n’arrivent pas à lui expliquer comment en redescendre. Le samedi, Kaïs devient porteur attitré de nos pyramides humaines. Christophe invente, quant à lui, la roulade autruche. Moussa rebondit sur le trampoline de plus en plus haut. Le dimanche et jour du dernier entraînement, on se réveille courbaturé, mais on se reprend en main pour le mât chinois, le fil mou, le fil « dur ». Puis les jeunes de la troupe viennent manger et passer l’après-midi avec nous au mouillage sur le bateau. En tout cas, on les a trouvés impressionnants dans leur discipline ! Et bien sympas.
Nous avons aussi passé deux après-midi à travailler avec William, chef de base de l’école de Voile de St Laurent. Nous l’avons aidé à poncer et résiner trois bateaux. En échange, Philémon et Moussa se sont essayés à la planche à Voile.
Et pour finir les 4 jours, nous avons visité Albina et découvert le village de St Jean, ancien lieu de bagne pour les relégués. Avec Gilles, un monsieur de 62 ans, en pleine forme, drôle et qui vit en Guyane depuis 8 ans. C’est un ami de GN depuis 5 ans. Il nous a fait rencontrer pleins d’amis à lui sur cette journée.

Hélène, Dayan, Tit, Jade, et Anaëlle, sont partis sur le fleuve avec une association qui s’appelle Botoplay et qui se balade sur le fleuve, dans les villages, avec des jeux de société. Ils étaient accompagnés d’Audrey et de Jeff, membres actifs de l’association. Ils sont partis vers Bélicampou en pirogue, village Saramaca en hauteur sur le fleuve. Ils ont mis un jour et demi pour y arriver, entre les mamas, les balançoires, les poussettes et l’heure guyanaise.
Et puis ils ont posé leurs hamacs dans le carbet, les jeux, sur la place principale et se sont fait assaillir par un troupeau de 60 enfants de 0 à 60 ans. Tous veulent jouer avec eux. Les bébés passent dans les mains de Dayan à Anaëlle à Jade. Ils s’essayent au langage takitaki pour se faire comprendre. Tit se fait surnommer Coulibaba par les enfants. Même Hélène embrassera la poupée avant de la ranger le dernier jour. Ils se sont « pris une claque » comme ils disent. Mais comme nous n’y étions pas, nous les avons interrogés et tous ont répondu qu’ils ont adoré le contact avec les gens, la beauté des lieux, et Anaëlle a rajouté : « la lumière du coucher de soleil le premier jour sur le fleuve et l’inconnu de ne pas savoir où nous allions dormir la première nuit. Et puis le fait de se sentir utile, de jouer avec les enfants sur place».

Ils sont revenus ravis et enchantés sur le bateau. Mais à peine le temps de se retrouver pour fêter l’anniversaire de Tit et ses 36 ans, que nous repartons passer, en petits groupes, 24 heures chez Gilles (cité plus haut), sur son terrain. Il habite un petit coin de Paradis à côté de St Laurent du Maroni. Nous l’avons aidé à défricher des arbres, à faire tomber des cocotiers, à planter d’autres arbres, fait du sirop d’oseille pays avec lui… En échange de toutes ses histoires et de sa joie de vivre. Les jeunes ont beaucoup lié avec lui.

Nous revoilà en groupe entier pour nos deux derniers jours. Nous avons déplacé le bateau de St Laurent à l’ADNG hier. Les jeunes de Latitude Cirque ont fait le trajet avec nous. C’est là que nous passons notre dernier moment. Nous avons retrouvé Cédric et Humberto avec plaisir. Nous avons aidé ce matin à reboucher des trous sur le chemin. Avec Josy, la femme de Cédric nous avons préparé un énorme repas brésilien pour plus de 30 personnes car nous avons invité tous les gens que nous avons rencontrés.

Demain, nous reprenons la mer en direction de la Martinique puis de la Dominique et des randonnées ! L’escale en Guyane est passée très vite pour nous tous. Nous allons bien, nous sommes remplis de pleins d’images et de moments dans nos têtes.
Nous vous quittons sur une phrase de chacun sur son moment préféré en Guyane :


Kaïs : « Le premier jour à l’ADNG avec Humberto et Cédric quand ils nous ont fait découvrir la vraie forêt et qu’ils nous ont montré plein de choses de la nature ».

Christophe : « Ce que j’ai préféré, c’était le beau temps. Mais aussi le dernier jour parce que maintenant, je sais que c’était une super escale. Et au cirque, les rencontres avec les personnes… ».

Hélène : « Lors de notre périple Botoplay, le matin de la halte sur le campement où l’on s’était arrêté pour la nuit. J’étais dans le carbet avec une famille Améridienne, des Bushi Nengués, un Brésilien. On voyageait tous ensemble avec des gens que je ne connaissais pas et je me suis dit qu’est-ce que je fais là, au milieu de la forêt de l’Amérique du Sud ? 
Mon moment préféré en Guyane, c’était quand nous étions tous installés dans les carbets de l’ADNG parce que nous étions  tous ensemble comme si on habitait là ».

Dayan : «  Mon moment préféré a été la rando dans la forêt et l’Inselberg ».

Jade : « J’ai tout préféré. Mais surtout Botoplay. L’approche des personnes avec les jeux, la beauté du lieu, le paysage en pirogue. La communication avec les personnes qui ne parlent pas très bien Français. »

Chloé : « La rencontre avec tous les gens, et la journée où les jeunes du cirque sont venus sur le bateau ».

Anaëlle : « Lorsque nous avons découvert l’Inselberg avec Cédric et Humberto ».

Tit : «  J’ai beaucoup aimé l’aller et le retour en pirogue à Botoplay. L’ambiance de la forêt, des villageois et du fleuve. Les fous rires des petits enfants, jouer avec eux. Mon meilleur moment a été le réveil à 5 heures du matin à Béli Kampou avec la lune qui transperçait les arbres. »

Philémon : « Mon moment préféré en Guyane a été la journée où nous sommes allés en pirogue à Albina en pirogue et où nous avons rencontré pleins « d’incos » comme dirait Gilles. C’était génial de rencontrer tous ces gens différents qui détestent la politique actuelle et qui ont créé leur propre communauté. ».

Moussa : « Mon moment préféré, ça a été la journée chez Gilles où il nous a fait découvrir son jardin et nous a raconté pleins d’histoires. Et aussi la dernière journée à l’ADNG avec tout le monde, nous avons passé un bon moment, nous nous sommes bien amusés. »

Elodie : «  J’ai beaucoup apprécié le cirque, l’effort physique, le gainage, rencontrer Yann et sa troupe. Claudio qui ne savait pas nager mais se débrouillait super bien sur un monocycle. Et partager ces moments ensemble. Mais mon moment préféré reste les 4 jours en bivouac et la découverte de l’inselberg, la vue sur toute la Canopée. Je pense que l’image va me rester un moment en tête ».

Elodie et Moussa






2 janvier 2015

Nouvelles de Guyane. La lettre de Thierry et Anaëlle

Lettre collective du 15 décembre au 1er janvier 2015.

Chers bloggeurs, nous nous étions donc séparés lors de notre arrivée à Saint Laurent du Maroni.

Depuis, le tempo est passé à « très grande vitesse » en vue de tout ce que nous avions fait, et nous en avons pris plein les mirettes.

Tout d’abord, changement d’équipe : Yann est rentré en métropole s’offrir de belles vacances bien méritées après ces 3 mois de labeur assez intensif : « profite bien du confort de sa yourte, du poêle, et de la douceur des bras de Florence sous le soleil cuisant de la Meuse… »
C’est Elodie qui prend le relais, pleine de motivation et de bonne humeur. Le passage de l’hiver en France à la Guyane sous le soleil (oui oui, sous le soleil, vous avez bien lu !), doit être assez dépaysant. En vrai on peut vous l’avouer, c’est dépaysant pour tout le monde.
Notre beau GN s’est aventuré dans des lits quelque peu plus étroits, et a divagué entre les criques du bœuf Lamentin, vache, rouge, jusqu’à la crique Annette, vieille amie du bateau, qui est à 5 minutes en kayak de l’ADNG au cœur de la forêt, oui, oui, en bateau dans la forêt Amazonienne… De là, la Vie de la forêt nous englobe. Cigales, grenouilles, oiseaux, sont partout autour de nous. Au matin, nous apercevons les tamarins aux mains dorées sauter d’arbre en arbre. Nous entendons les singes hurleurs qui avec leurs cris gutturaux vous feraient presque peur.
Il  y a aussi la nuit, lors des balades en canoë, où nous apercevons des yeux orange sur les rives. Alors, tout doucement nous nous approchons. Il est bien là, à 2 ou 3 mètres, le caïman d’1 mètre 50 ! Il ne bouge pas et nous observe de ses yeux lumineux.
C’est beau toute cette nature… A l’état sauvage !
Et pour découvrir cette belle Nature, qui mieux que Cédric et Humberto de l’ADNG pourraient servir de guides ? Et cette année encore, ils nous offrirons de superbes spectacles. Découverte de la mangrove, des différents arbres de leur belle forêt et de la faune locale.
Dès le lendemain de notre arrivée on attaque fort : l’ADNG reçoit pendant 3 jours 16 « Tamarzinhos » heu pardon… Robinsons (âgés de 6 ans ½ à 12 ans)  cette fois ci, qui viennent eux aussi vivre dans les bois. Il y a donc fusion entre les « Naturiens » et les Robinsons, où les plus grands veillent sur les plus petits… Ou l’inverse !
Ce furent 3 jours intenses, bien fatigants mais très appréciés par tout le monde. A refaire au prochain voyage ! Cette date correspond aussi à l’arrivée de nos invitées d’honneur : Véro et Lila, qui participeront pendant 12 jours à notre vie d’équipage.
Nous avons enchaîné avec 2 jours de bivouac en pleine nature, escortés bien sûr par Cédric et Humberto. Pour y aller, nous nous sommes divisés en 2 groupes : l’un est passé par la forêt vierge en ligne droite avec un azimut et des boussoles, pendant que l’autre groupe les rejoignait par les criques en canoë.
Au programme, installation des bâches-hamacs-moustiquaires, feu de bois, coupe de bois à la machette, pêche… Nous passerons la nuit dans nos hamacs, en se balançant entre les arbres qui nous accueillent, les oreilles remplies de sens en tout genre. Il y aura même une chute d’arbre juste à côté du campement. On y est pour de vrai je vous le dis !
Notre réveillon aura 24h de retard, nous le fêterons donc le 25 décembre au soir. Le temps de finir nos cadeaux et de préparer un joli repas sous les carbets de l’ADNG.
Hélène, en chef cuistot, mène la danse. Nous la savions entière et efficace, la preuve !
100 nems poulet-crevette que tout le monde jugea comme les meilleurs nems jamais goutés. Bien joué l’équipe, pour suivre, il y aura un poulet curry à l’initiative de Jade.
Belle réussite là aussi ! Et pour finir, un clafouti ananas fait par Tit, parsemé d’étoiles.
Les estomacs remplis, nous procédons à la remise des cadeaux (par tirage au sort). Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais chacun aura son cadeau (fabriqué par chacune des personnes présentes).
Après cette courte pause festive, Dayan Anaëlle et Elodie accompagnés de Cédric et d’Humberto partirons en rando aux chutes Voltaires pendant 4 jours, en passant par l’Inselberg « Savane Roche », d’où ils ont eu une vue sur toute la canopée. La météo a été avec eux, ils rentreront épuisés, mais heureux.
Pendant ce temps le reste de l’équipage tentera de rejoindre Kourou avec GN. Mais les éléments en ont décidé autrement. Suite à un énorme grain, pluie cinglante et vent à 40 nœuds, de face, l’écoute de voile d’avant casse et la GV montre des débuts de faiblesse au niveau de la réparation et d’autres coutures. Le capitaine prend la décision de faire demi-tour, nous rentrons sur le Maroni et nous nous arrêtons à Coswin pour réparer (en face du village Amérindien d’Ayawandé).
Pour pouvoir visiter le centre spatial Guyanais, il n’y a pas d’autre solution, nous prenons un taxi pour faire les 200 km qui nous sépare de Kourou. Après une nuit très ventée, sur la plage sous le carbet de la famille Le François, nous prenons un bus et nous arrivons à l’entrée du musée de l’Espace, première étape de notre visite. Il y a plein d’info à prendre entre le musée et la visite des sites de lancement. Les propulseurs « Vega », « Soyuz », ou « Ariane ». C’est un domaine de 700 hectares avec différents bâtiments, plus ou moins blindés selon leur position, la visite dure 3 heures en bus en se rendant d’un site à l’autre!
En tout cas, ça impressionne, vous imaginez-vous expédier une fusée de 700 tonnes qui à son tour mettra en orbite une sonde spatiale qui voyagera pendant 10 ans jusqu’à son point d’atterrissage (une comète), qui elle-même se balade dans l’univers ? Et bien il y a des cerveaux qui pensent à tout ça.

Mais revenons sur Terre, car c’est un autre événement mondial qui s’est déroulé cette nuit, nous avons changé d’année ! Ce qui a donné lieu à une véritable bataille de feux d’artifices et de pétards pendant une bonne heure entre les 2 rives du Maroni, au bout d’un moment il y avait tellement de fumée que l’on ne distinguait plus la rive à 50 m.
Aujourd’hui, premier jour de cette nouvelle année 2015, nous disons au revoir à Véro et Lila, que nous ne reverrons que fin juillet à Sète (pour la plupart), certains se préparent à repartir avec « Botoplay » sur le fleuve, d’autres organisent leur stage « cirque » à St Laurent, mais ça, c’est une autre histoire…Que d’autres vous raconterons la prochaine fois !

Bonne Année à vous tous, et meilleurs vœux de tout l’équipage.


Tit et Anaëlle







17 décembre 2014

La lettre collective de Fortaleza à Saint-Laurent du Maroni - Décembre 2014 -


Bonjour, parents, amis, lecteurs,

Avec Dayan, nous sommes chargés de vous raconter ce qui s’est passé après Fernando da Noronha, c’est-à-dire notre escale à Fortaleza, la navigation vers la Guyane et nos premières impressions guyanaises : Les îles du Salut, le Maroni et Saint Laurent.

Nous avons choisi de demander à chacun des membres de l’équipage ce qu’il avait retenu, ressenti…Pour l’escale à Fortaleza :
Moussa : à Fortaleza j’ai un peu tout gâché à cause d’un paquet de clope. Je suis resté sur le bateau pendant que les autres s’amusaient. Mais j’ai bien aimé la fois où je suis allé dans la ville, quand on a acheté les hamacs. La ville ça m’a fait bizarre, il y avait plein de gens, l’essence, les klaxons, je suis plus trop habitué !
Philémon : à Fortaleza je trouve qu’il y a deux mondes. Le monde de la marina, riche et le monde de la ville, pauvre. Ce que j’ai trouvé bizarre, c’est que les boutiques dans une rue vendent toutes les mêmes choses et il y a plein de gens et des déchets un peu partout.

Jade : à Fortaleza, j’ai vu la misère, j’ai vu le contraste entre l’hôtel super riche et les gens qui dorment dans la rue juste à côté. Un grand mélange au niveau des gens, un grand métissage. Sinon on a fait des courses, on est allé dans un grand marché artisanal. Il y avait des sacs plastiques qui s’envolaient de partout. Ce qui m’a vraiment marqué c’est la pauvreté, les gens viennent vers toi, ils te demandent de l’argent.

Kaïs : à Fortaleza, le moment que je garde en mémoire c’est quand on est passé en taxi devant les favelas. Ce qui m’a impressionné c’est qu’au Brésil c’est la vraie misère par rapport à ce qu’on avait vu depuis le début du voyage. Sinon un bon moment, c’est quand on était tous les 6 à jouer dans la piscine de l’hôtel le soir.

Yann : à Fortaleza on vend de tout, partout, on crie, on se bouscule, on s’interpelle, on se klaxonne. Fortaleza ça bouillonne, on se fait un chemin dans la foule. Ça dort ou ça vend sur les trottoirs. Fortaleza c’est les hamacs et les cajous, la musique partout, c’est le grand marché artisanal ! Un petit côté carnaval déglingué, je pense aux gens qui dansent avec une marionnette. C’est vivant, odorant, bruyant et transpirant.

Christophe : (oui je me suis auto interviewé) Fortaleza, ville du continent Sud-Américain, avec ses gratte-ciels entassés au bord de mer, en arrivant en bateau on ne voit que cela.
A la Marina - Park hôtel c’est le luxe, pour nous de l’eau douce à volonté, on peut tout laver, se doucher. C’est un hôtel de luxe (5 étoiles) avec des chambres simples à 150 euros la nuit, presque un mois de smic Brésilien. C’est une escale «courses » de 3  jours ½  où je suis content de repartir en mer pour me laver de la crasse et du bruit de la ville. C’est une escale où le groupe a été efficace.

Hélène : Fortaleza ce n’est pas Glamour. C’est le contraire de l’idée de rêve qu’on pourrait se faire des villes touristiques. C’est la misère, la crasse, la vie en vraie, pas comme dans les magazines. Il y a plein de gens qui ramassent les cartons pour vivre et qui sont littéralement noirs de crasse. Mais ma vision est très limitée, je n’ai fait que deux sorties en ville. Je n’ai pas vu un beau quartier où je voulais me balader ou me caler sur une terrasse à boire une Caipirinha.

Tit : C’est une des plus grandes villes que j’ai visité avec ses 2,05 millions d’habitants. Comme toujours dans les villes, je me demande comment les gens font pour se reposer ici. En visite, c’est super enrichissant. 
Le monde, les sourires, les visages, les clodos. C’est synonyme de hamac car Fortaleza est la capitale du hamac. Il y avait un drôle d’ambiance liée aux « Favélas » juste à côté comme au moment où j’ai attendu le bus à côté de la capitainerie du port, le militaire est resté avec moi, la main sur son flingue. Ça veut aussi dire que l’on se rapproche de la forêt amazonienne. Et ça, ça claque !

Anaëlle
: Ca fait très bizarre de se retrouver au milieu d’une foule, de revoir tant de gens. 
J’ai jamais été dans une ville aussi grande. Tous les vendeurs à la sauvette, la pollution qui pique les yeux, le bruit des klaxons, les sacs plastique qui volent partout, les gens qui te bousculent dans la rue. Ça me fait penser à Marseille mais en plus grand. Les gens dans la rue ne vendent pas des jus de fruits mais des cocos coupées ou des ananas en morceaux. Pour moi c’était beaucoup plus représentatif de la réalité brésilienne que Fernando. Je n’ai pas détesté ma découverte de Fortaleza, je l’ai trouvée très intéressante. Pour nous c’est une immense ville, mais elle est toute petite pour le Brésil.

Dayan : Fortaleza c’est le bruit, la puanteur des rues pleines de poubelles qui traînent. La crasse le monde, l’étouffement, la pollution. C’est la plus grande ville que je n’ai jamais vue et c’est aussi la plus pauvre. Ce sont les gens qui vivent en ramassant des cartons et qui sont défoncés à longueur de journées. J’y ai découvert la réalité du Brésil. Ça m’a fait bizarre par rapport à Fernando où c’était vraiment la belle vie. Les gens très riches se baladent dans la ville en fourgon blindé. Ce n’était pas une belle escale, mais elle était très instructive et je pense que c’était important qu’on y passe.

Chloé : Je ne pensais pas que ça serait comme ça. Je pensais qu’il y aurait moins de gens défoncés dans la rue, devant tout le monde. Ça m’a choqué !
Il y a beaucoup d’ordures, de plastique. Le gouvernement ne fait pas attention à la ville. La pollution m’a piqué les yeux. Ce qui m’a aussi choqué c’est qu’il y avait beaucoup de mecs armés. Si le gouvernement avait fait plus attention à la pauvreté et à la propreté de Fortaleza, ça aurait été une belle ville, mais là ça ne donne pas envie d’y rester.

La navigation entre Fortaleza et les îles du salut en Guyane. Elle a duré moins de 5 jours sur une distance de 1020 milles (soit 1855 kilomètres) et on a donc fait une moyenne de 8,8 nœuds (soit 16 kilomètres/heure). 
Cette navigation a donc été très rapide et très plaisante sans grain et avec un courant portant qui nous faisait parfois gagné 5 nœuds de vitesse. 
La gagnante des pronostiques sur la durée de la navigation est Jade.

Philémon : J’ai trouvé que cette navigation était monotone et répétitive. Tous les matins le travail de tête et l’après-midi la maquette du journal sur l’ordinateur. Et c’était aussi super rapide, voir même trop rapide !

Jade : J’ai trouvé que cette navigation était très rapide. J’ai fait du travail scolaire, enfin vraiment, parce que je n’en faisais pas avant, j’ai commencé pendant cette navigation. Je me suis cogné un doigt de pied à la fin de la navigation et il est tout bleu.

Thierry : J’ai trouvé que cette navigation était franchement agréable, peu ou pas de pluie, du vent comme il faut, portant de surcroît !
Le résultat de tout cela c’est que nous ça a passé presque trop vite, 200 milles tous les jours pendant 5 jours, on est digne d’une régate sur l’Atlantique.

Hélène : J’ai trouvé que cette navigation était tellement rapide que je me suis à peine rendue compte que l’on faisait 1000 milles. Normalement quand on fait 1000 milles en voilier c’est une dizaine de jours, des changements de voiles, de temps, on a le temps d’attendre l’arrivée.

Anaëlle : J’ai trouvé que cette navigation était simple !  j’ai tout de suite retrouvé le rythme de la nav : travail de tête le matin, maquette du journal l’après-midi avec Philémon et muscu et yoga après le goûter avec les garçons.
Nous avons eu du bon vent et du courant, nous avons donc fait une très bonne moyenne, même si cela m’a fait perdre les pronostiques. Et j’ai même attrapé un rhume pendant un quart de nuit alors que nous sommes sous les tropiques.

Dayan : J’ai trouvé que cette navigation était très rapide, pas très humide. L’ambiance du groupe avait avancé depuis Fortaleza et les journées étaient bien remplies, personne n’avait l’air inoccupé, c’était une nav sympa.

Moussa : J’ai trouvé que cette navigation, cela allait très vite, on a fait du 9 nœuds de moyenne. Comparé à la traversée Cap-Vert – Fernando on ne s’est pas fait mouillés, il y avait du beau temps, il a fait chaud, les conditions idéales.

Kaïs : J’ai trouvé que cette navigation était très courte, très rapide. Fort sympathique, il faisait beau et on avançait. C’est tout.

Chloé : j’ai trouvé que cette navigation, elle était mieux que les autres, c’était la meilleure depuis le début, il y avait une bonne ambiance. On était vraiment un équipage. Il y a eu peu de tension. Et qu’on a été vite aussi.

Yann : J’ai trouvé que cette navigation s’apparentait  plus au vol du balbuzard, on a plané et survolé les eaux à une vitesse folle, je me demande encore si c’est un bateau ou un oiseau.

Pour la Guyane, j’ai fait comme Christophe. Les autres membres de l’équipage devaient finir la phrase : « Mes premières impressions sur la Guyane…».

Jade : La végétation est très dense. Sur les plages il y a plein d’œufs de tortues ce qui prouve qu’il y a une faune assez importante. Derrière la Guyane il y a aussi une grande histoire qu’on a pu voir pendant la nav. Il y a aussi la pollution qu’on voit grâce aux poissons morts sur la plage ou dans l’eau et « on connaît » la cause qui est due aux orpailleurs qui utilisent du mercure et qui polluent tout le fleuve. C’est quand même assez dommage car ça devrait être une nature plus protégée vu sa densité. En tout cas mes premières impressions sont bonnes et j’ai hâte de découvrir l’Amazonie.
Christophe : Comme les autres fois c’est les îles du Salut avec leur végétation qui dégouline jusque dans la mer. Ces animaux qui se promènent en liberté et les restes du bagne. Difficile d’imaginer ce qu’on pu vivre les bagnards pendant un siècle sur cette île qui est belle et calme. Avec ses cocotiers et ses manguiers. Ensuite c’est le fleuve avec les chants des oiseaux et les arbres à perte de vue. C’est calme et c’est bon.

Hélène : Comme notre premier contact avec la Guyane c’était les îles du salut je ne me suis pas sentie dépaysée parce que ça ressemblait aux Antilles. Ce sont les mêmes bêtes, les mêmes plantes. Les ruines du bagne et le côté historique de ces îles me fait quelque chose. C’est depuis qu’on est dans le fleuve que je prends un vrai choc environnemental. Le fait d’être dans le fleuve me fait voir que je suis dans la forêt amazonienne mais je n’ai pas encore associé ça à la Guyane. En fait je ne sais pas ce que représente la Guyane pour moi.  

Anaëlle : Les îles du Salut. Je m’imaginais la flore comme ça : la verdure, les plantes qui poussent sur d’autres plantes. Je n’imaginais pas autant de cocotiers. J’ai été contente de visiter le bagne que j’avais du mal à me représenter même en lisant des livres dessus. Sinon notre arrivé sur le fleuve, je l’ai trouvée tout simplement magique. J’ai toujours voulu venir en Guyane et ça a dépassé mes espérances. La forêt vierge de part et d’autre du fleuve, les oiseaux, les insectes… Sinon j’ai trouvé ça étrange à notre arrivé de voir d’un côté le Suriname et de l’autre la Guyane à la fois. Je n’imaginais pas non plus les grandes plages.

Moussa : Les îles du Salut j’ai trouvé ça très beau et très dépaysant. Il y avait plein d’animaux : singes, bêtes… Et puis le bagne m’a étonné, ça fait bizarre de se dire qu’avant il y avait des personnes à l’intérieur. J’ai beaucoup aimé l’entrée dans le fleuve avec tous les bruits d’animaux et j’ai bien aimé lorsqu’on s’est baigné dans l’eau douce.

Kaïs : C’est magnifique, c’est énorme, c’est génial. Ça fait du bien d’être dans la forêt. C’est tellement beau que ça m’a coupé le souffle. C’est bon de se réveiller le matin et de ne rien entendre. C’est bon de ne pas sentir le gaz d’échappement et les gens stressés de la ville. Et ça fait peur de se dire qu’on est déjà à 3 mois de voyage et que ça passe tellement vite. Pour l’instant je vais vivre mon voyage et rien d’autre.

Chloé : C’est de voir tous ces animaux, toute cette forêt, l’humidité, la chaleur. Ça veut dire qu’on est vraiment dans la jungle ! C’est bien de se réveiller le matin et d’entendre les oiseaux chanter. Ça m’a fait bizarre aussi quand on a visité le bagne. Je m’imaginais ce que les bagnards ont dû endurer pendant autant de temps.

Yann : Du vert, des verts, des chants d’oiseaux, la nature omniprésente. Les tristes traces du bagne sur les îles du Salut et la nature qui mange les souvenirs de la souffrance. Le regard interloqué des singes capucins. Le groupe qui avance et je m’y sent bien, dans le groupe et en Guyane.

Tit : Les îles du salut, c’est beau, mais ça fiche les jetons. Ça aurait pu être un pire endroit de vacances mais les lieux sont trop chargés d’histoire. Après la mer et ses agitations et ben maintenant c’est le calme et sa végétation. Tous ces bruits qui me donnent envie d’aller découvrir… ou pas ! En tout cas ça fait du bien de sentir tout ce vert autour de nous !

Philémon : C’est tout vert et un peu humide. Les îles du Salut étaient magnifiques, toutes vertes, toutes pleines d’arbres. Mais c’était l’enfer au temps du bagne. Puis l’arrivé en Guyane m’a donné envie d’aller plus dans les terres, découvrir ce monde qui m’est inconnu. Voir tous ces animaux et ces arbres qui n’existent pas en France métropolitaine. Avant d’arriver, je m’imaginais qu’il y aurait plus de végétation que ce qu’il y en a déjà énormément. Je m’imaginais un mur vert. Vivement les randos en forêt.

Dayan : Et ben pour moi la Guyane c’est tout d’abord les îles du Salut et leur histoire lourde et Gluck. Mais c’est une première approche de la forêt car il y a la verdure, l’humidité et déjà plein d’animaux comme les agoutis, les capucins noirs, les Saïmiri… et les moustiques ! Et la Guyane c’est tout simplement le paradis vert ! Un endroit où la nature est maîtresse des lieux. Les centaines d’arbres de toutes sortes qui longent le fleuve. Dans ces arbres, des centaines d’espèces animales vivent et chantent. On se fait réveiller par les oiseaux et des bruits de cigales. Mais ce n’est sûrement pas des cigales. Le fleuve dans sa couleur verdâtre et où on ne voit pas à un mètre. Lui aussi cache plein d’espèces animales. C’est l’harmonie et la douceur de la forêt, la plus grande forêt  du monde malheureusement menacée.: L’Amazonie !  

Voilà, maintenant nous sommes à Saint – Laurent, ville Française au bord du Maroni, nous y rencontrons les gens avec qui nous allons organiser cette escale de 3 semaines : Cédric de l’ADNG, Yann de l’école de cirque… 
Mais c’est une autre histoire et c’est Thierry et Anaëlle qui vous la raconteront après les fêtes, que nous vous souhaitons joyeuses et où nos pensées vous accompagneront depuis la forêt, soyez-en sûr !

Dayan et Christophe.

Saint – laurent du Maroni, 
le  15/12/2014



12 décembre 2014

Arrivés en Guyane!

Bonjour,
Ils sont arrivés aux îles du Salut hier après une traversée express de 5 jours! Tout va bien.
Ils vont donc avoir le temps de découvrir l'histoire passionnante de ces îles et de ses bagnes qui ont accueillis des prisonniers célèbres comme Albert Dreyfus, Guillaume Seznec ou Henri Charrière qui a écrit le livre "Papillon".
Elodie arrive la semaine prochaine pour remplacer Yann.
Bien à vous
Kélig


11 décembre 2014

Nouvelles du bateau...

Bonjour à tous,
Message satellite d'hier soir... Tout va bien, le vent est toujours là, il fait beau et l'arrivée aux îles du Salut est prévu aujourd'hui!!
Kélig


8 décembre 2014

Bonsoir à tous,
Message satellite reçu aujourd'hui... Ils sont de retour dans l'hémisphère Nord! Déjà 400 milles en moins de 48h... ça fuse!
Objectif Guyane et une première escale aux Iles du Salut, au large de Kourou (encore 630 milles).
Il fait beau et le vent est au rendez-vous.
A bientôt
Kélig
 

7 décembre 2014

Départ de Fortaleza pour la Guyane!

Salut à tous,
J'envoie ce mail et nous partons de Fortaleza, au millieu des préparatifs du concert de ce soir à la marina où 30000 personnes sont attendues! Ce sera sans nous... On prefere faire des quart de nuit et foncer vers la Guyane!
On enverra des news par le téléphone satellite.
Devant nous, 1030 Miles Nautiques!
On a hâte!
Tout va bien!
Bises à tous
Christophe
 
 

4 décembre 2014

La vie à Fernando par Hélène et Chloé...


Bonjour à tous,


Fernando de Noronha est une petite île à 300 milles à l’Est du Brésil, encore en plein dans l’Atlantique. C’est un parc naturel, il y a donc beaucoup de poissons car les pêcheurs ne peuvent pas y pêcher. Des dauphins viennent nager et faire des acrobaties devant nous pendant qu’on déjeune.
La grande diversité des sujets auxquels s’intéresser, nous a demandé une organisation sans faille et beaucoup de dynamisme. Ce qui a fait osciller l’humeur de nos jeunes explorateurs entre la joie de voir autant de belles choses et la pénible sensation d’être débordé et n’avoir pas une minute à soi.
Eh oui, cher lecteur, même si on pique-nique sur la plus belle plage du monde en revenant de nager avec un poisson perroquet royal, on n’est pas en vacances et l’expédition demande beaucoup d’énergie.
Plutôt que de faire une liste chronologique des évènements, voici un aperçu de la routine établie pendant cette escale.


Le matin, pendant qu’on déjeunait en regardant les dauphins virevolter, tourner, sauter, battre de la queue, bref, nous faire le spectacle, on organisait les groupes pour la journée. Comme il est plus facile de se déplacer en petits groupes, on faisait généralement un adulte et deux jeunes. Comme ça, on se fait prendre en stop plus facilement. On prévoyait soit de retrouver les autres quelque part pour une visite ou une activité collective, soit de faire les choses en petit groupe et rejoindre les autres pour le repas à bord ou plus souvent pique-niquer sur une plage. L’après-midi, on enchaînait sur une autre activité ou bien on jouait ensemble dans les vagues jusqu’au goûter puis on rentrait à bord, épuisés.



Nous avons eu la chance d’avoir Pedro avec nous, l’ami de Christophe, autochtone et garde du parc. Il nous a consacré plusieurs matinées en visite et nous a expliqué des tas de choses sur les oiseaux, les plantes, la vie de l’Ile et les bons coins pour surfer. Lors de notre visite à la baie des dauphins par exemple, il nous a montré des jeunes fous de Bassan, des fruits, des arbres toxiques où il ne faut pas s’appuyer, des lézards qui on prit le contrôle de l’Ile. Nous avons également passé du temps dans son jardin à l’aider à manger ses noix de coco et repiquer des pieds de tomate.



Pour voir des tortues en vrai, rien de plus simple. On va à Bahia Sueste et soit on met nos masques et palmes pour aller les chercher dans l’eau parmi les langoustes géantes, les poissons coffres et autres trésors protégés par le parc naturel, soit on reste assis sur la plage et on attend tranquillement l’heure de la «  capture ». Les chercheurs du projet Tamar vont 3 fois par semaine attraper quelques tortues et les baguer pour suivre leur développement. On peut assister au baguage, mesure de la carapace et aussi, il faut bien l’avouer, une séance de lutte entre l’homme et la tortue car pendant que le chercheur nous explique son travail, la tortue se débat pour retourner a l’eau.


La baie de Sancho est, parait-il, la plus belle plage du monde. Nous ne pouvons pas le démentir. Un sable aux teintes parfaites, une eau claire, une vague douce et des coraux remplis de poissons multicolores. L’accès se fait par une échelle coincée dans la pierre. On ne passe qu’un par un. Une fois en bas, on est comme dans un film, tout est parfait.

Faire du surf, en fait, c’est très facile. il faut une planche et un Thierry. On monte sur la planche (allongé, pas debout) et on laisse Thierry nous soulever, nous pousser, nous faire tourner au moment opportun, nous placer bien comme il faut sur la vague et quand il dit «  vas-y » on s’accroche a la planche et on s’écrie «  ça y est, je surfe ! ». 
Franchement, c’est tellement facile qu’il n’y a pas de quoi s’en vanter longtemps.



Le bonheur, quand on est en escale sur une île classée réserve naturelle et dont le nombre de visiteurs est limité, c’est qu’on trouve des plages absolument désertes. La Praia do Leao est un bon exemple : on marche sur une plage où il n’y a même pas de traces de pas des visiteurs précédents ! De grosses vagues, deux îlots la gardent, des vestiges de nids de tortues… On n’est pas loin d’être des Robinsons.


Nos transports se faisaient en stop. C’est facile en petits groupes. On s’assoit à l’arrière des buggies et on hurle par-dessus le moteur pour discuter avec le conducteur. Principalement des Brésiliens en vacances mais aussi parfois un couple américain en lune de miel, ou des étudiants en biologie venus collaborer au projet TAMAR (projet brésilien de sauvegarde de l’environnement, financé par le grand groupe pétrolier Petrobras) et enrichir leur cursus (voir le sujet « qui vit à Fernando ? ») ! On fait toujours une forte impression quand on explique qu’on est un bateau école français en voyage autour de l’Atlantique pour 10 mois. On s’est même fait payer l’açai, un fruit d’Amazonie aux vertus nutritives très prisées des Brésiliens et servi sous forme de sorbet. C’est très bon, les gens qui nous ont pris en stop ne nous permettaient pas de continuer notre périple sans y goûter. Les autochtones qui promènent les touristes en bateau nous ont aussi pris en sympathie. Parfois, ils nous servaient de bateau stop pour nous ramener à bord et souvent, ils nous donnaient du riz et du poisson pour dîner. Même la police nous amenait à la plage en voiture de patrouille ! La taille de l’île a fait que nous étions connus de tous, rapidement, et on passait nos journées à saluer tout le monde, avec le signe conventionnel qui chez nous veut dire « appelle moi » mais en secouant la main, pouce et auriculaire tendus devant soi, on dit « salut, ça va, c’est cool la vie ». Oui, oui, comme ça.

Nous avons rencontré un groupe de jeunes d’âge similaire au nôtre, les « tamarzihnos » qui, comme leur nom l’indique, font aussi partie de l’omniprésent groupe Tamar. Sous forme d’activités extrascolaires, ils s’intéressent à leur île, la biodiversité et la préservation de l’environnement. Ils sont venus à bord et nous avons échangé quelques expériences et points de vue, c’était un moment très intéressant.



Kaïs a fait un stage de quelques jours à la boulangerie, ça lui a beaucoup plu et il a bien appris, on attend les croissants à la mozzarella à bord d’un jour à l’autre !
Chloé a vaincu une partie de sa peur des choses vivantes en tout genre, elle a même nagé avec un requin, Moussa a appris quelques trucs sur les tortues (voir exposé), Phil, Yann et Anaëlle sur les oiseaux, l’écologie, Dayan et Hélène sur les gens, Jade sur le surf…Christophe et Thierry ont rendu les choses possibles. À nous tous, nous avons ramassé un bon paquet de connaissances, d’expériences, de découvertes que nous nous partagions le soir au repas, les yeux à moitié clos déjà dans nos bols, avant de se traîner dans nos banettes à huit heures du soir, sans demander notre reste… Ou alors juste encore un peu de soupe ! Les journées étaient longues et chargées et même ceux qui avaient décidé de dormir dans les filets ne se relevaient pas quand la pluie tombait en pleine nuit.



Nous sommes à présent à Fortaleza pour un grand ménage et la préparation de la suite, nous avons tout mis au propre nos expériences, nos souvenirs, nos impressions sur Fernando dont nous vous envoyons ici un aperçu, en espérant vous réchauffer un peu les os et les rêves dans votre hiver français, pendant que nous on crève de chaud et on se protège du soleil.
Bien à vous.
Hélène et Chloé.



1 décembre 2014

Départ de Fernando...

Bonjour à tous,
Petit mot de l'équipage reçu ce midi. Ils quittent Fernando de Norohna après 2 semaines d'activités intenses: plongées avec tortues et dauphins, observations d'oiseaux, rencontres avec des scientifiques, les gardes du Parc Naturel, surf... Tout le monde est d'accord pour dire que cette île est magnifique et qu'ils ont beaucoup de chance! L'ambiance au sein de l'équipage ne semble pas toujours refléter la sérénité de l'île... Normale, une vie de groupe qui avance!!!
Ils prennent la mer cet après-midi pour Fortaleza (2 jours et demi de navigation), histoire de remplir la cambuse, puis cap sur la Guyane!
En prime, deux photos des aventuriers...
A bientôt
Kélig